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Les casques Adrian des organismes civils

Les divers organismes civils

Outre les pompiers et la police, plusieurs organisations civiles ou paramilitaires ont utilisé le casque Adrian modèle 26.
Deux organismes existaient avant la guerre : la Croix Rouge et la Défense Passive. Plusieurs autres ont été créées pendant la guerre, comme la Milice, la Garde des Voies de Communication (GVC) ou les Equipes Nationales. Ne survivront à la guerre que la Croix Rouge et la Protection civile, dérivée de la Défense Passive.

La croix rouge :

Avant guerre, la Croix Rouge française est composée de trois sociétés dont les actions sont coordonnées depuis 1907, par un Comité Central :
    - La Société de Secours aux Blessés (SSBM) existe depuis la guerre de 1870, répartie en 400 comités.
    - L'Association des Dames Françaises (ADF) menée par le Dr Duchaussoy.
    - L'Union des Femmes de France (UFF), exclusivement féminine, menée par Emma Koechlin Schwartz.
Ces trois sociétés fusionnent le 7 août 1940, en une association unique : la Croix-Rouge Française. L'immense mobilisation des bénévoles durant ces 6 années vaudra à la Croix-Rouge française, en 1946, la Légion d'Honneur pour services rendus à la Nation.

Croix-Rouge française. Croix-Rouge française. Croix-Rouge française.

Les secouristes, brancardiers, ambulanciers, personnels soignants, hommes et femmes intervenant en zone de guerre, sont, pour la plupart, équipés de casques blancs frappés d'une croix rouge frontale. Ces casques sont des modèles 26 de récupération de l'armée ou de la Défense passive (et également un certain nombre de casque Adrian Mle 15), repeints en blanc. Sur certains exemplaires, outre la croix rouge, figure le sigle CRF.
Leur usage s'étendra jusque dans les années 50, voire 60.

Casque blanc à croix frontale.
Casque blanc à croix frontale.
Symbole bleu non identifié.
Symbole bleu non identifié.
Casque marqué CRF.
Casque marqué CRF.
Casque à croix latérales.
Casque à croix latérales.

La Défense passive :

Chef d'îlot à l'entrée d'un abri. Brassard de Chef d'îlot. Secours aux victimes. Secours aux victimes.

Aide au déblaiement. Aide au déblaiement. Aide au déblaiement. Assistance aux réfugiés.
2ème Régiment de DP, Paris.
2ème Régiment de DP, Paris.

Préparée dès 1931, la défense passive est créée par la loi du 9 avril 1935, sous l'autorité du ministère de l'intérieur assisté de la Commission supérieure de défense passive.
Le 11 juillet 1938, elle est étendue à l'ensemble du territoire, mise en œuvre et coordonnée sur le plan national par le ministre de la défense nationale et de la guerre, à travers la Direction de la défense passive. Ses buts : la sauvegarde et la protection de la population civile contre les attaques aériennes. Sous l'autorité du préfet les municipalités des communes de plus de 2 000 habitants, sont chargées de préparer et de réaliser la protection de leurs populations.
Il y a plusieurs services composant la Défense Passive comme le service incendie, le service sanitaire, le service de guet et d'alerte, le service de police, le service de protection contre les gaz, le service de déblaiement, etc. Les personnels sont soit volontaires soit requis.
A Paris, la Défense Passive dépend du Préfet de Police. Particularité, elle comporte en sus du personnel civil, un régiment de la réserve territoriale affecté à titre permanent à la DP : le 2ème régiment de DP.
A l'intérieur des agglomérations, la défense passive est organisée en secteurs. Chaque secteur est divisé en îlots. Un îlot est un ensemble d'immeubles dont on peut faire le tour intégral en empruntant le domaine publique. Il y a donc des chefs de secteur, d'îlot et des responsables d'immeuble, chacun s'assurant, en ce qui le concerne, de la bonne exécution des directives de sécurité. En cas d'alerte aérienne, le chef d'îlot assure plus particulièrement, la mise à l'abri rapide et en bon ordre, des habitants dont il a la charge ainsi que des passants. En cas de bombardement, les équipes de la DP interviennent en appui des pompiers et de la Croix Rouge.

