
Belgique
Casque HSDR, Mark I
Fiche
- Dénomination : "Helmet, Steel, Despatch Rider's", Mark I (HSDR Mark I) - dénomination britannique.
- Copié sur le casque HSDR, Mark I britannique.
- Destiné aux soldats auxquels une motocyclette solo ou avec sidecar a été spécifiquement affectée.
- Coiffe constituée d'une suspension en toile, montée sur cerclage métallique et rembourrée d'une périphérie en feutre.
- Jugulaire en cuir fermée par une boucle à ardillon (complète les bavolets de la coiffe).
- Insigne tricolore peint à la main.
- Camouflage par filet ou peinture.
- Fabriqué à partir de 1950.
- Distribué à partir de 1950.
- Pays d'origine : Angleterre/Belgique.
- Période d'utilisation : de 1950 aux années 60.
- Matériau : acier au manganèse amagnétique.
- Poids : 1425 g (taille normale).
- Taille : 2 tailles de bombe (normal et large), et 9 tailles de coiffe de 54 à 62.
- Couleur : vert olive mat ou granité pour la force terrestre ; gris/bleu pour la force aérienne et bleu marine pour les forces navales.

Historique
L'avènement des estafettes motocyclistes remonte à la première guerre mondiale avec l'utilisation des premières motocyclettes au sein des armées. Les motocyclistes de l'armée britannique étaient alors équipés de simples casques Mark I, adaptés au combat dans les tranchées, mais qui ne faisaient pas office de casques antichoc. |
![]() "Helmet, Steel, Despatch Rider's", Mark I de fabrication britannique. |
Cette nouvelle bombe sera utilisée par l'ensemble des modèles de casque employant la bombe type P. Une nouvelle version du casque de motocycliste est conçu sur la base de cette nouvelle bombe. Des modifications mineures sont effectuées : le cerclage de la bombe est modifié pour être solidarisé dans la bombe à l'aide de petits rivets en laiton et sera désormais fabriqué en acier doux afin d'économiser l'aluminium, matériau stratégique.
Cette modification est désignée comme "Helmet, Steel, Despatch Rider's, Mark I" (HSDR Mark I) ou "Helmet, Steel, N°3, Mark I".
Toujours fabriqué par la firme B.M.B., ce modèle sera produit d'octobre 1942 jusqu'à la fin de la guerre en 1945. La fabrication doit débuter durant la première semaine d'octobre 1942 avec une production de 12 000 unités par semaine, pour un total de 130 000 unités d'octobre à décembre 1942, mais le lancement de la production est sensiblement retardé pour satisfaire les demandes d'emboutissage de bombes pour les besoins de l'aéroportée et des troupes blindées.
L'instruction 1133 de 1943 émise par le Conseil Supérieur de la Guerre déclare que le casque HSDR Mark I doit être distribué à raison d'un exemplaire aux officiers et aux hommes de troupe auxquels une motocyclette solo ou avec sidecar a été spécifiquement affectée.
![]() Casque HSDR, Mark I britannique utilisé par l'armée belge. |
Revenons à la Belgique et aux conditions d'adoption de casques britanniques au sein de l'ABBL ("Armée Belge - Belgische Leger") : malgré la neutralité de la Belgique, le pays est envahi dès le 10 mai 1940 et après 18 jours d'affrontements, la Belgique capitule. Toutefois, une partie de l'armée belge refuse la capitulation et continue le combat auprès des troupes franco-anglaises avant de s'embarquer avec les Britanniques à Dunkerque pour échapper à l'encerclement. |
S'en suit une production de casques type HSRAC, et de casques type HSAT Mark II pour les troupes parachutistes belges. A noter qu'une quantité non négligeable de casques type HSDR Mark I fut produite pour les troupes motocyclistes belges, alors qu'un modèle en fibre fut en parallèle plus utilisé et fabriqué par la société Levior.
Le casque HSDR Mark I fut fabriqué en Belgique par la société Xavier Buisset fournisseur habituel de l'ABL, située à Vilvorde dans la banlieue de Bruxelles. On ignore aujourd'hui la quantité produite de ce modèle car peu d'exemplaires nous sont parvenus. On peut supposer que le nombre produit fut très restreint en raison de la production d'un casque en fibre par la firme Levior largement employé auprès des estafettes motocyclistes de l'ABL.


