
Belgique
Modèle 31 des organismes civils, export et gendarmerie
Gendarmerie




Modèle 31 Gendarmerie, fabrication Tordoir, matriculé.


Modèle 31 Gendarmerie, fabrication X.Buisset (jugulaire non teintée en noir).


Modèle 31 Gendarmerie en aluminium, fabrication X.Buisset.
![]() Insigne casque en aluminium. |
![]() Insigne X.Buisset. |
En 1830, la jeune monarchie belge crée sa propre gendarmerie nationale (et non royale) sur les bases de l'institution mise en place par la France, lorsque les provinces belges lui furent rattachées en 1795. C'était une force militaire chargée de missions de police et de maintien de l'ordre au sein de la population civile, d'exécution de devoirs judiciaires à la réquisition du Parquet, et de Prévôté à l'armée. Suivant les tâches qui lui incombaient, elle dépendit donc longtemps des ministres de l'Intérieur, de la Justice et de la Défense.
S'adaptant aux changements de la société, elle sera en perpétuelle réorganisation tout au long de son existence (création de brigades mobiles, de la police spéciale de la route,... etc.). Ressentie parfois par la population comme une véritable garde prétorienne, elle souffrira à de multiples reprises d'un déficit d'image.
A la mobilisation de 1914, elle est chargée des réquisitions, du renseignement et de la surveillance aux frontières. Présente aux combats dès l'invasion allemande, des effectifs seront prélevés dans ses rangs pour servir dans les unités combattantes. Quatre ans durant, la gendarmerie assurera la protection du Roi et de son quartier général, les missions de Prévôté aux armées et aux centres d'instruction de l'armée belge et la garde de sites sensibles aux abords du front.
En 1939, 2 500 territoriaux sont détachés des brigades et équipés en kaki pour former au sein de l'armée deux régiments motorisés d'infanterie légère.
Restée en place pendant l'occupation, la gendarmerie ressentira de très vives tensions internes : le ministère de l'Intérieur est en effet d'Ordre Nouveau et une hiérarchie plus favorable aux projets allemands a été mise en place. Les unités territoriales commandées par d'anciens officiers ne seront guère impliquées dans les actions voulues par l'occupant : répression du marché noir, rafles, chasse aux résistants et aux réfractaires.
Seule force capable d'assurer l'ordre à la libération, le corps est maintenu mais alors largement épuré et réorganisé. Il obtient sa propre école et son indépendance vis à vis de la force terrestre de l'armée en 1957. De nouvelles unités virent encore le jour, telle la Brigade Spéciale de Recherche et de Renseignement ou la Brigade d'intervention Diane. Le corps est démilitarisé en 1992 et absorbera alors les polices spéciales : chemins de fer, portuaire et aérienne.
La Gendarmerie belge fut équipée de casques modèle 31 depuis son adoption jusqu'à la fin des années 1960. Les casques attribués à la Gendarmerie étaient peints de couleur noire directement d'usine, même si on note le cas de casques kaki initialement attribués à l'armée et repeints ensuite en noir.
Les casques en dotation au sein de la Gendarmerie belge ayant eu une carrière assez longue, ces casques furent pour la plupart repeints à plusieurs reprises, généralement au pinceau.
Bien souvent ces casques sont identifiés au casernement par un numéro estampé sur la jugulaire ou peint au fond de la bombe ou encore tamponné à l'encre sous la coiffe.
La jugulaire de ces casques est normalement teintée en noir.
Modèles civils


En général, l'organisme civil qui fait emploi du casque modèle 31 substitue le lion frontal par l'emblème de sa propre organisation. Lorsque l'utilisateur ne dispose pas d'un tel insigne de substitution, le lion est souvent enlevé et un insigne peint est alors apposé. Des ordonnances édictées par l'occupant ou son représentant obligent parfois à apposer d'autres marques distinctives : le cimier est peint entièrement en blanc ou/et une bordure blanche est peinte sur le pourtour du casque dans le bas de la bombe, ceci dans le but premier de ne pas confondre le porteur avec une quelconque unité combattante. Toutes ces règles n'ont pas toujours été strictement observées et de nombreuses exceptions nous sont évidemment parvenues.
Pour une majorité de ces casques civils, coiffe et jugulaire ne répondent pas aux normes édictées par l'armée : on les rencontre donc souvent avec un habillage de moindre qualité (coiffe en toile cirée, bandeau de feutre plus mince, jugulaire moins large, bouclerie différente... etc.).
Protection civile :
![]() ![]() Insigne recto/verso protection aérienne. |
![]() Insigne protection civile. |


