Angleterre

Angleterre

Casque Cromwell protector

Fiche

  • Dénomination : "Cromwell protector helmet".
  • Destiné à une utilisation civile par achat personnel.
  • Coiffe en toile cirée sertie sur un cerclage en croix, fixée au point sommital du casque.
  • Jugulaire en caoutchouc, ou toile cirée, ou en toile (à ressorts ou élastique).
  • Fabriqué à partir de 1939.
  • Distribué à partir de 1939.
  • Pays d'origine : Angleterre.
  • Période d'utilisation : de 1939 à 1945.
  • Matériau : fibres vulcanisées.
  • Poids : 500 g.
  • Taille : unique (7 tailles de coiffe, de 6"¼ à 7"¾.)
  • Couleur : noire.
Preview

Historique

Avec la montée en puissance de l'Allemagne nazie et les tensions géopolitiques qui règnent en Europe, le "Home Office", chargé de la protection publique, publie une circulaire sur la prévention des raids aériens le 9 juillet 1935 : "Air raids precautions" (ARP). Les autorités locales commencent à mettre en place et à recruter leurs services ARP. La loi ARP est adoptée en décembre 1937. Dès 1938, l'ARP est organisée au niveau national, mais aussi régional et local.
Les services de police et de lutte contre les incendies, dont le service auxiliaire d'incendie créé pour assister les pompiers professionnels, l'"Auxiliary Fire Service" (AFS), restent à part.
Le 3 septembre 1939 avec l'entrée de l'Angleterre et du Commonwealth dans la seconde guerre mondiale, sont créés les Services généraux de défense civile ("Civil Defence General Services"), englobant l'ancien ARP : les "Wardens", les sauveteurs, les secouristes, les brancardiers et aussi les pompiers, l'AFS, qui deviendra "National Fire Service" (NFS) en août 1941 et des auxiliaires de police.
Dans l'industrie, les ouvriers s'organisent pour prévenir les risques liés aux bombardements. En outre de nombreuses organisations d'aide aux populations se forment.
Les casques fournis avant la guerre à ces organisations, sont des casques Mark II standards comme ceux distribués aux forces armées britanniques, dont plus de 2 000 000 d'exemplaires seront livrés. Ils sont peints en usine, en gris-vert satiné. Ils reçoivent sur le terrain divers marquages, tels que l'insigne de la formation, des marques hiérarchiques ou les initiales de la spécialité du porteur. Ils seront repeints au cours de l'évolution de la défense civile, c'est pourquoi de nos jours, il est très rare de trouver des Mark II en configuration d'avant-guerre.
À partir de juillet 1940, la production de casques Mark II N°1 étant entièrement absorbée par les forces armées, les organismes de défense civile se tournent vers le casque Mark II N°2, dont la fabrication n'exige pas un cahier des charges aussi strict que le casque Mark II destiné à l'armée britannique. Ces casques sont percés de trous sur un ou les deux côtés, le nombre de trous effectué permettant d'identifier le modèle (casque Mark II N°2 A pour 1 trou, B pour deux trous, C pour trois et D pour quatre trous). La défense civile emploie aussi des casques réformés et diverses productions civiles comme le casque "Civilian, Steel, Helmet" (Zuckerman) produit à 10 050 000 exemplaires pour la population civile. Les casques Mark II N°2 étant exclusivement réservés aux organismes auxiliaires, le professeur Solly Zuckerman (zoologiste britannique, professeur à l'université d'Oxford, ayant fait plusieurs projets de recherche pour le gouvernement britannique sur les impacts des bombardements sur la population et les constructions) et le colonel Hugh Cairness (chirurgien consultant de l'armée) conçurent un casque destiné à protéger les ouvriers d'usines afin de leur permettre de continuer à travailler durant les raids aériens. Ce casque fabriqué en acier doux, ne devant résister qu'à des projectiles de faible vélocité comme la projection de gravats, contrairement aux casques de l'armée, fut fabriqué avec une circonférence et une hauteur plus importante que le casque Mark II afin d'assurer une meilleure protection de la tête et de la nuque de son propriétaire.
En plus de ces casques fabriqués en acier apparaîtront plusieurs casques de protection fabriqués en divers matériaux comme la bakélite, le cuir, et aussi des fibres vulcanisées compressées comme le casque "Cromwell Protector" produit par les sociétés Cromwell, Bentafex ou encore G.A Dunn & Co. Ltd. On note aussi l'existence d'un modèle similaire doublé d'une plaque en acier sur le sommet du casque produit par la société ACME. L'organisation de la défense civile relève des autorités locales. Chaque service local est divisé en plusieurs sections. Le recrutement de volontaires atteindra 1 900 000 hommes, femmes et garçons et filles de 15 à 18 ans.
Les volontaires sont affectés, en fonction de leur expérience ou formation, dans les différentes équipes :
- "Wardens" (gardes) : Ils sont chargés de la reconnaissance et des rapports locaux, ainsi que de l'organisation, de l'orientation et du contrôle de la population et du signalement des dommages et des pertes au centre de contrôle de la défense civile locale. Ils indiquent également aux survivants l'emplacement des centres de repos et de restauration, ainsi que d'autres installations de bien-être.

