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Casque HSAT, Mark II

Fiche

  • Dénomination : "Helmet, Steel, Airborne Troops", Mark II (HSAT, Mark II) - dénomination britannique.
  • Copié sur le casque HSAT, Mark II britannique.
  • Distribué aux troupes aéroportées et à la section aéroportée de la croix-rouge.
  • Coiffe constituée d'une suspension en toile, montée sur cerclage métallique et rembourrée d'une périphérie en caoutchouc.
  • Jugulaire de topologie trois points en toile de type "webbing" munie d'une mentonnière.
  • Fabriqué à partir de 1951.
  • Distribué à partir de 1951.
  • Pays d'origine : Angleterre/Belgique.
  • Période d'utilisation : de 1951 aux années 70.
  • Matériau : acier.
  • Poids : 1435 g (taille normale).
  • Taille : 2 tailles de bombe (normal et large), et 9 tailles de coiffe de 54 à 62.
  • Couleur : vert kaki satiné ou granité.
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Historique

Le casque HSAT Mark II belge est copié sur le casque HSAT Mark II ("Helmet, Steel, Airborne Troops", Mark II) de l'armée britannique mis au point durant la seconde guerre mondiale. De forme presque identique, ce sont principalement les matériaux de fabrication (pour la coiffe et la jugulaire) qui diffèrent du modèle original.
Rappelons le contexte de création de ce modèle destiné aux unités parachutistes : L'utilisation des troupes aéroportées allemandes durant les phases d'invasion du continent européen en 1940, tout d'abord en Norvège, puis aux Pays-Bas, en Belgique et enfin en France, révéla la redoutable efficacité de cette nouvelle arme. L'Allemagne fut un des premiers pays à mettre en place avec succès des unités parachutistes, semant le trouble et la crainte chez ses adversaires, et contribuant à accélérer la redoutable "Blitzkrieg" allemande.
Bien au courant du développement de cette nouvelle arme au sein de l'armée allemande, l'état-major britannique ne porta d'abord que peu d'intérêt au développement des troupes parachutistes. Après les succès fulgurants de l'opération de Narvik en Norvège, de la prise du fort d'Eben-Emael en Belgique, pourtant réputé imprenable, et l'opération de Rotterdam aux Pays-Bas, l'armée britannique créa dans la précipitation la plus générale le 13 juin 1940 ses premières unités aéroportées.
L'urgence combinée à une totale inexpérience dans ce domaine poussa l'état-major britannique à s'inspirer des unités parachutistes allemandes et notamment de l'équipement capturés sur des parachutistes ennemis lors de l'offensive de 1940.
En juillet 1940, le "War department" confie la création d'un casque adapté au saut et au combat pour le compte des troupes aéroportées. Ce projet est confié au major John Rock de l'"Army Technical Development Unit", qui conçoit le premier modèle de casque de parachutiste britannique très inspiré du casque modèle 38 allemand. Ce casque devait répondre à trois besoins fondamentaux :
    - Protéger le crâne de son utilisateur, comme tout casque d'infanterie, des projectiles à haute vélocité.
    - Protéger la tête du parachutiste des coups violents subis lors d'un saut.
    - Etre de faible encombrement et sans saillie, afin de ne pas se prendre dans les suspentes du parachute.
Jusqu'à cette date, les troupes aéroportées britanniques s'entraînent avec des casques en cuir initialement destinés à la Royal Air Force et aussi des casques d'entraînement confectionnés à l'aide d'épaisses bandes de caoutchouc collées entre elles.
Le résultat de ce développement fut l'élaboration du casque type P (P pour "parachutist") à la fin de l'année 1940. La fabrication de ce casque fut attribuée à la société Briggs Motor Bodies de Dagenham. Conçu sur la base du casque modèle 38 allemand, le casque type P est constitué d'une bombe en acier au manganèse de forme hémisphérique légèrement aplatie. La bordure est adoucie d'une bande de caoutchouc parcourant sa périphérie et forme à l'arrière une visière plate destinée à écarter les suspentes du parachute. Cette bordure sera par la suite remplacée par une bordure vulcanisée sur une bande de laiton. La visière arrière sera enfin supprimée pour gagner du poids.
La coiffe du casque type P est montée sur un cerclage en aluminium à l'instar du casque modèle 38 allemand. La coiffe est constituée d'une bande de cuir découpée de telle sorte à former neuf bandes. Doublée d'une calotte en caoutchouc naturel, la coiffe est solidarisée au cerclage à l'aide d'un lacet en cuir. La coiffe est fixée dans la bombe à l'aide de trois rivets mécaniques.
La jugulaire est fabriquée en cuir doublée de peau de chamois, et est constituée de deux parties. De topologie en quatre points, elle se monte dans la bombe à l'aide de quatre vis/écrou et se règle en changeant le point de fixation des extrémités constitué d'un trou renforcé d'un œillet métallique. Munie d'une mentonnière, la fermeture de la jugulaire est assurée par un double anneau.
On estime la production de ce casque entre 500 et 1 000 unités, fabriquées dans l'année 1941. Le casque type P sera utilisé pour la première fois au combat lors du raid de Bruneval en février 1942 (opération Biting).
Après une période d'essai de ce modèle, un certain nombre de modifications furent demandées, aboutissant au premier casque officiel des troupes aéroportées de l'armée britannique en 1942. Ce nouveau casque, qualifié "Helmet, Steel, Airborne Troops" (diminutif HSAT), reprend la bombe du casque type P. Sa bordure est évasée horizontalement et est renforcée d'un cerclage plat en fibre inséré en force.
Afin d'épargner le cuir et gagner du poids, la coiffe est constituée d'une suspension de type "Riddel" en coton montée sur un épais cerclage en cuir, doublé d'une couche de feutre et d'une dernière bande de cuir pour le contact avec le crâne. La protection contre les coups est assurée par une large bande de caoutchouc en trois morceaux collés à la coiffe. La coiffe est solidarisée à un cerclage en aluminium par un lacet en cuir, qui est maintenu dans la bombe par quatre vis/écrous (2 positionnées latéralement, et 2 à l'arrière). La jugulaire est reprise du casque type P et est désormais fabriquée en cuir noir épais.
La production de ce casque débute en mai 1942, avec la livraison de 5 000 unités à la 1ère division aéroportée en juillet et s'arrête en octobre 1942 au moment où il est décidé de supprimer la bande en fibre parcourant la périphérie du casque. Une nouvelle bombe fait son apparition, désormais fabriquée en deux tailles, sa bordure est désormais adoucie par un jonc en acier inoxydable.
La coiffe et la jugulaire restent inchangées. Toutefois on note l'utilisation de feutre enrobé de caoutchouc dans le but d'économiser ce matériau stratégique. La production de ce casque, désigné "Helmet, Steel, Airborne Troops", Mark I (HSAT, Mark I), resta confiée à la société Briggs Motor Bodies et fut attribué durant une courte période à une société inconnue identifiée par le marquage G&S.

