
Finlande
Casque Modèle 62
Fiche
- Dénomination : modèle 62.
- Destiné à une utilisation générale.
- Coiffe constituée d'une suspension "Riddel" montée sur une armature en plastique.
- Jugulaire en toile à ouverture rapide reprise du casque ouest-allemand M1A1.
- Fabriqué à partir des années 1962.
- Distribué à partir des années 1962.
- Pays d'origine : Finlande.
- Période d'utilisation : de 1962 aux années 1990.
- Matériaux : acier ou plastique blanc.
- Poids : 1185 g (taille 72, acier), 445 g (taille 72, plastique coiffe Schubert), 405 g (taille 72, plastique coiffe type F-1).
- Taille : 3 (69, 72 et 75 centimètres de circonférence).
- Couleur : gris vert mat.

Casque modèle 62 en acier pour usage général.

Casque modèle 62 en plastique blanc pour usage de parade ou de garde.

Casque modèle 62 en plastique blanc avec coiffe type F-1 pour usage de parade ou de garde.
Historique
À l'occasion de la guerre d'Hiver, qui oppose la Finlande à l'Union soviétique en 1939-1940 suite à des désaccords territoriaux concernant des îles du golfe de Finlande, les Finlandais mobilisent 300 000 hommes organisés en treize divisions sous les ordres du maréchal Mannerheim. C'est le "stahlhelm" 16 allemand qui coiffe principalement les troupes finlandaises. À l'issue de la campagne, il fut décidé de réorganiser et rééquiper l'armée. Ainsi, 140 000 casques furent achetés en Europe : environ 26 000 casques modèle 26 auprès de la Suède, environ 30 000 casques modèle 933 auprès de l'Italie, ainsi que 75 000 casques modèle 35/38 auprès de la Hongrie. Ces casques arrivèrent trop tard pour être employés durant la guerre d'Hiver, puisque les livraisons se déroulèrent au cours de l'année 1941. |
![]() Casque finlandais modèle 55. |
L'approvisionnement s'interrompit durant quatre ans, période durant laquelle la résistance de ce modèle fut étudiée, puis revue en 1959 afin d'établir un nouveau cahier des charges de production. Sa fabrication fut cette fois confiée à la société suédoise Eskilstuna Stålpressnings AB, fondée en 1893, et ayant fabriqué auparavant des casques pour le compte de l'armée suédoise. Une commande de 20 000 exemplaires, sans coiffe pour réduire le coût de production, fut passée au début des années 1960 et honorée en 1962. Dès réception, ces casques furent équipés d'un aménagement intérieur de confection finlandaise. Ce type de coiffe sera également employé pour le reconditionnement des casques produits durant la seconde guerre mondiale.
Parallèlement à ces dernières acquisitions de casques de forme allemande, alors en plein contexte de guerre froide, la Finlande non membre de l'OTAN étant le territoire le plus proche de la Russie soviétique, l'armée finlandaise entreprit une modernisation importante de son armée au début des années 1960 pour remplacer son matériel obsolète.
L'intendance finlandaise se vit proposer par la firme ouest-allemande Schuberth-Werk un nouveau modèle d'aménagement intérieur pour moderniser le casque modèle 40 employé durant la guerre, à l'instar de la Suède qui améliora à la même époque son casque modèle 37 de façon similaire. Le casque modèle 40 fut donc modernisé et reconditionné avec un aménagement intérieur de conception ouest-allemande, avec une fabrication sous licence en Finlande. La production des bombes est reprise par la société Wärtsilä. Ce nouveau modèle apparut en 1962 et permit à l'armée finlandaise d'acquérir une identité plus scandinave en abandonnant les casques de forme allemande.
Nommé casque modèle 62 en rapport avec son année d'adoption, ce casque est pour la première fois observé avec le contingent finlandais sous mandat ONU déployé à Chypre en 1964 lors de la partition de l'île.
Le casque modèle 62 sera employé par l'armée finlandaise jusque dans les années 1990 avant son remplacement par le casque en matière composite "Komposiittikypärä" M-92 adopté en 1992.