Dans la majorité des cas, les membres de la DP sont en civil, cependant quelques municipalités fournissent des tenues. Dans tous les cas, ils portent un casque Mle 26 (ou 15), un masque à gaz et un brassard. Celui-ci porte la mention DP, ou parfois Luftschutz à la demande de l'occupant, et toujours le tampon et la signature de l'autorité dont dépend le détenteur.
A Paris, le 2ème régiment de DP perçoit le paquetage militaire réglementaire, sa tenue d'intervention est le bourgeron Mle 38. Ils portent un brassard identifiant leur unité.
La DP connaitra un grand développement et une activité intense, surtout à partir de 1944 lors des bombardements alliés.

Les coques.

Vue de face.
Vue de face.
Vue de côté.
Vue de côté.
Vue de dos.
Vue de dos.
Vue de dessous.
Vue de dessous.
Exemplaire à bord retourné. Vue de face.
Exemplaire sans jonc à bord retourné. Vue de face.
Exemplaire à bord retourné. Vue de côté.
Exemplaire à bord retourné. Vue de côté.
Exemplaire à bord retourné. Détail.
Exemplaire à bord retourné. Détail.
Exemplaire à bord retourné. Vue de dessous.
Exemplaire à bord retourné. Vue de dessous.

Les coques sont de forme Mle 26 classique, d'ailleurs beaucoup sont des coques militaires rendues disponibles en grand nombre par l'armistice. Cependant des coques "économiques" ont été fabriquées spécialement pour la DP. Elles sont en acier magnétique, certaines ne possèdent pas de jonc, mais un bord retourné. Le rivetage du cimier peut être en acier pour économiser l'alu.

Les coiffes.

Coiffe en cuir à 4 agrafes.
Coiffe en cuir à 4 agrafes.
Coiffe en cuir à 4 agrafes, envers.
Coiffe en cuir à 4 agrafes, envers.
Coiffe en toile cirée.
Coiffe en toile cirée.
Coiffe en toile cirée, envers.
Coiffe en toile cirée, envers.
Autre type de toile cirée.
Autre type de toile cirée.
Autre type de toile cirée, envers.
Autre type de toile cirée, envers.
Coiffe en toile cirée fin de guerre.
Coiffe en toile cirée fin de guerre.
Coiffe en toile cirée fin de guerre, envers.
Coiffe en toile cirée fin de guerre, envers.
Autre type de toile cirée.
Autre type de toile cirée.
Autre type de toile cirée, envers.
Autre type de toile cirée, envers.

Comme pour les coques, un certain nombre de coiffes militaires sont employées, ainsi que des coiffes spécialement conçues pour la DP. Celles-ci, pour économiser le cuir, sont fabriquées en toile-cirée de qualité variable. On peut rencontrer également des coiffes Mle 15 recyclées ainsi que des coiffes fabriquées artisanalement en grosse toile.
Une mesure d'économie, souvent rencontrée, consiste à supprimer sur le turban, une agrafe métallique sur deux.

Coiffe artisanale en grosse toile.
Coiffe artisanale en grosse toile.

Les jugulaires.

Jugulaire en fin cuir rouge.
Jugulaire en fin cuir rouge.
Boucle atypique.
Boucle atypique.
Jugulaire en toile cirée.
Jugulaire en toile cirée.
Jugulaire en toile cirée, variante.
Jugulaire en toile cirée, variante.
Jugulaire en toile cirée, variante.
Jugulaire en toile cirée, variante.
Jugulaire en toile.
Jugulaire en toile.
Jugulaire en tresse.
Jugulaire en tresse.
Jugulaire en sangle.
Jugulaire en sangle.
Jugulaire Mle 15.
Jugulaire Mle 15.

Les jugulaires répondent aux mêmes critères que les coiffes.
A côté de quelques jugulaires militaires réemployées, on trouve un grand nombre de fabrications spécifiques.
Plusieurs matières sont employées. D'abord du cuir très fin, souvent rouge et grenelé ; il est très fragile. Puis des toiles-cirées identiques à celles utilisées pour les coiffes et enfin des sangles de toile plus ou moins grossière.
On peut trouver également quelques jugulaires Mle 15.