Modèle 31 ZHD, fabricant inconnu.
![]() Insigne ZHD. |
C'est déjà en novembre 1931 que le Service de Mobilisation de la Nation envoie un rapport alarmant aux communes belges, leur recommandant de prévoir des mesures de protection de la population : les progrès techniques de l'entre-deux guerre laissaient envisager des bombardements aériens massifs, peut-être couplés à l'emploi de gaz de combat. |
L'appellation devient D.A.P. pour Défense Aérienne Passive (en Néerlandais "Passieve Luchtverdediging" - P.L.V.). L'occupant impose aux formations un encasernement, un entraînement régulier et un encadrement avec des officiers formés.
Parallèlement à cette organisation, une autre association, le "Zekerheids-en Hulp Dienst voor Luchtbescherming" (Z.H.D.) voit le jour au nord du pays.


Modèle 31 de la protection civile, fabricant inconnu.
Dès la libération du pays en septembre 1944, et toujours sous la tutelle du ministère de l'intérieur, les compétences des services seront du ressort du "commissariat à la défense des populations civiles". Avec le soutien de ministères nouvellement créés, l'aide aux civils sera étoffée en subvenant aux besoins matériels des victimes de la guerre, en facilitant le retour des évacués, en fournissant des habitations provisoires aux sinistrés et par de nouvelles attributions en matière de reconstruction.
Un corps de sécurité civile est constitué mi-1951, toujours dans le même souci de protection de la population et du patrimoine national en cas de conflit. Une école nationale assurera la formation du personnel.
C'est en 1954 qu'est enfin créé le corps professionnel de protection civile, un organisme non militaire apte à intervenir dans les conséquences des faits de guerre et lors de calamités.
Croix-rouge :


Modèle 31 de fabrication X.Buisset de l'armée réutilisé par la croix-rouge.


Modèle 31 de la croix-rouge, fabricant inconnu.
![]() Insigne de la croix-rouge peint. |
![]() Emblème métallique. |
La Croix-Rouge de Belgique est née en 1864 de la fondation d'un comité de secours aux blessés. Depuis 1925, le comité central avait affiné un plan de mobilisation de ses effectifs pour tout le pays. C'est ainsi que dès les premières heures du conflit, elle assistera efficacement le Service de Santé de l'Armée, organisera des hôpitaux auxiliaires, des postes de secours à la population civile et assurera l'aide sanitaire, matérielle et le ravitaillement aux réfugiés. Dans les provinces du Nord, elle enverra des équipes d'inhumation. Elle suppléera aux carences de l'occupant en approvisionnant des camps provisoires de prisonniers. Elle apportera un concours considérable à l'action de rapatriement des exilés et au recensement des blessés et décédés. Après la reddition, sur décision du gouverneur-général Van Falkenhausen, l'organisation des hôpitaux militaires sera confiée à la Croix-Rouge. Dépendant dès lors du ministère de l'intérieur, elle assurera encore une aide très active aux prisonniers de guerre : envoi de colis, service de correspondance. Au cours de la guerre, profitant de son statut de neutralité, elle soustraira au pouvoir de l'occupant des clandestins ou des jeunes gens menacés d'enrôlement. Elle comptera 285 246 affiliés en 1943. |
Pompiers :
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Les décrets des 16 et 24 août 1790 définissent les premières dispositions légales en matière de lutte contre l'incendie. Il appartient alors aux communes de prendre les mesures adéquates et de créer des corps de sapeurs-pompiers. Mais seules les grandes villes décidèrent la mise en place de services d'incendies organisés, les autres comptant, le cas échéant, sur l'aide d'une voisine dotée d'un tel service. Une loi de 1836 permet aux communes d'opter pour un service d'incendie armé ou non armé. Les pompiers armés, subsidiés directement par le Royaume, seront mieux équipés mais astreints à des missions supplémentaires de maintien de l'ordre. Dans certaines cités, le service incendie fut même assuré par les policiers communaux, voire par les pompiers de la Garde civique (dissoute en 1920, la Garde civique servait d'auxiliaire de la Gendarmerie en cas de troubles à l'ordre public). En 1914, la Belgique compte déjà 15 000 pompiers, mais la plupart des communes ne disposent encore d'aucun moyen de lutte contre les incendies. |


Modèle 31 pompier, fabricant inconnu.