Constitution
La coque :
![]() Vue avant. |
![]() Vue de côté. |
![]() Vue arrière. |
![]() Vue de dessus. |
![]() Marquage du fabricant et taille. |
La bombe du casque finlandais modèle 62 est rigoureusement identique à celle du casque modèle 40 produit à environ 67 000 exemplaires durant la seconde guerre mondiale. La forme générale est calquée sur celle du casque modèle 37 (et 37/65) de fabrication suédoise. Il est probable que des casques modèle 40 produits durant la seconde guerre mondiale aient été reconditionnés dans les années 1960 à l'instar de la Suède qui transforma une quantité importante de casques modèle 37 en installant un nouvel aménagement intérieur. Toutefois, le casque modèle 40 ayant été produit en faible quantité, ce type de reconditionnement n'a pu être observé à ce jour. |
![]() Vue avant. |
![]() Vue de biais. |
On peut observer à de rares occasions des fabrications particulières pour des organismes auxiliaires comme ce casque affecté aux forces de police finlandaises (POLIISI), dont la bombe est peinte en usine de couleur bleu foncé. |
![]() Intérieur. |
La coiffe :
![]() Intérieur bombe. |
![]() Tête de rivet. |
![]() Rivet côté intérieur. |
![]() Supports latéraux. |
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![]() Support avant. |
![]() Coiffe, vue avant. |
![]() Vue de côté. |
![]() Vue arrière. |
![]() Vue de dessus. |
![]() Vue de dessous. |
![]() Système de réglage de la circonférence. |
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![]() Suspension et bandeau doublé de mousse montés sur un cerclage métallique et retenus par des attaches parisiennes. |
![]() Tête attache parisienne. |
![]() Montage sur support avant. |
![]() Montage sur support latéral. |
![]() Taille sur bandeau de la coiffe. |
![]() Taille bombe sur armature. |
![]() Coiffe, vue d'ensemble. |
La coiffe installée dans le casque modèle 62 est du modèle conçu par la société allemande Schuberth-Werk, à l'instar du casque suédois modèle 37/65. Toutefois, certaines différences de fabrication permettent d'établir que la coiffe fut fabriquée directement en Finlande sous licence.
La coiffe est maintenue dans la bombe à l'aide de trois supports en plastique rivetés en lieu et place de l'emplacement des anciennes pattes de coiffe en cuir du modèle 40.
Ces supports remplacent les anciennes pattes de coiffe et sont fabriqués en plastique moulé teinté dans la masse de couleur gris vert. Les supports latéraux affectent une forme de "V" dont la pointe présente une forme rectangulaire destinée à maintenir la coiffe contre le fond de la bombe. Ces supports sont rivetés dans la bombe par leurs extrémités à l'aide d'un large rivet tubulaire à tête bombée peinte de couleur similaire à la bombe. Les points de maintien avant retiennent par ailleurs les supports de la jugulaire.
Le support avant présente une forme en "H" où les extrémités basses affectent une forme rectangulaire. Ce support est riveté dans la bombe par ses extrémités hautes.
L'armature de la coiffe est fabriquée dans la même matière que les supports. Elle est constituée d'un cerclage bas de forme conique présentant des encoches au niveau des supports de maintien de la coiffe. Ce cerclage présente à l'avant la taille de la bombe moulée dans le plastique pour laquelle la coiffe est destinée (69 ou 72).
Ce cerclage comporte cinq pattes en matière plastique identique retenues par de gros rivets de même matière. Ces pattes retiennent le cerclage de la coiffe fabriqué en acier zingué réglable sur cinq positions.
Celui-ci supporte, au moyen d'attaches parisiennes, le bandeau de sudation sur lequel est cousue la suspension de type "Riddel" et une doublure en mousse de couleur grise. Les extrémités du bandeau ne sont pas cousues et l'une d'elle est rivetée au cerclage, l'autre étant libre pour permettre le réglage de la circonférence.
La jointure du bandeau est renforcée par une bande de cuir retenue par un petit rivet creux sur une des extrémités du bandeau et présente un bouton pression femelle pour être retenu au cerclage métallique à un bouton mâle.
Les possibilités de taille de la coiffe sont indiquées sur une des extrémités du bandeau à l'aide d'un tampon encreur de couleur bleu foncé. On obtient les combinaisons suivantes :
- Coque taille 69 : 54 à 58 centimètres de circonférence.
- Coque taille 72 : 59 à 63.
La jugulaire :

Jugulaire, vue à plat (envers/revers).