Les peintures.

Peinture kaki d'origine.
Peinture kaki d'origine.
Casque partiellement peint en blanc.
Casque partiellement peint en blanc.
Casque revêtu d'un simple badigeon blanc.
Casque revêtu d'un simple badigeon blanc.
Casque de récupération, fin de guerre.
Casque de récupération, fin de guerre.
Casque entièrement peint en blanc.
Casque entièrement peint en blanc.
Casque repeint en noir.
Casque repeint en noir.

A la base les casques sont kaki. Dans certaines formations de DP, ils sont repeints en noir. Quelques casques de police à cimier alu sont aussi récupérés.
En 1942, l'occupant demande que les casques de la DP soient blancs pour être facilement reconnaissables. Il semble que cette directive ait été variablement suivie. Beaucoup de casques ne seront pas repeints en blanc, d'autres le seront partiellement, au niveu des ailes ou du cimier.

Les attributs.

Attribut de la DP.
Attribut de la DP.
Attribut de la DP, verso.
Attribut de la DP, verso.
Attribut de la DP, variante.
Attribut de la DP, variante.
Attribut de la DP en laiton.
Attribut de la DP en laiton.
Rondache (fabrication locale?).
Rondache (fabrication locale?).
Lettres DP peintes au pochoir.
Lettres DP peintes au pochoir.
Lettres DP peintes à la main.
Lettres DP peintes à la main.
Soignant diplomé.
Soignant diplomé.

Un attribut unique est créé pour la Défense Passive, il s'agit d'un écu français contenant une grenade entourée des lettres D et P. Cet attribut est embouti dans une plaque de tôle de 7/10èmes de mm. Il est peint en kaki. Il existe également en laiton, d'une frappe plus fine.
A partir de 1944 lorsque les besoins de la DP décupleront sous les bombardements alliés, un nombre important de casques de provenances diverses, sera employé. Ils seront pour la plupart, faute d'attribut, marqués des lettres DP, à la peinture.
Il faut noter aussi qu'il existe une rondache, présentée comme fabrication locale (?). Elle porte simplement les lettres DP estampées. Elle est peinte en noir avec les lettres blanches. Elle n'a été vue jusqu'à présent, que sur des casques noirs.

Banderole du Raincy.
Banderole du Raincy.
Banderole du réseau ferré nord.
Banderole du réseau ferré nord.
Banderole de la compagnie du gaz de Paris.
Banderole de la compagnie du gaz de Paris.
Banderole de l'usine Automobiles Saurer.
Banderole de l'usine Automobiles Saurer.

Des banderoles métalliques, semblable à celles des plaques de pompier, peuvent être associées à l'attribut. Elles peuvent indiquer, entre autres :     - la ville, exemple 'Le Raincy".
    - la société pour les équipes y intervenant, exemples "Nord", "Gaz", "Automobiles Saurer", etc.
Certaines banderoles portent simplement la mention "Défense passive".

La Protection civile :

Triangle bleu évidé: personnel de commandement.
Triangle bleu évidé: personnel de commandement.
Triangle rouge : service incendie.
Triangle rouge : service incendie.

La loi du 30 juillet 1943 organise la Protection civile. Le but est de coordonner les secours et de lutter contre les incendies. Les principaux organismes concernés sont la Défense passive la Croix rouge et les Sapeurs pompiers. Une Direction générale de la Protection civile est créée au ministère de l'intérieur.
Il semblerait, que ce soit à cette occasion que sont codifiés les couleurs des spécialités et les triangles correspondant à peindre sur les casques. Elles sont données ci-dessous sous réserves, aucun texte officiel n'ayant été trouvé.
    - Rouge : service incendie.
    - Moutarde: service des gaz.
    - Bleu ou vert foncé: personnel de commandement (Ne pas cofondre avec le triangle vert moyen des requis GVC).
    - Blanc : service sanitaire, soignants non diplômés.
    - Blanc avec croix rouge pour les soignants diplômés.
Après la guerre, les objectifs évoluent peu à peu vers des préoccupations de temps de paix. A partir de 1955 les secours tendent à se regrouper pour plus d'efficacité. En 1958, la première Association Départementale de Protection Civile (ADPC) est créée dans les Côtes-du-Nord.
C'est à la demande du Général de Gaulle, que le Premier Ministre Georges Pompidou, par une directive en date du 18 mars 1964, sollicite la création d'une Fédération Nationale de Protection Civile afin de fédérer l'ensemble des forces concourant à la protection des populations civiles sur le plan national.
La Fédération Nationale de Protection Civile (FNPC) est créée le 14 décembre 1965 lors d'une assemblée générale à Paris.
Les symboles sont toujours des triangles mais sur un fond circulaire. Triangle jaune sur fond noir ou bleu sur fond orange.