Casque Mark II pour la défense civile.
Casque Mark II pour la défense civile.
Casque utilisé par un Medical Officer or Deputy.
Casque utilisé par un "Medical Officer or Deputy".

- "Rescue parties" (équipes de secours) : Ils sont responsables de l'évacuation des victimes des bombardements. En outre, ils coupent le gaz, l'électricité et l'eau, et réparent ou détruisent les bâtiments instables.
- "First aid parties" (premiers secours) : Ils fournissent une assistance médicale sur place et les premiers soins aux victimes des raids aériens.
- "Stretcher parties" (brancardiers) : Ils transfèrent les blessés aux postes de premiers secours. Les plus graves sont conduits aux hôpitaux locaux par du personnel ambulancier. Si nécessaire, les corps peuvent être transportés à des morgues d'urgence.
- "Welfare" (bien-être) : Il assure la gestion des centres de repos et l'alimentation d'urgence. Il soutient les blessés et les gens sans domicile, suite à la destruction de leurs maisons. Cela implique de trouver un logement convenable, de procurer de nouveaux papiers (cartes de rationnement, cartes d'identité) et de l'argent pour acheter de la nourriture. Ce rôle est principalement assuré par le WVS : "Women's Voluntary Service" (Service Volontaire des Femmes).
- "Gas Decontamination" : Les équipes de décontamination doivent faire face à toute attaque aux gaz. Elles sont équipées de vêtements de protection étanches aux gaz et imperméables. Elles sont formées pour détecter et décontaminer les bâtiments, les routes, les matériaux, la nourriture, atteints par des gaz liquides ou gelés.
- "Report and Control" : C'est un quartier général local, traitant l'ensemble des informations générées lors d'une attaque, dans lequel un contrôleur ARP dirige les équipes de sauvetage, de premiers secours et de décontamination sur les lieux des bombardements. Si les services locaux sont jugés insuffisants pour faire face à l'incident, le contrôleur peut demander l'aide des arrondissements environnants.
- "Messengers" (messagers) : Ils portent les messages écrits, entre les différents postes de "Wardens" et le "Report and Control". Ce rôle est principalement assuré par des garçons et des filles, membres d'organisations de jeunesse. Il pouvait aussi être assuré par des estafettes motocyclistes ("Despatch Rider's").
- "Fire Guards" (gardes du feu) : initialement appelés "Fire Watchers Order" en Septembre 1940, puis "Fire Watcher Service" en janvier 1941 et finalement "Fire Guards" en août 1941. Ils sont responsables d'une zone précise et doivent signaler l'utilisation d'engins incendiaires par les bombardiers ainsi que transmettre au NFS, des informations sur tous les incendies ayant éclaté. Ils peuvent être amenés à neutraliser les bombes incendiaires individuelles au magnésium en les étouffant avec du sable.

