France

France

Casque Modèle 53 - Police

Fiche

  • Dénomination : Casque de maintien de l'ordre modèle 53.
  • Initié par la Préfecture de Police de Paris puis étendu à la Police Nationale (corps urbains et C.R.S).
  • Coiffe constituée d'une suspension de type "Riddel" intégrée.
  • Jugulaire en cuir avec mentonnière, fixée en quatre points.
  • Insigne : écusson de la Préfecture de police de Paris, la Sûreté Nationale, la Police Nationale ou flambeau des C.R.S.
  • Caractéristique : trois types successifs.
  • Accessoires : lunettes puis visière de protection.
  • Fabriqué à partir de 1953.
  • Distribué à partir de 1954.
  • Pays d'origine : France.
  • Période d'utilisation : de 1954 aux années 1990.
  • Matériaux : Polyester armé fibre de verre, thermo durci basse-pression ou polyéthylène injecté basse-pression.
  • Poids : 650 g (sans bulle de protection).
  • Taille : unique.
  • Couleur : bleu nuit.
Preview
Prototype (Dunois ?).
Preview
1er type M.I.O.M.
Preview
2ème type, SIDAC 1973. Preview
2ème type simplifié, polyéthilène injecté, basse pression. Preview
3ème type (?), CECOTRAT-LIS 1982.
[Prototype] - [1er type] - [2ème type] - [3ème type] - [Attributs] - [Essais]

Historique

Casque Mle 26 de la police de Vichy.
Casque Mle 26 de la police de Vichy (GMR).
Casque Adrian type 20 modifié CU de la Préfecture de police de Paris.
Adrian type 20 modifié CU de la Préfecture de police de Paris.
Casque Adrian type 20 modifié CU de la Sûreté nationale.
Casque Adrian type 20 modifié CU de la Sûreté nationale.

Évolution de la Police jusqu'aux années 1960 :


Contrairement à la Gendarmerie qui est un corps militaire, en France, la police est un corps civil. Le maire a le pouvoir de police dans sa commune, c'est pourquoi, avant la guerre, la police est municipale, sauf à Paris où elle dépend de l'état sous l'autorité du préfet de police. La loi du 5 avril 1884, définit les compétences de la police municipale : le maire nomme les agents et inspecteurs de police qui ont donc le statut d'agents communaux, alors que les commissariats de police municipale sont dirigés par des commissaires nommés par le gouvernement. Il existe en outre, des commissaires cantonaux nommés par le Préfet dans les villes de moins 6 000 habitants et par le Président de la République pour les villes de plus de 6 000 habitants. Enfin, des commissaires départementaux coiffent l'ensemble du dispositif.
Cependant, dans les années 30, certains maires de grandes villes, comme Nice, Strasbourg, Metz et Toulouse, demandent et obtiennent l'étatisation de leur police.
Par la loi du 23 avril 1941, le Gouvernement de Vichy étatise d'autorité les polices municipales des communes urbaines (plus de 10 000 habitants), où les anciens policiers municipaux prennent le nom de gardiens de la paix et sont désormais recrutés par l'état.
Ce nouveau corps prend l'appellation de "Police nationale" et est placé sous l'autorité des préfets au lieu des maires, sauf pour la police parisienne, qui reste sous l'autorité du préfet de police de Paris. Les structures de la police sont alors remaniées et ses diverses missions clairement identifiées : police judiciaire, renseignements généraux (RG) et sécurité publique. Le territoire est réparti en trois échelles d'autorité: la région est associée au préfet de région, le district (un département) au préfet, la circonscription au commissaire. Cette organisation sera conservée sous les IVe et Ve Républiques. En 1944 cette administration prend le nom de Sûreté Nationale. Parallèlement, les Groupes Mobiles de Réserve (GMR) donnent naissance aux Compagnies Républicaines de Sécurité (C.R.S).
Finalement, la loi du 10 juillet 1966 crée l'actuelle Police Nationale en y incluant la Préfecture de Police de Paris.

    Plus

Voir l'historique du casque Adrian de la Police

Casque modèle 45 des C.R.S.
Casque modèle 45 "Jeanne d'Arc" des C.R.S.

Modernisation des matériels :

Au début des années 1950 on trouve donc :
- La Direction de la Sûreté Nationale, dont dépendent les corps urbains (CU) équipés du casque Adrian type 1920 modifié CU et les C.R.S équipés d'une version spécifique du casque modèle 45, depuis 1948.
- La Préfecture de police de Paris (PP) dépendant directement du ministre de l'intérieur, équipée du casque Adrian type 1920 modifié CU.
Comme précédemment, pour le casque métallique 1920 modifié (C.U.), c'est encore la Préfecture de Police de Paris qui va innover en lançant son remplacement par un modèle en matière plastique.

En 1952, quelques temps après un mois de mai agité, il faut améliorer l'équipement des gardiens : Bâtons, casques et manchettes. Techniquement, le casque métallique type 1920 modifié C.U, alors en service, présente des inconvénients. Il risque d'être arraché de la tête du gardien par des coups de matraque portés à la partie arrière. Le couvre-nuque du casque Adrian offre une prise favorable à ce genre d'agression et l'insuffisance de serrage qu'offre la jugulaire accentue ce risque.
Depuis quelques années, la police municipale effectue des études à ce sujet, que l'insuffisance des budgets n'a pas permis de pousser plus avant. Études qui doivent par ailleurs conserver un caractère secret.
Pour le casque, ces études proposent de changer le casque actuel par un modèle de forme plus enveloppante, notamment à la nuque, inspirée directement du sous-casque modèle 1951 TTA de l'armée française. Il devra être doté d'un couvre-nuque et d'une jugulaire permettant un serrage extrêmement efficace et, enfin, élaboré en matière plastique de haute résistance au choc, entraînant une notable diminution de poids et supprimant tout entretien, la matière étant colorée à cœur.
Dans le courant de l'année 1952, la Préfecture de police de Paris manifeste l'intention de se doter d'un nouveau matériel anti-émeute, parmi lequel un casque antichoc. Un marché pour la fourniture de 6 000 casques en matière plastique est envisagé.
En attendant la mise au point du nouveau casque, les services techniques demandent aux établissement FRANCK "d'étudier l'adaptation au casque actuel d'un couvre-nuque et d'une jugulaire renforcée. Cette opération nécessite l'échange de la coiffe contre le dispositif qui équipe les sous-casques de l'armée française modèle 1951."
Cette solution de dépannage envisagée devait concerner 200 (au minimum) casques métalliques modèles PP en les munissant d'une mentonnière et d'un couvre-nuque sensiblement identiques au prototype présenté par les Services techniques. Le prix de cette modification est évalué à 1 250 francs l'unité.
La Direction Générale du Personnel, du budget, du matériel et du contentieux consulte par courrier les industriels susceptibles de concourir pour le casque en matière plastique. Elle joint au courrier une notice technique décrivant le casque, ses caractéristiques et les conditions de réception. La forme décrite est proche de celle du sous-casque Mle 51 TTA en toile bakélisée.
La proposition du fabricant intéressé, devra être accompagnée, en échantillon, d'un modèle de casque : "Il ne sera pas tenu compte de sa forme, mais l'épaisseur exigée devra être respectée". Une fois le fabricant choisi et désigné, il devra fournir un prototype dans les trois semaines suivant la date de désignation.
Trois maisons spécialistes du casque sont présenties, qui présenteront sous un bref délai des prototypes et des propositions de prix :
- La maison DUNOIS à Vincennes (Une lettre du 30 août 1952 adressée au Directeur de la PP précise que la maison DUNOIS n'est que le sous-traitant des établissements FRANCK.).
- La Manufacture d'isolants et d'objets moulés (M.I.O.M) de Vitry sur Seine (Seine-Saint-Denis - 93). C'est une filiale de la CGE spécialisée dans le moulage en "Cégéite", une bakélite élaborée par la CGE.
- La troisième nous est inconnue, c'est vraisemblablement un fournisseur de casque Mle 51. Nous ignorons si elle a fait une proposition.
À la suite de cette démarche, deux prototypes moulés en fibre de verre imprégnée de résine thermodurcissable phénolique (bakélite) seront testés par la PP : "Les prototypes ont été examinés et qui sont, susceptibles de perfectionnements et d'aménagements notamment en ce qui concerne la stabilité de la coiffure et la protection de la nuque, présentés par la maison DUNOIS à Vincennes." (Extrait lettre de M. Dufay).
Un premier prototype affecte une forme aux bords évasés, intermédiaire entre le liner du casque US M-1 et le sous-casque Mle 51. Sa coiffe bleue est celle du Mle 51 de l'armée de l'air, les tétons de jugulaire sont déplacés au bout de deux flasques triangulaires en cuir. La jugulaire est à deux points d'attache. Un passant en cuir formant mentonnière, lui est adjoint. Le casque est coiffé d'un cimier type Adrian en aluminium. Il est destiné à absorber les coups par déformation et abrite deux trous d'aération. Un tampon amortisseur rond en caoutchouc mousse est collé dans le sommet de la bombe. Deux trous sur l'avant, accueillent l'attribut de la Préfecture de Police. Nous ignorons s'il s'agit du prototype de Dunois (Franck) ou de l'autre challenger. [Prototype]
Le second a été fabriqué par la M.I.O.M de Vitry sur Seine (93) en "Cégéite", une bakélite élaborée par la CGE.
La forme de ce casque est un peu moins évasée que celle du précédant. Sa coiffe kaki est celle du Mle 51 de l'armée de terre. Les tétons de jugulaire sont à leur place classique, mais ils sont protégés par une plaque de caoutchouc mousse. La jugulaire est à quatre points d'attache, avec mentonnière. La contre jugulaire est amovible, maintenue à l'arrière par deux passants de cuir enfilés sur la sangle nuquière. Un tampon amortisseur rond en caoutchouc mousse est d'autre part collé dans le sommet de la calotte. Deux trous sur l'avant, accueillent l'attribut de la Préfecture de Police.
C'est le casque de M.I.O.M qui sera préféré et fera l'objet d'une commande en série par la PP (Nous le nommerons par commodité "1er type"). Il sera présenté à la presse mi-février 1954. À la Préfecture de Police, "les opérations d'échanges avec le Mle 20 mod.CU, devront être terminées le 31 mai 1958".
L'adoption par la Sûreté Nationale est plus tardive, les essais se poursuivant encore en 1959. Avec l'arrivée de ce casque en matière plastique, le casque métallique type 1920 (modifié C.U.) disparaîtra peu à peu des dotations.
La dotation de ce casque est étendue en 1960 aux C.R.S en remplacement des Mle 45 SN.
Les fabrications ultérieures, à partir de 1955, sont légèrement différentes (2ème type). La forme devient plus proche du sous casque modèle 51, le matériau évolue.
Au début des années 1980, la production diminue. Une simplification de fabrication apparaît, certainement dictée par le soucis de réduire le coût de production. L'allure générale du casque est conservée, mais la petite crête moulée sous le cimier est supprimée. En 1982, CECOTRAT LIS (ex-entreprise PETITCOLLIN), va présenter un nouveau type empruntant des éléments du Mle G1 de la Gendarmerie.(3ème type).
Devenu célèbre suite aux évènements de Mai 1968, le modèle 53 se verra adjoindre une visière bulle amovible en plexiglas en 1970. Il est remplacé dans au début des années 1990 par le casque modèle 1991 plus moderne, comparable au casque G1 de la Gendarmerie. Cependant, il reste en dotation dans les unités à l'entraînement dans les casernes non encore équipées de modèles plus récents.

Préfecture de police 1954.Préfecture de police 1954.Préfecture de police 1954.Préfecture de police 1954.Préfecture de police 1954.Préfecture de police 1954.
Membres de la Préfecture de police de Paris en 1954 (doc. PP).
Casque modèle 53.Casque modèle 53.Casque modèle 53.
Casque modèle 53.Casque modèle 53.Casque modèle 53.Casque modèle 53.
Manifestations de Mai 1968.
Casque modèle 53.Casque modèle 53.Casque modèle 53.
Années 1970.
[Prototype] - [1er type] - [2ème type] - [3ème type] - [Attributs] - [Essais]

Constitution


Suite à la présentation à la presse du nouveau matériel de M.O. de la PP, plusieurs quotidiens publient un article et des photos. Si la plupart, comme Le Parisien Libéré, La Croix et autres, publient une photo représentant le modèle M.I.O.M qui a été adopté, France Soir utilise un cliché réunissant les deux prototypes qui ont été examinés : le M.I.O.M et l'autre non identifié (peut être Dunois ?). Ce cliché est visiblement issu d'un dossier photographique de la PP portant sur ces deux casques ainsi que sur le matériel de protection, gilet et manchette.

Prototype M.I.O.M.
La Croix, 15/02/1954, M.I.O.M.
 
Prototype M.I.O.M.
Le Parisien Libéré, M.I.O.M.
Prototypes: Non Identifié et M.I.O.M, France-soir du 15/02/1954.
France-soir, prototypes Non Id. et M.I.O.M.
 
Prototype M.I.O.M.
Prototype M.I.O.M (PP).
 
Prototype M.I.O.M.
Prototype M.I.O.M.
Prototype M.I.O.M.
 
Prototype non identifié.
Prototype non identifié (Dunois-Franck ?).
Prototype non identifié.
 
Prototype non identifié.
 
(Documents PP)

Les deux prototypes, bien que rélisés à partir de la même notice technique, diffèrent cependant par quelques détails remarquables, au niveau de la forme, de la coiffe, mais surtout de la jugulaire.