Protection civile de Paris, années 1960/70.
Protection civile de Paris, années 1960/70.
Protection civile de Paris, années 1960/70.
Protection civile de Paris, années 1960/70, autre exemplaire.
L'auto-collant a été découpé en cercle.
L'auto-collant a été découpé en cercle.

Les Equipes Nationales :

Rassemblement d'Equipiers Nationnaux.
Rassemblement d'Equipiers Nationnaux.
Insigne métallique utilisé comme attribut.
Insigne métallique utilisé comme attribut.

Les Equipes Nationales, sont un mouvement de jeunesse créé en août 1942 par le Secrétariat d'état à la jeunesse. Cette création vise à l'encadrement de jeunes des deux sexes, par le volontariat et le bénévolat.
Leur tâche essentielle est "l'action civique et sociale", c'est à dire l'aide aux populations, les équipes féminines se consacrant plus particulièrement à l'aide sociale et sanitaire. Les autorités allemandes tolèrent le nouveau mouvement, tout en restant méfiantes. Elles ont déjà interdit toutes les organisations de jeunesse en zone occupée, dont le scoutisme. Le nouveau mouvement, qui atteindra quelque 30 000 adhérents sur les deux zones (libre et occupée), se révèle plutôt une aubaine pour ces organisations et notamment, le scoutisme qui trouve dans les Equipes Nationales une structure d'accueil lui permettant de poursuivre discrètement une partie de ses activités au nez et à la barbe de l'occupant.
Les équipiers nationaux permanents sont classés selon leur âge : en cadets (12 à 14 ans), en pionniers (15 à 17 ans) et en volontaires (18 à 25 ans). Les équipiers nationaux temporaires ne sont employés qu'aux missions d'utilité publique ou de défense passive et ne participent qu'à l'instruction technique (secourisme, la technique du déblaiement, la lutte contre l'incendie etc.)

Les partis politiques collaborationnistes, farouchement hostiles à ce mouvement, interdiront à leurs formations de jeunesse d'adhérer aux Equipes nationales, ce qui facilitera le camouflage de résistants, de jeunes juifs et de nombreux réfractaires au S.T.O. La résistance noyautera discrètement bon nombre d'unités des Equipes nationales.
En 1943-1944, l'ampleur des dommages provoqués par les raids aériens alliés, conduit le gouvernement à utiliser les Equipes Nationales pour pallier l'insuffisance des secours et aider les populations en détresse.
Un accord passé entre les Equipes Nationales d'une part et l'Education nationale, le Secrétariat à la jeunesse, le Service Interministériel pour les Evénements de Guerre, la Défense Passive, et la Croix Rouge d'autre part, reconnait officiellement les Equipes Nationales comme habilitées à être le cadre d'emploi de toute la jeunesse se portant au secours des populations menacées ou déjà atteintes par les évènements de guerre (instructions des 17 et 18 juin 1943). Ainsi, les équipiers permanents et les temporaires en âge et physiquement aptes, sont affectés sous les ordres des cadres permanents des EN, dans des "Sections opérations secours" (S.O.S) pour participer, sur réquisition des préfets, aux opérations du ressort de la Défense Passive, des Sapeurs-pompiers, et à certaines missions dévolues à la Croix Rouge. La S.O.S intègre aussi les équipes d'urgence de la Croix rouge avec ambulanciers et infirmiers.
Les éléments féminins et les cadets participent également aux missions S.O.S dans l'organisation du ravitaillement des équipes ou du secourisme sur le terrain. Les équipiers disposent d'un laissez-passer permanent pour rejoindre de nuit, pendant le couvre feu imposé en zone occupée, la permanence locale des Equipes Nationales.
A chaque bombardement, les interventions s'organisent en liaison avec la Défense Passive et la Croix rouge. Les jeunes volontaires fouillent les décombres, transportent les victimes dans les ambulances, tandis que les morts sont acheminés vers la morgue. Là, d'autres équipiers ensevelissent les morts, tentent d'identifier ceux qui sont trop mutilés et reçoivent les familles. Parallèlement, d'autres aident les organisations de secours, en conduisant les sinistrés dans les centres d'hébergement improvisés, en œuvrant au regroupement des parents et des enfants, en déménageant ce qui reste à sauver, en distribuant des vivres. Un certain nombre y laisseront la vie.
(source : Les Equipes Nationales à Tours)