Modèle 31 pompier, fabricant inconnu avec coiffe T.M.B.
![]() Insigne en laiton blanc. |
![]() Insigne en laiton. |


Modèle 31 d'un pompier caporal, fabricant inconnu.


Modèle 31 de pompier brancardier.
Police :


Modèle 31 de la police de Lume.


Modèle 31 de la police communale du Royaume.
En 1830, la Belgique indépendante, héritière du modèle français, maintient un instrument de surveillance politique, la Sûreté. Les missions de police sur l'ensemble du pays sont alors confiées à la gendarmerie.
Compétentes sur leur propre territoire, les municipalités assurent la fonction de police locale (communale). Dans les campagnes, ces missions sont assurées par un corps de police dit "rural" ou par des gardes champêtres. L'autorité supérieure de ces polices est le bourgmestre de la localité.
Avant 1914, le sous-financement des questions de sécurité, qui restent un sujet secondaire dans la vie politique belge, oblige toujours les communes à demander l'aide de la gendarmerie dans les missions de maintien de l'ordre. La garde civique, une milice citoyenne dont disposent pourtant certaines d'entre elles, apparait en effet souvent peu fiable.
Eu égard à leurs moyens financiers, les polices des grands centres tâchent de s'adapter au mieux aux phénomènes nouveaux : intensification de la circulation, augmentation des incivilités, population sans cesse croissante, criminalité plus astucieuse, mobile et mieux armée. Des services spécialisés sont alors créés : brigades des jeux, de sûreté, des mœurs, brigades canines et de circulation. On se dote de moyens nouveaux : matraques, casques, télégraphe, automobiles, vélos, armes et service administratif plus performants. Un intérêt croissant est porté sur la formation et le recrutement. L'ambition est de se vouloir plus professionnel, efficace, visible, ferme et "légal".
Pendant la seconde guerre mondiale, les policiers sont largement mis sous pression par l'occupant quant à leurs devoirs, suite à l'instauration du travail obligatoire ou à la réglementation sur le ravitaillement et face à la sanction grave que peut donc encourir tout Belge arrêté. Avec la montée en puissance de la collaboration et de la résistance, la violence s'est accrue : attentats, représailles, exécutions sommaires. Les policiers se trouvent au coeur des enjeux d'ordre et des conflits entre Belges et Allemands. Leur attitude dépendra beaucoup de leur chef de corps ou du bourgmestre en fonction.
Suite aux "guerres de polices" et aux dysfonctionnements révélés par l'affaire Dutroux, la gendarmerie et les différentes polices belges seront dissoutes, pour reformer en 2001 une police intégrée à deux niveaux, fédéral et local. Ces niveaux sont autonomes et dépendent d'autorités distinctes mais des liens fonctionnels sont cependant créés entre eux afin d'assurer un service équivalent sur l'ensemble du territoire.
Garde Wallonne






![]() Insigne (petit et gris). |
![]() Insigne (grand et bleu). |
Après la création de la Légion Wallonie pour le front de l'Est en août, le mouvement Rexiste de Léon Degrelle franchit à l'automne 1941 un pas supplémentaire dans la collaboration : à l'initiative de l'administration d'occupation qui souhaite mobiliser le moins d'effectifs allemands dans les territoires occupés, Rex procède au recrutement d'une seconde unité militaire, les Gardes wallonnes, Degrelle voyant là une magnifique occasion d'accroître son pouvoir politique et de disposer d'une force militaire au pays. Les membres des Gardes wallonnes seront équipés de casques modèle 31 de fabrication Tordoir en livrée bleu nuit avec l'insigne décalcomanie particulier de la formation apposé à l'avant du casque (ces casques sont initialement fabriqués sans orifices pour attribut). L'insigne des gardes Wallonnes existe en deux tailles et dont on peut dire qu'il existe deux variantes : une de couleur plutôt grise et l'autre plutôt bleue. Au lendemain de la guerre, une partie de ces casques sera récupérée par la Gendarmerie belge. La partie frontale sera percée pour l'application de l'attribut au lion, le casque sera adéquatement repeint en noir. |
Modèle export
Argentine :




Modèle 31 de fabrication X.Buisset expérimenté en Argentine (N°19).
Dans les années 30, l'Argentine soucieuse de moderniser son armée envoya une commission d'armement en Europe. Cette commission expédia en Argentine plusieurs séries de casques en usage en Europe à titre d'expérimentation : Le modèle 31 belge fit parti de cette série. Vraisemblablement fabriquée uniquement par la firme Xavier BUISSET munie de coiffe de couleur fauve, cette série de casque démunie de fente pour attribut fut numérotée en Argentine, dont la numérotation débutait par B pour Belgique. Le numéro le plus élevé observé étant le 50, on peut supposer que cette série comptait une cinquantaine d'unités seulement.
Luxembourg :


Modèle armée.