Casque HSAT Mark I belge.
21 juillet 1941, le ministre belge Mr. Pierlot visite la compagnie parachutiste des forces belges libres équipée de casques HSAT et HSAT, Mark I.
Casque HSAT Mark I belge.
Parachutiste équipé d'un casque HSAT, Mark I.

Le casque Mark I AT sera une nouvelle fois modifié à la fin de l'année 1943 avec le remplacement de la jugulaire par un modèle en webbing de coton, désormais fixé à trois passants en laiton maintenus dans la bombe. Ce nouveau modèle sera qualifié de "Helmet, Steel, Airborne Troops", Mark II (HSAT, Mark II). Un certain nombre de casques Mark I AT sera modifié pour recevoir cette nouvelle jugulaire.
Le casque Mark I AT sera principalement utilisé lors de l'opération Overlord en Normandie le 6 juin 1944, puis l'opération Anvil-Dragoon le 15 août 1944 en Provence et l'opération Market Garden aux Pays-Bas en septembre 1944. Le casque Mark II AT sera majoritairement utilisé à partir de la mi-1944, trop tard pour être utilisé de manière générale sur le terrain avant la fin de la guerre. Le casque HSAT Mark II fut utilisé par l'ensemble des pays du Commonwealth et jusque dans les années 70 au Royaume-Uni. Ce modèle sera aussi largement exporté et utilisé à travers le monde, notamment en Israël. Exporté en Suisse, ce casque servira de base au futur casque helvète modèle 48/62.