- "Repair Services" : Ces services ne font pas partie de la défense civile mais y sont coordonnés. Ils assurent la réparation des circuits suivants : Voies de circulation, égouts, eau, gaz et électricité.

      Plus

La défense civile !

Casque Cromwell protector.Casque Cromwell protector.

Constitution

Vue avant.
Vue avant.

Vue de côté.
Vue de côté.

Vue arrière.
Vue arrière.
Vue de dessus.
Vue de dessus.
Vue intérieure.
Vue intérieure.
Jointure arrière.
Jointure arrière.
Vue intérieure.
Vue intérieure.
Détails montage sommet.
Détails montage sommet.

La coque du casque "Cromwell protector" reprend la forme du casque Mark II distribué à l'armée britannique, qui elle-même affecte une forme très proche du casque Mark I, mais est simplement légèrement plus ogivale.
Elle fut fabriquée dans les usines de la société Helmets Ltd. de Weathampstead, elle est formée par une plaque de fibres vulcanisées de couleur noire et de forme rectangulaire dont les largeurs sont superposées. Cette plaque est mise en forme sous presse puis les extrémités sont solidarisées par une série de 6 rivets fendus métalliques. Le sommet de la bombe est formé par une plaque de fibres vulcanisées formant grossièrement un trèfle à quatre feuilles dont la bordure est découpée en biseau pour mieux épouser la forme arrondie du casque. Cette plaque est rivetée sur toute sa périphérie par une vingtaine de rivets fendus.
Le point sommital du casque est percé pour recevoir une coiffe de type Mark I ou Mark II retenue par un rivet fendu ou une vis et un écrou.
Les côtés pentus de la bombe peuvent être percés de deux trous pour la mise en place des supports de jugulaire ou la bordure latérale du casque peut être percée d'un trou pour la mise en place d'un fourreau métallique (de type Mark II ou Mark III) permettant le maintien de la jugulaire. Après mise en forme, la bombe reçoit un revêtement noir permettant de l'ignifuger. En dehors de l'étiquette du fabricant ou du distributeur, ce casque ne reçoit aucun marquage.
Il peut être repeint et recevoir un insigne peint en fonction de son affectation au sein de la défense civile.

Exemplaire repeint en vert.
Exemplaire repeint en vert.

Les fabricants.

Cromwell.
Cromwell.

Le casque "Cromwell protector" est initialement commercialisé par la société Helmets Limited fondée en 1924 et basée à Weathampstead. L'activité principale de cette société est, comme son nom l'indique, la production de casques en tous genres, notamment de casques tropicaux destinés aux soldats, aux autorités civiles et aux travailleurs des colonies britanniques. A partir de 1926, la société Helmets Ltd. commence à se faire connaître pour ses casques de protection pour motocyclistes.
Pour la commercialisation de ce type de casque, les dirigeants de Helmets Ltd. se sont inspirés de l'histoire et ont pris le nom d'Oliver Cromwell qui, après avoir décapité le roi Charles Ier, avait lui-même été proclamé Lord Protector le 16 décembre 1653. Les premiers casques Cromwell ont été fabriqués à partir de couches de sergé de coton et imperméabilisés avec de la gomme laque (une peinture naturelle d'Asie du Sud-Est) et seront distribués au début de la guerre pour les "Despatch Rider's" de l'armée britannique.
A partir de 1937, la société Helmets Ltd. intervient dans la production des casques Mark II pour le compte de l'armée britannique et des différents besoins en matière de défense civile. Elle produit des coiffes Mark I puis Mark II jusqu'en 1943.
Elle décline son savoir-faire en matière de fibres vulcanisées pour la production du casque "Cromwell protector" distribué sous le numéro de brevet 429732.

