
Espagne
Casque Modèle Z 42/79
Fiche
- Dénomination : Casque modèle Z-42/79.
- Destiné à une utilisation générale.
- Coiffe constituée d'une suspension en toile et en cuir montée sur un cerclage en cuir solidaire de la bombe.
- Jugulaire en toile avec mentonnière, maintenue en 4 points et fermeture par boucle à ardillon.
- Camouflage : couvre-casque.
- Caractéristique : support frontal pour l'insigne franquiste.
- Fabriqué à partir de 1978.
- Distribué à partir de 1979.
- Pays d'origine : Espagne.
- Période d'utilisation : de 1979 aux années 1990.
- Matériaux : acier.
- Poids : 1150 g.
- Taille : unique.
- Couleur : vert olive clair.

Historique
Suite à la guerre civile qui fit rage en Espagne de 1936 à 1939, les troupes nationalistes, victorieuses en 1939, héritèrent d'un matériel hétéroclite et reconstituèrent leurs stocks à partir de l'équipement pris aux troupes républicaines vaincues. Ainsi, en 1939, la nouvelle armée espagnole mise en place par le gouvernement désormais contrôlé par Francisco Franco — qui s'était autoproclamé Caudillo d'Espagne après avoir pris la tête des troupes nationalistes en 1936 — est équipée de différents modèles de casques. |
![]() Modèle Z-42. |



Constitution
La coque :
![]() Vue avant. |
![]() Vue de coté. |
![]() Vue arrière. |
![]() Vue de dessus. |
![]() Œillet d'aération. |
![]() Support insigne franquiste. |
![]() Autre exemple. |
Le casque Z modèle 42/79 est de forme strictement identique à son prédécesseur, le casque Z modèle 42. Il est d'ailleurs fort probable que ce modèle ait été exclusivement produit par reconditionnement de casques modèle 42. La bombe est fabriquée en taille unique par emboutissage progressif d'une feuille d'acier. Après mise en forme, la bordure est découpée et son tranchant est simplement adouci par ébavurage.
La bombe est ensuite percée de neuf trous : sept orifices destinés à l'installation de l'aménagement intérieur, fixé par des rivets mécaniques, et deux autres trous pratiqués latéralement sur la partie supérieure du casque, servant à l'aération. Ces derniers sont bordés d'un œillet métallique creux, à l'instar du casque modèle 35 allemand dont le casque Z modèle 42 s'inspire. Cet œillet, en laiton, est de diamètre inférieur à celui du modèle allemand.
La partie frontale du casque reçoit un support métallique, retenu par deux points de soudure électrique, destiné à accueillir l'insigne métallique de l'armée de terre ("Ejército de Tierra") adopté en 1943. Ce support est constitué d'une patte métallique pliée de manière à former une encoche permettant de fixer cet insigne utilisé lors de cérémonies.
La bombe du casque Z modèle 42 est peinte à l'intérieur avant l'installation de l'aménagement intérieur, fixé par des rivets mécaniques. L'extérieur est peint de manière identique après la mise en place de la coiffe et de la jugulaire, afin de couvrir les têtes de rivets. La couleur employée est un vert olive appliqué de manière mate, à l'instar des casques espagnols reconditionnés à partir de 1943.
Enfin, le casque espagnol modèle 42 est totalement exempt de marquages appliqués lors de la fabrication, ne fournissant aucune indication de date ou de lieu de production.
Insigne.
![]() Insigne franquiste. |
![]() Revers. |
![]() Autre exemple. |
![]() Positionnement sur l'avant du casque. |
Le casque Z modèle 42/79, tout comme l'ensemble des casques espagnols fabriqués ou reconditionnés à partir de 1943, présente un support frontal destiné à l'installation d'un insigne fabriqué en laiton doré. |
La coiffe :
![]() Intérieur bombe. |
![]() Cerclage en cuir. |
![]() Assemblage par plaque métallique. |
![]() Bouton pression de la suspension en toile. |
![]() Suspension en toile, envers/revers. |
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Bande de toile doublée de cuir avec bouton pression.
![]() Autre exemple de suspension en toile épaisse, envers/revers. |
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Bande de toile épaisse doublée de cuir avec bouton pression.

