Danemark
Casque Modèle 46/II
Fiche
- Dénomination : modèle 46.
- Destiné à la marine puis reversé à la "Civilforsvaret".
- Coiffe Mark II de type britannique pour le modèle 46/I, coiffe en plastique réglable pour le modèle 46/II.
- Jugulaire en toile de type "webbing" reprise du casque US M-1.
- Fabriqué à partir de 1946.
- Distribué à partir de 1946.
- Pays d'origine : Danemark.
- Période d'utilisation : de 1946 à 1951 dans la marine danoise, jusqu'aux années 1960 dans la "Civilforsvaret".
- Matériau : acier.
- Poids : 1250 g (M46/I), 1130 g (M46/II).
- Taille : unique.
- Couleur : vert kaki foncé granité pour le modèle 46/I, gris satiné ou mat pour le modèle 46/II.
Casque modèle 46/I intial.
Casque modèle 46/II, intégralement reconditionné pour la "Civilforsvaret".
Historique
Les forces armées danoises sont équipées du casque modèle 23 depuis les années 1920, et ce n'est qu'en janvier 1940 que la marine danoise commence à s'intéresser à ce type de protection individuelle. À cet effet, elle demanda à l'armée les spécifications techniques du casque modèle 23 ainsi qu'un exemplaire pour étude. L'armée accéda à cette demande et indiqua à la marine où se procurer les plaques d'acier et où faire fabriquer ce type de casque dans les meilleures conditions. Alors que l'Europe sombrait dans la Seconde Guerre mondiale et que l'approvisionnement en acier devenait difficile, la marine sollicita l'emprunt de 1 000 plaques d'acier issues des stocks de l'armée. Bien que la marine ait passé une commande de 21 000 casques en décembre 1939 et janvier 1940, et qu'elle n'ait reçu que 5 000 plaques d'acier en provenance de Suède, l'armée répondit favorablement à cette demande. En attendant de satisfaire pleinement cette requête, l'armée fournit 200 casques à l'artillerie de marine, laquelle retira l'emblème frontal de ces casques et les renvoya immédiatement à l'armée. |
Casque modèle 23. |
Ces casques furent réceptionnés en 1962, comme en témoigne le tampon apposé sur le bandeau de coiffe.
Par convention, les modèles originaux, très difficiles à trouver aujourd'hui, sont qualifiés de modèle 46/I, tandis que les modèles reconditionnés pour "Civilforsvaret" sont appelés modèle 46/II.
Constitution
La coque :
Modèle 46/I.
Vue avant. |
Vue de coté. |
Vue arrière. |
Vue de dessus. |
Peinture texturée. |
Le casque modèle 46 est très similaire au casque suédois modèle 37, bien que la bombe du modèle 46 présente une forme légèrement plus arrondie. De plus, la visière et le couvre-nuque sont légèrement plus relevés que sur le modèle suédois. |
Modèle 46/II.
Vue avant. |
Vue de coté. |
Vue arrière. |
Vue de dessus. |
Lors du transfert des casques modèle 46 à la défense civile danoise ("Civilforsvaret"), les bombes sont complètement décapées. La vis soudée au fond de la bombe est retirée, et quatre trous sont percés, un à chaque point cardinal, au niveau de la ligne médiane du casque. Le casque est ensuite repeint en gris bateau, avec une finition satinée. Enfin, les casques reversés à la"Civilforsvaret" reçoivent un tampon d'acceptation au fond de la bombe, sous la forme d'un cercle contenant les lettres "C" et "F", imprimé en rouge à l'encre.
La coiffe :
Modèle 46/I.
Intérieur bombe. |
Vis soudée au fond de la bombe. |
Coiffe de type Mark II britannique, vue avant. |
Vue de dessus. |
Vue arrière. |
Vue de dessus. |
Tampon amortisseur cruciforme. |
Vue intérieure. |
Marquages taille. |
Détails maintien. |
Coiffe, vue d'ensemble. |
Les casques modèle 46 sont initialement équipés d'une coiffe de type Mark II, copiée sur celle équipant les casques britanniques Mark II et Mark III, que le Danemark a acquis en quantité après la Seconde Guerre mondiale. Toutefois, il est important de noter que la coiffe du casque modèle 46 n'est pas issue de casques britanniques cannibalisés. En effet, ces coiffes sont exemptes de tout marquage de fabrication britannique, à l'exception du marquage de taille en unité anglo-saxonne. Il est donc raisonnable de supposer que la fabrication de cette coiffe est postérieure à 1945 et qu'elle a peut-être été confiée à une entreprise britannique.