Plus

Publicité "Cromwell protector helmet" !

Bentafex.
Bentafex.

On rencontre le casque "Cromwell protector" distribué par la succursale basée à Kingston upon Thames de la chaîne de grands magasins britannique Bentalls Ltd. Bentalls, fondée en 1867 par Frank Bentall qui a acheté une boutique de tentures à Kingston upon Thames. Les principaux bâtiments du magasin de Kingston ont été construits en 1935 d'après un projet de l'architecte Maurice Webb (fils de Sir Aston Webb) et inspiré de celui de Wren pour Hampton Court. La belle maçonnerie de la façade est l'œuvre d'Eric Gill. Entre 1935 et 1976, c'était le plus grand magasin du Royaume-Uni en dehors du centre de Londres.
Le casque est alors muni d'une étiquette papier de forme carrée imprimée en rouge. Il est distribué sous le nom de BENTAFEX protector helmet.
Bentalls n'étant pas le fabricant, mais seulement le distributeur. Il est d'ailleurs fort probable que la société Helmets Ltd. ne fournissait que la bombe, les distributeurs se chargeant d'installer une coiffe et une jugulaire à leur convenance.

G.A Dunn & Co. Ltd.
G.A Dunn & Co. Ltd.

Le casque "Cromwell protector" fut aussi distribué par la société G.A Dunn & Co. Ltd., fondée en 1887 par George Arthur Dunn, un quaker, qui a commencé par vendre des chapeaux dans les rues de Birmingham. Quarante ans plus tard, il avait deux cents magasins de chapeaux et autant de franchises dans d'autres magasins.
Tout comme Bentalls, la société G.A Dunn & Co. Ltd. fut aussi distributeur du casque "Cromwell protector" vendu sous sa marque identifiée par une étiquette noire, aux contours découpés, imprimée en gris.

La coiffe :

Coiffe Mark I.

Rivet fendu de maintien.
Rivet fendu de maintien.
Amortisseur ovale typique des coiffes Mark I.
Amortisseur ovale typique des coiffes Mark I.

Le casque "Cromwell protector" suit les évolutions du casque Mark II en termes d'aménagement intérieur. Il fut d'abord distribué avec une coiffe de type Mark I.
L'armature de cette coiffe est constituée par un bandeau circulaire en fibres vulcanisées, de 33 mm de large, surmonté de deux arceaux de même matière, de 26 mm de large. Le bandeau est maintenu fermé sur le côté droit, par trois rivets fendus en cuivre nickelé. Les arceaux sont fixés en croix, avant-arrière et gauche-droite, sur le bandeau. Chaque arceau est maintenu par deux rivets fendus en cuivre nickelé. Ils sont solidarisés au sommet par un rivet-œillet dans lequel passera la vis sommitale de fixation à la coque.
Un tampon de protection ovale en caoutchouc-mousse recouvert de toile cirée est fixé à l'intérieur du sommet. Ses axes sont de 125 x 102 millimètres. Son épaisseur est de 13 millimètres. Il est maintenu aux quatre points cardinaux, sur chaque arceau, par un rivet fendu en cuivre nickelé. Un trou circulaire est ménagé au centre, pour permettre de fixer la coiffe au trou sommital du casque.
Le bandeau est doublé intérieurement par une bande de caoutchouc mousse blanc (il a pris une teinte orangée avec le temps), de 23 mm de large, recouverte de toile.
La coiffe proprement dite est constituée par une bande de toile cirée, festonnée à cinq dents ogivales. Elle est cousue sur le bandeau circulaire de l'armature. Le haut de chaque dent est ourlé de façon à former une ganse, dans laquelle passera le cordonnet de serrage. Suite à cette opération les dents deviennent trapézoïdales.
Les coiffes sont déclinées en sept tailles, allant de 6"¼ à 7"¾, avec une progression de ¼".
Les coques étant de taille unique, le jeu est rattrapé par des tampons de 45 x 25 mm, fixés sur l'armature, quatre sur le bandeau et un, en position tête-bêche, sur chaque arceau. Chaque tampon est constitué d'une lamelle de caoutchouc-mousse repliée sur elle-même, la fixation se fait par deux rivets fendus en cuivre nickelé, disposés sur une petite plaque de toile de 18 mm, à son extrémité. L'autre extrémité comportant le repli, est laissée libre.
L'épaisseur varie avec les tailles, par exemple : 5 mm pour la taille 7. Les coiffes de taille 7"¾ sont dépourvues de tampons.
Les coiffes Mark I rencontrées dans les casques "Cromwell protector" peuvent présenter, jusqu'à la fin de leur production en 1939, des marquages de contrôle de la qualité de la fabrication estampés sur un des arceaux en fibres vulcanisées. Ces marquages représentent un C barré de la "broad arrow" (phéon, type de flèche ou de pointe de lance, qui a été adopté dès le 16ème siècle par le gouvernement britannique pour marquer la propriété militaire ou navale) pour faire référence à l'acronyme QC ("Quality Control"). Ils sont complétés d'un numéro d'inspection variant d'une coiffe à l'autre et faisant sans doute référence à la personne ayant procédé à l'inspection. Cependant, il arrive fréquemment que ces coiffes soient exemptes de marquage.