Croix celtique de petite taille.
Croix celtique de petite taille.
Exemplaire des EN de Dreux.
Exemplaire des EN de Dreux.
Exemplaire à bande rouge.
Exemplaire à bande rouge.
Exemplaire repeint en blanc.
Exemplaire repeint en blanc.

Les uniformes.

Les équipiers permanents sont dotés d'un uniforme de drap bleu composé d'un pantalon-fuseau (jupe pour les équipières), d'un blouson aux boutons argent, écussonné à la manche gauche au nom du département, d'une chemise bleue (blanche pour les cérémonies) et d'une cravate noire. Un brassard blanc est porté au bras droit avec la mention en lettres rouges : "Secrétariat à la jeunesse - EQUIPES NATIONALES". La coiffure est un béret basque noir portant une croix celtique métallique. Les équipiers temporaires ne sont dotés que de la tenue de déblaiement.
En tenue d'exercice ou de déblaiement, tous les équipiers portent un bourgeron de toile bleue ou kaki avec le brassard des EN. Dans le cadre des S.O.S le brassard blanc porte les lettres "S.O.S" en rouge.
Tous portent un casque Adrian Mle 26 de récupération avec bande et croix celtique blanches. En juin 1944, ce casque devra, sur ordre des Allemands, être peint entièrement en blanc.
Dans la pratique, on trouve surtout des casques noirs et quelques blancs, avec une croix celtique frontale. Certains ont cette croix celtique sur les côtés, d'autres enfin, sont agrémentés de diverses bandes de couleur. Il existe aussi des casques de récupération dans leur livrée d'origine, simplement surchargés des lettres EN.

Casque de la DP récupéré par les EN.
Casque de la DP récupéré par les EN.

La Garde des Voies de Communication :

Bureau des GVC en gare de Perpignan.
Bureau des GVC en gare de Perpignan.
Attribut de casque des GVC.
Attribut de casque des GVC.

Les conventions d'armistice prévoient la collaboration des autorités françaises, pour la surveillance de points sensibles et notamment des voies de communication. Dans ce but, le gouvernement de Vichy crée par la loi du 24 janvier 1941, les Gardes des Voies de Communication (GVC), dépendant du Secrétariat général à la Police du Ministère de l'intérieur.
Si leur tâche principale reste la surveillance des voies ferrées et des installations associées : gares, ouvrages d'art ou tunnels, les canaux, voies navigables et écluses ainsi que les ponts, sont également concernés.
Le recrutement se fait parmi les démobilisés et autres volontaires. Beaucoup de candidats semblent avoir préféré s'engager dans la GVC pour éviter le STO. L'effectif connaît un développement constant et important pour atteindre 8 000 hommes en 1944.
Les gardes portent un uniforme noir, rappelant celui de la police et une casquette plate ornée de l'insigne des GVC ; semblable à celui de la police, mais sur lequel la francisque est remplacée par une dague brochant une roue dentée. Ils sont également dotés d'un casque Mle 26 noir dont l'attribut reprend le même insigne. Pour effectuer leurs rondes de surveillance, ils sont munis d'un sifflet et d'une arme.

