Canada

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Casque Helmet, Crash, Tank Battalion

Fiche

  • Dénomination : "Helmet, Crash, Tank Battalion.".
  • Destiné aux équipages de blindés (employé seulement à l'entraînement).
  • Coiffe constituée d'une suspension de type "Riddel".
  • Jugulaire apportée par le serre-tête indépendant du casque.
  • Fabriqué à partir de 1940.
  • Distribué à partir de 1941.
  • Pays d'origine : Canada.
  • Période d'utilisation : de 1940 aux années 1960.
  • Matériaux : liège entoilé.
  • Poids : 395 g.
  • Taille : 3.
  • Couleur : noir brillant.
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Historique

L'histoire de l'armée canadienne remonte aux origines du pays. Avant la création de la Confédération canadienne en 1867, les unités militaires firent partie de l'armée française puis de l'armée britannique. En effet, le Royaume-Uni fut responsable de la défense du Canada de 1763 à 1867. Bien que créée en 1855, la milice canadienne ne joua qu'un rôle limité jusqu'au départ des troupes britanniques en 1867. Le Canada n'était pas encore indépendant lorsque la Grande-Bretagne et la France déclarèrent la guerre à l'Allemagne en août 1914 ; par conséquent, il fut tenu d'appuyer militairement la Grande-Bretagne. La Première Guerre mondiale fut un tournant pour l'armée canadienne qui créa quatre divisions de première ligne pour former le corps expéditionnaire canadien. Celui-ci comprenait des unités d'infanterie et d'artillerie, ainsi que des unités embarquées et auxiliaires, regroupant près de 620 000 hommes et femmes pour un pays de seulement 7,5 millions d'habitants. Pendant les deux premières années de la guerre, le recrutement militaire fut volontaire, puis le Canada adopta une politique de conscription en 1917.
Le premier conflit mondial vit l'avènement de l'arme blindée et l'armée canadienne se dota de ses premières unités de chars à la fin de l'année 1918.
Initialement, ces unités étaient considérées comme faisant partie du "Machine Gun Corps" et du "1st Canadian Tank Battalion", le "2nd Canadian Tank Battalion" et le 3e bataillon de chars d'assaut étant formés trop tard pour rejoindre les combats.
Ces prémices furent avortées avec l'entre-deux guerres et il fallut attendre le déclenchement de la seconde guerre mondiale pour réveiller l'intérêt de l'armée canadienne pour la formation d'un corps blindé.
Après l'invasion de la Pologne par l'Allemagne en septembre 1939, le Canada déclara la guerre de son propre chef à l'Allemagne, puis à l'Italie conjointement à la France, la Grande-Bretagne et d'autres pays du Commonwealth. En effet, depuis le statut de Westminster de 1931, le Canada était juridiquement indépendant du parlement du Royaume-Uni.
À partir de ces débuts modestes, le corps blindé canadien moderne vit le jour le 13 août 1940 avec le colonel FF Worthington à sa tête, initialement doté de 219 chars américains M1917, conçus par la France durant la Première Guerre mondiale et acquis au prix de la ferraille. Inaptes à une utilisation au combat, ils suffisaient cependant à une formation et une familiarisation. Pour former la 1re brigade de chars de l'armée, des chars Valentine furent commandés auprès des britanniques pour une fabrication réalisée au Canada. Outre les ajustements nécessaires à la conception pour intégrer les normes d'ingénierie locales et les composants disponibles, les chars Valentines produits au Canada furent équipés d'un moteur GMC plus efficace que le moteur initial, modification qui fut ensuite apportée à la production britannique. En pratique, le Canada n'a presque pas employé la plupart des 1400 Valentine qu'il a construits car ils ont été fournis en prêt-bail à l'Union soviétique.
Au début de 1941, la "1st Tank Brigade" fut envoyée en Grande-Bretagne et équipée du char d'infanterie Matilda. Pour la formation de deux divisions blindées, on s'attendait à ce que 1200 chars soient nécessaires. Le Royaume-Uni n'était pas en mesure de les fournir, car il rencontrait des soucis d'approvisionnement pour ses propres besoins, ce qui obligea le Canada à adopter sa propre ligne de production. À cette fin, un arsenal de chars fut mis en place sous la direction d'une filiale d'une firme américaine engagée dans la production de chars afin de construire les chars "Ram" et "Grizzly" et leurs variantes au Canada.