Revenons à la Belgique et aux conditions d'adoption de casques britanniques au sein de l'ABBL ("Armée Belge - Belgische Leger") : malgré la neutralité de la Belgique, le pays est envahi dès le 10 mai 1940 et après 18 jours d'affrontements, la Belgique capitule. Toutefois, une partie de l'armée belge refuse la capitulation et continue le combat auprès des troupes franco-anglaises avant de s'embarquer avec les Britanniques à Dunkerque pour échapper à l'encerclement.
C'est ainsi que se retrouvèrent de nombreux belges à Londres, bientôt rejoints d'évadés ayant fait un long chemin à travers la France et l'Espagne pour gagner Gibraltar, territoire britannique.
La force terrestre belge, reformée en Angleterre, vivota et passa par des aléas divers jusqu'à ce que son commandement soit confié en avril 1942 au major Piron, évadé de Belgique. Les forces belges, constituant la brigade Piron et diverses brigades de fusiliers réparties au sein d'unités anglo-américaines, furent donc équipées majoritairement de matériels britanniques et américains. C'est donc tout naturellement que les soldats belges, évoluant au sein des forces alliées, furent équipés majoritairement de casques Mark II et, en fonction des besoins, de casques Mark III, HSDR Mark I ("Helmet, Steel, Dispatch Rider's", Mark I), et HSRAC Mark I ("Helmet, Steel, Royal Armoured Corps", Mark I). Une compagnie parachutiste fut mise sur pied et fut principalement coiffée de casques HSAT, et HSAT Mark I arborant comme le reste des casques britanniques dotant les forces belges libres les couleurs nationales peintes sur le côté gauche du casque.
Les troupes belges libres participent à la campagne d'Europe et c'est avec leur équipement principalement britannique que ces troupes rentrent au pays.
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, la Belgique reçoit une importante aide militaire de la part des Etats-Unis dans le cadre de l'aide économique dite "Plan Marshall". En effet, les pays d'Europe de l'Ouest constituent aux yeux des Etats-Unis le dernier rempart contre le communisme alors que la guerre froide commence à s'établir entre l'Est et l'Ouest.
Bien qu'ayant reçu des centaines de chars américains, l'ABL est essentiellement équipée à l'anglaise et donc tout naturellement de casques d'origine britannique. Afin de ne plus dépendre de la Grande-Bretagne en matière d'équipements militaires, la Belgique décide de produire ses propres casques tout en conservant la conception anglaise d'origine. C'est ainsi que le casque Mark II anglais est fabriqué en Belgique dès 1949 sous la dénomination de casque modèle 49. S'en suit une production de casques type HSRAC, et de casques type HSAT Mark II pour les troupes parachutistes belges. A noter qu'une quantité non négligeable de casques type HSDR Mark I fut produite pour les troupes motocyclistes belges, alors qu'un modèle en fibre fut en parallèle plus utilisé.
Le casque HSAT Mark II fut fabriqué à quelques milliers d'exemplaires à partir de 1951 pour équiper le peu d'unités aéroportées incorporées dans l'armée belge.
On note différentes fabrications du clone HSAT Mark II pour le compte de l'ABL, une certaine quantité par la société SARTEL (Société Anonyme des Radiateurs, Tôlerie et Emboutissage Liégeois) localisée au 29, rue des Bayards, à Liège. Puis des fabrications par la société Xavier Buisset fournisseur habituel de l'ABL, située à Vilvorde dans la banlieue de Bruxelles. Et enfin, par la société U.M.A.L (Usines et Manufactures d'Aluminium et d'Alliages Légers) située à Burcht, qui vraisemblablement est l'entreprise héritière de la manufacture S.A. Usines Ernest Tordoir, fabricant de casques en acier au manganèse (casque modèle 31) avant la seconde guerre mondiale.
Ces casques fabriqués au début des années 50 furent utilisés jusque dans les années 70, et durant leur période de dotation, la majorité d'entre eux fut reconditionnée plus ou moins profondément dans les arsenaux de l'armée. De la simple remise en peinture extérieure avec application d'un nouvel insigne national, à la réfection complète de la coiffe. En l'absence de dénomination officielle, nous qualifierons ce modèle de clone HSAT, Mark II en référence au casque d'origine britannique sur lequel il est calqué.

Helmet, Steel, Airborne Troops Mark II.
"Helmet, Steel, Airborne Troops", Mark II.
Casque HSAT Mark II belge. Casque HSAT Mark II belge. Casque HSAT Mark II belge.

