Angleterre
Casque HSDR, Mark I
Fiche
- Dénomination : "Helmet, Steel, Despatch Rider's", Mark I (HSDR, Mark I).
- Destiné aux soldats auxquels une motocyclette solo ou avec sidecar a été spécifiquement affectée.
- Caractéristique : amélioration du "Helmet, Steel, Despatch Rider's" (HSDR).
- Coiffe constituée d'une suspension en toile, montée sur cerclage métallique et rembourrée d'une périphérie en feutre puis en caoutchouc.
- Jugulaire en cuir fermée par une boucle à ardillon (complète les bavolets de la coiffe).
- Insigne de l'unité peint sur la coque.
- Camouflage par filet ou peinture.
- Fabriqué à partir de 1942.
- Distribué à partir de 1942.
- Pays d'origine : Angleterre.
- Période d'utilisation : 1942 aux années 1960.
- Matériau : acier au manganèse amagnétique.
- Poids : 1270 g (taille normale).
- Taille : 2 tailles de bombe (normal et large), et 7 tailles de coiffe de 6 ½ à 7 ¾.
- Couleur : vert kaki clair puis marron kaki, finition granité.

Historique
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L'avènement des estafettes motocyclistes remonte à la Première Guerre mondiale, avec l'emploi des premières motocyclettes au sein des armées. Les motocyclistes de l'armée britannique étaient alors équipés de simples casques Mark I, conçus pour le combat dans les tranchées, mais dépourvus de toute capacité antichoc. |
![]() "Helmet, Steel, Despatch Rider's" |
Cette version est officiellement désignée "Helmet, Steel, Despatch Rider's, Mark I" (HSDR Mk I) ou "Helmet, Steel, No.3, Mark I". Toujours fabriqué par B.M.B., ce modèle est produit d'octobre 1942 jusqu'à la fin de la guerre. La production devait initialement débuter dès la première semaine d'octobre 1942, à raison de 12 000 unités par semaine pour un total prévu de 130 000 casques d'octobre à décembre 1942, mais elle est retardée pour répondre aux priorités de fabrication des casques des troupes aéroportées et blindées.
Le casque en fibre "Helmet, Crash, Despatch Rider's" (HCDR) continue d'être produit jusqu'au 31 mars 1943, date à laquelle la production du HSDR Mark I est jugée pleinement satisfaisante.
L'instruction n°1133 de 1943 du Conseil supérieur de la Guerre stipule que le casque HSDR Mark I doit être distribué à raison d'un exemplaire par officier ou soldat auquel une motocyclette, solo ou avec sidecar, a été spécifiquement affectée. Les casques d'infanterie Mark II ainsi que les anciens modèles en fibre doivent être échangés contre un HSDR Mark I.
On note aussi l'utilisation occasionnel de casques HSDR Mark I au cours d'opérations de parachutage d'agents des services secrets ou de la résistance en territoire ennemi.
Une reprise de la production est observée en 1949 puis en 1953, toujours chez B.M.B.
Le casque HSDR Mark I sera copié au Canada, qui produira sa propre version dès 1942, et un clone sera également fabriqué au début des années 1950 par la société X. Buisset pour le compte de l'armée belge.
À la fin du second conflit mondial, les armées alliées procèdent à un vaste déstockage de leurs matériels au profit des pays en reconstruction. C'est auprès de la société Oversea Trading Company d'Anvers, chargée de liquider les casques britanniques HSAT Mk I, HSAT Mk II, HSDR Mk I et HSRAC Mk I, que la Suisse se tourne dès 1948. Le 23 février 1948, elle acquiert un lot comprenant 5 196 casques HSRAC, 7 706 casques HSDR et 475 casques AT. En attendant leur distribution puis leur transformation, ces casques sont stockés à l'arsenal fédéral de Seewen (canton de Schwytz). Ils constitueront la genèse du casque modèle 48 suisse.



Constitution
La coque :
![]() Vue avant. |
![]() Vue de coté. |
![]() Vue arrière. |
![]() Vue de dessus. |
![]() Jointure jonc. |
![]() Rivet de maintien de la coiffe. |
![]() Peinture vert olive texturé - 1942/43. |
![]() Texture granitée plus fournie. |
![]() Peinture vert kaki foncé - 1945. |
La bombe du casque HSDR Mark I diffère sensiblement de celle utilisée pour la fabrication du casque HSDR. Bien que de forme strictement identique à son prédécesseur, elle s'en distingue par le positionnement des trous de fixation de la coiffe et par l'emploi d'un jonc en acier destiné à adoucir et renforcer sa bordure.
Le casque HSDR Mark I est fabriqué en deux tailles :
- Une taille normale (périphérie de 79 cm), destinée aux coiffes de tailles 6½ à 7¼.
- Une grande taille (périphérie de 81,5 cm), pour les coiffes de tailles 7½ à 7¾.
La bombe est formée par emboutissage progressif d'une plaque d'acier au manganèse amagnétique. La bordure du nouveau modèle, découpée après la mise en forme, est laissée verticale et désormais adoucie d'un jonc en acier fermé à l'arrière. Ce renfort améliore la solidité du casque, dont la bordure avait tendance à se fendre sur le modèle précédent HSDR. Cette amélioration sera d'ailleurs reprise sur les casques HSRAC et HSAT dans leurs versions Mark I respectives.