Ces premières unités déployées au Royaume-Uni furent équipées de casques de protection de conception britannique, avec le casque "Helmet, Crash, Royal Tank Regiment" fabriqué en liège entoilé développé en 1936 puis modifié en 1939, ainsi que du casque "Helmet, Crash, Royal Armoured Corps" adopté en 1940, produit à partir de deux panneaux en fibres compressées mis en forme et rivetés ensemble. Ces casques étaient associés à un bandeau muni d'une jugulaire permettant de recevoir les écouteurs de l'appareillage de communication. Helmet, Crash, Royal Tank Regiment.
Casque britannique "Helmet, Crash, Royal Tank Regiment".

Helmet, Crash, Battalion.

Parallèlement, un prototype de casque en fibre produit par la firme américaine Spalding fut rejeté au profit d'un casque de conception canadienne calqué sur le modèle britannique "Helmet, Crash, Royal Tank Regiment".
Un appel d'offre pour la production de 2500 unités fut lancé par le ministère national de la défense le 30 juillet 1940 auquel répondirent cinq firmes, parmi lesquelles les sociétés Safety Supply Co. de Toronto et Scully's de Montréal qui soumirent respectivement une offre de production de 3,50 $ et 8,35 $ unitaire, et que la firme de Toronto remporta aisément.
Le contrat de production fut signé le 6 novembre 1940 et il devint rapidement évident que le coût de production avait largement été sous-estimé avec un coût de fabrication de 7,5 $ par unité, augmentant ainsi le marché initial de 8 750 $ à 18 750 $, ce qui restait encore inférieur à l'offre concurrente de Scully's de Montréal. Le marché de production fut donc modifié et approuvé le 31 décembre avec la réserve que le coût de fabrication serait étroitement surveillé et que s'il était réellement inférieur de 5% par rapport au contrat, ce dernier serait revu à la baisse.
Étant donné le délai d'instruction et de production du marché, les unités canadiennes déployées en Angleterre furent d'abord équipées de casques britanniques.
Le casque de protection de production canadienne fut désigné comme "Helmet, Crash, Tank Battalion" et reçut le code d'identification de stock A15600.
Les ordres de production de ce casque par la firme Safety Supply Co. De Toronto furent reconduit avec 3000 unités commandés en 1941, 8000 en 1942 et enfin 3000 en février 1943.
Ce casque fut employé exclusivement à l'entrainement par les tankistes canadiens durant la Seconde Guerre mondiale, qui étaient essentiellement équipés sur les différents théâtres d'opérations du casque en acier de conception britannique "Helmet, Steel, Royal Armoured Corps, Mark I". Le corps blindé canadien employa aussi le casque en fibre et en cuir M1938 de production américaine fourni avec les chars "Sherman".
En 1944, des recherches furent menées pour l'élaboration d'un nouveau casque de protection adapté à des conditions hivernales. Ce projet nommé ATBD Project 1080 mena à l'élaboration du prototype "Helmet, Tank Crew, Leather" en octobre 1944 et qui fut testé lors des exercices Eskimo et Polar bear menés en novembre. Ces exercices révélèrent le besoin d'un rembourrage complémentaire pour l'absorption des chocs et ce modèle reçut l'approbation pour une production à grande échelle, avortée avec la fin des hostilités en septembre 1945.

Helmet, Tank, Crew, Leather.
Casque d'essai Helmet, Tank, Crew, Leather.