Le prototype non retenu :

La coque.

La coque est moulée d'une seule pièce en toile de fibre de verre enduite d'une résine phénolique thermodurcissable (bakélite), teintée en bleu nuit dans la masse. La trame du tissu en fibre de verre est très apparente sur toute la surface de moulage, tant intérieure qu'extérieure. La forme est intermédiaire entre les liners US M-1 et français modèle 51.
Elle est surmontée d'un cimier de type Adrian en aluminium, maintenu par quatre attaches parisiennes. Il mesure 27 cm de long pour 5 cm à sa partie la plus large. À l'intérieur, une rondelle de caoutchouc mousse noir, de 65 mm de diamètre et de 10 mm d'épaisseur, revêtu de sa peau de moulage est collée au sommet de la bombe.
La coque est percée par ailleurs de :
- Neuf trous traditionnels qui reçoivent les rivets de la coiffe.
- Six autres trous latéraux qui reçoivent les rivets maintenant les deux flasques triangulaires de la jugulaire.
- Deux trous frontaux destinés aux pattes de l'attribut de la préfecture de police.
Aucune patte de transport au ceinturon n'est prévue. Sur certains casques, un gros œillet a été placé sur les ailes, qui remplit le même rôle que les perforations similaires des casques type 20 modifié CU de la police parisienne.
Vue de face.
Vue de face.
Vue de profil.
Vue de profil.
Vue arrière.
Vue arrière.
Vue de 3/4.
Vue de 3/4.
Vue de dessus.
Vue de dessus.
Vue de dessous.
Vue de dessous.
Rivets de cimier.
Rivets de cimier.
Attaches de l'attribut.
Attaches de l'attribut.
Le fond est plat et pourvu d'un tampon amortisseur.
Le fond est plat et pourvu d'un tampon amortisseur.
La coiffe est celle du Mle 51 1er type de l'armée de l'air.
La coiffe est celle du Mle 51 1er type de l'armée de l'air.
Variante avec perforations latérales.
Variante avec perforations latérales.

La coiffe.

La coiffe est celle du sous-casque de l'armée de l'air, Mle 51 TTA 1er type (sanglage bleu). Elle ne possède pas de passants de cuir pour le maintien d'une sangle post-crânienne, ce casque en étant dépourvu.

La jugulaire.

Rivets de fixation du flasque en cuir.
Rivets de fixation du flasque en cuir.
Flasque en cuir.
Flasque en cuir.
Têton de jugulaire.
Têton de jugulaire.
Jugulaire complète avec sa mentonnière.
Jugulaire complète avec sa mentonnière.
Parties latérales de la jugulaire.
Parties latérales de la jugulaire.
Détail des boutonnières.
Détail des boutonnières.

Les tétons de jugulaire, habituellement sertis dans la coque sur le Mle 51, sont déplacés au bout de deux flasques triangulaires en cuir. Ces flasques sont fixés de chaque coté de la bombe par 3 rivets tubulaires.
La jugulaire proprement dite, ne comporte pas de sangle post-crânienne et elle se fixe par deux attaches triangulaires en fil d'acier, du type Mle 51 TTA.
Elle est constituée d'une sangle dont une extrémité est rivée sur une boucle coulissante en H, type Mle 26. L'autre extrémité, après être passée dans l'attache triangulaire droite, traverse la boucle coulissante puis l'attache gauche et enfin se referme sur elle-même par un bouton en aluminium introduit dans deux des quatre boutonnières taillées dans le cuir.
Une sangle en cuir formant mentonnière, dont chaque extrémité est cousue en forme de passant, y est également enfilée.

1er type :

Le prototype de M.I.O.M retenu, fait l'objet d'une commande en série par la PP en 1953. Ce sera la seule fabrication de cette société. Nous le nommerons "1er type", par commodité.

La coque.

Profil gauche.
Profil gauche.
Vue de dessus.
Vue de dessus.
Profil droit.
Profil droit.
Fixation de l'attribut.
Fixation de l'attribut.
Tampon amortisseur et aération.
Tampon amortisseur et aération.

La coque est moins évasée que celle de l'autre prototype. La forme est intermédiaire entre les liners US M-1 et français modèle 51.
Elle est moulée d'une seule pièce en fibre de verre enduite de "Cégéite" teintée en bleu nuit dans la masse. La "Cégéite" est une bakélite (résine phénolique thermodurcissable) dont le brevet appartient à la compagnie générale d'électricité (CGE).
La trame du tissu en fibre de verre est très apparente sur toute la surface de moulage, tant intérieure qu'extérieure.
Elle est surmontée du même cimier de type Adrian en aluminium, maintenu par quatre attaches parisiennes. Il mesure 27 cm de long pour 5 cm à sa partie la plus large. Il recouvre deux trous d'aération de 5 mm de diamètre percés de part et d'autre du tampon amortisseur.
Celui-ci est une rondelle de caoutchouc mousse noir, de 65 mm de diamètre et de 10 mm d'épaisseur, revêtue de sa peau de moulage. Il est collé au sommet intérieur de la bombe.
La coque est percée par ailleurs de :
- Neuf trous traditionnels qui reçoivent les rivets de la coiffe.
- Deux autres trous latéraux reçoivent les tétons de jugulaire.
- Deux trous frontaux destinés aux pattes de l'attribut de la préfecture de police.
- Un dernier trou, sur le coté droit, reçoit le rivet maintenant la patte de transport au ceinturon.

La coiffe.

Suspension de type Riddel.
Suspension de type "Riddel".
Tampon amortisseur latéral (recto).
Tampon amortisseur latéral (recto).
Tampon amortisseur latéral (verso).
Tampon amortisseur latéral (verso).
Nuquière et passants de jugulaire.
Nuquière et passants de jugulaire.
Passant fixé par couture.
Passant fixé par couture.
Rivet de fermeture du passant.
Rivet de fermeture du passant.
Bandeau de sudation.
Bandeau de sudation.
Lacet de réglage.
Lacet de réglage.

La coiffe est celle du sous-casque de l'armée de Terre, Mle 51 TTA 1er type (sanglage kaki).
Constituée d'une suspension type "Riddel", elle est confectionnée en ruban de toile à chevrons kaki, de 25 mm de large.
Le support de coiffe est formé par un ruban circulaire sur le quel, les extrémités des trois rubans en V sont fixées par six rivets-œillets.
L'ensemble est maintenu dans la bombe par six rivets tubulaires, se refermant à l'intérieur sur six plaques de maintien triangulaires.
Un ruban, sur lequel la sangle nuquière est maintenue par quatre pressions, est fixé de la même manière en trois points. Deux passants de 3 cm de passage, formés par une bande de cuir marron de 15 mm de large, maintenue pliée par un rivet, sont enfilés sur le ruban support de nuquière.
Ils sont fixés sur celui-ci, de part et d'autre de la nuquière, par deux coutures en zigzag.
Enfin une plaque de caoutchouc mousse noir, de dimension 80 x 30 mm et de 4 mm d'épaisseur, est fixée par deux rivets éclatés, sur le ruban support de coiffe au niveau des tempes.
Le bandeau de sudation, est en basane de cuir beige cousue sur un ruban de toile kaki de 60 cm, se refermant par une boucle coulissante, permettant de régler le tour de tête. Il est fixé au support de coiffe par six pinces métalliques non peintes.
Les rubans en V sont solidarisés, au sommet de la coiffe, par un lacet de nylon kaki sans embout, permettant de régler la profondeur de coiffe.

La jugulaire.

Jugulaire, recto verso.
Jugulaire, recto verso.
Courroie arrière, recto verso.
Courroie arrière, recto verso.
Courroie arrière, bande centrale.
Courroie arrière, bande centrale.
Mentonnière, recto verso.
Mentonnière, recto verso.
Patte de port au ceinturon, recto verso.
Patte de port au ceinturon, recto verso.

La jugulaire est fabriquée en lanière de cuir marron de 15 mm de large.
Elle se compose d'une jugulaire proprement dite et d'une mentonnière maintenue vers l'arrière par une sangle post-crânienne. Ces deux éléments sont réglables grâce à des boucles coulissantes :
- La jugulaire proprement dite est en deux parties. Elle se fixe au deux tétons rivetés sur la coque à l'aide d'attaches en fil d'acier, de type modèle 51 sans rouleau. Une première partie de 10 cm, enchape une attache à une extrémité. L'enchapure est fermée par un rivet. A l'autre extrémité, à 1 cm du bout, est sertie la partie mâle d'un bouton pression à cylindre de 10mm. La deuxième partie mesure 40 cm. À une extrémité est enchapée une boucle coulissante noire, de dimension 21 x 21 mm, maintenue par un rivet. L'extrémité libre, après être passée dans l'autre attache, traverse la boucle coulissante. À 1 cm du bout est sertie la partie femelle du bouton pression de 10mm, permettant de refermer la jugulaire.
- La mentonnière est une lanière dont les deux extrémités sont retournées et rivetées de manière à former un passant. Elle mesure 15 cm de longueur utile. Sur chaque passant est sertie la partie mâle d'un bouton pression à cylindre de 10 mm.

La mentonnière et sa sangle post-crânienne.
La mentonnière et sa sangle post-crânienne sont amovibles et peuvent être reservées sous la coiffe. (Document PP)

La sangle post-crânienne est destinée à solidariser la mentonnière, en se boutonnant sur ses pressions, avec l'arrière du casque, en coulissant dans les deux passants de cuir fixés à la nuquière de la coiffe. Elle est composée de quatre parties :
Une première de 5 cm enchape, grâce à un rivet, une boucle ovale en fil d'acier noir de 20 x 10 mm. À 1cm du bout est sertie la partie femelle d'un bouton pression de 10 mm.
La deuxième partie mesure 25 cm. À une extrémité est enchapée une boucle coulissante noire, de dimension 21 x 21 mm, maintenue par un rivet. L'extrémité libre après être passée dans la boucle ovale, traverse la boucle coulissante et est fixée par deux coutures en zigzag, sur la troisième partie qu'elle chevauche de 2 cm.
Cette partie, qui est en contact avec la nuque du porteur, est en cuir plus souple et plus épais. Elle mesure 11 cm.
Enfin une quatrième partie prolonge le tout. Elle mesure 20 cm, elle est cousue à la troisième partie et possède une pression femelle dans les mêmes conditions que précédemment.
Toutes les têtes de rivets et de pressions ainsi que les attaches de jugulaire sont laquées marron.

Le crochet de port au ceinturon est constitué des mêmes matériaux que la jugulaire. Une languette de cuir de 7 cm est rivetée au bord droit du casque. Son extrémité enchape une attache de jugulaire en fil d'acier à l'aide d'un rivet. Cette attache est destinée à être passée dans le crochet du ceinturon.

2ème type :

Profil gauche.
Profil gauche.
Vue de dessus.
Vue de dessus.
Profil droit.
Profil droit.

Les fabrications ultérieures de ce casque, à partir de 1955, sont légèrement différentes. La forme devient plus proche du sous-casque modèle 51, la bakélite utilisée devient de plus en plus rigide et épaisse au fil du temps.
Le casque en matière plastique 2ème type apparaît en 1955. Il est l'aboutissement progressif de diverses modifications du 1er type :
- La bombe présente une crête sommitale sous le cimier.
- La bombe redessinée présente des bords plus rectilignes, aux ailes très peu marquées.
- Les rubans et les supports de coiffe sont en toile bleue.
- Les triangles de fixation du support de coiffe sont laqués bleu.
- La forme des amortisseurs latéraux est modifiée.
- La patte d'accrochage au ceinturon passe à droite (Sauf sur les fabrications SPR 1955).
- La jugulaire, tout en étant identique dans son ergonomie, diffère dans la fabrication.
- Le protège nuque reçoit une boucle de réglage.

La description officielle de ce 2ème type intervient le 10 juillet 1959 avec la notice E-009 du Ministère de l'Intérieur. Ceci confirme qu'à cette date, le casque Mle 53 a été adopté également par la Sécurité Nationale.
La décision serait donc intervenue fin 1958 début 1959, puisqu'en octobre 1957, une lettre de M. Fretin administrateur civil de l'habillement du 30/10/1957, indique qu'elle est loin d'être prise :
"... J'ai donc été amené à envisager l'adoption d'un casque en matière plastique. Mais l'étude entreprise, qui avait donné lieu à la passation de marchés de prototypes, se heurte à de sérieuses difficultés ; il ne m'est pas possible de prévoir une solution satisfaisante de la question pour une date rapprochée. Pendant plusieurs mois encore ne ne pourrai pas effectuer de distributions de casques, quel qu'en soit le modèle."
C'est qu'il faut équiper 22 000 personnels des C.U. et du service général, sans compter 4 150 gradés et gardiens cyclistes.
En ce qui concerne les C.R.S, les essais en compagnie sont encore en cours en 1959. (Voir chapitre Essais)
Examinons ce que dit cette notice E-009 :

La bombe.

Vue de dessus.
Coque nue. Vue de dessus.
Vue de face.
Vue de face.
Vue intérieure.
Vue intérieure.
Têton de jugulaire.
Têton de jugulaire.
Crête et aérations.
Crête et aérations.
Intérieur de la crête et tampon amortisseur.
Intérieur de la crête et tampon amortisseur.
Fixation de l'attribut.
Fixation de l'attribut.
Bistre d'une des planches (AN 19820602/4) annexées à la notice E-009 du 10 juillet 1959, du Ministère de l'Intérieur.
Bistre d'une des planches (AN 19820602/4) annexées à la notice E-009 du 10 juillet 1959, du Ministère de l'Intérieur.