Constitution
La coque :
![]() Vue avant. |
![]() Vue de coté. |
![]() Vue arrière. |
![]() Vue de dessus. |
![]() Autre exemplaire avec peinture mate. |
![]() Exemplaire avec peinture granitée. |
![]() Peinture vert olive mat. |
![]() Jointure jonc. |
![]() Couleurs nationales peintes à la main. |
La bombe du clone HSDR Mark I reste identique à celle du clone HSAT Mark II destinée aux troupes aéroportées ou encore au casque RECCE calqué sur le casque HSRAC Mark II britannique. |
La coiffe :
![]() Tête de rivet. |
![]() Point de fixation avant. |
![]() Point de fixation arrière. |
![]() Lacet en cuir de maintien de la coiffe. |
![]() Détails passage lacet dans suspension en toile. |
![]() Jointure cerclage métallique. |
![]() Détails coutures cerclage en cuir. |
La conception de la coiffe du casque HSDR Mark I est reprise à l'identique du modèle britannique à l'exception de quelques différences. La coiffe est montée sur un cerclage en acier doux qui est embouti au milieu et sur toute sa circonférence pour former une gouttière destinée au passage du lacet en cuir maintenant l'ensemble de la coiffe. Il comporte quatre protubérances, en forme de triangle, arrondies au sommet (une de chaque côté avant et deux à l'arrière) pour le maintien dans la bombe à l'aide de quatre rivets fendus en acier nickelé magnétique (dont les têtes sont peintes lors de la mise en couleur extérieur du casque). La forme de ces protubérances est symétriquement opposée au modèle britannique : elles sont haute et étroite à l'avant, puis courte et étroite à l'arrière sur le modèle belge. La gouttière parcourant la périphérie du cerclage comporte huit fentes pour le passage des extrémités des bandes de toile composant la suspension de type "Riddel" de la coiffe (une fente à l'avant et à l'arrière, puis trois de chaque côté). Le cerclage est peint de couleur vert olive mat afin de le protéger de la corrosion. |
![]() Doublure du bandeau de tête en feutre. |
![]() Jointure bandeau de tête en cuir. |
Cette doublure ne couvre pas systématiquement l'intégralité du rembourrage en feutre à l'intérieur du casque contrairement au modèle britannique. Aussi, l'épaisseur de ce coussin n'est pas aussi épaisse qu'une fabrication britannique et ne suit pas l'épaisseur du rembourrage arrière de la coiffe.
![]() Bandeau de tête en cuir, partie frontale. |
![]() Bandeau de tête, jointure arrière. |
![]() Bavolet droit, avec partie longue de la jugulaire. |
![]() Bavolet gauche, avec boucle à ardillon de fermeture et bouton pression mâle. |
![]() Jointure des bavolets lacée. |
![]() Bavolet - face intérieure. |
![]() Volet en feutre pour les oreilles. |
![]() Coiffe constituée d'une suspension de type "Riddel". |
![]() Rembourrage périphérique en feutre. |
La bande de basane est cousue sur toute sa périphérie de part et d'autre de la pliure par un fort trait de couture, et dont la machine à coudre laisse des striures estampées sur le cuir sur toute la périphérie. La jointure est effectuée à l'arrière par deux traits de couture parallèles appliqués à chaque extrémité, toutes deux jointives par un rectangle de tissu placé au dos.
La coiffe est assurée par quatre sangles en coton filé de couleur blanche : pliées en V ces sangles sont jointives par un lacet noué assurant le réglage en profondeur de la coiffe. La position des extrémités des sangles de coton constituant la suspension est marquée par un trou effectué sur le cerclage en cuir et est cousue à l'épais cerclage de cuir. Chaque extrémité des sangles est pliée au montage pour former un fourreau qui sera destiné à maintenir la coiffe sur le cerclage en acier à l'aide d'un fort lacet en cuir à l'instar du casque HSAT. Ces fourreaux sont suffisamment longs pour traverser la doublure en feutre de la coiffe.
Les deux tiers arrière de la périphérie de la coiffe sont doublés par une ou deux épaisses bandes de feutre en fonction de la taille de la coiffe et de la bombe afin d'assurer l'étanchéité à l'air de la coiffe et l'absorption des chocs.