La coiffe de type Mark II repose sur une armature en carton compressé de couleur noire, constituée de deux bandes se croisant en leur centre, dont le maintien est assuré par un œillet métallique creux (pour le passage de la vis de fixation). Les extrémités de ces bandes sont fixées par deux rivets plats en laiton, qui les maintiennent au cerclage de la coiffe, également en laiton.
La coiffe elle-même est composée d'une large bande de toile cirée noire, à la surface lisse. Sa base est découpée pour former cinq pattes, dont l'extrémité est repliée sur elle-même et cousue pour former le fourreau destiné à recevoir le lacet, qui sert à maintenir les pattes de la coiffe entre elles. La bande de toile cirée est cousue à l'arrière par deux traits de couture verticale, solidarisant les extrémités sur une bande de toile cirée supplémentaire.
Ensuite, la coiffe est cousue tout autour de son cerclage en carton compressé. Une bande de mousse néoprène, prise dans un fourreau de toile, est intercalée entre la toile cirée et le cerclage avant la couture, afin d'assurer un minimum de confort. Le cerclage est jointif sur le côté à l'aide de trois rivets en laiton plat, disposés en triangle (et non en L, comme c'est le cas pour les coiffes britanniques produites avant 1945).
Un croisillon en mousse de caoutchouc noir, doublé d'un morceau de toile enduite découpé à la forme exacte, est placé au fond de la coiffe. Ce croisillon est maintenu par l'écrou retenant la coiffe. Le dos du croisillon est muni de quatre ergots en mousse de caoutchouc, collés de manière à coincer ces ergots entre les arceaux de la coiffe, empêchant ainsi le croisillon de tourner.
La coiffe est fixée à l'intérieur de la bombe à l'aide d'une vis de type Mark II, soudée à l'étain au fond de la bombe, et d'un écrou hexagonal en laiton autobloquant de type "Simmonds". Cet écrou comporte une petite rondelle en fibre, qui empêche le desserrage.
La coiffe est également calée dans la bombe à l'aide de huit tampons amortisseurs en caoutchouc noir de forte densité. Ces tampons, en forme de "L" très arrondi, sont répartis en deux groupes de quatre : quatre sur le cerclage de la coiffe et quatre autres sur chaque extrémité des arceaux. Ces tampons, munis d'un ergot plat à leur dos, sont insérés dans des trous ovalisés prévus à cet effet sur l'armature de la coiffe. Il convient de noter que l'épaisseur de ces amortisseurs varie en fonction de la taille de la coiffe, devenant plus large à mesure que la taille de la coiffe diminue.
Enfin, la taille en centimètres est indiquée à l'aide d'un tampon encreur de couleur blanche, apposé sur un des arceaux de la coiffe.
Modèle 46/II.
Vue intérieure, cerclage en carton compressé avec huit rivets à double tête en plastique. |
Plaque de maintien du cerclage en carton compressé. |
Elément en plastique de la suspension de coiffe. |
Suspension de coiffe composée de quatre éléments. |
Bandeau de tour de tête réglable. |
Coiffe assemblée. |
Partie réglable du bandeau de tour de tête.
Lors du reconditionnement des casques modèle 46 pour la "Civilforsvaret", les coiffes de type Mark II sont remplacées par une coiffe de conception danoise. Cette nouvelle coiffe est montée sur un cerclage en carton compressé (le même matériau que l'armature des coiffes Mark II britanniques), jointif à l'arrière et maintenu par quatre rivets à tête plate anodisés en noir. Les points de fixation sont placés aux quatre points cardinaux du casque. Le maintien de la coiffe est assuré par une plaque métallique emboutie de forme triangulaire, similaire aux "A-washers" du liner du casque US M-1.