Coiffe Mark I.
Coiffe Mark I.

La production du casque "Cromwell protector" ne suivant pas un cahier des charges aussi strict que la production du casque Mark II de l'armée britannique, on retrouve plusieurs moyens de maintien de la coiffe dans la bombe. Elle peut être fixée par le biais d'un rivet fendu, auquel cas elle est inamovible. Ou elle peut être fixée dans la bombe par un ensemble vis-écrou de type Mark I, Mark II ou Mark III en fonction de la date de production. La vis Mark I est fabriquée en laiton et mesure 9,7 mm de long. Sa tête est plate et son diamètre est de 13,25 millimètres. Elle est pourvue d'une large fente permettant de la manœuvrer, aussi bien avec un tournevis qu'avec une pièce de monnaie. L'écrou Mark I est rond et d'un diamètre similaire, avec une face bombée pour épouser le fond de l'armature. Il est logé dans l'alvéole du tampon sommital, évitant ainsi le contact avec la tête du porteur.

Coiffe Mark II.

Vue de biais.
Vue de biais.
Vue de dessus.
Vue de dessus.
Croisillon amortisseur et écrou Mark I.
Croisillon amortisseur et écrou Mark I.
Revers et vis Mark I.
Revers et vis Mark I.
Marquage fabricant (J.C.S & W Ltd) et taille.
Marquage fabricant (J.C.S & W Ltd) et taille.
      Coiffe Mark II.
Coiffe Mark II.