Double système de fermeture.
![]() Support de jugulaire. |
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![]() Jugulaire, vue d'ensemble. |
La jugulaire du casque modèle 62 est fabriquée en toile forte de type "web" dont la conception est semblable à celle du casque US M-1. Cette nouvelle jugulaire est reprise du casque ouest-allemand M1A1 fabriqué entre autres par la société Schuberth et diffère de la jugulaire du casque américain par son système de fermeture caractéristique.
La jugulaire est fabriquée à partir de bande de toile de couleur vert foncé large de 20 millimètres. La sangle droite, d'une longueur d'environ 34 centimètres, se termine par un renfort métallique empêchant son extrémité libre de s'effilocher. Cet empiècement métallique possède deux languettes rabattues permettant de maintenir l'excédent de jugulaire, cette partie étant repliée sur elle-même. La longueur de la jugulaire est réglable grâce à une boucle coulissante sur laquelle est serti un quillon cylindrique creux.
La sangle gauche, d'une longueur de 8 centimètres après formation, est repliée plusieurs fois sur elle-même et cousue, de façon à former une tirette et à enfermer une boucle en fil d'acier. Cette boucle affecte la forme d'un triangle surmonté d'un cercle, celui-ci se clipsant sur le quillon de l'autre sangle afin d'assurer la fermeture.
La jugulaire est équipée de deux modèles de boucle : l'une, dont le cercle est fermé, disposée en partie haute, et l'autre, dont le cercle est fendu de façon à libérer le téton sous l'effet d'une forte traction faisant office de dispositif anti-étranglement. Une des coutures de cette partie de la jugulaire est pratiquée en forme de "U" pour retenir la boucle supérieure si celle-ci n'est pas employée.
Les deux parties de la jugulaire possèdent à leur extrémité un dé rectangulaire en fil d'acier, maintenu par couture. Celui-ci s'engage dans un fourreau de jugulaire riveté de chaque côté du casque. Le fourreau de jugulaire est constitué par une lame de métal repliée sur elle-même. Le repli, formant une gorge, agit comme un ressort se refermant sur l'anneau de la jugulaire, qui reste ainsi facilement démontable. Ce système est tout à fait comparable au fourreau Mark III britannique.
Ces supports sont peints de couleur vert olive mat. Ils sont solidarisés au point de fixation avant des supports en V de la coiffe.
Le camouflage additionnel :
![]() Capuche couvre-casque, envers/revers. |
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![]() Vue de biais. |
![]() Revers blanc. |
![]() Vue de dessus. |
![]() Détails mise en place. |
![]() Variantes de teintes dans le camouflage. |
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![]() Marquage avec date, 1980. |
![]() 1985. |
![]() 1987. |
![]() 1988. |
La Finlande adopte au début des années 1960 un schéma de camouflage pour la confection des uniformes de ses forces armées. Celui-ci sera employé jusque dans les années 2000 et une importante variété de combinaisons de couleurs sera observée durant toute la période d'utilisation.
Ce schéma de camouflage est un motif tricolore constitué de taches de couleur vert olive foncé et brun rougeâtre sur fond vert clair. Ce motif est surnommé "kurkkusalaatti" (concombre relish en finnois).
L'uniforme de l'armée finlandaise comporte une capuche amovible pouvant faire office de couvre-casque, à l'instar de certains pays membre du pacte de Varsovie. Cette capuche est confectionnée à partir de trois morceaux de toile imprimée en surface du camouflage M62 et dont le revers est blanc (comme la plupart des effets de l'armée finlandaise qui sont réversibles pour les conditions hivernales).
La capuche possède un cordon de serrage permettant de monter celle-ci sur la bombe du casque en rabattant les bavolets de la capuche sous la coiffe.
Ces capuches comportent un marquage appliqué au tampon encreur de couleur noire appliqué sur le revers blanc à l'arrière. Ce marquage présente les lettres VPu identifiant l'usine Valtion Pukutehdas qui est une usine de l'état finlandais créée en 1922 pour la confection d'uniformes pour ses forces armées. Cette mention surmonte une tour qui est le blason des forces armées finlandaises et les deux derniers chiffres de l'année de production.
Le conditionnement :
![]() Conditionnement dans du papier kraft. |
Le casque modèle 62 fut produit en grand nombre, contrairement au modèle 40. Il se rencontre aujourd'hui souvent en condition neuf de stock permettant d'observer le papier kraft dans lequel il était emballé lors de sa production. |
Comparatif avec le modèle 37/65 suédois
Le modèle 62 est très proche du modèle 37/65 suédois, tous deux équipés d'un aménagement intérieur conçu par la firme ouest-allemande Schuberth-Werk. Le casque modèle 62 est conçu sur la base du modèle 40, dont la conception est calquée sur le modèle 37 suédois.
La confusion entre les deux modèles est souvent faite, toutefois quelques petites différences permettent de distinguer l'un et l'autre.
Modèle 62 finlandais |
Modèle 37/65 suédois |
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- Le modèle finlandais ne possède aucun insigne décalcomanie. Le modèle suédois peut présenter des insignes décalcomanies placées latéralement lorsqu'il s'agit d'un modèle affecté à l'armée suédoise.
- Les rivets maintenant les supports de l'aménagement intérieur sont plus larges sur le modèle finlandais. Ils sont doublés d'une rondelle à l'intérieur pour le modèle suédois. Les supports latéraux finlandais présentent une protubérance à leurs extrémités.
- Le modèle 62 finlandais peut s'identifier par la lettre "W" pour Wärtsilä estampée sur la partie arrière du casque. Les casques suédois présentent des marquages plus variables, estampés ou appliqué au tampon encreur de couleur blanche. Les marquages suédois comprennent 3 couronnes pour un casque d'usage militaire, ou un blason contenant une croix pour une utilisation au sein de la défense civile.
- Enfin, les coiffes fabriquées dans des lieux différents présentent des caractéristiques notables. Les attaches parisiennes ont une tête rectangulaire et allongée sur le modèle finlandais, arrondie pour une coiffe suédoise. L'armature finlandaise est en plastique teinté dans la masse de couleur gris vert ; elle est de couleur vert olive pour le casque finlandais. On observe une différence de teinte similaire dans les tissus de la suspension. Pour terminer, la coiffe finlandaise est doublée d'une bande de mousse grise ; elle est de couleur jaune et plus mince (et souvent désagrégée) sur la coiffe suédoise.
Les modèles fabriqués en plastique blanc
Le casque modèle 62 fut également fabriqué en matière plastique blanche pour des usages de représentation, comme les défilés militaires à l'occasion de la fête de l'indépendance ("Itsenäisyyspäivä") commémorant l'indépendance du pays le 6 décembre 1917. Ce type de casque peut être employé pour des usages statiques lorsqu'une protection balistique n'est pas nécessaire.
Ces casques furent vraisemblablement produits au cours des années 1980 comme l'atteste l'emploi d'une jugulaire maintenue en trois points et employée à partir de 1985 sur les casques ouest-allemand M1A1.