"La calotte (ou bombe) est en matière plastique stratifiée basse pression. Sa forme est précisée sur les dessins annexés à la notice technique.
La calotte n'est fabriquée qu'en une seule taille. Les différentes pointures, correspondant aux divers tours de tête, sont obtenues par réglage de la coiffe.
La calotte est teinte dans la masse à la nuance bleu-police.
Elle reçoit extérieurement une finition de peinture bleu-police sans granulation conforme à la nuance du modèle-type de l'administration. La peinture utilisée doit être adaptée à la matière plastique de telle manière que l'adhérence soit parfaite et durable.
La calotte doit avoir ses surfaces extérieure et intérieure bien lisses, sans rugosité, décollage ou toute autre imperfection affectant l'aspect ou l'usage. Toutefois une certaine tolérance est admise en ce qui concerne la surface intérieure. Le bord du casque doit avoir une épaisseur et une solidité suffisante pour être manié sans de fêlure ou de craquelure ; le pourtour doit être poncé, non coupant, avoir un touché doux et ne comporter aucune peluche ; sa coloration doit être de même intensité que celle de la surface extérieure de la calotte.
La calotte est percée de 18 trous ronds de 4 mm de diamètre :
- 6 pour la fixation du ruban support de coiffe ;
- 3 pour la fixation du protecteur de nuque ;
- 2 pour la fixation de la jugulaire ;
- 1 pour la fixation de la patte d'accrochage ;
- 2 pour l'aération, ils sont situés dans l'axe longitudinal du casque à 40 mm environ de part et d'autre du centre ;
- 4 pour la fixation du cimier ;
- Et de 2 trous rectangulaires pour la fixation de l'insigne ; Ces trous doivent avoir des dimensions et un écartement convenable pour que l'insigne soit fixé correctement et solidement.
Les emplacements des trous sont indiqués sur les dessins annexés ; ils doivent être nets, sans bavures et sans éclats."
L'amortisseur de fond est constitué par une plaque circulaire en caoutchouc mousse de 70 mm de diamètre et de 12 mm, environ d'épaisseur ; il est collé à la partie supérieure de la calotte, à l'intérieur.
Le cimier est en duralumin embouti suivant la forme indiquée par le dessin. Son épaisseur est de 10/10 mm. la surface extérieure doit être polie, exempte de rayures et de bavures. Il est fixé suivant l'axe longitudinal du casque, au moyen de 4 rivets inoxydables.

Cimier, vues de l'avant et de l'arrière.
Cimier, vues de l'avant et de l'arrière.

Nota :


a) – Deux trous rectangulaires sont prévus sur la notice, pour la fixation de l'insigne.
En pratique ils sont ronds (Ø : 8 mm), y compris sur le schéma joint à la notice (Ø : 8 et 5 mm).

Fixation de l'attribut.
Fixation de l'attribut sur les casques(2 x Ø : 8 mm).
Fixation de l'attribut.
Fixation de l'attribut sur le schéma (Ø : 8 et 5 mm).

b) - Un autre point de la notice semble n'avoir pas toujours été respecté par les fournisseurs :
Nous pouvons observer sur certains modèles, une calotte qui présente une âme incolore (et non : "teintée dans la masse"), enrobée d'un engobe de teinte bleu-police, plus épais que de la peinture. L'intérieur de la bombe présente la même texture.

Exemple. Exemple. Exemple.

Le polyéthylène injecté, basse pression :

Au mois de juin 1962, le bureau de l'habillement de la sous-direction du matériel du Ministère de l'Intérieur, va distribuer à quelques compagnies urbaines et C.R.S, un certain nombre de casques M.O. Mle 53 pour l'essai d'un nouveau matériau. Ces casques sont en polyéthylène injecté. Presque identiques à tout point de vue au modèle en polyester, les modèles en polyéthylène sont différenciés par une peinture caoutchouc verte appliquée sur les deux amortisseurs latéraux (Voir chapitre Essais).
À la fin des essais les casques devaient être retirés et dirigés vers le magasin Central de Créteil. Il semble qu'ils aient continué leur carrière. En effet on trouve en collection des casques Mle 53 estampillés Dupuy-Chautard 1961. Revêtus des signes distinctifs post 1970 des C.R.S, ils présentent dans le fond de la calotte, le cercle caractéristique d'un moule d'injection. D'autre part sur les amortisseurs latéraux jaune/vert clair, subsiste des traces d'un enduit de couleur sombre qui pourrait être du vert ayant passé avec le temps. À noter, l'absence de trous d'aération.
Cet essai réussi en 1961 par Dupuy-Chautard, n'aura pas de suite immédiate. Cependant un contingent de casques de type 2 simplifié, en polyéthylène injecté, apparaitra dans les années 1980.

Vue 3/4 avant.
Vue 3/4 avant.
Vue 3/4 avant.
Vue latérale. La décoration montre qu'il a été en service, au moins jusqu'en 1970.
Cercle de la zone d'injection et crête sommitale.
Cercle de la zone d'injection et crête sommitale.
 
Pattes d'attribut du 2ème modèle.
Pattes d'attribut du 2ème modèle.
Marquage Dupuy-Chautard 1961.
Marquage Dupuy-Chautard 1961.
 
Restes de peinture (verte ?) sur le tampon amortisseur latéral.
Restes de peinture (verte ?) sur le tampon amortisseur latéral.

La coiffe.


La coiffe de 2ème type est identique à celle du 1er type, à l'exception de quelques détails :
La toile employée est de couleur bleu marine, y compris pour le bandeau de sudation dont le cuir reste beige. Les pinces sont laquées noir. Sur les dernières fabrications, la coiffe est maintenue par des rivets éclatés. Le couvre-nuque n'est plus fixé par des boutons pressions, mais cousu. D'autre part, il est réglable à l'aide d'une boucle coulissante.
Poursuivons l'examen de la notice E-009 :

Support de coiffe :


Il est constitué par :
- Un ruban de pourtour ;
- Trois rubans de fond pliés en V et reliés par un lacet.
Ces divers rubans sont fixés à la calotte au moyen de rivets forés, avec interposition d'une contre-plaque en tôle d'acier, de forme triangulaire (6 rivets à tête goutte de suif, faiblement bombés, de 9 mm de diamètre ; 6 contre-plaques).
Les rubans ont une largeur de 28 mm ; ils sont de teinte bleu-foncé.
Les amortisseurs latéraux, au nombre de deux, sont constitués chacun par une plaque rectangulaire en caoutchouc mousse de 75 mm de longueur, de 40 mm de largeur et de 5 mm, environ d'épaisseur.
Ces amortisseurs sont fixés chacun par deux rivets, sur le ruban de support de coiffe, de chaque côté du casque.

Bandeau de sudation.

Plusieurs types de rivets seront employés, tubulaires ou éclatés, selon les fabricants et les années.

1953 - M.I.O.M.
1953 - M.I.O.M.
 
1961 - Dupuy-Chautard.
1961 - Dupuy-Chautard.
 
1962 - Manover export (Belgique).
1962 - Manover export
(Belgique).
1987 - Manover.
1987 - Manover.
 
Années 1980-90 - Inconnu.
Années 1980-90 - Inconnu.
 
Années 1980-90 - Inconnu.
Années 1980-90 - Inconnu.
 
Années 1980-90 - Inconnu.
Années 1980-90 - Inconnu.
 
Tampon amortisseur latéral (recto).
Tampon amortisseur latéral (recto).
Tampon amortisseur latéral (verso).
Tampon amortisseur latéral (verso).
Tampon amortisseur latéral (tranche).
Tampon amortisseur latéral (tranche).

Coiffe proprement dite :


Le bandeau comporte 6 pinces en acier ressort, régulièrement espacées ; ces pinces sont destinées à accrocher le bandeau sur le ruban de pourtour du support de coiffe, entre les points de fixation de ce dernier à la calotte.
À l'une de ses extrémités, le ruban du bandeau est muni d'une boucle plate, à barrette dentelée, en acier, enchapée dans le ruban ; à l'autre extrémité le ruban est libre.

Bandeau de sudation.
Bandeau de sudation.
Lacet de réglage.
Lacet de réglage.

Protecteur de nuque :

Le protecteur de nuque est composé des éléments suivants :
a) - un ruban fixé à la calotte, à ses extrémités et en son milieu, par trois rivets forés, avec interposition de trois contre-plaque en tôle d'acier de forme triangulaire, ce dispositif de fixation est semblable à celui du support de coiffe.
b) - un jeu de deux rubans, chacun piqués solidement vers les points de fixation extrêmes du ruban précédent. L'un de ses rubans est muni d'une boucle plate, à barrette dentelée, en acier, enchapée à l'une des extrémités ; l'autre ruban vient s'engager dans la boucle à barrette pour permettre le réglage du protecteur de nuque.
c) - deux passants en cuir pouvant jouer librement et placés chacun entre deux rivets de fixation du protecteur de nuque. Ces passants doivent avoir une ouverture suffisante pour permettre le passage de la contre-jugulaire.

Nuquière et passants de jugulaire.
Nuquière et passants de jugulaire.
Rivet de fermeture du passant et boucle de réglage de la nuquière.
Rivet de fermeture du passant et boucle de réglage de la nuquière.
Boucle de réglage de la nuquière.
Boucle de réglage de la nuquière.

Nota :


Contrairement au type 1, les passants de cuir ne sont plus cousus sur la nuquière et peuvent coulisser librement. On peut trouver quelques exceptions sur des fabrications précoces : Par exemple, sur un casque de 1955, des passants immobilisés par coutures, ou encore, en 1958, une nuquière rivetée, dont l'un des rivets ferme, de chaque coté, le passant et le maintient en place.
La notice ne précise pas la taille de leur ouverture. Sur les casques observés, ils sont toujours en lanière de 15 mm de large, mais leur passage utile varie de 30 mm à 45 voire 50 mm, suivant les fabricants et les époques.

PI 1955, passant cousu.
PI 1955, passant cousu 30 mm.
Manover 1958, un rivet est commun.
Manover 1958, passant rivé 30 mm.
SIDAC 1973 Passant libre.
SIDAC 1973 Passant libre 45 mm.
Passant de grande taille.
Petitcollin 1972. Passant libre 50 mm.
Fabrication tardive, rivet éclaté.
Fabrication tardive, rivet éclaté. Fabricant ?

La jugulaire.

La jugulaire du 2ème type, reste identique dans son ergonomie, elle diffère cependant par sa mentonnière rembourrée.
La patte d'accrochage au ceinturon est plus courte et passe du côté droit.

Vue d'ensemble jugulaire-mentonnière, recto.
Vue d'ensemble jugulaire-mentonnière, recto.
Vue d'ensemble jugulaire-mentonnière, verso.
Vue d'ensemble jugulaire-mentonnière, verso.

Suite de la notice :

La jugulaire proprement dite.


Elle est en cuir de nuance havane ; sa largeur est de 15 mm. Elle est en deux éléments, réunis par un bouton pression d'un modèle renforcé, de nuance assortie à celle de la jugulaire ; l'élément le plus long peut être réglé à l'aide d'une boucle à barrette.
La jugulaire porte, enchapés à ses extrémités, deux dés triangulaires en fil métallique de 16/10 mm de diamètre qui s'accrochent à l'intérieur du casque sur deux boutons spéciaux rivés sur la calotte. La tête des boutons doit avoir un diamètre permettant l'encastrement convenable du dé triangulaire.

La contre-jugulaire à mentonnière.


Elle est en cuir de nuance havane ; sa largeur est de 15 mm Elle comporte trois éléments :
Deux, constituant la contre-jugulaire proprement dite et un, constituant la mentonnière.
Le plus grand élément de la contre-jugulaire est réglable à l'aide d'une boucle à barrette ; il est réuni au plus petit à l'aide d'un dé métallique rectangulaire.
La mentonnière est garnie, sur la face en contact avec le menton, d'une corde en caoutchouc mousse de 5 mm, de diamètre, recouvert de cuir souple piqué très solidement sur tout son pourtour. La longueur de cette partie de la mentonnière est de 110 mm. A chacune de ses extrémités, la mentonnière est repliée pour former un passant. L'ouverture de chacun de ces passants doit être suffisante pour permettre le passage du bouton-pression réunissant les deux éléments de la jugulaire. Au milieu de la partie extérieure de chaque passant est fixée la partie mâle d'un bouton-pression identique aux précédents. Les parties femelles de ces boutons-pression sont fixées à chacune des extrémités de la contre-jugulaire proprement dite.
Les modèles des boutons-pression de la jugulaire et de la contre-jugulaire doivent être agréés par l'Administration. Leurs caractéristiques essentielles sont les suivantes :
Diamètre 15 mm ; partie femelle constituée par un boîtier contenant un anneau brisé dur ; trous de perçage du cuir d'un diamètre maximum de 3 mm.

Courroie arrière, recto verso.
Courroie arrière, recto verso.
    Mentonnière étroite (10 mm), recto verso.
Mentonnière étroite (10 mm), recto verso.
Mentonnière large (15 mm), recto verso.
Mentonnière large (15 mm), recto verso.
Patte de port au ceinturon, recto verso.
Patte de port au ceinturon, recto verso.

La patte d'accrochage :


La patte d'accrochage au ceinturon est en cuir de nuance havane, sa largeur est de 15 mm.
Elle est fixée par l'une de ses extrémités à la calotte, sur le côté gauche à l'intérieur du casque, par un rivet. A l'autre extrémité elle porte un dé triangulaire du même modèle que ceux de la jugulaire.