Section aéroportée de la croix-rouge :

Le clone HSAT Mark II équipa aussi de 1960 à 1969 une section médicale de secouristes/sanitaires parachutistes faisant partie de la section aéroportée de la Croix-Rouge de Belgique sous le patronage SAR le Prince Albert de Belgique.
Cette section fut entraînée par diverses unités aéroportées de l'ABL, comme le régiment Para Commando à Schaffen, Marches les Dames, Freyr, Moorsele et bien d'autres endroits. Le commandant de cette unité particulière formée exclusivement de secouristes, infirmiers et infirmières, et médecins, tous volontaires, était Dimitri de Martinoff, vétéran de la dernière unité de Commandos avant la formation du régiment Para Commando. Il fut aussi le premier colonel Belge de la protection civile.
Cette section très spéciale de la Croix-Rouge belge, dépendait des ministères de l'Intérieur et de la Défense, et bien qu'intégrée au service de secours de la Croix-Rouge, elle faisait partie intégrante des régiments para-commando (sur l'écusson du para-commando est greffée une croix rouge, symbole de l'intégration de l'un dans l'autre).
Créée dans un contexte particulier inhérent à la guerre froide, cette section avait pour objectif d'intervenir lors de grosses manifestations ou de catastrophes et permettait de larguer rapidement personnel et matériels de secours quel que soit le lieux, difficile d'accès ou non.
En novembre 1964, la rébellion congolaise tient 1 500 belges en otage à Stanleyville (Kisangan). La Belgique décide d'intervenir et lance l'opération Dragon rouge au cours de laquelle la section aéroportée de la Croix-Rouge intervient avec succès en accueillant à l'aéroport belge les rescapés fraîchement rentrés de Stanleyville.

Section aéroportée de la croix-rouge. Section aéroportée de la croix-rouge.
Section aéroportée de la croix-rouge. Section aéroportée de la croix-rouge. Section aéroportée de la croix-rouge.

Constitution

La coque :

Vue avant.
Vue avant.
Vue de côté.
Vue de côté.
Vue arrière.
Vue arrière.
Vue de dessus.
Vue de dessus.
Jointure jonc.
Jointure jonc.
Insigne national appliqué après remise en peinture.
Insigne national appliqué après remise en peinture.

La bombe du casque HSAT Mark II est très semblable au modèle britannique, mais possède un sommet plus arrondi et une périphérie sensiblement inférieure (5 millimètres). Elle est fabriquée en deux tailles : une taille normale (périphérie extérieure de 78,5 centimètres) pour les coiffes de taille 54 à 58 et une grande taille (périphérie extérieure de 81 cm) pour les coiffes de taille 59 à 62.
La bombe est formée par emboutissage progressif d'une plaque d'acier au manganèse amagnétique. Après mise en forme, la bordure est découpée après mise en forme de la bombe et est laissée verticale. Elle est adoucie par un jonc en acier inoxydable jointif à l'arrière et sensiblement moins large qu'une bombe de fabrication britannique. Le type de jointure du jonc dépend fortement du fabricant, mais faute d'exemplaires étudiés, il nous est difficile de les répertorier.
La bombe est percée de trois trous à 33 millimètres de la bordure : deux trous latéraux et un trou à l'arrière.
La finition de la bombe dépend fortement de son fabricant : Avant reconditionnement en arsenal, les bombes sont peintes de couleur vert olive à finition mat et les couleurs nationales sont appliquées par décalcomanie disposé sur le côté gauche à environ 2,5 centimètres de la bordure.
Les bombes HSAT Mark II produites par la Belgique ne comporte pas de marquage estampé à l'instar de son homologue britannique. Seul les fabricants X.Buisset et UMAL ont identifié leurs fabrications par un tampon encreur. Jusqu'à présent, nous n'avons pas trouvé de trace d'un marquage SARTEL.

Autre exemplaire repeint.

Vue de côté.
Vue de côté.
Couleurs nationales appliquées sur la nouvelle peinture.
Couleurs nationales appliquées sur la nouvelle peinture.

Comme énoncé précédemment, la carrière du casque HSAT Mark II belge fut longue pour une quantité produite au départ assez minime en égard au nombre d'unités aéroportées au sein de l'ABL. Ces casques furent bien souvent reconditionnés en arsenal où ils furent presque systématiquement repeints de couleur vert kaki plus foncé que la couleur d'usine. Cette peinture fut appliquée de manière satinée directement sur la peinture d'origine, et un nouvel insigne décalcomanie fut posé par-dessus l'ancien recouvert de peinture.

