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Casque Modèle A5

Fiche

  • Dénomination : casque de présérie modèle A5.
  • Distribué à titre d'essai.
  • Coiffe en toile polyamide rembourrée de mousse néoprène avec tampon amortisseur.
  • Jugulaire en typologie trois points munie d'une mentonnière, fermeture par bouton pression.
  • Fabriqué en 1976.
  • Distribué à partir de 1976.
  • Pays d'origine : France.
  • Période d'utilisation : de 1976 aux années 1980.
  • Matériau : acier au manganèse.
  • Poids : 1160 g.
  • Taille : unique.
  • Couleur : vert armée traité anti-infrarouge.
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Historique

Dès 1970, les services de l'Intendance songent à trouver un remplaçant au casque modèle 51 TTA. Celui-ci, en service depuis 20 ans, outre ses défauts conceptuels, est de moins en moins adapté aux équipements modernes dont l'armée se dote progressivement. Un rapport, en date d'avril 1967, émet les critiques suivantes envers le casque modèle 51 TTA, calqué sur le casque M-1 américain :
- Poids excessif.
- Mauvaise tenue sur la tête.
- Trop encombrant, notamment en position couchée et lors des sauts aéroportées.
Aussi, il est décidé d'abandonner le principe de casque lourd muni d'un sous-casque afin d'obtenir une meilleure résistance balistique tout en conservant un poids acceptable.
L'étude d'un nouveau casque se focalise en premier lieu pour les troupes parachutistes qui critiquent vivement le casque modèle 56 TAP. En octobre 1967, sur intervention du ministère de la défense, un prototype est conçu sur la base du casque HSAT Mark II britannique. Ce projet n'aboutira pas. Cependant, les remarques émises lors de son expérimentation seront prises en compte pour l'élaboration du futur casque de l'armée française.
En janvier 1970, une commission chargée de définir avec précision le cahier des charges du futur casque est formée par l'état-major de l'armée française. Les premières concertations débutent le 16 février 1970 et les caractéristiques obligatoires suivantes sont rapidement établies :
- Taille unique.
- Forme simple, peu encombrante.
- Poids n'excédant pas 1,5 kg.
- Résistant aux chocs et aux déformations.
- Amélioration du confort et de la stabilité.
Six prototypes sont mis au point en 1972 et sont respectivement dénommés :
- Modèle A1, fabriqué en acier avec une zone arrière dégagée et une visière avant. Ce modèle est équipé d'une coiffe constituée d'une suspension de type "Riddel" doublée de mousse.
- Modèle A2, variante du modèle A1 avec une zone arrière très dégagée et une coiffe proche de celle employé dans le futur casque F-1.
- Modèle A3, copie du casque HSAT Mark II britannique doté d'une coiffe en cuir.
- Modèle P1, reprise du casque A3 avec une coiffe de type "Riddel" doublée de tampon en mousse.
- Modèle P2, amélioration de la coiffe du casque P1, proche du modèle définitivement adopté sur le futur casque F-1.
- Modèle P3, avec une coiffe combinant suspension en toile et coiffe en cuir.
La série des casques d'essai A est fabriqué en acier au manganèse et la série P est fabriqué en polycarbonate, ce qui constitue les premières recherches françaises concernant un casque fabriqué en matière composite.
Ces casques d'essais sont présentés à la commission "casque TTA" le 29 juin 1973 et sont distribués en six exemplaires au 13ème bataillon de chasseur alpin (13ème BCA) de Chambéry et au 1er régiment de chasseur parachutiste (1er RCP) de Pau. Les modèles A seront aussi distribués pour essai à l'école d'application d'infanterie (EAI) de Montpellier et d'autres exemplaires toutes versions confondues seront distribués à divers services pour étude. Chaque exemplaire est accompagné d'une fiche questionnaire à remplir et l'arrêt des expérimentations est fixé au 31 octobre 1974.
La première phase d'expérimentation permet à la commission d'établir le constat suivant le 25 juin 1974 : la forme du casque HSAT Mark II britannique, reprise pour les prototypes A3 et toute la série P, est rejetée en majorité. La forme du casque A1 s'impose avec une préférence pour la coiffe des modèles A2 et P2. La jugulaire commune à tous les modèles n'a pas donné satisfaction et doit être revue. Aussi le problème du port de casque antibruit et de moyen de radiocommunication n'est pas résolu.

Casque modèle 51 TTA.
Casque modèle 51 TTA.