À noter que, contrairement aux casques HSAT Mark I et Mark II, le jonc du HSDR Mark I peut être réalisé indifféremment en acier inoxydable ou en acier doux, qu'il soit magnétique ou amagnétique.
Le casque HSDR Mark I reprend donc la même silhouette générale que son prédécesseur, mais la bombe est désormais percée de quatre trous situés à 12,5 mm de la bordure évasée, disposition identique à celle d'un casque à usage aéroporté :
- Deux trous latéraux espacés de 19,8 cm.
- Deux trous arrière espacés de 13,4 cm.
La peinture de la bombe est, durant les années 1942–1943, de couleur vert olive clair. À partir de 1944, elle devient vert kaki foncé, conformément au standard adopté à la fin de 1943 pour l'ensemble des casques britanniques. Certains exemplaires sont également observés peints en vert kaki brun pour le compte des estafettes de la Défense civile et de l'ARP ("Air Raid Precautions").
La peinture est additionnée de sable fin afin de produire un aspect granitée (grain variant du fin au plus grossier) destiné à réduire les reflets du soleil. Cette texture granitée est appliquée aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur de la bombe, pratique qui disparaîtra sur les productions d'après-guerre (1949 et 1953), où seul l'extérieur reste texturé. La couleur adoptée pour ces fabrications tardives est un vert foncé uniforme.
Le casque HSDR Mark I fut fabriqué exclusivement par la firme Briggs Motor Bodies Ltd. (B.M.B.) de 1942 à 1945, puis à nouveau en 1949 et 1953.
Il demeure incertain que les bombes aient été estampillées à l'arrière, comme ce fut parfois le cas pour d'autres modèles produits par B.M.B.. La coiffe étant inamovible sur ce modèle, il est difficile de le confirmer ; toutefois, l'observation d'un exemplaire ayant perdu sa coiffe semble indiquer l'absence de marquage interne.
La coiffe :
![]() Coiffe démontée, vue avant. |
![]() Vue arrière. |
![]() Rivet avant. |
![]() Points de fixation arrière. |
![]() Rembourrage en feutre. |
![]() Nœud lacet en cuir de maintien de la coiffe. |
![]() Cerclage en cuir. |
![]() Matériaux du bandeau de tête. |

Montage sur cerclage par les extrémités de la suspension à travers la doublure en feutre.
![]() Jointure arrière. |
![]() Partie frontale. |
![]() Bavolet - face extérieure. |
![]() Bavolet - face intérieure. |
![]() Volet en feutre pour les oreilles. |
![]() Laçage arrière. |
![]() Coiffe, vue d'ensemble. |
La coiffe du casque HSDR Mark I reste globalement identique à celle de son prédécesseur, à l'exception du cerclage sur lequel elle est montée. Ce dernier est modifié et désormais fixé à la bombe à l'aide de quatre petits rivets en laiton, rendant ainsi la coiffe inamovible. Initialement fabriqué en aluminium, ce matériau stratégique est ensuite remplacé par de l'acier doux. |
Cette suspension en toile est cousue sur le cerclage de cuir, et chaque extrémité de sangle est repliée pour former un fourreau destiné à maintenir la coiffe sur le cerclage métallique à l'aide d'un fort lacet en cuir, à l'instar du casque HSAT. Ces fourreaux sont suffisamment longs pour traverser la doublure en feutre de la coiffe.
Les deux tiers arrière de la coiffe sont doublés par une ou deux bandes épaisses de feutre, selon la taille de la coiffe et de la bombe, afin d'assurer une meilleure étanchéité à l'air et une absorption optimale des chocs. Le feutre a été préféré à la mousse de caoutchouc utilisée sur le casque HSAT (sauf sur les exemplaires de fabrication G&S, qui emploient du feutre doublé de caoutchouc), dans un souci d'économie de ce matériau stratégique. Sur les HSDR Mark I produits à partir de 1949, cette doublure est remplacée par une bande de mousse de caoutchouc. Cinq interstices sont pratiqués dans cette doublure pour permettre le passage des fourreaux des sangles de suspension et leur fixation au cerclage. Trois autres interstices sont pratiqués dans la doublure frontale.
La coiffe est complétée par deux bavolets en cuir marron, doublés intérieurement de moleskine beige. À hauteur des oreilles, sept trous disposés en rosace permettent de ne pas réduire l'audition lorsque le casque est porté. Cette zone est doublée intérieurement par un volet en feutre blanc rabattable selon les conditions thermiques. Les bavolets sont cousus simultanément au bandeau en basane et fixés sur l'épais cerclage de cuir, l'ensemble étant maintenu par trois traits de couture parallèles.
Les bavolets sont jointifs à l'arrière par un jeu de huit œillets métalliques creux peints en noir, reliés entre eux par un lacet rond en coton noir. La zone de nouage est doublée d'un volet de structure identique pour garantir l'étanchéité à l'air.