Casque Mle 26 des GVC.
Casque Mle 26 des GVC.
Casque Mle 26 de la Police récupéré par les GVC.
Casque Mle 26 de la Police récupéré par les GVC.

Les requis.

L'effectif se révèle vite insuffisant. En effet il faut satisfaire les demandes de l'occupant qui, par exemple, exige sur certaines voies ferrées, que chaque homme soit en contact visuel.

avec ses collègues situés de part et d'autre. Ce qui nécessite une moyenne de 3 hommes au km.
Il faut donc recourir à la réquisition de civils pour épauler les GVC. C'est en avril 1943 que les premières réquisitions de civils ont lieu, obligation à laquelle sont soumis tous les hommes valides de 18 à 40 ans, hors militaires et fonctionnaires. Les maires doivent fournir la liste de tous les hommes répondant à ces critères.
Des tours de garde sont établis pendant les nuits et les hommes d'astreinte sont convoqués par le poste local des GVC. La plupart sont des requis temporaires, mais il existe aussi des requis permanents. Ils tiennent leur légitimité de leur ordre de mission et du port d'un brassard blanc avec un trait bleu vertical et le tampon du poste de GVC. La seule arme permise est un gourdin.
Ces hommes qui dépendent du Ministère de l'Intérieur, ne font pas partie de la Défense passive qui, elle, est dirigée par le Ministère de la Défense.
Brassard porté par les civils requis par les GVC.
Brassard porté par les civils requis par les GVC.
Ordre de mission d'un requis temporaire.
Ordre de mission d'un requis temporaire.
Traduction en Allemand au verso.
Traduction en Allemand au verso.

Les casques à triangle vert.

Il existe une profusion de casque Adrian Mle 26 ornés d'un triangle frontal, allant du vert tendre au vert pâle. La majorité des auteurs attribue ces casques aux GVC. Quelques autres, à tort, aux cadres de la DP ou aux chefs d'îlot. Ils confondent en réalité avec les cadres de la Protection Civile, dont le triangle est bleu ou vert foncé.
Faute de documentation d'époque, on ne peut que raisonner pour attribuer ces casques :
Lors de la prolifération des vide-greniers, dans les années 80/90, ces casques sont apparus en nombre en zone urbaine mais aussi en zone rurale (voire très rurale). Il n'était pas rare d'en trouver plusieurs exemplaires sortant d'une même grange, ce qui impliquait plusieurs hommes de la famille.
Ceci exclut les cadres de la DP, en effet il n'y aurait eu dans ces communes rurales, que des cadres et pas d'encadrés. De toute façon, la DP ne concernait que les villes de plus de 2 000 habitants. Même raisonnement pour les chefs d'îlot, il n'existe pas d'îlot en pleine campagne.
Les triangles sont peints parfois sur des attributs DP, mais ils le sont aussi sur des attributs militaires et le plus souvent sur des casques dépourvus d'attribut. Ce qui peut arriver à des casques de récupération de provenances diverses, y compris de la DP, sur les quels on n'a pas pris la peine de retirer l'attribut.
La seule activité civile ayant nécessité un nombre important d'hommes, jusque dans les coins les plus reculés du territoire, est la surveillance des voies de communication.
Il ne faut pas négliger non plus, quelques récits d'anciens se souvenant avoir passé des nuits sur les voies, munis de ces casques.
Tout ceci permet de dire que ces casques étaient destinés aux civils requis par les GVC (les GVC eux-mêmes, on l'a vu, portaient un casque noir avec un attribut spécifique).

Triangle vert clair sur la base d'un casque de la DP.
Triangle vert clair sur la base d'un casque de la DP.
Triangle vert clair sur la base d'un casque de l'Infanterie.
Triangle vert clair sur la base d'un casque de l'Infanterie.
Triangle vert clair sur la base d'un casque militaire non attribué.
Triangle vert clair sur la base d'un casque militaire non attribué.
Triangle vert clair pointe en bas, une croix de Lorraine a été gravée à la libération.
Triangle vert clair pointe en bas, une croix de Lorraine a été gravée à la libération.