L'acier au manganèse est préféré car sa mise en production est maîtrisé et son coût est plus raisonnable que le polycarbonate.
Parallèlement à cette première série de prototype, une seconde étude est menée courant 1974 alors que les États-Unis travaillent au remplacement du casque M-1 au profit d'une nouvelle forme présentant un imposant couvre-nuque se prolongeant jusqu'aux tempes. Aussi les études américaines s'orientent vers un nouveau matériau découvert en 1965 par Stephanie Kwolek et commercialisé depuis 1971 par la société Du Pont de Nemours. Les recherches américaines aboutiront au futur casque PASGT ("Personnel Armor System for Ground Troops").
En octobre 1974, un nouveau prototype P4 est proposé puis fabriqué à 100 exemplaires par la société Luchaire. Ce prototype est mis à l'essai aux 13ème BCA, 1er GCM (groupe de chasseurs mécanisés) et à la 11ème BP (brigade parachutiste) à partir de novembre 1974.
D'une conception futuriste très enveloppante, ce casque d'essai est rejeté en 1975 en raison d'un poids excessif, d'un prix de production trop important et à cause de la formation d'une caisse de résonnance provoquée par sa forme.

Casque de présérie modèle A4, fabrication pour la Gendarmerie.
Casque de présérie modèle A4, fabrication pour la Gendarmerie.

A partir du mois de mai 1975, la coque du casque A1 est retenue pour la conception du futur casque de l'armée française. La forme est sensiblement revue pour réduire la visière et le couvre-nuque et aussi permettre le port d'un casque antibruit ou de radiocommunication. La coiffe des prototypes A2 et P2 est retenue. En décembre 1975, deux versions d'un casque de présérie sont réalisées à environ 1000 exemplaires chacune : les casques A4 et A5 produit en 1976 par la société Dunois à Cousance pour la bombe et Guéneau et Gallet pour l'aménagement intérieur.
Le casque A4 reprend la forme du casque A1 avec une visière avant et arrière raccourcie. Il est équipé d'une nouvelle jugulaire munie d'une mentonnière en toile dont la sangle supérieure est doublée d'un manchon en peau de chamois.
Le casque A5, très similaire au A4, à l'exception des bossages latéraux permettant le port d'un casque antibruit ou de radiocommunication, possède une jugulaire munie d'une mentonnière constituée d'une coquille en polyéthylène doublée de basane brun foncé.
Ces casques sont distribués au 151ème régiment d'infanterie (151ème RI), 75ème RI, 13ème bataillon de chasseur alpin (13ème BCA), 8ème régiment parachutiste d'infanterie de marine (8ème RPIMa). La brigade franco-allemande (BFA) reçoit aussi quelques exemplaires du casque A4. La Gendarmerie, quant à elle, reçoit 250 exemplaires de chaque modèle (auquel cas la production est spécifique et peinte en usine de couleur bleu marine brillant).
Les essais sont menés du 1er décembre 1976 au 30 septembre 1977 et à leur issue le casque définitif est un compromis : le casque A4 est retenu avec la jugulaire du casque A5 par décision ministérielle du 5 juin 1978 pour devenir le casque toutes armes nouveau modèle, qui sera connu sous le nom casque F-1, modèle 78.
Fabriqué à partir de 1979 par les sociétés Dunois et GIAT et distribué à partir de 1980, le casque F-1 remplace progressivement les modèles 51 TTA et 56 TAP dans les unités en commençant par la 11ème DP et la 9ème DIMa.
Les casques A4 et A5 en dotation resteront en service jusque dans les années 80.

Expérimentation des modèles d'essai. Expérimentation des modèles d'essai.
Expérimentation des modèles d'essai.

Constitution

La coque :

Vue avant.
Vue avant.
Vue de côté.
Vue de côté.
Cerclage, vue avant.
Cerclage, vue avant.
Vue de dessus.
Vue de dessus.
Jointure jonc.
Jointure jonc.
Marquage fabricant.
Marquage fabricant.
Indication modèle.
Indication modèle.