Nota :


Là aussi il y a quelques entorses à la notice.
Si la jugulaire est presque toujours fabriquée en lanière de cuir marron de 15 mm de large, on peut trouver (rarement) des lanières de 12 à 14 mm de large.
On peut trouver également, des mentonnières plus fines de seulement 10 mm de large.
Le crochet de port au ceinturon est assorti d'une languette de cuir, plus courte que sur le type 1 et rivetée au bord gauche du casque. Sa longueur varie, de 5 cm dans les années 50, à 4,5 cm ensuite. Fixé du coté droit (droite du porteur) sur le type 1, il passe à gauche sur le type 2 à l'exclusion des casques du fabricant "SPR" en 1955, où il reste à droite (Fabrication antérieure, il est vrai, à la publication de la note).

Mentonnière PI 55, recto verso.Mentonnière PI 55, recto verso.Mentonnière PI 55, recto verso.
Les mentonnières montées sur les casques du fabricant PI en 1955, sont dépourvues de rivet de renfort.

Suite et fin de la notice :

Insigne :


L'insigne est du modèle fixé par l'administration, suivant la catégorie du personnel auquel le casque est destiné. Il doit être fixé solidement suivant l'axe longitudinal du casque. L'extrémité inférieur de l'insigne doit être placée à 10 mm au-dessus du centre de la tête du rivet antérieur de fixation du support de coiffe. Les deux trous pratiqués dans la calotte pour la fixation de l'insigne doivent avoir des dimensions et un écartement déterminé en fonction du modèle d'insigne à poser.
(Voir chapitre Attributs.)

Précisions diverses :


Afin d'éviter l'effilochage, les extrémités libres des différents morceaux de ruban utilisés dans le montage du support de coiffe, de la coiffe et du protecteur de nuque sont coupées au ciseau à cranter.
Le montage du support de coiffe, du protecteur de nuque et des boutons pour l'accrochage des dès triangulaires doit être effectué soigneusement sans détérioration ou amorce de rupture de la calotte. Il ne doit entraîner aucune déformation visible de celle-ci.
Le ruban de pourtour de support de coiffe et celui de la partie fixe du protecteur de nuque doivent être nettement tendus.
Les accessoires métalliques ci-après :
- Contre-plaques triangulaires ;
- Pinces à ressort de coiffe ;
- Boucles ;
- Dés ;
sont fournis en finition bronzée noire.

2ème type simplifié :

Au début des années 1980, une simplification de fabrication apparaît, certainement dictée par le souci de réduire le coût de production. Cette simplification n'est formalisée dans aucun document officiel. Elle est cependant suffisamment importante pour que l'on puisse parler, au niveau collectionneur, de 2ème type simplifié.
L'allure générale du casque est conservée, mais on relève quelques différences avec le type 2 :
- La petite crête moulée sous le cimier est supprimée.
- Absence de trous d'aération.
- Utilisation de rivets éclatés.
- Absence de mortaises pour attribut, sur l'ultime fabrication destinée aux CU.
- Bandes jaunes apposées en usine avant la pose de la coiffe, pour les exemplaires destinés aux C.R.S.
Ces casques sont en polyester armé, aussi bien qu'en polyéthylène injecté. Malheureusement ils sont dépourvus de marquage et nous ignorons l'identité du ou des fabricants.

Casques en polyester armé.

Exemplaire C.R.S, bandes jaunes apposées en usine.
Exemplaire C.R.S, bandes jaunes apposées en usine.
Intérieur.
Intérieur.
Absence de crête moulée.
Absence de crête moulée.

Casques en polyéthylène injecté.

Exemplaire Corps Urbain.
Exemplaire Corps Urbain.
Pas de perforation, l'attribut étant devenu autocollant.
Pas de perforation frontale, l'attribut est devenu autocollant.
Exemplaire C.R.S, bandes jaunes apposées en usine.
Exemplaire C.R.S, bandes jaunes apposées en usine.
Le cercle de la zone d'injection est visible sous le tampon.
Le cercle de la zone d'injection est visible sous le tampon.
Absence de crête sommitale moulée et utilisation de rivets éclatés.
Absence de crête sommitale moulée et utilisation de rivets éclatés.
Bandes jaunes apposées en usine avant le rivage de la coiffe.
Bandes jaunes apposées en usine avant le rivage de la coiffe.

3ème type (?) :

En 1979, la compagnie Petitcollin se scinde en deux parties : les jouets Petitcollin, qui poursuivront la production de poupées et baigneurs dans la zone industrielle d'Etain et la Compagnie des Casques Petitcollin dans les locaux historiques, avenue du 8e BCP, toujours à Etain. Elle devient coopérative ouvrière sous la dénomination "CECOTRAT LIS" en 1980 et durera jusqu'en 2000 (LIS = Lorraine International Sécurité).
La production de casques Mle 53 type 2 continue donc sous cette appellation en 1981 et 1982.

Vue de face, équipé du heaume transparent.
Vue de face, équipé du heaume transparent.
Vue de l'intérieur.
Vue de l'intérieur.

Un casque Mle 53 de cette firme, daté de 1982 et dont un seul exemplaire est connu à ce jour, pourrait être qualifié de 3ème type. Il représente en effet une tentative d'amélioration du port du casque Mle 53, destiné aux C.R.S, à l'aide d'éléments du casque G1 de la Gendarmerie. Il faut rappeler qu'à cette époque, la CECOTRAT figure parmi les fabricants du casque G1, mais ce n'est pas pour autant qu'elle est responsable de cette modification, mais la présomption que ce soit le cas est tès forte.

Nous ignorons le nombre d'exemplaires produits et s'il s'agit de prototypes ou d'essais. Il n'y aura, à priori, pas de suite et les C.R.S seront assez rapidement dotés d'une version spécifique du G1.

La coque.

Coque de série type 2, en polyester armé et munie d'une crête et de bandes jaunes apposées en usine, elle n'est pas modifiée. Sur cet exemplaire le tampon sommital a été retiré ou égaré.

Bandes jaunes apposées en usine.
Bandes jaunes apposées en usine.
Crête sommitale et aération.
Crête sommitale et aération.
Ruban de toile gris-noir.
Ruban de toile gris-noir, type G1.
Les rubans de fond, pliés en V, sont doubles.
Les rubans de fond, pliés en V, sont doubles.

La coiffe.

Le support de coiffe est de type "Riddel" comme prévu pour le type 2. Cependant, le ruban de toile employé n'est pas bleu, mais gris-noir comme pour le G1. Les trois rubans de fond, pliés en V et reliés par le lacet de serrage, sont doubles.
La coiffe proprement dite est identique à celle du casque G1, débarrassée du gros tampon sommital type F1. Elle comprend six tampons amortisseurs maintenus par des pattes en velcro. Ces pattes servent de fixation au bandeau de sudation sur la coiffe, comme dans le G1.

La jugulaire.

Elle est purement et simplement empruntée au casque G1. Sur cet exemplaire, la mentonnière a été retirée ou égarée.

Vue développée, la mentonnière a été retirée ou égarée
Vue développée, la mentonnière a été retirée ou égarée.

Les matériaux :


La Cégéite.

La "Manufacture d'Isolants et Objets Moulés" (M.I.O.M) qui produit le type 1, est une filiale de la "Compagnie Générale d'Electricité" (CGE). Destinée au départ à fabriquer les divers accessoires en bakélite pour les installations électriques, elle se diversifie à partir de 1937 en fabriquant divers objets moulés, comme des boitiers d'appareils photo (PHOTAX) ou des téléphones...
Elle utilise la "Cégéite", qui est une bakélite (résine phénolique thermodurcissable) dont le brevet appartient à la compagnie générale d'électricité (CGE). Les casques sont moulés d'une seule pièce en tissus de fibre de verre enduite de "Cégéite" teintée en bleu nuit dans la masse. La trame du tissu en fibre de verre est très apparente sur toute la surface de moulage, tant intérieure qu'extérieure.

Cégéite 1953, intérieur.
Cégéite 1953, intérieur.
Cégéite 1953, extérieur.
Cégéite 1953, extérieur.

La résine polyester armée, basse pression.

Les casques du 2ème type sont moulés, d'après la notice : "en matière plastique stratifiée basse pression". Cette technique a déjà été utilisée pour le casque M-1, aux USA, puis pour le Mle 1951 français. C'est le céléron ou toile bakélisée fine, un produit obtenu par l'imprégnation d'une toile de coton avec une résine phénolique : Phénoplaste (ou Phénol-formaldéhyde). Cette résine PF (code ISO 1043-1) produite à partir de 1910, appartient à la famille des plastiques thermodurcissables. Ce matériau stratifié est constitué de couches superposées de tissu de coton de grande résistance, imprégné de résine phénoplaste, agglomérées et formées à chaud sous basse pression.
Le tissu de coton sera remplacé par une feuille de mat de verre prédécoupée en bandes et imbibée de résine polyester. Les segments de bande sont disposés à l'intérieur d'un moule en aluminium, en 2 couches croisées, afin de couvrir uniformément les parois.

Moule en aluminium (photos archives de la PP).
Moule en aluminium (photos archives de la PP).

Après cette première opération, un traitement thermique est effectué pour que toutes les bandes se collent suffisamment entre elles. Un sac gonflable en caoutchouc synthétique souple est alors placé dans le casque préformé. Le sac en caoutchouc est gonflé à 110 livres (7,6 bars) de pression, par de la vapeur. L'ensemble subira ce traitement thermique par vapeur pendant 10 min, assurant la cohésion et la solidité de la coque.
Après démoulage, l'excès de résine sur les bords, sera massicoté et chanfreiné. Une peinture bleu police sera appliquée (sur les premières fabrications), sur les deux faces.
Si la face extérieure qui est au contact du moule est parfaitement lisse, la face interne laisse apparaître le relief de la trame du mat de verre.
On constate visuellement une évolution dans celle-ci. Partant d'une trame serrée dans les années 1950, on aura in fine dans les toutes dernières fabrications, une trame ayant l'aspect d'un filet à petites mailles carrées.

Manover 1957, intérieur.
Manover 1957, intérieur.
Manover 1957, extérieur.
Manover 1957, extérieur.
Petitcollin 1961, intérieur.
Petitcollin 1961, intérieur.
Petitcollin 1961, extérieur.
Petitcollin 1961, extérieur.
SIDAC 1973, intérieur.
SIDAC 1973, intérieur.
SIDAC 1973, extérieur.
SIDAC 1973, extérieur.
Anonyme sans crête années 80, intérieur.
Anonyme sans crête années 80, intérieur.
Anonyme sans crête années 80, extérieur.
Anonyme sans crête années 80, extérieur.

Polyéthylène injecté, basse pression.

Au mois de juin 1962, la société Dupuy-Chautard propose des casques de type 2, en polyéthylène injecté.
Dupuy-Chautard est, dans les années 50/60, présent dans le domaine des casques de protection et notamment en polyéthylène injecté, basse pression.
Pour ce moulage, on utilise un moule double face. De la résine polyéthylène thermodurcissable est injectée entre le moule et le contre-moule, juste après avoir été chauffée pour être ramollie. La pression exercée est de 1 à 10 bars (contre 250 pour l'injection haute pression), En fonction des cadences de production la polymérisation se fait à température ambiante ou par chauffage. Le contre-moule laisse dans le fond de la bombe, un cercle moulé autour du point d'injection.
Ce matériau ne sera réutilisé que dans certaines productions du type 2 simplifié, sans crête.

Dupuy-Chautard 1961, sommet intérieur.
Dupuy-Chautard 1961, sommet intérieur.
Dupuy-Chautard 1961, extérieur.
Dupuy-Chautard 1961, extérieur.
Anonyme sans crête années 80, intérieur.
Anonyme sans crête années 80, sommet intérieur.
Anonyme sans crête années 80, extérieur.
Anonyme sans crête années 80, extérieur très lisse.

Variantes :

Il existe un certain nombre de variantes, soit commandées par l'administration, soit résultant d'aménagement personnels.

Sous-casque pour le modèle 51 de la police de Paris :

Vue 3/4 avant.
Vue 3/4 avant.
Vue intérieure.
Vue intérieure.
Coque modèle 51 avec attribut de la préfecture de police.
Coque modèle 51 avec attribut de la préfecture de police.
Photo d'époque, noter l'absence de jugulaire.
Photos d'époque.
  Photo d'époque, noter l'absence de jugulaire.
Noter l'absence de jugulaire.

La police judiciaire de la préfecture de police de Paris, dispose à l'intérieur de ses véhicules, de lots de matériels offensifs et défensifs, utilisés surtout en cas de siège.
Il comprend des armes, des lances grenades, des haches, des plastrons de protection et des casques.
Ces derniers sont des coques modèle 51 spécialement fabriquées, peintes en noir et munies de l'attribut de la préfecture de police. Pour leur port, la société M.I.O.M extrapole un sous-casque de son casque modèle 53 du 1er type.
Il s'agit donc d'un Mle 53 type 1, sans cimier et sans attribut. La coiffe et la jugulaire sont inchangées. Cependant les photos d'époque montrent que la jugulaire était démontée, car certainement trop compliquée pour un sous-casque. L'exemplaire examiné, en est dépourvu. Les passants de la sangle post-crânienne ainsi que les tampons amortisseurs, sommital et latéraux, sont présents.
La sangle de port au ceinturon est absente et la perforation prévue pour sa fixation est occultée par un rivet. Par contre les perforations pour le cimier et l'attribut n'ont pas été réalisées, ce qui prouve qu'il s'agit bien d'une fabrication spécifique et non pas de la modification d'un casque M.O. de série.