Modèle 31 Compagnie des Volontaires luxembourgeois.
Modèle gendarmerie.


Modèle 31 gendarmerie luxembourgeoise de fabrication Fonson.


Autre exemplaire.
![]() Insigne armée. |
![]() Insigne gendarmerie. |
Peu connue est la livraison de casques modèle 31 aux maigres forces du Grand-Duché de Luxembourg (13 officiers, 270 gendarmes et 425 soldats en mai 1940). Fabriqués par Fonson, ces casques furent livrés de couleur bleu nuit pour la Gendarmerie luxembourgeoise et vert kaki pour les forces armées. Ces casques furent équipés de l'attribut aux armoiries du Luxembourg de couleur argent pour la Gendarmerie et de couleur dorée pour l'armée.
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Pays-Bas :


Modèle 31 de la police hollandaise, fabrication X.Buisset.


Modèle 31 de la LBD, fabrication X.Buisset.
![]() Insigne peint de la LBD. |
Chez X.Buisset, on remarque une production de casques sans fentes pour l'attribut. Quel que soit le nom qu'on veuille leur donner, ces versions Export, Entreprise ou Civil se rencontrent principalement aux Pays-Bas où un certain nombre de casques fabriqué par la société X.Buisset (peints en noir) a été adopté par la protection civile néerlandaise (la "Luchtberschermingsdienst" ou L.B.D.), voire aussi pour quelques unités de police locale. Luchtbeschermingsdienst.L'avènement de la guerre moderne durant le premier conflit mondial, avec notamment l'utilisation d'armes chimiques augmentant le risque de pertes civiles, obligea le gouvernement néerlandais de surveiller ce domaine et de prendre des mesures de défense en cas d'attaque chimique. |
Royaume de Siam (Thaïlande) :





Modèle 31 export pour le royaume de Siam de fabrication Fonson.
![]() Insigne. |
Il est un fait déjà rapporté que les établissements J.Fonson ont fabriqué une quantité non négligeable de casques modèles 20 et 31 pour le Royaume de Siam. Ces casques furent produits de couleur vert kaki très clair.
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Modèle 31 reconditionné par la Thaïlande pour la police militaire.
Modèle achat privé
Modèle civil :


Modèle 31 sans orifice d'attribut de fabrication Tordoir.
Outre les casques pour la Garde Wallonne, Tordoir a aussi produit des modèles sans insigne, répondant curieusement aux normes Armée (peinture kaki, coiffe et jugulaire identiques). Communément appelés casques d'entreprise, ils ont été employés par les services de secours internes des grandes sociétés privées, l'arrêté royal du 29 juillet 1939 stipulant que : "les grands établissements d'enseignement, industriels et commerciaux réaliseront la protection passive de leurs installations, les premières équipes de secours seront constituées par leur personnel...".
Modèle en feutre :
![]() Modèle d'achat privé de chez Fonson. |
![]() Intérieur. |
![]() Rivets de maintien des agrafes crampons. |
![]() Agrafes crampon latérales avec pontet de jugulaire. |
![]() Détail maintien coiffe. |
![]() Cerclage maintenu par agrafe crampon. |
![]() Insigne Fonson. |

Orifice d'aération, et points de fixation du cimier.
Modèle en aluminium :
![]() Modèle d'achat privé de chez Fonson. |
![]() Intérieur. |
![]() Insigne Fonson et rivet de maintien des agrafes crampon. |
![]() Marquage Jules Fonson Bruxelles. |
Outre les modèles reconnus comme officiels, il y a aussi pléthore de variantes diverses, tant au niveau de la fabrication que de la "décoration". Ces casques furent fabriqués en aluminium ou encore en feutre dont la surface recevait une épaisse couche de peinture pour en lisser l'aspect.
Cas particuliers


Modèle 31 de fabrication Tordoir avec un cimier récupéré d'un casque Adrian modèle 26 français (utilisation inconnue).


Modèle 31 du fabricant inconnu (utilisation probable dans un service de protection civile ou croix-rouge).


Modèle 31 du fabricant inconnu pour l'armée, réutilisé au sein de la défense passive française.