Le casque A5 reprend la forme générale du modèle de présérie A4 et présente un encombrement latéral plus important que le casque A4 pour permettre l'utilisation de casque anti-bruit ou d'un casque de radiocommunication. La bombe A5 possède un faible encombrement, la visière est haute et très courte, de même que le couvre-nuque qui dégage largement la nuque du porteur. Ce profil, destiné à faciliter la position tireur couché et l'utilisation d'appareils de visée, si on devait le comparer à ce qui existe en matière de casques à travers le monde, se situe entre le casque Ssh 39 russe et le casque M933 italien.
La bombe est formée par emboutissage progressif d'une plaque d'acier amagnétique composé à 13% de manganèse, de 1,2 mm d'épaisseur. Elle est fabriquée en taille unique.
La bordure est adoucie par un jonc débordant de 5 millimètres sur chaque face, maintenu par de multiples points de soudures électriques et se rejoignant à l'arrière du casque par superposition et dont les extrémités sont solidarisées par un point de soudure électrique commun.
La coque est percée des six trous périphériques destinés à la fixation de la coiffe. Les pontets de jugulaire, repris du casque modèle 56 TAP, au nombre de trois et en forme d'oméga, sont soudés à la coque, deux en position latérale avant et un à l'arrière. Les deux pontets avant sont munis d'une courte sangle, fermée en anneau par deux rivets tubulaires et retenant une boucle coulissante.
Enfin, la coque est peinte de couleur vert armée satinée, traitée contre les infrarouges.


Le casque A5 présente au fond de la bombe le marquage appliqué par l'unique fabricant, la société Dunois situé à Cousance dans le département du Jura. Ce marquage est constitué de de deux cercles concentriques et est appliqué par à l'aide d'un tampon à la peinture blanche. Il fait environ 6 centimètres de diamètre et à l'intérieur sont mentionnés le nom du fabricant (DUNOIS), la localisation (COUSANCE) et l'année de fabrication (uniquement 1976).
Le casque de présérie A5 comporte un second marquage appliqué au tampon encreur de couleur blanche. Également de forme circulaire, d'un diamètre inférieur au tampon du fabricant, ce marquage appliqué sur la paroi intérieure du casque comporte la mention A5 identifiant le prototype.

La coiffe :

Intérieur bombe.
Intérieur bombe.
Ecrou hémisphérique.
Ecrou hémisphérique.
Plaque de maintien et vis.
Plaque de maintien et vis.
Ensemble plaques, vis et écrous.
Ensemble plaques, vis et écrous.
Point de montage renforcé d'un œillet métallique.
Point de montage renforcé d'un œillet métallique.
Suspension en place.
Suspension en place.
Suspension, envers/revers.
Suspension, envers/revers.
Suspension, envers/revers.
 
Cerclage, partie avant.
Cerclage, partie avant.
Partie arrière.
Partie arrière.
Amortisseur de fond de coiffe - envers.
Amortisseur de fond de coiffe - envers.
Revers.
Revers.
Lacet de maintien.
Lacet de maintien.
Détails mise en place.
Détails mise en place.
Vue d'ensemble.
Vue d'ensemble.

Les casques de présérie A4 et A5 partagent la même coiffe. Elle est fabriquée à partir de sangles de toile polyamide vert armée de 3 centimètres de large. Ces sangles, tissées en chevron, ont la particularité d'avoir un fil de tissage de couleur rouge appliqué sur l'axe longitudinal et donnant un aspect en pointillé rouge.
Un cerclage de toile d'une circonférence de 66 centimètres est confectionné, sur lequel est rivetée (rivet creux qui servira à la fixation de la coiffe dans la bombe) tous les 11 centimètres une bande de 10 centimètres, dont l'extrémité, repliée sur elle-même et solidarisée par un trait de couture, permet le passage du lacet de réglage en profondeur. Au dos de chacune de ces petites sangles, est collé un tampon de mousse néoprène de dimension 4 x 4 x 1 centimètre.
Sur le cerclage en toile, entre chaque œillet creux, est collé côté extérieur un tampon de mousse néoprène de dimension 7 x 3 centimètres pour 1 cm d'épaisseur.

Bandeau de tête, envers/revers.
Bandeau de tête, envers/revers.
Bandeau de tête, envers/revers.
Passant de maintien.
Passant de maintien.
Mise en place et réglage par bande velcro.
Mise en place et réglage par bande velcro.