Exemplaire avec peinture finement granitée, fabrication X.Buisset.

Peinture texturée et insigne peint.
Peinture texturée et insigne peint.

Tout comme le casque RECCE, copie du casque britannique HSRAC Mark I, le clone HSAT Mark II présente différentes finitions inhérentes à son fabricant, comme cet exemplaire neuf de stock en raison d'une taille hors norme de 62 centimètres de circonférence dans sa livrée d'origine de couleur vert foncé finement granité par adjonction de sable fin à la peinture.
Cette finition est loin d'avoir été généralement appliquée, puisque la majorité des casques rencontrés possèdent une finition lisse.

La coiffe :

Tampon amortisseur en mousse de caoutchouc brut - fabrication non identifiée.

Intérieur bombe.
Intérieur bombe.
Tampon amortisseur en mousse de caoutchouc brut.
Tampon amortisseur en mousse de caoutchouc brut.

Tampon amortisseur doublé de toile - fabrication UMAL.

Intérieur bombe.
Intérieur bombe.
Tampon amortisseur doublé de toile.
Tampon amortisseur doublé de toile.

Tampon amortisseur doublé de cuir - reconditionnement, fabrication inconnu.

Fond doublé de cuir.
Fond doublé de cuir.
Marquage taille suite à reconditionnement.
Marquage taille suite à reconditionnement.
Point de fixation arrière.
Point de fixation arrière.
Point de fixation latéral.
Point de fixation latéral.
Vis et écrous Simmonds de fixation.
Vis et écrous Simmonds de fixation.
Coiffe, vue à plat - envers.
Coiffe, vue à plat - envers.
Coiffe, vue à plat - revers.
Coiffe, vue à plat - revers.
Jointure bandeau de tête et extensions pour protéger la nuque.
Jointure bandeau de tête et extensions pour protéger la nuque.
Vue arrière.
Vue arrière.
Vue latérale.
Vue latérale.
Jointure cerclage en cuir.
Jointure cerclage en cuir.
Doublure en feutre et jointure bandeau de tête.
Doublure en feutre et jointure bandeau de tête.
Coiffe, vue de côté.
Coiffe, vue de côté.
Coiffe, vue arrière.
Coiffe, vue arrière.
Nœud lacet en cuir retenant la coiffe.
Nœud lacet en cuir retenant la coiffe.
Jointure cerclage en aluminium et passage lacet en cuir.
Jointure cerclage en aluminium et passage lacet en cuir.
Inscription taille de coiffe au stylo bille.
Inscription taille de coiffe au stylo bille.
Coiffe.
Coiffe.

La conception de la coiffe est reprise du modèle britannique. Sous réserve que le casque n'ait pas connu un reconditionnement complet, la coiffe est installée sur un cerclage en aluminium fermé à l'avant dont la jointure est assurée par plusieurs points de soudure électrique. Il est embouti au milieu et sur toute sa circonférence pour former une gouttière destinée au passage du lacet en cuir maintenant l'ensemble de la coiffe. Le cerclage est percé de trois trous (deux latéraux, et 1 à l'arrière) pour le maintien dans la bombe à l'aide de trois vis fendues à tête bombée (dont les têtes sont peintes d'une teinte similaire au casque) et trois écrous hexagonaux de type Simmonds. La gouttière parcourant la périphérie du cerclage comporte six fentes pour le passage des extrémités des bandes de toile composant la suspension de type "Riddel" de la coiffe (une fente à l'avant et à l'arrière, puis deux de chaque côté).
La suspension "Riddel" est constituée de trois bandes de toile de coton de couleur vert kaki (blanc pour une coiffe britannique), large de 20 millimètres. Pliées en "V", elles sont jointives entre elles par le lacet de réglage en profondeur de la coiffe aussi fabriqué en coton de couleur marron.
Les extrémités des bandes de la suspension sont cousues à un épais cerclage en cuir. La couture est effectuée en repliant les extrémités sur elle-même pour former un fourreau de passage destiné au lacet en cuir qui retient toute la coiffe sur le cerclage en aluminium.
Les éléments constituant la coiffe sont cousus sur le cerclage en cuir par trois traits de couture parcourant toute la périphérie de la coiffe.
Pour une fabrication belge, le casque HSAT Mark II est rembourré uniquement en mousse de caoutchouc de couleur naturel (beige/jaune), assuré par trois bandes collées sur la périphérie de la coiffe (cette mousse de caoutchouc a tendance à se dégrader très rapidement dans de mauvaises conditions de stockage : elle durcit, puis s'effrite ou fond en cas de forte chaleur).
Les bandes latérales ont leurs extrémités arrière élargies dans le but de protéger la nuque en cas de basculement en arrière du casque. Cette partie, dépassant du bandeau de sudation de la coiffe, est doublée de cuir pour assurer le confort.
C'est l'épaisseur de ces bandes de mousse qui va constituer la taille de la coiffe, la coque étant fabriquée en deux tailles : le casque est disponible en 9 tailles allant de 54 à 62 centimètres de circonférence pour deux tailles de bombe.