La Franc-garde de la Milice :

Le 29 Août 1940 est créée, en zone non occupée, la Légion française des combattants (LFC), organisation née de la fusion par le régime de Vichy de toutes les associations d'anciens combattants. L'État français lui assigne comme mission de "régénérer la Nation, par la vertu de l'exemple du sacrifice de 1914-1918". Cette Légion est interdite en zone occupée. En 1941 Darnand y crée le Service d'Ordre Légionnaire (SOL) officialisé par la loi du 12 Janvier 1942.
Le 5 janvier 1943, le Maréchal Pétain annonce la transformation du SOL en Milice Française qui aura Darnand comme chef. Elle est officialisée par la loi du 30 janvier 1943, qui la définit ainsi dans son article 1er : "La Milice française, qui groupe des Français résolus à prendre une part active au redressement politique, social, économique, intellectuel et moral de la France, est reconnue d'utilité publique". Elle doit être à l'origine un simple mouvement politique avec, à sa tête Pierre Laval, et ayant comme secrétaire général Joseph Darnand. Elle adopte comme symbole la lettre grecque gamma.
La milice compte plusieurs branches, celle qui nous intéresse ici est la Franc-Garde, la seule à porter un uniforme et donc un casque.
La Franc-Garde est créée le 2 juin 1943, afin d'être, selon Darnand, "instruite techniquement et préparée au combat de manière à être toujours prête à assurer le maintien de l'ordre". Elle est orientée vers des tâches de police. Le recrutement est interne et s'adresse aux jeunes miliciens volontaires remplissant les conditions d'ancienneté et de forme physique.
Elle est divisée en 2 corps :
    - Les Franc-Gardes permanents: ce sont les seuls miliciens en uniforme, encasernés et percevant une solde sur la base du traitement de la Police Nationale, ils sont organisés militairement. Ils sont environ 2 000 en juin 1944.
    - Les Franc-Gardes non permanents, sont des bénévoles maintenus en réserve dans leurs foyers, susceptibles d'être mobilisés pour des actions ponctuelles. Il y a environ 8 000 bénévoles en en juin 1944.

La Franc-Garde. La Franc-Garde. La Franc-Garde.
La Franc-Garde. La Franc-Garde. La Franc-Garde. La Franc-Garde.

L'uniforme.

Insigne de poitrine de la Franc-Garde.
Insigne de poitrine de la Franc-Garde.
Insigne de béret en attribut.
Insigne de béret en attribut.

Les permanents perçoivent des tenues bleues Mle 41, prélevés sur les stocks des chasseurs à pied et alpins, y compris tartes et bérets. La couleur distinctive du gamma est blanc sur fond noir, porté en insigne brodé à la boutonnière droite et en insigne métallique sur le béret.
Dans un premier temps, les casques Mle 26 sont peints en noir brillant (ils peuvent également être bleus foncé), avec comme attribut un insigne de béret. On trouve également, des gammas de taille et forme différentes peints en blanc argenté au pochoir. Pratiquement ces casques ne sont portés qu'en faction ou parade.
Après le débarquement en juin 1944, les bénévoles non permanents sont mobilisés en vue de participer à la lutte contre la Résistance. Il n'existe aucun stock de tenues bleues capable d'habiller un tel nombre d'hommes, aussi puise-t-on dans les stocks de l'armée d'armistice. Les franc-gardes perçoivent des vareuses kaki Mle 41 et des pantalons de golf Mle 38. Ils recevront par la suite des pantalons Mle 41. Les casques sont aussi kaki et on les orne de gammas blancs.

Casque noir brillant avec un attribut type insigne de béret.
Casque noir brillant avec un attribut type insigne de béret.
Casque bleu foncé brillant avec un Gamma blanc argenté.
Casque bleu foncé brillant avec un Gamma blanc argenté.
Ancien casque des GRM avec un Gamma de petite taille.
Ancien casque des GRM avec un Gamma de petite taille.
Casque perçu en 1944 avec la tenue kaki Mle 41.
Casque perçu en 1944 avec la tenue kaki Mle 41.
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