Allemagne

Allemagne

Casque Befehlsübermittler – Bord

Fiche

  • Dénomination : "Stahlhelm für Befehlsübermittler – Bord".
  • Destiné aux transmetteurs d'ordre à bord de la "BundesMarine".
  • Coiffe en mousse scultée recouverte de toile.
  • Jugulaire en toile avec mentonnière, réglable avec deux boucles.
  • Caractéristique : copie du casque USN Mark II "Talker".
  • Fabriqué à partir de 1962.
  • Distribué à partir de 1962.
  • Pays d'origine : Allemagne de l'Ouest.
  • Période d'utilisation : de 1962 aux années 2000.
  • Matériaux : acier.
  • Poids : 1600 g.
  • Taille : unique.
  • Couleur : vert olive.
Preview

Historique


L'usage de casques spécifiques pour les membres d'équipage embarqués, tels que les canonniers ou les guides d'appontage équipés d'un imposant matériel de communication et occupant un poste relativement statique, remonte à la Seconde Guerre mondiale avec la création du casque USN Mark II "Talker". Conçu par les États-Unis en 1942, ce casque imposant fut dessiné par le sculpteur Beaver Edwars, avec l'aide précieuse de son épouse, notamment dans la conception particulière de la coiffe. Son développement fut achevé la même année, et un brevet fut déposé le 13 mai 1942 par Thomas Joseph Flynn de l'US Navy et Albert Wertheimer, sous le numéro US2340872.
Baptisé "Mark II Telephone Talker" (désignation officielle : "Helmet, Sailor's, Steel, Mk2, Mod.0"), ce nouveau casque fut immédiatement commandé par l'US Navy, et sa fabrication débuta dès 1942. Sa coque, réalisée en acier au manganèse Hadfield (amagnétique), fut produite dans les usines McCord Radiator à Détroit, dans le Michigan.
Le casque USN Mark II fut fabriqué à environ 400 000 exemplaires entre 1942 et 1945 et utilisé tout au long de la Seconde Guerre mondiale au sein de l'US Navy. Son usage s'étendit largement, y compris aux plus petites unités, notamment auprès des artilleurs des engins de débarquement sur le théâtre d'opérations du Pacifique. Il resta en service dans l'US Navy jusque dans les années 1990, traversant ainsi tous les conflits impliquant les États-Unis durant la seconde moitié du 20ème siècle.
Après la guerre, une partie des importants stocks américains fut vendue à de nombreux pays, et le casque USN Mark II fut adopté par plusieurs marines européennes, dont celles de la France, des Pays-Bas et de la Suède, qui développèrent ensuite leur propre version.
En Allemagne fédérale, dans le cadre du programme de modernisation de l'équipement de la "Bundeswehr" et de l'adoption du casque M1A1 pour les troupes au sol en 1959, la "Bundesmarine" chercha un casque plus adapté aux transmetteurs d'ordres à bord. Un rapport de la 1ʳᵉ division aéroportée de 1959 indique que la marine fédérale testa à cette époque quelques casques de parachutistes au sein de la base navale de Kiel. Toutefois, l'Office fédéral des techniques d'armement et de l'approvisionnement ("Bundesamt für Wehrtechnik und Beschaffung" ou BWB), créé en 1957, rejeta toute demande pour ce type de casque, estimant sa forme inadaptée à l'usage souhaité.
Depuis 1956, les forces armées de l'Allemagne fédérale s'étaient alignées sur des lignes de casques proches de celles utilisées aux États-Unis. Ainsi, la "Bundesmarine" s'intéressa naturellement au casque USN Mark II "Talker", dont l'adoption fut entérinée le 23 décembre 1959.
Le ministère de la Défense décida rapidement de produire un modèle identique au casque américain, destiné aux transmetteurs d'ordres à bord. Sous le nom de projet 00913, ce nouveau casque, baptisé "Stahlhelm für Befehlsübermittler – Bord" (casque d'acier pour transmetteur d'ordres à bord), fut officiellement adopté le 14 février 1962.
Un premier ordre de fabrication de 2 042 unités fut confié à la société Linneman Schnetzer, au prix unitaire de 36,37 Deutsche Mark. La production fut ensuite essentiellement assurée par la société Schuberth-Werk, qui poursuivit sa fabrication jusqu'au début des années 1980. Durant cette période, seules quelques modifications mineures furent apportées, notamment au niveau de la jugulaire.
Le casque "Befehlsübermittler – Bord" fut utilisé par la "Bundesmarine" jusque dans les années 2000, époque à laquelle la miniaturisation des équipements de communication et l'introduction massive de casques en matériaux composites entraînèrent son retrait progressif amorcé au cours des années 1990 lorsqu'ils furent progressivement remis en stock, avant d'être définitivement liquidés à la fin des années 2000.