Entre chaque point de fixation du cerclage se trouve une paire de rivets à double tête en plastique blanc. Ces rivets, espacés de 10 centimètres, ont une tête extérieure plus large que la tête intérieure, et servent à maintenir la coiffe sur le cerclage.
La coiffe elle-même est constituée de quatre pièces en plastique blanc translucide, dont la forme est proche de celle d'une flèche comportant un orifice central. Les extrémités des trois branches de cette flèche sont alignées horizontalement. Chaque extrémité extérieure est dotée d'un orifice circulaire surmonté d'une fente, permettant de fixer l'élément en plastique au cerclage à l'aide des rivets à double tête.
L'extrémité de la partie centrale comporte un orifice circulaire plus petit, d'environ 5 millimètres de diamètre. Cet orifice sert à maintenir le bandeau de tête de la coiffe. La pointe de la flèche en plastique est équipée de deux orifices oblongs, permettant le passage du lacet de réglage en profondeur de la coiffe, qui réunit les quatre parties en plastique.
Le maintien sur la tête est assuré par un bandeau en plastique blanc translucide aux extrémités arrondies. Cette bande, flexible, comporte huit larges fentes dans lesquelles coulisse un rivet en plastique à large tête plate. La pointe de ce rivet se termine par une petite boule, empêchant son retrait du cerclage en plastique. Cette fixation permet de maintenir le bandeau à la branche centrale des parties en plastique composant la suspension de la coiffe. Le cerclage en plastique est doublé d'une bande de cuir cousue sur toute sa longueur par une ligne de couture en zigzag sur chaque face du cerclage. Une couture est réalisée sur le revers pour maintenir la bande de cuir, et l'autre est effectuée sur l'endroit pour fixer la bande de cuir repliée.
Une des extrémités du cerclage en plastique comporte une série de trois petits trous, tandis que l'autre extrémité présente un rivet identique à ceux utilisés pour maintenir le cerclage. La première extrémité est équipée d'une série de 13 trous espacés, gradués selon le système métrique anglo-saxon, chaque série de trois trous représentant une possibilité de réglage de la circonférence de la coiffe. Ces trous servent à maintenir un rivet en plastique destiné à fixer l'extrémité du cerclage.
Tampon de la "Civilforsvaret". |
Exemplaire remis à la CF le 12 janvier 1962. |
Les casques modèle 46/II, reversés à la "Civilforsvaret", peuvent comporter des marquages appliqués au tampon encreur de couleur rouge. Ces marquages indiquent l'année de reversement à la "Civilforsvaret" et un numéro correspondant probablement à la circonscription de destination.
La jugulaire :
Modèle 46/I.
Jugulaire issue d'un casque US M-1 (envers/revers).
Passant de jugulaire, jugulaire cousue (modèle 46/I). |
Jugulaire modèle 46/I, vue d'ensemble. |
Les systèmes d'attache de la jugulaire sont constitués de pontets fixes, similaires à ceux du casque US M-1 M1941. Ces pontets, en forme de "U", sont fabriqués en fil d'acier doux de 2 mm de diamètre, avec des extrémités aplaties, et sont soudés électriquement à la partie inférieure du pourtour du casque. Ils se distinguent par leur longueur importante, mesurant 25 millimètres, ce qui est nettement plus long que sur d'autres types de casques.
Initialement, les casques modèle 46 étaient équipés de jugulaires provenant de casques M-1 issus des importants stocks de la Seconde Guerre mondiale. Ces jugulaires étaient directement cousues à la main sur les pontets fixes du casque à l'aide d'un épais fil de couture.
Modèle 46/II.
Les casques modèle 46/II, reconditionnés pour le compte de la "Civilforsvaret", sont dotés d'une jugulaire inspirée du modèle M-1. Constituée de deux parties, cette jugulaire était fabriquée en toile de type "webbing", d'une largeur de 23 millimètres et de couleur vert kaki. À titre de comparaison, les jugulaires américaines présentent une trame de toile plus fine et une teinte beige ("Olive Drab 3"). La plus grande section mesurait environ 30 centimètres de long, tandis que la plus courte atteignait environ 14 centimètres. |
Passant de jugulaire, jugulaire rivetée (modèle 46/II). |
Jugulaire inspirée du casque US M-1. |
Jugulaire modèle 46/II, vue d'ensemble. |