Autre variante.

Vue avant.
Vue avant.
Vue latérale.
Vue latérale.
Vue arrière.
Vue arrière.
Vue 3/4 avant.
Vue 3/4 avant.
Vue intérieure.
Vue intérieure.
Fond de la coque.
Fond de la coque.

Ce casque est le produit d'une démarche similaire à la précédente, mais à partir d'un Mle 53 du 2ème type simplifié: pas de crête sommitale moulée et polyester armé de fibre de verre.
Le cimier et l'attribut n'ont pas été montés. Les perforations pour la fixation de ces accessoires n'ont pas été réalisées. Le reste est en tout point identique au Mle 53 t2 simplifié de série.
Nous ignorons s'il s'agit d'un casque ou d'un sous-casque et dans ce dernier cas, à quelle coque il serait destiné.

Prototype modifié.

Prototype modifié. Prototype modifié. Prototype modifié.

Ce casque prototype du lot non retenu en 1953, a été retrouvé au commissariat d'Ivry sur Seine à la fin des années 1990. Il a fait l'objet d'une mise au standard du 2ème type, destinée à prolonger son utilisation opérationnelle.
La jugulaire a été déposée et les flasques de cuir soigneusement dérivetés, laissant les six trous latéraux libres. Deux gros rivets à téton support de jugulaire, sont posés de chaque côté dans le trou central. Une patte de port au ceinturon est rivée dans le trou avant gauche. Les trois trous inutilisés sont bouchés par des rivets tubulaires plus petits.
Les deux passants en cuir habituels sont positionnés sur la nuquière, et une jugulaire mentonnière du second type est montée sur le casque.
Un tampon amortisseur est collé au fond de la coque. Seules, les deux protections latérales en mousse n'ont pas été ajoutées à la coiffe.

Côté droit.
Côté droit.
Côté gauche.
Côté gauche.
Côté gauche.
Côté gauche.
Passants de la sangle post-crânienne.
Passants de la sangle post-crânienne.
Détails d'un passant.
Détails d'un passant.
Tampon amortisseur.
Tampon amortisseur.

Les fabricants :

Le nom du fabricant et l'année du marché sont indiqués par un tampon apposé à la peinture blanche dans la bombe.
Voici les fabricants et les années relevées à ce jour :
- M.I.O.M : "Manufacture d'Isolants et d'Objets Moules", filiale de la CGE. A exclusivement et uniquement, fabriqué les casques Mle 1953 du 1er type.
- SPR : casques modèle 53 du second type en 1955.
- PI : casques modèle 53 du second type en 1955.
- MANOVER : casques modèle 53 du second type de 1957 à 1963.
- PETITCOLLIN : casques modèle 53 du second type de 1960 à 1976.
- DUPUY-CHAUTARD : casques modèle 53 du second type en 1961. A initié l'usage du polyéthylène injecté en remplacement du polyester.
- SIDAC : casques modèle 53 du second type en 1973.
- CECOTRAT-LIS : Ancienne usine d'Etain de la société "Petitcollin", elle est devenue une coopérative ouvrière en 1980 : casques modèle 53 en 1981 et 1982.
- DUNOIS : Le Mle 53 figure, sous la référence 418, dans leur catalogue de 1982. Aucun casque dans nos collections ne porte le tampon de cette marque.
Peut-être faut-il voir cette production dans les modèles sans marquage (pratique peu courante pour cet industriel) ou à l'export ?

Catalogue DUNOIS 1982.
Extrait du catalogue DUNOIS 1982.
M.I.O.M 1953.
M.I.O.M 1953.
S.P.R. 1955.
S.P.R. 1955.
P.I. 1955.
P.I. 1955.
DUPUY-CHAUTARD 1961.
DUPUY-CHAUTARD 1961.
MANOVER 1957.
MANOVER 1957.
MANOVER 1958.
MANOVER 1958.
MANOVER 1960.
MANOVER 1960.
MANOVER 1962.
MANOVER 1962.
MANOVER non daté.
MANOVER export réutilisé par la PN.
PETITCOLLIN 1960.
PETITCOLLIN 1960.
PETITCOLLIN 1961.
PETITCOLLIN 1961.
PETITCOLLIN 1962.
PETITCOLLIN 1962.
PETITCOLLIN 1963.
PETITCOLLIN 1963.
PETITCOLLIN 1965.
PETITCOLLIN 1965.
PETITCOLLIN 1969.
PETITCOLLIN 1969.
PETITCOLLIN 1970.
PETITCOLLIN 1970.
PETITCOLLIN 1972.
PETITCOLLIN 1972.
PETITCOLLIN 1974.
PETITCOLLIN 1974.
PETITCOLLIN 1975.
PETITCOLLIN 1975.
PETITCOLLIN 1976.
PETITCOLLIN 1976.
SIDAC 1973.
SIDAC 1973.
CECOTRAT L.I.S. 1980.
CECOTRAT L.I.S. 1980.
CECOTRAT L.I.S. 1981.
CECOTRAT L.I.S. 1981.
CECOTRAT L.I.S. 1982.
CECOTRAT L.I.S. 1982.

Les attributs :

Préfecture de police de Paris, jusqu'en 1970.
Préfecture de police de Paris,
jusqu'en 1970.
Sûreté Nationale jusqu'en 1969.
Sûreté Nationale,
jusqu'en 1969.
Police Nationale à partir de 1969 et 1970.
Police Nationale,
à partir de 1969 et 1970.
Police Nationale à partir de 1969 et 1970.
Police Nationale, autocollant,
années 1990.
C.R.S.
C.R.S, Mle 47,
à partir de 1948
C.R.S.
C.R.S, autocollant,
années 1990

Dans les années 1950, les casques Mle 53 portent trois attributs différents : l'écusson de la préfecture de police pour la police parisienne, celui de la Sûreté Nationale pour les autres corps urbains et le flambeau pour les C.R.S.
Le nouvel écusson de la Police Nationale, remplace celui de la Sûreté Nationale en 1969 et celui de la préfecture de police en 1970.
Les C.R.S conservent le flambeau Mle 47.
Dans les années 1980, les attributs sont imprimés sur des autocollants.

Préfecture de police de Paris, revers.
Préfecture de police de Paris, revers.
Sûreté Nationale, revers.
Sûreté Nationale, revers.
2 des 4 types d'agrafes de l'attribut des C.R.S.
2 des 4 types d'agrafes de l'attribut des C.R.S.
Police Nationale, envers.
Police Nationale, envers.

Gros plan sur les variantes de l'attribut Police nationale.

L'attribut Police nationale est un écu de 55 x 40 mm, avec à sa partie supérieure un bandeau orné du mot POLICE en émail bleu.
Sur l'envers, le motif central est une carte de France émaillée tricolore (Bleu-Blanc-Rouge), brochant sur des lauriers à droite et des feuilles de chênes à gauche. Le sigle RF broche sur la pointe de l'écu.
On identifie quatre fournisseurs : Fraisse-Demey, Arthus-Bertrand, C.N.G.S et F.J.
Trois procédés de fabrication sont utilisés : L'estampage pour Fraisse-Demey et C.N.G.S, Arthus-Bertrand pratique la micro-fusion, pour F.J c'est la gravure.
Le revers présente un marquage en relief apposé par le fabricant. On notera sur certains modèles Arthus Bertrand une surcharge estampée portant les lettres S.F.P dont la signification reste à trouver.
La fixation de l'attribut sur le casque est assurée par deux pattes crampons, longues ou courtes chez Fraisse-Demey. Deux pattes courtes chez Arthus-Bertrand et C.N.G.S. Le fabricant F.J. utilise un crampon soudé sur revers guilloché, comme c'était le cas sur les attributs G.M.R., et GVC.

Arthus-Bertrand, revers.
Arthus-Bertrand (micro-fusion), revers.
Fraisse-Demey, revers.
Fraisse-Demey (estampage), revers.
C.N.G.S. (estampage), revers.
C.N.G.S. (estampage), revers.
F.J., revers.
F.J. (gravure), revers guilloché.
Arthus-Bertrand; surcharge S.F.P.
Arthus-Bertrand, surcharge S.F.P.
Arthus-Bertrand.
Arthus-Bertrand Paris.
Fraisse-Demey.
Fraisse-Demey Paris.
C.N.G.S.
C.N.G.S. Quimper.
F.J.
F.J.
Pattes courtes, Arthus-Bertrand.
Pattes courtes, Arthus-Bertrand.
Pattes longues, Fraisse-Demey.
Pattes longues, Fraisse-Demey.
Crampon soudé sur revers, F.J.
Crampon soudé sur revers, F.J.

Gros plan sur les variantes de l'attribut C.R.S.

À la libération, les Groupes Mobiles de Réserves sont dissous. Le 8 décembre 1944 voit la création des Compagnies Républicaines de Sécurité : C.R.S.
Les effectifs provenant d'horizons et d'univers politiques différents, il s'avère utile de renforcer la cohérence de ces nouvelles unités par une symbolique destinée à créer un esprit de corps.
Le flambeau va être réalisé en 1947 par le peintre François d'Albignac. Cette flamme va devenir le symbole du corps. Entouré de feuilles de chêne et de lauriers, reliées par un nœud. Cet ensemble symbolise l'ardeur et la force alliées au courage. La flamme c'est aussi celle du souvenir.
Les casques (Mle 26/45, 45 et 53) et les bonnets de police des C.R.S. vont être ornés d'un flambeau métallique détouré.
Nous avons pu observer, sur les avers de ces attributs, de très légères différences morphologiques, avec une tête de flambeau plus ou moins massive.

Dessin de l'attribut.
Dessin de l'attribut.
2 envers différents.
2 envers différents.

Plus que la physionomie de l'envers, c'est plutôt le revers qui va varier au grès des fournisseurs et notamment les pattes de fixation. On peut trouver l'un des quatre systèmes d'agrafage suivants :
2 Pattes longues; 2 pattes fines; 4 pattes à bouts carrés, 4 pattes à bouts pointus.

2 Pattes longues.
2 Pattes longues.
4 pattes.
4 pattes:
4 pattes.
à bouts carrés;
4 pattes.
à bouts pointus.
2 pattes fines.
2 pattes fines.
Fiche DDM de l'attribut de BdP MOURGEON.
Fiche DDM de l'attribut de BdP MOURGEON.
DECAT, dos creux.
DECAT, dos creux.
DECAT, dos épais.
DECAT, dos épais.

Nous avons identifié deux des fabricants de ces attributs métalliques.
- Etablissements MOURGEON. Les établissements MOURGEON 4 rue du parc royal 75003 seront rachetés par la maison Arthus Bertrand en 2001. La sous-direction du matériel conserve un contre-type de l'attribut de bonnet de police réalisé par eux. L'agrafage est assuré par des pattes fines. Ce type de fixation se retrouve sur certains attributs de casque, qui pourraient être du même fabricant.
- DECAT. C'est un fabricant français d'insignes civils et militaires. Il s'est particulièrement spécialisé dans les insignes officiels marquant les degrés dans les sports.
Les premiers établissements apparaissent en 1941 à Clermont-Ferrand et Vichy (Abrest), puis à Paris, 11 rue des Petites-Écuries (Paris XIème) et 6, rue Linné (Paris Vème).
Avec deux types d'attributs, l'un à dos creux et un autre plus massif, il est le seul fournisseur identifié au revers de l'attribut (DECAT Paris en relief).

Les signes distinctifs :

Les marques de grade à la Préfecture de police de Paris.

En 1961, à la demande du Directeur Général de la Police Municipale, les casques des gradés sont dotés de pastilles blanches, dont le nombre correspond au grade du porteur. Elles sont apposées sous le rivet arrière de support de coiffe. Elles permettront aux gardiens de la paix de reconnaître facilement le rang du porteur. Les commissaires portent quant à eux un rectangle blanc au même emplacement.
Après l'adoption des visières transparentes en 1970, ces signes distinctifs seront remontées entre la pointe arrière du cimier et le rivet arrière de support de coiffe, hors de la zone occultée par l'élastique.

Circulaire N° 9-61 du 8 février 1961.
Circulaire 9-61 du 8 février 1961.
     Annexe.
Annexe.
Rectificatif du 3 février 1970.
Rectificatif du 3 février 1970.
Annexe.
Annexe.
Commissaire, mai 1968.
Commissaire, mai 1968.
Commandant, mai 1968.
Commandant, mai 1968.
Officier de paix principal, mai 1968.
Officier de paix principal, mai 1968.
Officier de paix, mai 1968.
Officier de paix, mai 1968.
Officier de paix, mai 1968.
Officier de paix, mai 1968.
Officiers de paix, mai 1968.
Officiers de paix, mai 1968.
Brigadiers, mai 1968.
Brigadiers, mai 1968.
Brigadier, mai 1968.
Brigadier, mai 1968.
Officier de paix principal.
Officier de paix principal.
Brigadier avant le 3 février 1970.
Brigadier avant le 3 février 1970.
Brigadier après le 3 février 1970.
Brigadier après le 3 février 1970.

Les Compagnies Républicaines de Sécurité.

C.R.S, bandes jaunes à partir de 1970.
C.R.S, bandes jaunes adhésives.