Casque USN Mark II.
Casque USN Mark II.
Casque Befehlsübermittler - Bord. Casque Befehlsübermittler - Bord. Casque Befehlsübermittler - Bord. Casque Befehlsübermittler - Bord.

Constitution

La coque :

Vue avant.
Vue avant.
Vue de côté.
Vue de côté.
Vue arrière.
Vue arrière.
Vue de dessus.
Vue de dessus.
Jointure jonc latérale arrière.
Jointure jonc latérale arrière.
Vue intérieure.
Vue intérieure.
Point de soudure de solidarisation.
Point de soudure de solidarisation.
Vue arrière.
Vue arrière.
Marquage de Schuberth-Werk initial (fabrication de décembre 1977).
Marquage de Schuberth-Werk initial (fabrication de décembre 1977).
Marquage final avec nomenclature OTAN.
Marquage final avec nomenclature OTAN.

Le casque "Befehlsübermittler – Bord" est fabriqué en taille unique et d'un seul tenant par emboutissage progressif d'une feuille d'acier amagnétique. Les bordures du casque sont découpées après emboutissage pour lui donner sa forme définitive. Il adopte une ligne très proche du casque USN Mark II "Talker", sur lequel il est calqué. Pour un gabarit identique, seule la forme des visières avant et arrière présente une légère différence, notable uniquement en comparaison côte à côte.
Les bords tranchants de la coque sont adoucis par la pose d'un jonc en acier amagnétique, légèrement moins large que celui du modèle américain (5 mm contre 6 mm pour l'USN Mark II). Ce jonc est serti sur le pourtour du casque par de multiples points de soudure électrique, et la jointure, située sur la partie latérale arrière, est assurée par quatre points de soudure.
Quatre trous sont ensuite percés sur la coque, deux de chaque côté, pour l'installation de la jugulaire.
La coque du casque est peinte avant l'installation de l'aménagement intérieur. L'intérieur est recouvert d'une peinture vert olive mat, tandis que l'extérieur est peint de la même couleur, mais avec l'ajout de sable dans la peinture afin d'obtenir une surface granitée atténuant les reflets du soleil. Après l'ajout des éléments internes, l'intérieur du casque est de nouveau peint en vert olive légèrement granité. Toutefois, de nombreux exemplaires furent repeints en gris navire afin de mieux se fondre sur les ponts des bâtiments de guerre.
Enfin, le fabricant identifie sa production à l'aide d'un tampon à l'encre blanche appliqué sur l'un des flancs internes du casque. Jusqu'en 1977, Schuberth-Werk marquait ses productions avec les lettres "SW", suivies des numéros du mois et de l'année de fabrication.
En 1978, pour se conformer aux normes de l'OTAN, ce marquage évolue avec l'ajout du numéro NSN ("National Stock Number") 8470-12-129-8467, où :
- 8470 identifie un élément de protection individuelle selon le "Federal Supply Classification Group" (FSCG).
- 12 correspond au code pays de l'Allemagne de l'Ouest.
Le numéro NSN est suivi de la raison sociale du fabricant Schuberth-Werk, de l'année de production et des tailles prises en compte.
Étant fabriqué en taille unique, la coiffe peut être considérée comme universelle, acceptant des tours de tête allant de 54 à 61 centimètres.

La coiffe :

Partie avant.
Partie avant.
Maintien par encollage dans la bombe.
Maintien par encollage dans la bombe.
Partie arrière.
Partie arrière.
Détails encollage.
Détails encollage.
Partie centrale faisant la fonction des parties avant et arrière.
Partie centrale faisant la fonction des parties avant et arrière.
Coiffe, vue d'ensemble.
Coiffe, vue d'ensemble.

La coiffe du casque "Befehlsübermittler – Bord" constitue un élément notable différenciant le modèle ouest-allemand du casque USN Mark II. Elle est fabriquée en mousse doublée de toile, un choix de matériaux discutable pour un casque destiné à un usage en milieu marin, car propice à l'absorption d'eau, contrairement à la coiffe du modèle américain, conçue en matériaux hydrofuges.
Tout comme la coque, la coiffe est fabriquée en taille unique. Elle se compose d'un fond en carton compressé, doublé d'un rembourrage monobloc de forme ellipsoïdale. Cette forme, présentant deux parties avant et arrière à peu près symétriques, offre un large dégagement latéral permettant le port d'écouteurs.
La coiffe est réalisée en mousse de 20 millimètres d'épaisseur, avec une densité plus élevée à la base qu'à la couche supérieure. Cette seconde couche est constituée d'un bloc de mousse plus souple, conçu pour améliorer l'amorti. Elle est taillée en forme de "U", avec une base trapézoïdale légèrement arrondie. Ces deux blocs, dont celui situé à l'arrière est sensiblement plus large que celui à l'avant, sont collés directement sur la première bande de mousse.
L'ensemble ainsi constitué, prenant la forme définitive de la coiffe, est ensuite entoilé avec un tissu gris-vert, dont la teinte peut varier selon les exemplaires. Ce tissu est directement collé sur la mousse afin d'en épouser parfaitement la forme. L'entoilage est ensuite fixé au revers du fond en carton compressé, et le tout est solidarisé à l'intérieur de la coque, après mise en peinture, à l'aide de colle néoprène appliquée au pinceau.
Enfin, la mousse constituant la coiffe pouvant se désagréger avec le temps en fonction des conditions de stockage, celle-ci peut perdre sa forme et apparaître complètement ratatinée.