A partir du début de l'année 1939, il s'avère que la confection de la coiffe Mark I est ralentie par le grand nombre de rivets employés pour la fixation des différents tampons. Ce rivetage prend beaucoup de temps, aussi décide-t-on de simplifier ce montage pour diminuer la durée de confection. C'est le fabricant "Briggs Motor Bodies" (B.M.B) qui est chargé de cette étude en collaboration avec la firme "Empire rubber Co" spécialisée dans le caoutchouc. La nouvelle coiffe est adoptée le 21 juin 1939, sous la désignation Mark II.
La coiffe Mark II est dérivée de la Mark I. Elle en conserve l'armature en fibres vulcanisées. Certains fabricants adopteront la couleur rouge ou brique, au lieu du noir, pour teinter cette matière.
La coiffe proprement dite, en toile cirée, reste inchangée. Elle se décline toujours en sept tailles, allant de 6"¼ à 7"¾, avec une progression de ¼". Les modifications interviennent uniquement au niveau des tampons.
Le tampon sommital en caoutchouc mousse est remplacé par un tampon monobloc en caoutchouc moulé, maintenu simplement par le point de fixation sommital, toutefois on observe sur certaines coiffes destinées à la population civile munies d'un tampon cruciforme riveté sur l'axe longitudinal.
Il est cruciforme pour s'adapter aux arceaux et de profil arrondi pour épouser le fond du casque. Il se présente sous la forme d'une croix celtique, avec un cylindre central de 57 mm de diamètre, et aux points cardinaux, quatre branches carrées de 25 mm de côté.
Une alvéole cylindrique de 22 mm de diamètre et 13 mm de profondeur, est ménagée au centre du cylindre, elle abritera le moyen de fixation de la coiffe (rivet ou vis/écrou).
Deux rainures en croix, de 26 mm de large, sont pratiquées sur sa face externe, dans l'axe de ses branches. Elles lui permettront de rester solidaire des arceaux et de ne pas pivoter.
Son épaisseur est de 17 mm au niveau des branches et de 20 mm au niveau du cylindre central. Ces dimensions peuvent légèrement varier d'un fabricant à l'autre.
Les tampons latéraux, en caoutchouc-mousse plié, sont remplacés par des petits blocs de caoutchouc moulé. Ils ont environ 18 mm de large pour une épaisseur de 5 mm. L'une des extrémités comporte un renflement arrondi de dimension 21 x 21 mm. Ils existent en deux longueurs différentes : 28 mm pour ceux destinés au bandeau et 33 mm pour ceux destinés aux arceaux.
Ils ont tous un tenon arrondi de 18 x 10 mm, moulé sur la face arrière, permettant de les fixer à l'armature. Ce tenon présente une excroissance à la périphérie de son extrémité. Il est disposé longitudinalement sur les tampons d'arceau et transversalement sur les tampons de bandeau. Il s'encastre dans une alvéole de même profil découpée dans l'armature de la coiffe, l'excroissance empêchant toute extraction accidentelle.
Le 8 septembre 1942, une modification, destinée à économiser le caoutchouc, est introduite : Les tampons sont désormais moulés autour d'un noyau de feutre. Extérieurement, ils sont totalement identiques aux précédents. Ils prennent la désignation de tampons Mark II.
Les coiffes sont déclinées en sept tailles, allant de 6"¼ à 7"¾, avec une progression de ¼".
Les coques étant de taille unique, le jeu est rattrapé par les tampons décrits plus haut, fixés sur l'armature, quatre sur le bandeau et un sur chaque arceau (moins sur les grandes tailles). Ils peuvent être montés en disposant le renflement vers le haut ou vers le bas, suivant la taille de la coiffe. A partir d'août 1940, afin d'éviter que la coiffe ne tourne à l'intérieur du casque, la vis sommitale Mark I est modifiée. Le filetage est rallongé à 9,375 mm tandis que l'écrou est remplacé par un écrou de type "Simmonds" auto bloquant grâce à une petite rondelle de caoutchouc incorporée au centre.
En 1942, afin d'économiser les métaux non ferreux, la taille de la tête de la vis est réduite de 16,25 à 10 mm. Elle prend la désignation de vis Mark III.
On trouve souvent des têtes de vis plus petites et rondes, de 5,5 mm de diamètre (voir ci-dessous à droite). Elles sont parfois utilisées avec une rondelle.

Plus

Les fabricants de coiffes Mark I et II !

La jugulaire :

Modèle en caoutchouc.

Vue d'ensemble.
Vue d'ensemble.
Boutonnière de maintien.
Boutonnière de maintien.