Le bavolet gauche, qui porte la partie longue de la jugulaire, est allongé de 10,5 cm par rapport au droit afin de recouvrir la zone sous le menton lorsque la jugulaire est fermée.
La coiffe est disponible en sept tailles, allant de 6½ à 7¾, et peut être montée sur deux tailles de bombe :
- Taille normale, pour les coiffes de 6½ à 7¼.
- Grande taille, pour les coiffes de 7½ à 7¾.
Les marquages.
![]() BMB 1942. |
![]() BMB 1943. |
![]() BMB 1944. |
![]() BMB 1945. |
![]() BMB 1949. |
![]() BMB 1953. |
Le casque HSDR Mark I, à l'instar du casque HSDR (produit uniquement en 1942), fut fabriqué exclusivement par la firme Briggs Motor Bodies Ltd. (B.M.B.), implantée à Dagenham, dans l'Essex. La production débute en octobre 1942 et se poursuit jusqu'à la fin du conflit en 1945. Une reprise limitée de la fabrication est ensuite observée en 1949 et 1953, à l'instar du casque HSAT Mark II.
Le marquage du fabricant est estampé sur le côté du bandeau de sudation de la coiffe. Pour les exemplaires produits de 1942 à 1945, il se compose des lettres "BMB", surmontant un écu dans lequel figure la taille de la coiffe en pouces.
Après la guerre, le marquage évolue : il comprend désormais la raison sociale complète, suivie de la date de fabrication (les exemplaires actuellement recensés sont datés de 1949 et 1953), puis de la taille. À noter que, sur ces derniers modèles, certains vendeurs peu scrupuleux ont pris l'habitude de gratter le ou les deux derniers chiffres de l'année afin de faire passer ces exemplaires pour des fabrications de guerre.
Cette fiche ne traite pas des marquages spécifiques apposés sur les clones produits au Canada durant la Seconde Guerre mondiale, ni de ceux des casques fabriqués par la société X. Buisset pour l'armée belge au début des années 1950.
La jugulaire :
![]() Détails couture partie longue. |
![]() Boucle à ardillon de fermeture. |
![]() Butée en cuir. |
![]() Bouton pression de maintien de l'excédent de la jugulaire. |

Bavolet - face extérieure.
La jugulaire ne diffère pas de celle employée sur le casque HSDR. Solidaire de la coiffe au niveau des bavolets, elle est constituée de deux parties assemblées en cuir épais d'une largeur de 14 millimètres.La bande de cuir utilisée présente un liseré estampé à 1 millimètre de chaque bord.
La partie droite est fabriquée à partir d'une bande de cuir longue de 8 centimètres, pliée en deux. Un trou est pratiqué à l'arête du pli pour le passage d'une boucle à ardillon métallique munie d'un rouleau. L'ardillon de la boucle traverse l'orifice, et la boucle est maintenue par la couture de la bande de cuir repliée, fixée à l'extrémité du bavolet droit de la coiffe. L'assemblage est réalisé par deux traits de couture parallèles, avec un double passage du fil.
Le bavolet gauche, plus long afin de couvrir la peau sous le menton, porte la partie longue de la jugulaire.D'une longueur de 32 centimètres, celle-ci comporte treize trous permettant autant de possibilités de réglage. Elle est fixée au bavolet gauche selon le même procédé que la partie droite, c'est-à-dire par deux traits de couture parallèles à double passage. Cette bande de cuir, taillée en pointe, comporte à son extrémité un bouton-pression femelle de marque NEWEY, portant l'estampille : NEWEY PAT. 20143022. Ce bouton permet de maintenir l'excédent de jugulaire une fois celle-ci fermée, en se fixant sur le bouton-pression mâle riveté sur la partie supérieure du bavolet gauche.
L'extrémité de la jugulaire est dotée d'une butée formée d'une petite bande de cuir repliée sur elle-même et maintenue par un petit rivet fendu à tête ronde. Cette butée, installée après le passage de la jugulaire dans la boucle à ardillon, empêche celle-ci d'être retirée de la boucle. Peu pratique à l'usage pour enfiler ou retirer le casque, l'excédent de jugulaire fut fréquemment coupé en service.
Les pièces métalliques de la jugulaire (boucle, bouton-pression et rivet fendu), toutes fabriquées en laiton, sont anodisées en marron afin de se fondre avec la couleur du cuir.
Le camouflage additionnel :
![]() Filet petite maille - vue à plat. |
![]() Filet en place. |
Comme l'ensemble des casques utilisés par l'armée britannique durant la Seconde Guerre mondiale, les casques des estafettes motocyclistes équipés du HSDR Mark I furent également employés avec des filets de camouflage, apparus dès l'été 1940.
Produits par la plupart des pays du Commonwealth, ces filets présentent, selon les fabrications, des maillages variables en termes de structure, de taille et de couleur. Ils sont souvent complétés de bandes de toile de jute aux teintes diverses.
L'objectif principal de ces filets était de casser la silhouette du casque et de réduire la réflexion des rayons du soleil.




