À la suite des événements de 1968 et dans le but de différencier les C.R.S des autres forces de l'ordre (compagnies Urbaines, Gendarmes Mobile), il est décidé de les identifier par un signe tactique de haute visibilité. Dans les compagnies, deux bandes parallèles de ruban adhésif jaune, sont apposées sur le pourtour des casques, à la base de la bombe.
Sur certains derniers modèles, vraisemblablement dans les années 1980, la pose des deux liserés jaunes sera exécutée en usine, avant le rivetage de la coiffe. De ce fait, les têtes de rivets recouvriront la bande jaune.
Des marques de grades figurent parfois sous la pointe du cimier à l'arrière du casque.

C.R.S, bandes jaunes à partir de 1970.
C.R.S, bandes jaunes, à partir de 1970.
C.R.S, bandes jaunes appliquées en usine.
C.R.S, bandes jaunes appliquées en usine.
C.R.S, Grade de capitaine au feutre noir.
C.R.S, Grade de capitaine au feutre noir.
PP, N° d'ordre.
PP, N° d'ordre (matricule ?).

Autres signes tactiques.

Toujours dans un but de repérage, mais à l'intérieure même d'une compagnie, les casques de la Préfecture de Police portent parfois un numéro. Sur un fond jaune obtenu avec du ruban adhésif. Il est apposé à l'arrière du casque sous le cimier, de manière à ne pas être caché par l'élastique de la visière.

Les accessoires :


Les lunettes.

Le port de lunettes par les forces de maintien de l'ordre est une vielle histoire. Pour se protéger les yeux des projectiles, mais surtout des gaz, C.R.S et Gendarmes Mobiles en sont déjà équipés alors qu'ils sont encore coiffés des anciens modèles de casques : Mle 45 pour les C.R.S, ou Adrian Mle 26 pour la Gendarmerie Mobile.
Jusqu'à la perception, à compter de 1970, de visières transparentes, le casque Mle 53 est porté dans les manifestations avec des lunettes dites "anti-gaz", pour la protection des yeux. Ce sont en réalité des lunettes ou des masques anti-poussière.
- En mai 1968, on observe sur les photos d'époque mettant en scène des C.R.S, des masques anti-poussière à verres panoramiques interchangeables. Ce masque est une version française des Googles M1944 américaines. La dotation est homogène. On dénote également, une petite proportion de ROD 88, masque issu lui aussi du même modèle américain.
Un C.R.S équipé de lunettes d'aviateur JUNIOR 602, est visible sur un film de l'INA. Il s'agit sans doute d'un accessoire personnel.

- Les photos concernant les Corps Urbains (CU) de la Préfecture de Police de Paris (PP), montrent qu'ils sont majoritairement équipés de lunettes militaires pour troupes motorisées Mle 1935. On peut également observer quelques gardiens de la paix portant les mêmes masques que les C.R.S.
- Les lunettes en plastique gris de marque Cébé, sont l'apanage des Gendarmes mobiles.

Wind and dust Googles US, Polaroïd M44.
"Wind and dust Googles US, Polaroïd M44", dont sont dérivées les lunettes des C.R.S.
Uniformité des masques anti-poussière chez les C.R.S.
Uniformité des masques anti-poussière chez les C.R.S.
On observe, dans les CU, quelques masques type C.R.S parmi les lunettes Mle 35.
On observe, dans les CU, quelques masques type C.R.S parmi les lunettes Mle 35.
C.R.S. L'eveloppe jaune contient des verres  interchangeables de différentes couleurs. Masques dérivés des googles US M44. Masques dérivés des googles US M44.
Masques dérivés des googles US M44, l'enveloppe jaune contient des verres interchangeables de différentes couleurs.
Masque ROD 88. Masque ROD 88. ROD 88 avec sa housse.
Masque ROD 88.
Autre modèle de masque: Junior 602. Autre modèle de masque: Junior 602. Autre modèle de masque: Junior 602.
Présence anecdotique d'un autre modèle de masque : le Junior 602.
Lunettes militaires Mle 1935. Lunettes militaires Mle 1935. Lunettes militaires Mle 1935. Lunettes militaires Mle 1935.
Lunettes militaires pour troupes motorisées Mle 1935.

La visière de protection ou heaume amovible.

En 1968, la Préfecture de Police dispose de Compagnies d'Intervention (C.I.) et de 38 Compagnies de Soutien (C.S.), soit 3 800 hommes pouvant être rassemblés chaque jour en appui des C.I. À la lumière des enseignements de mai et juin 1968, les Compagnies d'Intervention vont être progressivement dotées de nouveaux moyens d'action.
Ainsi, "en vue d'améliorer sa protection et de lui conférer, outre sa liberté de mouvement, une plus grande efficacité d'action", la nouvelle tenue du gardien comprendra un blouson en toile DICKSON, un pantalon de même tissus, un gilet de protection, une paire de chaussures dites "bottes de parachutistes" et un "casque avec heaume amovible".
Ce heaume en matière plastique transparente, quand il est rabattu sur le visage, lui assure une bonne protection contre les jets de pierres, boulons et billes d'acier.
Parmi les accessoires complémentaires figurent toujours des lunettes de protection anti-gaz à monture de caoutchouc avec un élastique de fixation.


Trois versions de ce heaume vont se succéder :
- La première version connue, est mise à l'essai d'après les images d'époque, dès le mois de mai 1968. Elle est constituée par un écran semi-cylindrique en matière plastique transparente, à la base arrondie. Bordée dans sa partie supérieure par un joint de caoutchouc mousse, elle est munie d'un système de fixation au casque qui va perdurer, malgré les évolutions que subira l'écran lui-même.
Ce mode d'accrochage est constitué par une gouttière en plastique noir qui s'emboite sur l'avant du casque, où elle est maintenue par un fort bracelet élastique bleu, ou deux plus petits réunis par un crochet.
La visière proprement dite s'y articule au moyen de deux oreilles sur pivots, lui permettant d'adopter la position baissée ou relevée.

1er modèle de visière vue de face et de côté.
1er modèle de visière vue de face et de côté.
1er modèle de visière vue de face et de côté.
Photos de la Préfecture de Police du 2 août 1968.
Essais en situation réelle du 1er modèle de visière.
Essais en situation réelle du 1er modèle de visière, 3 mai 1968.

- La seconde version (mars 1969).
Toujours articulée sur une gouttière de nylon moulé s'adaptant au casque, l'écran est en MAKROLON (polycarbonate) translucide de 30/10, résistant aux chocs violents Son centre va prendre la forme d'une bulle, mais les oreilles articulées restent plates.
La partie supérieure de l'écran et les oreilles articulées sont renforcées par un ourlet moulé. Les oreilles se terminent par une petite excroissance arrondie.
Elle n'est plus bordée dans sa partie supérieure par un joint de caoutchouc mousse. En contrepartie, une protection supplémentaire est obtenue, contre les jets éventuels de liquide, par un bourrelet de caoutchouc mousse collé sur la gouttière de nylon au ras de la visière.
L'ensemble est maintenu sur l'arrière du casque au moyen de deux bracelets de caoutchouc réunis par un crochet métallique, permettant son ouverture.

Corps urbains.
Corps urbains de la PP.
Corps urbains de la PP.
1969.
La seconde version (mars 1969).
 
La seconde version (mars 1969).
 
La seconde version (mars 1969). La seconde version (mars 1969). La seconde version (mars 1969).
La seconde version de la visière de protection.Dossier de 5 photos de la Préfecture de Police du 3 mars 1969.
Nouvelle tenue des CI de la PP.
Nouvelle tenue des CI.
 
Les lunettes de protection Mle 35 figurent toujours dans la dotation.
Les lunettes de protection Mle 35 figurent toujours dans
la dotation. .
C.R.S (1969).
C.R.S (1969).
 
C.R.S (1972).
C.R.S (1972).
 

- Une dernière version intervient dans le courant des années 1970.
Il s'agit d'une simple amélioration de la version précédente : Le bourrelet de caoutchouc mousse, collé sur la gouttière de nylon au ras de la visière, migre sur le haut de l'écran. Une encoche est pratiquée en son milieu pour permettre le passage du cimier du casque, lors de l'ouverture ou de la fermeture de la visière.
L'ourlet de renforcement de l'écran a disparu et les oreilles se terminent par un arrondi.
Le système de maintien à deux bracelets élastiques est remplacé par un bracelet unique en caoutchouc bleu, très sensible au vieillissement. Sans dispositif de fermeture, il s'enfile simplement sur le casque.

C.R.S, la dernière version du heaume.
C.R.S avec la dernière version du heaume.
Ultime version de la visière de protection.
Ultime version de la visière de protection.
Visière bulle.
Visière bulle.
Visière en place.
Visière en place.
Gouttière emboitée sur le casque.
Gouttière emboitée sur le casque.
Détail de la fixation du bracelet élastique.
Détail de la fixation du bracelet élastique.
Joint en caoutchouc mousse, encoche pour le cimier.
Joint en caoutchouc mousse, avec encoche pour le cimier.

Nota :

La Gendarmerie a également été dotée de la visière de protection, seconde et troisième versions. Il existe, chaque fois, une fabrication spécifique pour la Gendarmerie.
Il n'y a pas de différence au niveau des écrans transparents et la gouttière en nylon est identique.
Par contre, les pivots ont des positions différentes sur l'embase trapézoïdale qui les supportent. Ils occupent une position centrale sur les versions destinées au Mle 53. Sur celles destinées aux variantes du casque Mle 51 de la Gendarmerie, ils sont situés plus haut.
La troisième version comporte une différence supplémentaire : Elle a un joint sans encoche pour le cimier. Elle est inapte à être montée sur un Mle 53. En effet, quand on veut la relever, le cimier se bloque dans le joint de caoutchouc mousse, ce qui prouve bien l'utilité de l'encoche pour le Mle 53.

Seconde version police.
Seconde version : Police.
Seconde version:.
Seconde version : Gendarmerie.
3ème version Gendarmerie: Joint en caoutchouc mousse sans encoche.
3ème version Gendarmerie : Joint en caoutchouc mousse sans encoche.

Vers la fin des années 1970, une monture universelle en nylon noir sera fabriquée. Elle s'adaptera au Mle 53 de la Police aussi bien qu'aux Mle 56/70 de la Gendarmerie. La forme des embases est la même, mais elles comportent deux perforations superposées, le pivot occupant le logement inférieur pour la version Police et la position supérieure pour la version Gendarmerie. La perforation restée libre est parfois ébauchée mais non percée. En outre le nombre "1000" est moulé dans la masse, sous les perforations.

3ème version Gendarmerie, extérieur et intérieur.
3ème version précoce Gie, extérieur et intérieur.
3ème version à embase universelle, montage Police. Le logement Gie reste libre.
3ème version à embase universelle, montage Police. Le logement Gie reste libre.
3ème version à embase universelle, montage Gie. Le logement police reste libre.
et inversement pour le montage Gie.

Exportations :

À ce jour, nous avons recensé quatre utilisations du Mle 53 par des polices étrangères : La police de Charleroi en Belgique, ainsi que les polices; camerounaise, marocaine et monégasque.


Les fabricants identifiés sont : SPR et Manover.
- Pour SPR, le marquage est identique à celui des casques français, date 1955.
- Manover reprend le logo encadré de 1962, mais l'année y est remplacée par la mention "Made in France". À noter que l'on retrouve aussi ce logo sur des casques de la Police Nationale française, alors qu'à contrario, au moins un casque de Charleroi est estampillé "Manover-1962".
- Si la société Dunois présente aussi le casque sur son catalogue de 1962, nous ignorons s'il a trouvé preneur.

Belgique.

Casque Mle 1953 de la police carolorégienne.
Casque Mle 1953 de la police carolorégienne.
Double tampon Manover.
Double tampon Manover.
Deux Mle 1953, dont un peint en blanc, au musée de la police.
Deux Mle 1953, dont un peint en blanc, au musée de la police.

En Belgique, la police communale de Charleroi fait le choix du Mle 53 français. L'attribut émaillé, aux armoiries de la ville, est circulaire. Il se fixe à l'aide de deux pates longues.
Le fabricant est Manover.

Cameroun.

Casque Mle 1953 de la police camerounaise.
Casque Mle 1953 de la police camerounaise.
Attribut.
Attribut : faisceau en laiton .
Insigne de la police camerounaise.
Insigne de la police camerounaise.

L'attribut en laiton reproduit le faisceau de la police camerounaise. Fabricant non identifié, aucun marquage.

Maroc.

Casque Mle 1953 de la police marocaine.
Casque Mle 1953 de la police marocaine, sans attribut prévu.
Intérieur, la jugulaire est manquante.
Intérieur, la jugulaire est manquante.
La coque est plus épaisse que sur les modèles français.
La coque est plus épaisse que sur les modèles français.
Marquage.
Marquage.

Les Mle 53 marocains sont estampés SPR-55. Ils sont identiques aux casques parisiens, si ce n'est qu'il n'apparaît aucun trou pour la fixation d'un attribut et que l'épaisseur de la coque en fibre, est plus importante que sur les modèles français. Son poids de 810 grammes est justifié par son épaisseur. À titre de comparaison, un SPR français pèse 640 à 700 grammes, un PI de 1955 ou un Manover pèsent 640 grammes, un Petitcollin de 1960, 693g.
Il apparaît cependant que des attributs improvisés ont pu être montés. Nous avons examiné deux modèles Marocains dans ce cas.
Sur le devant du premier, il s'agit de l'étoile chérifienne, vraisemblablement récupérée sur la rondache d'un Adrian. Elle est fixée par 4 pattes, insérées par deux, dans des trous circulaires improvisés.
Le second présente deux rivets à l'endroit où aurait pu se trouver fixé un attribut.