Le rembourrage en mousse de caoutchouc est collé à l'épais cerclage en cuir retenant les différents éléments de la coiffe. Des orifices sont pratiqués dans le rembourrage pour le passage des extrémités de la suspension en toile, qui sont introduites dans les orifices correspondants du cerclage en aluminium et qui sont retenues à l'aide du lacet en cuir noué à l'arrière de la coiffe.
La coiffe est doublée d'une bande de sudation en cuir, doublée d'une bande de feutre pour en améliorer le confort ; l'ensemble étant cousu au cerclage en cuir. La couleur de cette bande de feutre dépend fortement du fabricant, on observe une couleur noire chez SARTEL, vert kaki chez UMAL. Faute d'exemplaires étudiés, nous pouvons être certains qu'il s'agisse d'une constante.
Aucun réglage en circonférence n'est possible, les tailles de coiffe étant fixes, seule la profondeur de la coiffe est réglable à l'aide du lacet rejoignant les trois bandes de toile.
Enfin, la coiffe est marquée par son fabricant au niveau du bandeau de sudation : Au revers chez SARTEL, et à l'extérieur chez X.Buisset.

Reconditionnement.

Nouvelle suspension et fond doublé de cuir.
Nouvelle suspension et fond doublé de cuir.
Nouvelle doublure en mousse.
Nouvelle doublure en mousse.
Cerclage remplacé et raccourci par pliage.
Cerclage remplacé et raccourci par pliage.

Comme indiqué précédemment, ces casques furent bien souvent reconditionnés dans les arsenaux de l'ABL. En complément des bombes remises en peinture, les coiffes furent réparées plus ou moins de manière globale. On note les réparations suivantes :
    - Remplacement du fond de la bombe, avec doublure en cuir.
    - Remplacement du rembourrage de périphérie de la coiffe.
    - Remplacement du bandeau de sudation, avec sa doublure en feutre parfois remplacée par une bande de mousse collée sur le cerclage en cuir.
    - Remplacement de la suspension de type "Riddel".
    - Changement de cerclage et remontage complet de la coiffe.


Les coiffes réparées sont exemptes de marquage de fabrication, et la taille de la coiffe est inscrite au stylo ou feutre au niveau des extensions de mousse au niveau de la nuque. Aussi, on peut observer un panachage de vis/écrous de maintien de l'aménagement intérieur du casque.

Marquage taille au feutre.
Marquage taille au feutre.

Les marquages :

Comme indiqué précédemment, le casque HSAT Mark II belge fut fabriqué par trois sociétés identifiées par les marquages suivants :

SARTEL.

Fabrication SARTEL 1951.
Fabrication SARTEL 1951.
Cachet de réception/contrôle.
Cachet de réception/contrôle.

La société SARTEL (Société Anonyme des Radiateurs, Tôlerie et Emboutissage Liégeois) localisée au 29, rue des Bayards, à Liège. Fabricant de casques modèle 49 (clone Mark II britannique), clone Mark III et RECCE (clone HSRAC Mark I), cette société participe aussi à la production du casque HSAT Mark II. Ces fabrications, sous réserve que la coiffe n'ait pas été reconditionnée en arsenal, sont identifiable par un marquage appliqué à l'encre noir sous le bandeau en basane.
Ce marquage comporte les mentions suivantes : ABL année de fabrication sur deux chiffres et SARTEL, accompagnées de la taille de la coiffe en centimètres.

X.Buisset.

Fabrication X.B 1953 - marquage bombe.
Fabrication X.B 1953 - marquage bombe.
Fabrication X.B 1953 - marquage coiffe.
Fabrication X.B 1953 - marquage coiffe.