Le casque "Cromwell protector" est initialement conçu avec une jugulaire en caoutchouc de couleur marron fabriquée en deux parties comme semble l'indiquer la plaquette commerciale du fabricant.
Cette jugulaire est montée sur les supports latéraux formés par une patte en caoutchouc à la base plate et l'autre extrémité arrondie. Cette patte est retenue par un rectangle en fibres vulcanisées (pouvant être rouge brique ou noir) riveté contre la paroi du casque par deux rivets fendus. Ces pattes comportent chacune une boutonnière permettant de retenir la jugulaire.
La jugulaire comporte une partie longue de 36 centimètres pour 25 millimètres de large et dont les extrémités sont taillées en pointe. Cette partie possède 8 petites boutonnières permettant autant de possibilités de réglage sur l'autre partie de la jugulaire. Cette autre partie, beaucoup plus courte, possède 5 boutonnières et 2 tenons en matière plastique pour la fermeture de la jugulaire.

Modèle en toile cirée.

Rivets de maintien des pattes latérales.
Rivets de maintien des pattes latérales.
Boutonnière de maintien.
Boutonnière de maintien.
Boutonnière de maintien.
 
Jugulaire, vue d'ensemble.
Jugulaire, vue d'ensemble.
Bouton de maintien.
Bouton de maintien.
Téton pour fixation rapide.
Téton pour fixation rapide.
Maintien par bouton d'un côté.
Maintien par bouton d'un côté.
Par téton de l'autre.
Par téton de l'autre.

Avec les pénuries de matières premières durant le conflit, et le caoutchouc étant un matériau stratégique, la jugulaire fut ensuite produite de manière identique en toile cirée. Les morceaux constituant la jugulaire et les supports sont formés de deux couches de toile cirée plaquées l'une contre l'autre face toile et solidarisées par une couture périphérique.

Jugulaire Mark II.

Jugulaire Mark II, envers et revers.
Jugulaire Mark II, envers et revers.
Marquage jugulaire Mark II A.
Marquage jugulaire Mark II A.
Vue d'ensemble.
Vue d'ensemble.
Boucle coulissante de réglage et maintien par fourreaux de type Mark II.
Boucle coulissante de réglage et maintien par fourreaux de type Mark II.

On observe l'utilisation de jugulaires Mark II sur le casque "Cromwell protector". Ce type de jugulaire est monté sur des fourreaux Mark II. Ils sont fabriqués à partir d'une plaquette rectangulaire d'acier inoxydable amagnétique de dimension 30 x 22 mm. Les angles supérieurs de la plaquette sont rabattus. Sa moitié supérieure reçoit une perforation, destinée au rivet de 9,5 mm qui la solidarisera à la coque. Deux incisions sont pratiquées sur la partie inférieure. La languette ainsi dégagée, est roulée en demi-cylindre pour former le logement de l'anneau de jugulaire. Celui-ci pourra être inséré ou extrait facilement à l'aide d'une lame de tournevis. Le chiffre II ainsi que l'année de fabrication, sont gravés sur la partie supérieure. Ce marquage n'est pas systématique.
La jugulaire Mark II se compose de deux tronçons extensibles, identiques, reliés par un tronçon réglable. Elle est totalement amagnétique, sauf pour le cas d'une jugulaire Mark II * (identifiée par un astérisque ou une étoile tamponnée sur le tronçon centrale) destinée aux casques non attribués aux forces armées.
Chaque tronçon extensible est constitué par deux ressorts à boudin en laiton de 77 mm de long et 5 mm de diamètre. Ils sont reliés d'un côté à un anneau rectangulaire en fil de laiton de dimension 25,5 x 12,75 mm, destiné à s'insérer dans le fourreau du casque, et de l'autre côté à un anneau rectangulaire plus petit, de dimension 22 x 8 mm environ, sur lequel se fixera le tronçon central réglable. Les ressorts sont enveloppés dans une gaine de coton, séparés par une couture centrale. Elle est plissée en accordéon de manière à suivre l'extension des ressorts.
La partie réglable est composée de deux sangles de type "web" de 25,5 mm de large, asservies par une boucle coulissante.
La sangle la plus longue, qui fait 216 mm, est cousue à l'anneau d'un tronçon extensible. L'autre extrémité est repliée et cousue de façon à former un renflement qui l'empêchera de sortir intempestivement de la boucle.
La deuxième sangle, très courte (environ 40 mm une fois montée), est cousue à l'anneau de l'autre tronçon extensible, tandis que son autre extrémité enchape la barre centrale de la boucle coulissante.
Celle-ci, fabriquée en laiton bronzé, mesure 35 x 26 mm. Elle comporte deux alvéoles autour d'une barre centrale. Au milieu de chaque alvéole, prend place un barreau interrompu, en son milieu, par une fente. Ce dispositif permet de monter la grande sangle dans la boucle sans l'enfiler. En effet cette boucle ne sert qu'au réglage et non pas à ouvrir la jugulaire qui reste toujours fermée, la partie extensible permettant de la mettre sous le menton et de l'ôter facilement.