Etoile chérifienne prélevée sur une rondache.
Etoile chérifienne prélevée sur une rondache.
.
2 rivets supplémentaires sur le devant laissent supposer le retrait d'un attribut.

Monaco.

Mle 1953 monégasque.
Mle 1953 monégasque.
Mle 1953 monégasque muni de sa visière.
Mle 1953 monégasque muni de sa visière.
Exemplaire orné du monogramme métallique du prince Rainier III.
Exemplaire orné du monogramme métallique du prince Rainier III.

Les casques Mle 1953 monégasques sont des Manover "export", sans attribut prévu. On a pu cependant trouver un exemplaire orné du monogramme métallique du prince Rainier III.

Insignes.

Belgique, rondache émaillée de Charleroi.
Belgique, rondache émaillée de Charleroi.
Cameroun, faisceau en laiton de la police camerounaise.
Cameroun, faisceau en laiton de la police.
Maroc étoile chérifienne.
Maroc, étoile chérifienne.
Monaco, monogramme métallique du prince Rainier III.
Monaco, monogramme métallique du prince Rainier III.

Les essais.

Un essai est une opération par laquelle on s'assure des qualités, des propriétés d'un produit ou de la manière de l'utiliser.
Les trois types d'essais :
- Essais de mise au point : Ils constituent les premières justifications expérimentales du Cahier des Charges.
- Essais de qualification : Ils sont destinés à montrer qu'un produit est réalisé conformément au Cahier des Charges et satisfait aux exigences d'une Notice Technique.
- Essais d'acceptation : Ils doivent démontrer la conformité de la fabrication du produit aux caractéristiques décrites dans le Cahier des Charges. Dans l'Intendance française, cette procédure d'essais est dénommée "Réception".

Les essais aux services techniques de la PP :

Fin 1952 ou début 1953, la Préfecture de Police décide de remplacer les divers modèles de casques métalliques en service, par un casque en matière plastique.
En 1953, la PP demande à chaque soumissionnaire de fournir un échantillon de sa conception. Il s'agit tout d'abord de vérifier l'adéquation entre le modèle fourni par l'entreprise et la notice technique de la PP. La demande insiste sur des points qui paraissent essentiels : La matière plastique stratifiée et l'épaisseur. Nous ignorons l'identité de la plupart des fabricants voulant relever le défi. Le service du matériel examine les produits et désigne les fournisseurs retenus qui devront fournir un prototype.
Ces essais comparatifs semblent être menés à l'aide d'un modèle déposé au service de l'habillement de la Direction Générale du Personnel, du Budget, du Matériel et du Contentieux (11, rue des Ursins 75004 Paris).

Les évaluations de la PP sur le terrain.

L'industriel choisi va alors fournir une plus grande quantité de casques, car les essais aux Services Techniques vont se doubler d'une mise à disposition en compagnie. En 1954, lors de la présentation à la presse du nouveau modèle de casque de la PP, le modèle définitif n'est pas encore tout à fait abouti.

Les essais aux services du Ministère de l'Intérieur :

Suivant l'exemple de la Préfecture de Police, le Ministère de l'Intérieur envisage de remplacer le casque métallique type 1920 CU par un casque en matière plastique. Ce remplacement concerne en premier lieu les Compagnies Urbaines, mais le chef de groupement des C.R.S se montre également fort intéressé. Cependant, il faudra au préalable étudier sur des prototypes, ce qui devra figurer sur la notice technique définitive.
C'est en 1955 que le Ministère de l'Intérieur va se lancer dans les essais comparatifs entre plusieurs maisons spécialisées. Le modèle retenu devra faire l'objet d'évaluations en compagnie (CU ou C.R.S).
Alors que la PP a déjà adopté son casque en matière plastique, le commandant de groupement adjoint des C.R.S, R. Danais, souhaite ne pas être en reste pour ses compagnies encore coiffées du Mle 45, "maintenant dépassé par les techniques récentes de production de casques de protection". Dans sa réponse du 20 juin 1955 le bureau de l'habillement envisage "une étude plus serrée de la question. Les maisons spécialisées seront invitées à présenter leurs diverses fabrications et des essais comparatifs pourront alors être effectués."
L'étude semble cependant être lancée bien avant 1955. Preuve en est le tableau comparatif du 5 décembre 1952 dans lequel figurent deux modèles de casques en matière plastique : L'un en Rilsan, l'autre en polyester. D'ailleurs, dès le 21 novembre 1953, le Ministère sollicite la Préfecture de Police pour savoir si la Direction de ses Services techniques serait disposée à procéder, à l'aide du banc d'essai dont elle dispose, réalisé pour le casque métallique Type 1920, à la vérification et à la réception des casques en matière plastique, que le ministère serait amené à commander.
C'est également en 1955 qu'au plus haut niveau du Ministère de l'Intérieur, des voix se font entendre pour critiquer le casque métallique, "d'un poids trop important et d'une résistance aux chocs assez relative". La demande de procéder à une étude en vue de remédier à ces inconvénients, est alors clairement exprimée. La Préfecture a déjà établi un cahier des charges très précis qui sera repris le 10 juillet 1959 par le Ministère de l'Intérieur.
De 1955 à 1958, le temps passe sans que l'on sache ce que deviennent les essais.
M. Fretin administrateur civil de l'habillement, précise dans sa lettre du 30/10/1957 : "J'ai donc été amené à envisager l'adoption d'un casque en matière plastique. Mais l'étude entreprise, qui avait donné lieu à la passation de marchés de prototypes, se heurte à de sérieuses difficultés ; il ne m'est pas possible de prévoir une solution satisfaisante de la question pour une date rapprochée. Pendant plusieurs mois encore je ne pourrai pas effectuer de distributions de casques, quel qu'en soit le modèle".

Les évaluations du Ministère de l'Intérieur sur le terrain.

1958 : Première évaluation en compagnie.


Trois ans après, en 1958, des prototypes font l'objet d'une évaluation en compagnie. Il s'agit d'essais comparatifs portant sur diverses fabrications de maisons spécialisées.
Pour ces essais, 1 200 casques ont été commandés. Mais les fournisseurs sollicités se heurtant à des difficultés techniques n'ont pu réaliser qu'une partie de la commande : seulement 645 casques (597 Manover et 48 ICA) répartis entre les C.R.S : 233 (207 Manover et 26 ICA) et les CU : 412 (390 Manover et 22 ICA).
En outre, 39 casques sont aussi cédés par la PP, sans que ne soit précisé, ni leur fabricant (SPR, PI, Manover ?) ni leur destinataire.
Finalement, le 30 juin 1958, la C.R.S N°2 à Versailles reçoit 210 casques pour une expérimentation de 6 mois. On ignore s'ils ont été prélevés sur les 233 prévus.
Le 2 juillet 1958, les Corps Urbains de Lyon et de Marseille reçoivent chacun 206 casques, pour cette expérimentation de 6 mois.
Si la physionomie des 39 exemplaires fournis par la Préfecture de Police est connue (il s'agit sans doute de 2ème type), l'allure des casques Manover et ICA reste un mystère.
L'entreprise Manover livre depuis 1957 des casques du 2ème type à la PP. Selon toute vraisemblance, c'est sur cette base mais en tenant compte des désidératas du Ministère de l'Intérieur que sont élaborés les 597 modèles proposés à l'essai.

Casque PR1 ICA finition Sûreté nationale.
Casque ICA, PR1 en finition Sûreté nationale. (collection R. Hennequin)

L'Industrie Chapelière de l'Aude (I.C.A.) produit depuis 1954 un modèle de casque en phénoplastique connu sous l'appellation PR1 destiné aux chantiers, à la mine et aux pompiers. Ce modèle semble avoir été proposé aux forces de l'ordre. Alors est-ce un de ces modèles qui est mis à l'essai sur 48 utilisateurs des CU et des C.R.S ?
Les quelques détails que le compte-rendu des essais précise sur ces casques, c'est qu'ils peuvent être portés :
- Avec une coiffe et une jugulaire simple.
- Avec un couvre-nuque en peau de mouton formant jugulaire.
- Avec le couvre-nuque replié à l'intérieur et une jugulaire simple.
Le couvre-nuque dont il est question devait être assez important pour devenir intolérable par temps chauds, sauf à le percer "d'un nombre de trous suffisant pour donner une meilleure aération".
On retrouve aussi dans les archives de la société I.C.A., aujourd'hui disparue, un moule en aluminium de 1957 qui était destiné à produire un casque C.R.S.

Moule en aluminium ICA.
Moule en aluminium ICA.Photo G.M
et son étiquette.
et son étiquette.

Les comptes rendus d'utilisation sont demandés pour janvier 1959. Le commandant du Groupement de C.R.S N°1 rend un 1er rapport le 20 décembre 1958. La C.R.S N°2 à Versailles le 9 janvier 1959. Marseille le 24 janvier 1959 rend compte d'essais partiels, aucun événement important n'ayant eu lieu dans cette cité. Lyon rend compte ce même 24 janvier 1959.
Dans le but de synthétiser ces divers comptes-rendus, une réunion d'étude a lieu le 10 mars 1959 au bureau d'Henri Teinturier, réunion à laquelle sont conviés les différents représentants des compagnies ayant participé aux essais.
Le compte rendu de cette réunion résume les défauts reprochés par les utilisateurs aux casques mis à l'essai. Une première conclusion s'impose : "Les représentants des CU et des C.R.S estiment qu'il serait inopportun de mettre en fabrication des casques identiques à ceux ayant fait l'objet des essais".
Le casque modèle Préfecture de Police revient donc sur le devant de la scène. Il avait dans un premier été jugé inesthétique avec son système de fixation par double jugulaire cuir entourant le menton.
À deux réserves près, fixation des lunettes et taille unique de la calotte, Henri Teinturier en accord avec les autres participants décide de mettre à la disposition de la sous-direction des C.R.S une vingtaine de casques "modèle PP" pour procéder à des essais.

1959 : Deuxième évaluation en compagnie.


Ces nouveaux essais auront lieu du 23 au 27 mars 1958 au camp de Satory. Le 26 mars, 15 C.R.S sont soumis à des essais en atmosphère hostile (grenades lacrymogènes) et en terrain accidenté. La stabilité du couvre-chef, les réglages de pointures, l'étanchéité des lunettes sont jugés satisfaisants. De petites remarques sur la solidité des coutures de mentonnière, sur les boutons pression et la mauvaise qualité des fils de couture. L'accrochage des lunettes reste à revoir.
"Ces dernières remarques mises à part, il semble que le modèle de casque agréé par la Préfecture de Police puisse être retenu pour l'équipement du personnel des C.R.S sans autre modification".
Après essais, les casques seront reversés au dépôt des modèles du bureau de l'habillement.
Le 13 mai 1959, le préfet chargé de la Direction de la Sécurité Publique préconise une priorité absolue pour les C.R.S.
Pour conclure, le ministère de l'intérieur, après avoir essayé pendant 6 mois en 1958 divers modèles de casques proposés par des industriels, porte, en 1959, son choix définitif sur le modèle déjà en service à Paris : le "Modèle Préfecture de Police" 2ème type. Il portera comme attribut celui de la Sûreté nationale pour les CU et le flambeau pour les C.R.S.
Le ministère de l'Intérieur concrétise cette adoption par l'édition de la notice technique E-009 du 10 juillet 1959 et les plans détaillés de la même année : Plan du modèle 1953 effectué pour le Ministère de l'Intérieur en 1959 - AN 19820602/4 22/68 05/01/2021.

1962 : Troisième évaluation en compagnie.


En 1962, les casques métalliques Mle 45 des C.R.S ne sont pas tous remplacés par des modèles 1953. Parallèlement, les services techniques et quelques fabricants continuent d'essayer d'améliorer le casque M.O. Mle53.
Au mois de juin 1962, le bureau de l'habillement de la sous-direction du matériel du Ministère de l'Intérieur va distribuer, à quelques compagnies urbaines et C.R.S, un certain nombre de casques M.O. Mle 53 pour essai d'un nouveau matériau: Ces casques sont en polyéthylène alors que les précédents modèles étaient en polyester.
- 160 casques sont affectés à la C.R.S N°2 de Versailles.
- 10 à la section montagne de l'Ecole de Val d'Isère.
- 320 à diverses C.R.S de Marseille.
Les essais commencent en juillet 1962, ils doivent se terminer en mars 1963, mais il y aura prolongation jusqu'en septembre 1963. Cette distribution, qui peut paraître hétéroclite, doit permettre de tester le nouveau matériau dans des conditions climatiques différentes.
Identiques à tout point de vue au modèle en polyester, les modèles en polyéthylène, au moins pendant les essais, sont différenciés par une peinture caoutchouc verte appliquée sur les deux amortisseurs latéraux.

Extrait de la letttre de juin 1962.
Extrait de la letttre de juin 1962. (Bureau de l'habillement de la sous-direction du matériel du Ministère de l'Intérieur).
Reste de peinture verte sur Dupuy-Chautard 1961.
Reste de peinture verte sur Dupuy-Chautard 1961.