La société anonyme "Usines Xavier Buisset" était une maison fondée en 1870 à Vilvorde, rue de l'Industrie.
Spécialisée dans la tôlerie, l'emboutissage et le repoussage de tous métaux pour la carrosserie automobile et le charroi ferroviaire. Ses compétences sont multiples. Déjà fournisseur de l'état indépendant du Congo au début du 20ème siècle, elle deviendra, et pour longtemps, un fournisseur incontournable de l'armée belge. Outre des objets fabriqués à partir de cuir (cartouchières, bretelles de fusil, ceinturons, etc.), elle produira du matériel d'équipement militaire, généralement en aluminium : gourdes, gamelles et marmites. Elle sera amenée, dans l'entre-deux guerres, à la fabrication plus spécifique de casques en acier, en acier au manganèse ou en aluminium.
Fabricant de casques modèle 49, RECCE, et en plus infime quantité des casques de type Mark III et clone HSDR Mark I, X.B participa aussi à la production de casques HSAT Mark II. Les casques X.B sont identifiables par un marquage appliqué au tampon encreur de couleur noir à la fois dans la bombe et sur la coiffe (sous réserve que celle-ci n'est pas eu de réfection) avec les mentions suivantes :
A.B.L – X.B – année de fabrication sur quatre chiffres pour la bombe, deux chiffres pour la coiffe. Le marquage de la coiffe présente aussi la taille en centimètres.

UMAL.

Fabrication UMAL 1952.
Fabrication UMAL 1952.

La société U.M.A.L (Usines et Manufactures d'Aluminium et d'Alliages Légers) située à Burcht, qui vraisemblablement est l'entreprise héritière de la manufacture S.A. Usines Ernest Tordoir, fabricant de casques en acier au manganèse (casque modèle 31) avant la seconde guerre mondiale.
En 1933, Charles Somville fonde à Burght les Laminoirs de l'Escaut, spécialisés dans la transformation de blocs d'aluminium en produits semi-finis, panneaux et profilés. L'activité s'avère très vite florissante : l'usine comptera 370 salariés en 1940.
Le 10 mai 1938, s'établit dans cette même petite commune la S.A. Usines Ernest Tordoir (Ernest Tordoir était en fait un comptable de L.Escaut).
U.E. Tordoir s'investit dans la fabrication et la transformation des "Tous métaux". En 1939, les statuts de la société sont déjà modifiés : Charles Somville détiendra alors 5 000 actions du groupe. Ernest Tordoir en conservera 700, 1 200 autres iront à la "Grondmaatschappij van den Linkeroever" et les 100 dernières à 4 autres particuliers. Le 1er mai 1938 est créée la société U.M.A.L qui reprend à une date indéterminée les activités de la S.A. Usines Ernest Tordoir.
Ces fabrications sont identifiables par un marquage appliqué dans le fond de la bombe par un tampon encreur de couleur blanche et de forme carrée dans lequel sont inscrits les mentions suivantes :
ABL – année de fabrication sur 4 chiffres et UMAL.
Etant donné que l'exemplaire ayant servi de support à cette présentation possède une coiffe reconditionnée, nous sommes en incapacité de présenter un marquage UMAL pour la coiffe.

Ces marquages sont bien souvent accompagnés du cachet de réception/contrôle de forme circulaire.

La jugulaire :

Pontets latéraux et arrière.
Pontets latéraux et arrière.
Montage pontet latéral.
Montage pontet latéral.
Montage pontet arrière.
Montage pontet arrière.
Jugulaire - envers.
Jugulaire - envers.
Jugulaire - revers.
Jugulaire - revers.
Mentonnière, recto et verso doublé de peau de chamois.
Mentonnière, recto et verso doublé de peau de chamois.
Extrémités renforcées (normalement anodisées en noir).
Extrémités renforcées (normalement anodisées en noir).
Boucle de fermeture (normalement anodisée en noir).
Boucle de fermeture.
Montage latéral.
Montage latéral.
Passage boucle arrière.
Passage boucle arrière.
Vue d'ensemble.
Vue d'ensemble.