Bandeau de tête en toile doublée de cuir.
![]() Boucle crantée de réglage. |
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![]() Extrémité du bandeau non doublé de cuir pour le réglage de la circonférence. |
![]() Détails mise en place. |
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![]() Coiffe, vue avant. |
![]() Réglage en profondeur à l'aide d'un lacet. |
![]() Coiffe, vue d'ensemble. |
L'aménagement intérieur du casque Z modèle 42/79 constitue l'élément distinctif de ce modèle par rapport au modèle 42, dont la coiffe, composée de trois pattes en cuir, était déjà largement obsolète au moment de son adoption. La nouvelle coiffe du casque Z modèle 42/79 est principalement fabriquée en toile et est maintenue à l'intérieur de la bombe par un large cerclage épais en cuir de couleur noire. |
Enfin, tout comme la bombe, la coiffe ne comporte aucun marquage de fabrication ni indication de taille, à l'exception de marques manuscrites laissées au stylo au cours de l'assemblage.
À noter également l'existence de coiffes confectionnées dans une toile particulièrement épaisse. Faute d'éléments suffisants, il n'est pas possible d'affirmer s'il s'agit de productions précoces, de pièces reconditionnées, ou bien d'une simple variante de fabrication.
La jugulaire :
![]() Partie latérale maintenue en deux points. |
![]() Détails maintien sur le cerclage en cuir. |


Jugulaire - partie centrale avec mentonnière.