À la fin des essais les casques devront être retirés et dirigés vers le magasin Central de Créteil sans doute pour observations et analyses. Les chefs des unités concernées par ces essais donneront des avis assez semblables sur ces coiffures.
Les 160 casques destinés à la C.R.S N°2 de Versailles seront finalement mis à l'essai à la C.R.S N°4 de Pomponnes (Seine-et-Marne). Le commandant Martinez dans sa lettre du 19 avril 1963 trouve comme avantage de ce modèle sa légèreté et la rapidité de fixation. Il déplore cependant que les passants arrières en cuir, sur le protège nuque, soient trop volumineux et trop raides.
Pour Marseille, le 29 août 1963, le commandant du IXème groupement de C.R.S, retient la souplesse et la faculté de déformation, à température ambiante, qui confère une plus grande résistance aux chocs. Il critique en revanche le système d'attache, qu'il juge plus dur et susceptible de blesser le visage du porteur. Pour lui il faut généraliser l'usage de ce casque en polyéthylène.
Chaque compagnie où se sont déroulés les essais a émis un avis favorable à l'adoption des modèles en polyéthylène. Mais aucun document n'atteste de l'adoption définitive à la suite de ces essais.

Rapport du IXe groupement de C.R.S, Marseille le 29/08/1963.
Rapport du IXe groupement de C.R.S, Marseille le 29/08/1963.
Rapport de la C.R.S N°4 de Pomponnes (Seine-et-Marne) le 19/04/1963.
Rapport de la C.R.S N°4 de Pomponnes (Seine-et-Marne) le 19/04/1963.

La réception.

Les essais de réception des casques aux services techniques tant du Ministère de l'Intérieur que de la Préfecture, sont destinés à contrôler la conformité des livraisons au cahier des charges.
Les coiffures font l'objet de contrôles en laboratoire sur des petits lots de 10 casques sur 2 000 unités.
Une partie de ces tests ou essais concernent la résistance de la calotte aux chocs qui pourraient être produit par des projectiles ou des objets percutants aux mains de manifestants violents.
Ces tests de résistance s'effectuent à l'aide d'un appareil de frappe appelé "mouton". Les bombes vont subir une série de chocs qui seront enregistrés sur des tableaux statistiques. Un cahier des charges définit les modalités de tests et les critères validant la conformité des casques. (Extrait de la notice technique de la PP : "Pour ces essais, le casque repose sur un socle en bois en forme de tête permettant de présenter le casque expérimenté au choc d'une tige de bois de 1 m, de longueur et de 30 mm de diamètre sous des incidences variables, le mouvement de la tige étant obtenu au moyen d'un ressort spiral taré. La force vive développée est de l'ordre de 18 m-Kg". )

Le mouton pendulaire horizontal de la Préfecture de Police.

La Préfecture de Police a dans ce domaine conservé une certaine avance. L'expérience a été acquise par l'étude du modèle de casque métallique type 1920 modifié CU. Le mouton pendulaire horizontal des essais sur le casque Adrian sera simplement adapté au casque en plastique.
Le dispositif est installé sur un établi et comprend : le boitier du mécanisme à ressorts, le levier de blocage, le bras de frappe et la tablette support de bombe.
Le boitier du mécanisme est solidement fixé sur le coté gauche du plateau de bois de l'établi. Il est formé par deux tronçons de fer en U, maintenus en opposition par deux cornières d'acier servant de base et boulonnées sur le plateau de l'établi. Chacun de ces fers en U est percé pour recevoir les extrémités d'un axe de rotation monté sur roulements et sur lequel est soudé un tenon cylindrique où va venir s'enfiler le bras de frappe. Il est assujetti à deux puissants ressorts spirales, disposés de part et d'autre du U arrière.
Un dispositif permet d'augmenter ou de diminuer la tension des ressorts et ainsi de régler la puissance de frappe.
Le bras de frappe est constitué par un tube métallique cylindrique. L'une de ses extrémités est percée d'un trou destiné à recevoir la clavette qui va l'assujettir au tenon de l'axe. L'autre extrémité reçoit l'outil de frappe. On en connaît trois, deux contondants et un perforant.
- Le premier contondant est simplement un tube de diamètre inférieur, enfilé dans l'extrémité du bras. Il simule les frappes de gourdin et autres manches de pioche.
- Le deuxième est une lame métallique soudée verticalement et pliée à angle droit à son extrémité. Elle offre une surface de frappe de la taille de celle d'un marteau.
- L'outil perforant est composé d'un cylindre métallique plein, enfilé dans le bras pour l'alourdir et un pointeau dont l'extrémité supérieure est filetée et traverse l'ensemble, maintenu par un écrou.
Le support d'éprouvette est fixé sur l'établi, à une distance du boitier égale à la longueur du bras de frappe. C'est une tablette métallique carrée, recouverte d'une plaquette surmontée d'une forme en bois dur, sur laquelle vient se fixer le casque avec un vide de 2 cm environ.
Son pied est serré sur le bâti à travers une mortaise cruciforme, ce qui permet de le déplacer en position optimale. Il est articulé en son milieu grâce à deux axes perpendiculaires bloqué, chacun, par un écrou papillon. On peut ainsi incliner le casque éprouvette en fonction de la partie à viser.
Lors du test, le bras de frappe débute sa course dans une position opposée à celle de la bombe à tester. Les ressorts sont alors bandés. Le bras de frappe est bloqué dans cette position par un levier mobile en demi-lune fixé sur le bord du bâti et muni d'une poignée. L'action de l'opérateur sur la poignée libère le bras qui vient frapper la bombe.

Casque type 20 modifié (CU) en cours de test.
Casque type 20 modifié (CU) en cours de test au
pointeau.
 
Vue d'ensemble en mode gourdin Test d'un modèle 53.
Vue d'ensemble du mouton pendulaire en mode "gourdin". Test d'un modèle 53.
 
Archives de la PP. 3934-S
Levier mobile de blocage en demi-lune.
Levier mobile de blocage en demi-lune.
 
 
Vue avant droite du boitier mécanisme.
Vue avant droite du boitier mécanisme. 
Vue arrière gauche du boitier mécanisme.
Vue arrière gauche du boitier mécanisme.Archives de la PP. 3934-S
Le support d'éprouvette. La forme en bois durest visible sous le casque.
Le support d'éprouvette. La forme en bois durest visible sous le casque. 
Extrémité du bras de frappe en mode gourdin.
Extrémité du bras de frappe en mode "gourdin". 
Extrémité du bras de frappe en mode marteau.
Extrémité du bras de frappe en mode marteau.Archives de la PP. 3934-S
Extrémité du bras de frappe en mode pointeau.
Extrémité du bras de frappe en mode pointeau. 

Le mouton vertical du Ministère de l'Intérieur.

Dès 1952 le bureau de l'habillement du Ministère a eu l'occasion, pour une étude comparée portant sur divers modèles de casques métalliques ou plastiques, d'utiliser la chute d'un mobile pour tester dans quelles conditions apparaissaient les déformations ou les ruptures.
Il s'agissait d'un dispositif de mouton vertical, larguant différent pointeaux d'une hauteur variable, semblable à celui utilisé pour les casques modèle 51 militaires. Il permettait d'effectuer des tests comparatifs, entre les casques métalliques et les casques en plastique alors à l'étude, comme le montre ce tableau de résultats d'un test, exécuté le 5 décembre 1952.

Autre dispositif.
Un seul des différents poinçons, qui en chutant viennent percuter le casque, nous est connu par un croquis du 23 novembre 1956.Archives nationales, 19820602. Versement du Ministère de l'Intérieur Mi 24004.
Autre dispositif.
 
 
 

En 1959, poursuivant les mêmes objectifs, le ministère de l'intérieur utilise un mouton à bâti vertical installé dans les locaux de l'administration.
Les essais aux services techniques du Ministère de l'Intérieur sont destinés à contrôler la conformité des livraisons au cahier des charges.
Ils consistent à choquer à 4 reprises 10 casques pris au hasard dans un lot de 2 000 unités livrés par le fournisseur. Le ministère de l'Intérieur procédait à deux séries d'essais : La première série sur des calottes posées à plat, la deuxième série sur des calottes posées à 2 cm au-dessus d'une tête en buis. La chute du poinçon était calculée de manière à produire un choc correspondant à un travail de 5 Kgm.
Des essais de flexion et divers autres tests, en particulier de tenue au froid (-10°) et à la chaleur (+50°), complètent les rubriques d'un tableau qui, selon les résultats permet d'accepter ou de refuser le lot.
L'expérience se renouvelle jusqu'à trois fois si des fêlures ou des ruptures apparaissent au cours des premiers essais. Même imparfait, un lot peut être accepté selon certains critères de fréquence des imperfections (moins de 5%). Il fait alors l'objet d'une réfaction consistant à pénaliser le fournisseur par un abaissement du prix unitaire pouvant aller jusqu'à 3%.
Rappelons que le prix de revient d'un casque est alors de 2 245 Francs (anciens), répartis en 1 900 F de façon et calotte, 165 F de jugulaires et 580 F de coiffe).
Pour mémoire, le casque métallique type 1920 modifié CU revenait à 2 200 F et le Mle 45 C.R.S, à 3 000 F (Le franc de 1959 correspond à 0,02 € de 2020.)

Autres essais.

Au Ministère comme à la Préfecture, d'autres essais concernent les cuirs, les textiles et la peinture.
La peinture fait l'objet de tests très pointus :
- Au Ministère de l'Intérieur, un premier essai, en début de fabrication, soumet pendant 6 jours (7 jours pour la PP), deux calottes à un vieillissement artificiel. Par alternance de 2h30 (4h pour la PP), les casques passent par 3 phases : exposition aux UV, immersion dans un bain à 60° puis à 0° suivi d'un repos de 24h. La peinture ne doit être altérée ni dans son adhérence, ni dans sa teinte.
- Un deuxième essai, à la réception, consiste à immerger le bord d'une calotte sur 1/3 de sa surface dans de l'eau distillée, chauffée à 40°. Aucun ramollissement, aucune perte d'adhérence ou de nuance ne doit apparaître.

Essais de tir au pistolet.

À la Préfecture, ces essais furent complétés par des résultats balistiques effectués par les services techniques, après avoir soumis les casques à des tirs de pistolets (22 Lr et 6,35 mm).

Essais de tir au pistolet (4 décembre 1969). Archives de la PP.
Essais de tir au pistolet (4 décembre 1969). Archives de la PP. Photos de la Préfecture de Police du 2 août 1968.
Socles en bois en forme de tête. À gauche à la Préfecture de Police de Paris (Photos de la PP du 2 août 1968), à droite au Ministère de l'Intérieur (ici lors d'essais d'un casque italien MISPA).

Le comportement du casque en matière plastique M53 sur le terrain.

Soucieux d'améliorer les dispositifs de protection individuelle des fonctionnaires de police, les services techniques suivent de près l'utilisation du Mle 53 lors d'opérations de maintien de l'ordre de grande ampleur. Quelques comptes-rendus d'incidents ou d'accidents permettent d'apprécier les qualités et les défauts de ce matériel.

Les "événements d'Algérie" :


Dès son adoption le nouveau casque va remplacer l'Adrian des CU et le Mle 45 des C.R.S. Le mois de décembre 1960 est particulièrement agité à Alger.
Le 9 décembre 1960, le sous-brigadier Georges Estadieu (C.R.S N°176 Toulouse) se trouve en opération de service d'ordre rue Michelet. Il reçoit alors un morceau de fonte qui va fendre son casque au niveau de l'insigne, sur 4 cm environ. Le choc n'occasionne aucune blessure.
Ce même jour, le gardien Jean Faure, lui aussi rue Michelet, voit son casque fendu au niveau de l'insigne sur 3 cm, par un jet de pierre.
Le 10 décembre, c'est le gardien Paul Suberville qui, au cours d'un engagement voit son casque fendu de 2 cm sur le côté gauche par un morceau de fer.
Vers 10 heure ce même jour c'est le brigadier René carrière qui voit son casque ébréché sur le côté gauche par un morceau de fonte.
Dans une autre compagnie (C.R.S N°71 Metz) un gardien reçoit un "projectile lourd" qui occasionne un traumatisme crânien accompagné d'une perte de connaissance. C'est le téton d'attache de la jugulaire qui "aurait agi à la façon d'un emporte-pièce malgré la présence de la feuille protectrice en caoutchouc.
Ces accidents ne contrarient nullement l'opinion favorable des personnels.
"La plupart des commandants d'unités expriment la satisfaction des agents qui ont eu à expérimenter cet équipement pendant les actions longues et difficiles qu'ils ont menées contre des manifestants très agressifs. Qu'il s'agisse de sa légèreté, de son mode de fixation sur la tête, de la ventilation entre la coiffe et la bombe ou de la résistance aux chocs, le nouveau casque a été très apprécié."

C.R.S en Algérie.C.R.S en Algérie.
 
C.R.S en Algérie.Alger - Manifestation du 10 décembre 1960. Les manifestants en surplomb.
 
C.R.S en Algérie.Alger : Manifestation du 10 décembre 1960. Les Mle 45 et 53 se côtoient.

Quelques exemples.

Attribut PN autocollant.
Attribut PN autocollant.
Attache au ceinturon atypique.
Attache au ceinturon atypique.
Réutilisation Croix Rouge.
Réutilisation Croix Rouge.
World War Helmets utilise des traceurs afin de collecter certaines informations relatives aux visites de manière anonyme comme l'adresse IP pour identification du pays, temps de visite, pages consultées, informations techniques du périphérique utilisé (système d'exploitation, version du navigateur, résolution... etc.).
En poursuivant votre navigation, vous acceptez la collecte de ces données à des fins de statistiques pour mesurer l'audience et améliorer la navigation du site.