Principale différence avec le modèle britannique, la jugulaire est fabriquée en toile de type "web" en coton de couleur vert kaki. Elle est fixée en trois points à trois passants fabriqués en laiton qui sont montés simultanément avec la coiffe.
Le passant arrière est simplement constitué d'un anneau de forme rectangulaire aux angles arrondis, fabriqué à l'aide d'une tige en laiton de 2 millimètres de section. Cet anneau est retenu à sa base où les extrémités sont jointives par une patte en laiton repliée sur elle-même afin de réaliser une enchapure. Cette bande pliée en deux est percée d'un trou pour être maintenue par la vis/écrou arrière retenant la coiffe, les angles extérieurs sont sectionnés de biais. Cet anneau joue simplement le rôle de passant dans lequel coulisse la partie arrière de la jugulaire.
Les passants latéraux sont constitués d'une boucle légèrement pliée en "S" très plat (les boucles britanniques sont plates) en laiton emboutie et dont la base extérieure est dentelée. Le côté opposé à la partie dentelée est enchapé dans une bande en laiton à l'instar du passant arrière. Une barre autobloquante est appliquée aux boucles latérales. Elle est constituée d'une tige en laiton aplatie d'un côté et dont les extrémités sont repliées sur les côtés de la boucle plate.
Ces deux boucles sont retenues simultanément avec la coiffe à l'aide des vis/écrous latérales.
La jugulaire est fabriquée à l'aide de deux bandes de toile forte de type "web" en coton, d'une largeur de 2 centimètres, ces deux bandes se croisent sur une pièce de cuir de couleur marron foncé (fauve pour le modèle britannique) jouant le rôle de mentonnière.
Trois extrémités sur quatre sont renforcées d'un empiècement métallique en laiton anodisé en noir replié sur la bande de toile "web" et renforcé d'un rivet dans le but d'éviter l'effilochement.

Détail fermeture.
Détail fermeture.

La quatrième extrémité, positionnée au niveau gauche de la jugulaire, possède une boucle rectangulaire à double fentes, aussi fabriquée en laiton anodisé en noir, pour la fixation de celle-ci après passage dans la boucle arrière du casque. Contrairement à une jugulaire de fabrication anglaise, le montage de cette boucle est consolidé à l'aide d'un rectangle de cuir renforçant la couture de forme rectangulaire.

Le camouflage additionnel :

Utilisation de toile camouflée.
Utilisation de toile camouflée.
Vue intérieure.
Vue intérieure.
Filet petite maille d'origine britannique.
Filet petite maille d'origine britannique.

A l'instar des casques des troupes alliées durant la seconde guerre mondiale, le clone du casque HSAT Mark II belge fut aussi employé avec des filets en coton à petites mailles de couleur vert. Ces filets issus des important stocks alliés avaient pour but de casser la forme du casque, et de réduire la réflexion des rayons du soleil.
On note aussi des cas d'utilisation de toile camouflé d'uniformes de type Denison Smock britannique aussi adopté par les troupes parachutistes belges.

Comparatif entre le casque HSAT Mark II britannique et son clone belge

Helmet, Steel, Airborne Troop's, Mark II. Clone belge.
Helmet, Steel, Airborne Troop's, Mark II.
"Helmet, Steel, Airborne Troop's, Mark II".
Clone belge.
Clone belge.

Bien souvent maquillé par des vendeurs peu scrupuleux (alors que le casque HSAT Mark II britannique reste une pièce peu représentative de la seconde guerre mondiale car peu utilisé sur les différents théâtre d'opération) ou par des amateurs de reconstitution historique, le casque HSAT Mark II belge présente beaucoup de différences avec le modèle britannique :

  • La bombe britannique présente une partie sommitale légèrement plus plane que le modèle belge et présente une finition granitée par ajout de sable à la peinture. Le modèle belge a généralement une finition lisse et présente sous réserve que celui-ci n'ait pas été supprimé un drapeau appliqué côté gauche.
  • La jugulaire du modèle britannique est de couleur beige avec une mentonnière en cuir de couleur fauve alors que le modèle belge possède une jugulaire kaki avec empiècements en cuir de couleur marron foncé.
  • La suspension "Riddel" du modèle britannique est de couleur blanche, le modèle belge possède une suspension constituée de bande de toile de couleur vert kaki (sous réserve qu'elle n'ait pas été réparé avec de la toile claire).
  • Le rembourrage périphérique est de couleur noire pour le modèle anglais, de couleur beige/jaune (caoutchouc naturel) pour une fabrication belge.
  • Sous réserve que le marquage ne soit pas effacé, une fabrication britannique sera identifiée par un marquage B.M.B, ou C.C.L ou encore C.W.L. Le modèle belge fut produit par X.B, SARTEL, UMAL.
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