Le casque "Helmet, Crash, Tank Battalion" faisait encore parti de l'inventaire de l'armée canadienne en 1949 puis fut abandonné dans les années 1960 au profit du casque CVC conçu par la firme américaine Gentex.

Helmet, Crash, Battalion.Helmet, Crash, Battalion.Helmet, Crash, Battalion.

Constitution

La coque :

Vue avant.
Vue avant.
Vue de côté.
Vue de côté.
Vue arrière.
Vue arrière.
Vue de dessus.
Vue de dessus.
Détails assemblage point sommital.
Détails assemblage point sommital.
Aérateur en caoutchouc.
Aérateur en caoutchouc.
Aérateur en caoutchouc.
 
Jointure jonc arrière.
Jointure jonc arrière.
Détails montage amortisseur frontal.
Détails montage amortisseur frontal.
Détails montage amortisseur frontal.
 
Broad arrow canadienne.
Broad arrow canadienne.
Inscription taille au crayon.
Inscription taille au crayon.
Marquage fabricant et indication taille.
Marquage fabricant et indication taille.

Le casque canadien "Helmet, Crash, Tank Battalion" semble avoir été fabriqué en trois tailles à l'instar de son équivalent britannique, le modèle "Helmet, Crash, Royal Tank Regiment". La bombe est formée d'un dôme en liège d'une épaisseur d'un centimètre, doublé à l'extérieur de six panneaux en toile de forme triangulaire jointifs par leurs pointes au sommet du casque. L'assemblage de ces triangles de toile, et dont la dimension dépendra de la taille finale du casque, s'effectue sur l'axe longitudinal du casque. L'intérieur de la bombe est aussi doublé de six triangles de toile de coton de couleur écrue et dont l'assemblage n'est pas forcément aligné sur le même axe que la doublure extérieure. La bordure de la bombe est doublée d'une bande de cuir jointive à l'arrière. Cette bande de cuir recouvre la bordure intérieure et extérieure sur environ 15 millimètres pour une largeur totale d'environ 45 millimètres. Elle est directement collée et le maintien est consolidé par une ligne de couture périphérique.
La partie frontale comporte un boudin de liège dont les extrémités sont coupées en biseaux afin de mieux épouser la forme arrondie du casque. De dimension 3,5 x 25 centimètres, il est doublé de toile. Destiné à amortir les chocs frontaux dans l'habitable d'un blindé, ce tampon amortisseur frontal est collé directement au-dessus de la bordure avant de la bombe et les côtés sont cousus directement dans la doublure en toile avec du fil métallique.
La bombe reçoit une épaisse couche de peinture noir brillant sur la surface extérieure afin d'assurer l'étanchéité à l'eau de celle-ci.
Après mise en peinture la bombe est percée de trois trous, un sur chaque côté puis un à l'arrière, renforcés d'un épais œillet en caoutchouc pour assurer l'aération du crâne.
Enfin, l'intérieur de la bombe reçoit la flèche du "War Department" ("broad arrow" : phéon, type de flèche ou de pointe de lance, qui a été adapté dès le XVIe siècle par le gouvernement britannique pour marquer la propriété militaire ou navale) contenue dans un C identifiant l'élément comme un équipement de l'armée canadienne. La société Safety Supply Co. applique aussi sa marque de fabrication à l'aide d'un tampon encreur de couleur noire indiquant sa raison sociale en toute lettre suivie de la localité de fabrication, à savoir Toronto. Enfin, la taille du casque peut être indiquée à l'aide d'un tampon encreur ou inscrite au stylo ou crayon gras directement sur la toile intérieure.

La coiffe :

Jointure bandeau en cuir.
Jointure bandeau en cuir.
Doublure intérieure.
Doublure intérieure.
Doublure intérieure.
 