La coque :
![]() Vue avant. |
![]() Vue de côté. |
![]() Vue arrière. |
![]() Vue de dessus. |
![]() Vue de biais. |
![]() Vue de côté. |
La bombe de ces modèles est de forme identique à celle des modèles acier. Elles sont fabriquées en matière plastique blanche teintée dans la masse. Ces fabrications présentent un orifice supplémentaire à l'arrière pour l'installation d'un troisième fourreau de jugulaire destiné au maintien de la nouvelle jugulaire de topologie trois points.
La coiffe :
Type Schuberth.
![]() Intérieur bombe. |
![]() Support avant. |
![]() Supports latéraux. |
![]() |
![]() Vue de dessus. |
![]() Vue de dessous. |
Initialement ces casques sont équipés d'une coiffe de type Schuberth-Werk. Les supports et la coiffe sont rigoureusement identiques au casque standard.
Type F-1.
![]() Intérieur bombe. |
![]() Support solitaire (avant, ou latéral arrière). |
![]() Support avec fourreau de jugulaire. |
![]() Détail fermeture. |
![]() Suspension, envers/revers. |
![]() |
![]() Amortisseur de fond de coiffe - envers. |
![]() Revers. |
![]() Lacet de maintien. |
![]() Détails mise en place de l'amortisseur. |
![]() |

Bandeau de tête, envers/revers.
![]() Mise en place et réglage par bande velcro. |
![]() |
![]() Coiffe, vue d'ensemble. |
Plus tardivement apparaît une nouvelle coiffe calquée sur celle du casque français modèle F-1. Celle-ci est maintenue par six clip métalliques dont trois sont solidaires des fourreaux de jugulaire. |
La jugulaire :
![]() Fourreau latéral. |
![]() Fourreau arrière. |
![]() Détails maintien. |

Jugulaire, vue à plat (envers/revers). Noter la partie arrière supprimée.

Jugulaire, vue à plat (envers/revers).
![]() Jugulaire, vue d'ensemble (partie arrière supprimée). |
![]() Jugulaire, vue d'ensemble. |
Ces casques en plastique sont employés avec une jugulaire maintenue en trois points apparue en 1985 sur le casque ouest-allemand M1A1.
Il s'agit d'une simple modification de la jugulaire deux points. Les extrémités des sangles ne sont plus cousues sur un dé métallique mais sur une boucle coulissante, dans laquelle elles repassent après avoir été enfilées dans le dé.
Une sangle arrière est cousue sur la sangle droite, qui se relie par l'intermédiaire d'une boucle en matière plastique noire coulissante à un dé pris dans une patte de toile "web" cousue sur la sangle droite.
Les casques, équipés de cette jugulaire en trois points, possèdent une troisième attache fixée au niveau de la nuque, qui est identique aux attaches latérales.
À noter que cette jugulaire ne possède pas de mentonnière et qu'une seconde boucle fait son apparition, non fendue, permettant ainsi un maintien plus solide.
On observe la suppression de la partie arrière sur une certaine quantité de ces casques, notamment ceux équipés d'une coiffe de type Schuberth-Werk.