Les deux tampons arrière sont plus grands afin de protéger la nuque d'un basculement arrière du casque : de dimension 75 x 45 x 40 millimètres, leur partie débordante du bandeau voit ses angles abattus. Sur la périphérie de ce bandeau, côté intérieur, sont cousus au droit de chaque tampon, six passants de toile de 2 centimètres de large, destinés à maintenir le bandeau de sudation.
La suspension de coiffe est fixée à l'intérieur du casque par six écrous/vis (vis fendue en acier anodisé et écrou tubulaire à tête hémisphérique en laiton peint de couleur vert armée). Chaque écrou/vis passe par un trou de la coque, un œillet de la coiffe et le trou d'une plaque de maintien en forme de "A". Ce matériel de fixation est celui précédemment employé dans les sous-casques modèle 51 TTA de type 3. Ces éléments métalliques sont peints de couleur vert armée.
Le tampon amortisseur est constitué par trois bandes de toile de 13 centimètres de long, dont les extrémités cousues en fourreau reçoivent le lacet de réglage en profondeur. Ces trois bandes sont cousues en étoile à six branches et sur cet ensemble est collé un disque de mousse néoprène de 10,5 centimètres de diamètre, doublé de cuir marron côté tête. Ce disque est perforé, en son centre, d'un trou de 3 centimètres de diamètre et, sur la périphérie, de six trous de 1 cm de diamètre, afin d'assurer l'aération.
Un lacet de réglage en profondeur d'une longueur de 60 cm environ, en coton de couleur noire dont les extrémités sont renforcées d'un ferret en matière plastique transparent, passe alternativement dans le fourreau des sangles de la coiffe et du tampon, assure la cohésion de l'ensemble et permet le réglage en profondeur.
Le maintien sur la tête est assuré par un bandeau de sudation constitué par une sangle en toile polyamide de 66 centimètres de long. Cette bande de toile est doublée sur une face d'une basane de cuir marron foncé. Elle se referme sur elle-même à l'aide d'une bande velcro de 8 centimètres de long, permettant le réglage au tour de tête du porteur.

Coiffe.
Coiffe.

La jugulaire :

Boucle latérale, revers.
Boucle latérale, revers.
Envers.
Envers.
Passant arrière.
Passant arrière.
Jugulaire, vue d'ensemble.
Jugulaire, vue d'ensemble.
Partie gauche, envers/revers.
Partie gauche, envers/revers.
Partie gauche, envers/revers.
 
Partie droite, envers/revers.
Partie droite, envers/revers.
Partie droite, envers/revers.
 
Mentonnière, envers/revers.
Mentonnière, envers/revers.
Mentonnière, envers/revers.
 
Maintien latéral.
Maintien latéral.
Passant arrière, vue de biais.
Passant arrière, vue de biais.
Passage arrière de la jugulaire.
Passage arrière de la jugulaire.
Fermeture par bouton pression.
Fermeture par bouton pression.
Vue d'ensemble.
Vue d'ensemble.

La jugulaire est confectionnée à partir de sangle de toile de polyamide tissée droit d'environ 2 centimètres de large. Ces sangles de couleur vert foncé identique à la coiffe possèdent la même caractéristique d'un fil de tissage rouge traversant longitudinalement chaque sangle.
La demi jugulaire gauche est constituée d'une sangle, d'environ 43 centimètres, pliée à angle droit à 18 cm du début. Cette partie est équipée de velcro permettant de la refermer sur elle-même, après être passée dans la boucle coulissante de la coque. La partie restante est destinée à passer dans la boucle coulissante de la demi jugulaire droite pour former la sangle arrière. Cette extrémité est munie également d'une bande velcro.
Au-dessus de la couture de la pliure, un morceau de sangle est cousu transversalement, formant un trapèze, sur lequel sont fixés deux boutons pressions mâles (relativement fragile, ces boutons pressions seront sensiblement plus gros sur le modèle définitif F-1 avant d'être définitivement abandonnés avec l'apparition du casque F-1 série 2). Cette partie est doublée, côté joue, d'un trapèze de cuir. La demi jugulaire droite est constituée d'une sangle, d'environ 45 centimètres, pliée à angle droit également à 18 cm du début. Cette partie est équipée de velcro permettant de la refermer sur elle-même, après être passée dans la boucle coulissante de la coque. Le bout de la partie restante, destiné à passer dans le pontet arrière de la coque, est équipé d'une boucle coulissante du même modèle. Cette sangle comporte une petite étiquette en toile sur laquelle est imprimée la mention A5 afin de distinguer cette jugulaire interchangeable avec le modèle A4 qui diffère au niveau de la mentonnière.
Sur la pliure est cousue une sangle de 20 centimètres, maintenant par la même occasion la mentonnière. Son extrémité libre, est doublée sur 7 cm et est terminée par un petit bourrelet. Sur cette partie sont fixés deux boutons pressions femelles de fermeture.
La mentonnière est constituée d'une coque en polyéthylène doublée similicuir marron. A chaque extrémité, une fente permet le passage de la jugulaire. Trois petits trous sont percés sur chaque longueur, assurant l'aération. Ce modèle de jugulaire sera sélectionné pour l'élaboration du modèle définitif F-1, cependant la mentonnière sera modifiée pour être doublée de daim face intérieure afin d'assurer un meilleur confort.

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