Suspension de type Riddel.
Suspension de type "Riddel".
Détails assemblage.
Détails assemblage.
Coiffe, vue d'ensemble.
Coiffe, vue d'ensemble.

La coiffe est constituée d'un bandeau de basane doublé intérieurement par une bande de caoutchouc mousse recouverte de toile. Le bandeau et la doublure sont solidarisés ensemble par un trait de couture et joints sur l'arrière ; le bandeau de basane est solidarisé par couture manuel dont les points sont effectués de manière parallèle. Cet ensemble est solidarisé à l'intérieur de la bombe par un épais fil de couture de couleur brune se piquant directement dans la doublure intérieure en toile du casque.
Ce serre-tête est complété de trois sangles en toile épaisse pliées en V et dont les extrémités sont directement cousues sur la doublure en toile du dôme du casque. Elles sont jointives entre-elles à l'aide d'un lacet rond, dont les extrémités sont renforcées d'une ferrure en matière plastique, permettant le réglage en profondeur de la coiffe. Hormis ce dispositif de réglage, la taille périphérique du casque n'est pas réglable.

La jugulaire :

Serre-tête pour appareillage de radiocommunication.
Serre-tête pour appareillage de radiocommunication.
Serre-tête pour appareillage de radiocommunication.
 
Suspension en croix.
Suspension en croix.
Logement écouteur.
Logement écouteur.
Doublure en suédine.
Doublure en suédine.
Jugulaire, fermeture assurée par un crochet.
Jugulaire, fermeture assurée par un crochet.
Etiquette d'indication de taille.
Etiquette d'indication de taille.
Détails mise en place.
Détails mise en place.
Détails mise en place.
 

La jugulaire du casque canadien "Helmet, Crash, Tank Battalion" n'est pas un élément propre au casque, elle est apportée par un serre-tête détachable en cuir muni d'un bavolet doté de réceptacles pour les écouteurs du système de radiocommunication.
Ce serre-tête comporte quatre sangles en toile épaisse, de dimension 1,7 x 16 centimètres, cousues aux quatre points cardinaux du bavolet par une couture rectangulaire. L'extrémité libre de chacune de ces sangles est repliée sur elle-même puis solidarisée par un trait de couture pour le passage d'un lacet joignant les sangles entre-elles. Ce dispositif permet de porter le bavolet avec son appareillage indépendamment du casque.
Le bavolet, à proprement parlé, est fabriqué en cuir noir dont la face intérieure est doublée de suédine brune. Il comporte une partie frontale de forme rectangulaire de dimension 3 x 10,5 centimètres. Cette partie est solidarisée à la partie principale du bavolet par deux sangles élastiques large de 2 centimètres.
La partie principale comporte sur les côtés un orifice pour le logement des écouteurs de l'appareillage de radiocommunication. Les écouteurs sont maintenus à l'aide d'un cercle de cuir dont la partie centrale est découpée de sorte à former huit pétales dont chaque extrémité comporte un orifice dans lequel est inséré un lacet les joignant ensemble.
Ainsi, la jugulaire est composée de deux sangles identiques à celles constituant la suspension du bavolet et cousues de chaque côté. La sangle gauche, d'une longueur de 14 centimètres, possède à son extrémité libre le petit crochet de fermeture. La sangle droite, d'une longueur totale de 26 centimètres, est pliée en deux. Cette partie comporte un trait de couture appliqué tous les 25 millimètres afin de retenir les quatre boucles de fermeture.
Le bavolet peut être solidarisé dans le casque à l'aide de deux boutons cousus sur les côtés permettant le maintien avec les lacets prévus à cet effet maintenus par une petite lanière en cuir cousue sur les côtés du casque.
Enfin, une petite étiquette en tissu blanc est cousue à l'arrière, sur laquelle est tamponnée la taille du bavolet qui doit correspondre à celle du casque auquel cet accessoire est destiné.

Jugulaire, vue d'ensemble.
Jugulaire, vue d'ensemble.
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