La jugulaire :

Orifices latéraux pour le maintien de la jugulaire.
Orifices latéraux pour le maintien de la jugulaire.
Crochets de maintien.
Crochets de maintien.
Crochets de maintien.
 
Jugulaire coulissant sur une tige en cuir.
Jugulaire coulissant sur une tige en cuir.
Détails coupe tige en cuir.
Détails coupe tige en cuir.
Détails coupe tige en cuir.
 
Détails coupe tige en cuir.
 
Détails coupe tige en cuir.
 
Boucle de maintien de la jugulaire, envers.
Boucle de maintien de la jugulaire, envers.
Détails boucle à rouleau.
Détails boucle à rouleau.
Revers.
Revers.
Détails boucle à rouleau.
 
Ensemble constituant la jugulaire.
Ensemble constituant la jugulaire.
Ensemble constituant la jugulaire.
Jugulaire avec mentonnière, envers/revers.
Jugulaire avec mentonnière, envers/revers.
Jugulaire avec mentonnière, envers/revers.
Jugulaire avec renforts métalliques aux extrémités.
Jugulaire avec renforts métalliques aux extrémités.
Jugulaire avec renforts métalliques aux extrémités.
Maintien latéral de la jugulaire.
Maintien latéral de la jugulaire.
Jugulaire, vue d'ensemble.
Jugulaire, vue d'ensemble.
Exemplaire avec jugulaire renforcée aux extrémités.
Exemplaire avec jugulaire renforcée aux extrémités.

La jugulaire du casque "Befehlsübermittler – Bord" présente une similitude avec son homologue américain au niveau du système de maintien à la bombe. Elle est retenue par deux passants constitués de tiges en cuir longues de 12 centimètres et d'un diamètre d'environ 8 millimètres.
Les extrémités de ces passants en cuir sont percées et affinées pour permettre le passage de deux crochets en fil de laiton, comparables à des trombones, qui s'insèrent dans les quatre trous du casque. La largeur des passants permet un positionnement ajustable de la jugulaire en fonction de la tête du porteur, en la déplaçant d'avant en arrière ou inversement.
La jugulaire du modèle allemand est fabriquée à partir de bandes en toile de coton de couleur verte, d'une largeur de 20 millimètres. Elle est maintenue par deux boucles à rouleau, dotées d'un clapet assurant le maintien par tension. Ces boucles sont fixées par un empattement en toile coulissant dans les passants en cuir.
La jugulaire à proprement parler est constituée d'une longue bande de toile de 36 centimètres, au centre de laquelle est cousue une seconde bande de toile de 16 centimètres afin de former une mentonnière. Les extrémités de cette jugulaire peuvent être laissées brutes ou renforcées par un empiècement métallique afin d'éviter l'effilochement.

Support de jugulaire en cordelette en nylon rivetée.
Support de jugulaire en cordelette en nylon rivetée.
Support de jugulaire en cordelette en nylon rivetée.
 

En 1980, les passants latéraux en cuir sont remplacés par des passants en cordelette en nylon de couleur blanche. Les extrémités de cette cordelette sont repliées sur elles-mêmes puis solidarisées par un empiècement en plastique. L'ensemble est maintenu dans la bombe à l'aide d'un rivet mécanique.

Le conditionnement :

Carton de conditionnement.
Carton de conditionnement.
Carton de conditionnement.
 
Numéro de nomenclature imprimé.
Numéro de nomenclature imprimé.

Au cours des années 1990, les casques "Befehlsübermittler – Bord" sont progressivement retirés du service et remis en stock pour les exemplaires en très bon état ou non utilisés. Cette remise en stock s'effectue dans des cartons, où ils sont rangés à l'unité. Chaque carton comporte une étiquette sur laquelle sont imprimées les informations suivantes :
– Numéro NSN : 8470-12-129-8467
– Désignation du casque : "Helm Befehlsübm"
– Quantité : 1
– Date de remise en stock et diverses informations liées au stockage.

Étiquette de conditionnement.
Étiquette de conditionnement.
World War Helmets utilise des traceurs afin de collecter certaines informations relatives aux visites de manière anonyme comme l'adresse IP pour identification du pays, temps de visite, pages consultées, informations techniques du périphérique utilisé (système d'exploitation, version du navigateur, résolution... etc.).
En poursuivant votre navigation, vous acceptez la collecte de ces données à des fins de statistiques pour mesurer l'audience et améliorer la navigation du site.