Cinq interstices sont pratiqués dans cette doublure pour faire passer les fourreaux des sangles constituant la suspension, et permettant de maintenir la coiffe au cerclage. Trois autres interstices sont pratiqués sur la doublure frontale de la coiffe.
La coiffe est complétée par deux bavolets en cuir de couleur marron dont l'intérieur est doublé de moleskine de couleur moutarde (beige pour une fabrication britannique). Le niveau des oreilles est percé de sept trous répartis en rosace pour ne pas réduire l'audition une fois le casque porté. Cette zone est d'ailleurs doublée à l'intérieur par un volet en feutre blanc pouvant être rabattu en fonction des conditions thermiques. Les bavolets sont cousus simultanément au bandeau en basane sur l'épais cerclage de cuir, sur lequel les différents éléments de la coiffe sont assemblés par trois forts traits de couture parallèles.
Les bavolets sont jointifs à l'arrière par un jeu de huit œillets métalliques creux peints en noir et noués par un lacet rond en coton de couleur brune. La zone de nouage est doublée d'un volet de structure similaire au bavolet afin d'assurer l'étanchéité à l'air.
Le bavolet gauche comportant la partie longue de la jugulaire est plus long de 10,5 cm que la partie droite afin de couvrir la zone sous le menton une fois la jugulaire fermée.
La coiffe est disponible en 9 tailles allant de 54 à 62 centimètres de circonférence, pouvant s'installer dans deux tailles de bombe à l'instar du modèle britannique.
Les marquages :
![]() Fabrication X.B 1950, taille 56. |
![]() Fabrication X.B 1950, taille 56. |
![]() Fabrication X.B 1950, taille 57. |
![]() Autre marquage. |
Le clone du casque britannique HSDR Mark I fut fabriqué uniquement par la firme Xavier Buisset. La société anonyme "Usines Xavier Buisset" était une maison fondée en 1870 à Vilvorde, rue de l'Industrie, spécialisée dans la tôlerie, l'emboutissage et le repoussage de tous métaux pour la carrosserie automobile et le charroi ferroviaire. Ses compétences sont multiples. Déjà fournisseur de l'état indépendant du Congo au début du 20ème siècle, elle deviendra, et pour longtemps, un fournisseur incontournable de l'armée belge. Outre des objets fabriqués à partir de cuir (cartouchières, bretelles de fusil, ceinturons, etc.), elle produira du matériel d'équipement militaire, généralement en aluminium : gourdes, gamelles et marmites. Elle sera amenée, dans l'entre-deux guerres, à la fabrication plus spécifique de casques en acier, en acier au manganèse ou en aluminium.
Cette firme participe à la fabrication de casque pour le compte de l'armée belge, avec le reconditionnement de casques modèle 15 puis la fabrication du casque en acier au manganèse (modèle 31). Après la seconde guerre mondiale, cette société participa à la production de l'ensemble des clones de type britannique.
Les casques HSDR Mark I de fabrication Xavier Buisset sont identifiés par la raison sociale du fabricant estampée sur le bandeau de tour de tête en cuir de la coiffe, marquage appliqué sur la partie avant gauche. Ce marquage comporte les mentions suivantes :
ABL
1949
XB
1950
Il est accompagné de la taille de la coiffe exprimée en centimètres.
La mention ABL signifie Armée Belge/Belgisch Leger, l'année 1949 indique la date de début de production des clones britanniques par la firme X.B (nous ignorons pourquoi cette mention est presque systématiquement reprise sur l'ensemble des marquages appliqués par les usines X.B : reprise du marquage initial par souci d'économie ?). Ces mentions sont suivies de l'acronyme XB pour Xavier Buisset et enfin l'année de production 1950.
La jugulaire :

Jugulaire, partie longue.
![]() Boucle pression de l'extrémité de la partie longue. |
![]() Boucle à ardillon de fermeture. |

Détails fermeture de la jugulaire.
Solidaire de la coiffe au niveau des bavolets, la jugulaire est constituée de deux parties assemblées par des bandes de cuir épais larges de 13 millimètres. La partie droite est fabriquée à partir d'une bande de cuir longue de 8 cm et pliée en deux. Un trou est pratiqué à l'arrête du pli pour le passage d'une boucle à ardillon métallique munie d'un rouleau. Cette boucle est d'ailleurs peinte en vert kaki alors qu'elle est anodisée en marron sur le modèle britannique. L'ardillon de la boucle est passé dans l'orifice et la boucle est maintenue par la couture de la bande de cuir pliée en deux à l'extrémité du bavolet droit de la coiffe. L'assemblage est effectué par deux traits de couture parallèles formant un rectangle.