Modèle en toile.

Vue d'ensemble.
Vue d'ensemble.
Boucle coulissante de réglage.
Boucle coulissante de réglage.

On observe aussi une jugulaire de conception proche de la jugulaire Mark II mais démunie de ressorts latéraux. Cette jugulaire, aussi montée sur des fourreaux Mark II, est constituée de deux bandes de toile de type "web" de 25,5 mm de large. Une bande courte enchape à une de ses extrémités une boucle coulissante identique à celle permettant le réglage de la jugulaire Mark II. L'autre extrémité de cette bande de toile retient l'anneau rectangulaire permettant le montage à un fourreau Mark II.
L'autre partie de la jugulaire plus longue est retenue de manière identique par une boucle rectangulaire à un fourreau Mark II. L'extrémité libre est repliée sur elle-même et sensiblement en pointe puis est cousue de façon à former un renflement qui l'empêchera de sortir intempestivement de la boucle.

Modèle en toile élastique.

Vue d'ensemble.
Vue d'ensemble.
Maintien sur fourreaux type Mark III.
Maintien sur fourreaux type Mark III.
Patte en cuir de réglage par boucle à ardillon.
Patte en cuir de réglage par boucle à ardillon.

Enfin on rencontre un dernier type de jugulaire pour le casque "Cromwell protector" alliant toile et cuir avec fermeture par une petite boucle à ardillon. Cette jugulaire se monte sur des fourreaux métalliques de type Mark III apparus en 1939. En effet ils furent modifiés pour faciliter le montage-démontage de la jugulaire.
Ils sont fabriqués à partir d'une plaquette rectangulaire d'acier de dimension 28,5 x 19 mm qui est cintrée pour épouser la forme de la coque. Sa moitié supérieure reçoit une perforation, destinée au rivet de 9,5 mm qui la solidarisera à la coque. La partie inférieure est emboutie en "S" pour former le logement de l'anneau de jugulaire. Celui-ci pourra être inséré ou extrait facilement à l'aide d'une lame de tournevis, grâce à l'extrémité relevée du fourreau.
Cette jugulaire est formée d'une partie en toile de type "web" formant un fourreau dans lequel est inséré un élastique comprimant la moitié de cette partie. Une extrémité retient une boucle métallique rectangulaire pour être maintenue au fourreau. L'autre extrémité retient une languette en cuir comportant plusieurs perforations qui constituent autant de possibilités de fermeture sur la boucle à ardillon retenue par une patte en cuir retenue sur le fourreau opposé.

World War Helmets utilise des traceurs afin de collecter certaines informations relatives aux visites de manière anonyme comme l'adresse IP pour identification du pays, temps de visite, pages consultées, informations techniques du périphérique utilisé (système d'exploitation, version du navigateur, résolution... etc.).
En poursuivant votre navigation, vous acceptez la collecte de ces données à des fins de statistiques pour mesurer l'audience et améliorer la navigation du site.