Jugulaire en toile plus épaisse.
![]() Fermeture par boucle à ardillon. |
![]() Jugulaire, vue d'ensemble. |
La jugulaire, à l'instar de la coiffe, constitue la seconde grande modification apportée au casque Z modèle 42/79. Elle est fabriquée à partir d'une bande de toile de couleur vert olive.
La partie centrale, comprenant la mentonnière, est constituée d'une double épaisseur de toile sur une longueur d'environ 25 centimètres. Une seconde petite bande de toile est cousue en son centre afin de former la mentonnière proprement dite.
Chaque extrémité de cette partie centrale comporte quatre trous renforcés par des œillets métalliques. Ces trous offrent autant de possibilités de fixation aux deux boucles à ardillon situées à l'extrémité des deux pattes de maintien de la jugulaire.
Chacune de ces pattes est constituée d'une bande de toile identique à celle utilisée pour la jugulaire, d'une longueur d'environ 30 centimètres. Pliée en "V", cette bande est fixée en deux points, en même temps que la coiffe, par les rivets latéraux du casque. À la base de la pliure, une boucle à ardillon est maintenue par un point de couture.
Tout comme la coiffe, on observe des jugulaires confectionnées dans une toile particulièrement épaisse, sans que l'on puisse en déterminer l'origine exacte.
Le camouflage additionnel :
Couvre-casque "Amoeba".
![]() Couvre-casque "Amoeba" - Face printemps. |
![]() Couvre-casque "Amoeba" - Face Automne. |
![]() "Amoeba" - Printemps, vue de biais. |
![]() Amoeba - Automne. |
![]() "Amoeba" - Automne, vue de biais. |
![]() Détails maintien. |
Bien que l'uniforme principal de l'armée espagnole soit de couleur vert uni, l'Espagne met en service, entre 1959 et 1960, un motif de camouflage appelé M59, utilisé pour divers équipements jusqu'au milieu des années 1980. Certaines sources désignent ce motif sous les appellations de "rocoso" ("rocheux") ou "Amoeba". Ce schéma de camouflage se compose de formes d'amibes noires, de zones translucides rouges et vert olive, sur un fond beige parsemé de taches blanc cassé surimprimées.
Ce type d'équipement était porté par les parachutistes de l'armée, les compagnies d'opérations spéciales et la Légion espagnole.
En 1960, une variante chromatique appelée "boscoso" ("forestier") voit le jour. Elle se caractérise par des formes d'amibes noires, translucides rouges et vertes, sur un fond vert pâle, toujours agrémenté de taches blanc cassé surimprimées.
Par ailleurs, une toile réversible fut tissée pour la confection de ponchos/toiles de tente ainsi que de couvre-casques. Utilisé tardivement avec le casque Z modèle 42, ce couvre-casque est plus couramment observé avec le casque Z modèle 42/79.
Ce couvre-casque réversible est confectionné à partir de cinq morceaux de toile imprimée sur ses deux faces (une face "automne" et une face "printemps"), assemblés par des coutures longitudinales et transversales. La base du couvre-casque est dotée d'un lacet permettant son maintien par tension. Chaque face comporte également cinq passants en toile, cousus de manière aléatoire, destinés à l'ajout de branchages.
Variante "Rocoso".
![]() Couvre-casque "Amoeba - Rocoso", vue à plat. |
![]() |
![]() Vue de biais. |
![]() Détails maintien. |
On observe également l'existence d'une variante du couvre-casque précédemment présenté, non réversible et portant une déclinaison du motif "rocoso", conçue au cours des années 1970.
De confection similaire au modèle réversible, cette version imprimée sur une seule face est réalisée à partir d'une toile imprimée du motif "rocheux". Ce couvre-casque fut employé notamment par la Légion espagnole (ou Legión Española), anciennement désignée sous le nom de "Tercio de Extranjeros" ("Tiers des étrangers").
Fondée en 1920 grâce aux efforts du lieutenant-colonel d'infanterie José Millán-Astray, la Légion espagnole est née dans le contexte des échecs militaires répétés dans les colonies nord-africaines, qui provoquèrent d'importants troubles en métropole. Millán-Astray en vint à la conclusion que le pays avait besoin d'une unité de soldats professionnels, animés par une morale rigoureuse et un fort esprit de corps, comparable à la Légion étrangère française. La Légion espagnole fut l'aboutissement de cette réflexion.
Cas particulier d'un casque allemand modèle 35 reconditionné après 1979
Au cours de la guerre civile espagnole, les troupes nationalistes reçurent un soutien militaire important de l'Allemagne nazie. Cette assistance, baptisée "Operation Feuerzauber" ("opération Magie du feu"), débuta à la suite d'une demande d'aide formulée par le général Franco. Cette demande parvint au Führer Adolf Hitler le 22 juillet 1936, soit cinq jours après le déclenchement de l'insurrection, le 17 juillet.
Hitler convoqua immédiatement Hermann Göring, commandant en chef de la Luftwaffe, ainsi que le Generalfeldmarschall Werner von Blomberg, afin d'élaborer un plan de soutien aux nationalistes.
Au cours des semaines suivantes, plus de 15 000 volontaires allemands furent envoyés en Espagne. Le 27 juillet 1936, Hitler fit expédier 26 avions de chasse ainsi que 30 avions de transport militaire Junkers Ju 52, depuis Berlin et Stuttgart, à destination du Maroc espagnol alors sous contrôle des forces franquistes. Les chasseurs furent rapidement engagés au combat, et les premières pertes allemandes survinrent le 15 août 1936, avec la mort des pilotes Helmut Schulze et Herbert Zech. Au cours des deux semaines suivantes, ces avions de transport permirent l'acheminement de près de 12 000 soldats en Espagne. Il convient de noter que le premier lieutenant Rudolf von Moreau, arrivé par voie maritime le 7 août 1936, prit le commandement de l'escadrille de Junkers Ju 52 ayant convoyé les troupes marocaines de Franco.
En septembre 1936, l'Oberstleutnant Walter Warlimont, de l'état-major allemand, arriva en Espagne pour occuper les fonctions de commandant régional et de conseiller militaire auprès du Generalisimo Francisco Franco. En raison de l'accroissement du soutien militaire et du nombre de volontaires allemands, Warlimont recommanda, en novembre 1936, la fusion de toutes les unités allemandes opérant en Espagne au sein d'une formation unique : la Légion Condor.
Cette aide militaire importante s'accompagna également d'un soutien matériel, incluant notamment des casques allemands modèle 35, qui furent distribués aux troupes nationalistes.
À l'issue de la guerre civile, ces casques furent intégrés dans les dotations de l'armée espagnole, leur forme étant identique à celle du futur casque Z modèle 42. Il est ainsi possible d'observer certains exemplaires de casques modèle 35 encore en usage dans les années 1980, ayant été reconditionnés selon les standards du casque Z modèle 42/79.
![]() Vue de biais. |
![]() Vue de côté. |
![]() Vue arrière. |
![]() Vue intérieure. |
![]() Œllet rapporté. |
![]() Bordure retournée. |
![]() Marquage fabricant et taille coque. |
![]() Numéro de lot. |