Le bavolet gauche plus long pour couvrir la peau sous le menton comporte la partie longue de la jugulaire.
D'une longueur de 32 centimètres, cette partie possède 12 trous permettant autant de possibilités de réglage. Elle est maintenue au bavolet gauche de manière identique au côté gauche, soit par deux traits de couture parallèles formant un rectangle de 3,5 centimètres de long. Cette bande de cuir est taillée en pointe et comporte à son extrémité un bouton pression femelle de marque RG de la maison A.Raymond (inventeur du bouton pression), sur lequel est estampé le marquage suivant : FLOX RG pour la partie femelle et A.RAYMOND RG pour la partie mâle. La tête de la partie femelle est peinte de couleur vert kaki. Ce bouton permet de maintenir l'excédent de jugulaire une fois la jugulaire fermée au bouton pression mâle riveté sur le haut du bavolet gauche.
Comparatif entre le casque HSDR Mark I britannique et son clone belge
![]() "Helmet, Steel, Despatch Rider's, Mark I." |
![]() Clone belge. |
Le clone HSDR Mark I belge fut fabriqué en petite quantité, et est de ce fait bien moins courant qu'un casque HSDR Mark I de fabrication britannique. Malgré cela, ce modèle est couramment vendu sans modification pour faire de la reconstitution, ou maquillé afin de le transformer en un Mark III britannique.
Intéressant pour les collectionneurs de casques de combat du monde entier, ou plus particulièrement ceux de la Belgique, ce casque a forcément plus d'intérêt dans sa condition d'origine que modifié pour ressembler à ce qu'il n'est pas.
En dehors des dimensions sensiblement distinctes et donc difficilement observables à l'œil nu, voici les principales différences entre les deux modèles :
- La bombe du casque britannique est systématiquement peinte de manière granitée afin d'éviter les reflets, ce qui est moins souvent le cas pour une fabrication belge qui sont le plus souvent mises en couleur de manière lisse et mate.
- La bombe du clone belge comporte, sous réserve qu'elles ne furent pas effacées, les couleurs nationales peintes à la main dans un rectangle de dimension 3,5 x 2 centimètres, généralement du côté gauche.
- Le rembourrage avant du clone belge ne respecte pas le rembourrage périphérique appliqué sur le pourtour de la coiffe. Il est donc bien moins épais que celui d'une fabrication britannique.
- La jugulaire britannique possède un empiècement en cuir riveté à son extrémité ce qui l'empêche d'être sortie de la boucle à ardillon de fermeture. Le clone belge est exempt de cet empiècement et peut donc se retirer facilement. La jugulaire britannique possède un liseré estampé sur toute sa longueur, alors que la jugulaire belge est parfaitement lisse. Enfin, le bouton pression permettant le maintien de l'excédent de jugulaire comporte les mentions NEWEY PAT.20143022. Il est de marque RG de la maison A.Raymond (inventeur du bouton pression) de type Flox (indiqué sur la partie femelle, peinte en vert).
- Le lacet joignant les bandes de toile de la suspension de type Riddel est blanc sur un modèle britannique, il est plus fin et de couleur brune sur une fabrication belge.
- Les bavolets sont jointifs à l'aide d'un lacet de couleur noir sur le modèle britannique, de couleur brune sur le modèle belge. Les œillets creux de couleur noire sont d'ailleurs d'un diamètre sensiblement inférieur au modèle de fabrication B.M.B. Aussi, l'intérieur des bavolets est doublé de moleskine de couleur moutarde pour une fabrication belge, et beige pour une fabrication britannique.
Longueur | Largeur | Hauteur | Largeur jonc | Hauteur rivet | Ø rivet | Poids | |
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HSDR, Mark I britannique | 26,8 cm | 23,2 cm | 14,5 cm | 7 mm (≈ 15 mm en totalité) | 1,7 cm | 5 mm | 1271 g |
HSDR, Mark I belge | 26,6 cm | 22,6 cm | 14 cm | 8 mm (≈ 17 mm en totalité) | 1,4 cm | 8 mm | 1425 g |