
Grèce
Casque M-1
Fiche
- Dénomination : M-1 type OTAN.
- Caractéristique : copie du casque US M-1.
- Destiné à une utilisation générale.
- Coiffe constituée d'un sous-casque avec suspension de type "Riddel" extractible.
- Jugulaire en toile avec ouverture rapide maintenue par système T1.
- Fabriqué à partir des années 1970.
- Distribué à partir des années 1970.
- Pays d'origine : États-Unis/Grèce.
- Période d'utilisation : des années 1970 aux années 2000.
- Matériau : acier.
- Poids : 1435 g.
- Taille : unique.
- Couleur : vert kaki foncé mat.

Historique
Avec la chute de la royauté en 1924 et la proclamation de la République, et après des années difficiles dans un climat instable, l'une des premières décisions du nouveau roi George II, avec la restauration de la monarchie le 3 novembre 1935, fut de moderniser l'armée. ![]() Casque US M-1 M1943. |
![]() Casque Mark II reconditionné. |
L'armée gouvernementale fut d'abord soutenue par les Britanniques qui envoyèrent armes et approvisionnement, dont de nombreux casques Mark II issus des stocks du second conflit. La Grèce sera par la suite progressivement rééquipée par les américains à partir de la fin de l'année 1948. C'est donc à la fin des années 40 que l'armée grecque commença à employer des casques US M-1 issus des nombreux stocks de la seconde guerre mondiale.
En 1952, la Grèce entre dans l'OTAN, en même temps que la Turquie.
En avril 1967, un coup d'État militaire instaure le "régime des Colonels", nom donné au pouvoir politique en place en Grèce de 1967 à 1974, qui provoqua l'exil du roi Constantin II monté sur le trône en 1964. Cette dictature est issue du coup d'État de la junte militaire alors dominée par Geórgios Papadópoulos.
En juillet 1974, à la suite d'une tentative de la Grèce de renverser par un coup d'État le gouvernement de Chypre, la Turquie envahit celle-ci, ce qui conduit à des affrontements militaires avec les forces grecques envoyées d'urgence sur l'île pour contrer cette invasion. On est alors très proche d'une guerre ouverte entre ces deux alliés des États-Unis, qui parviennent à éviter l'escalade. Les militaires grecs se retirent alors de la vie politique après cette crise.
Membre de l'OTAN depuis 1952 et de l'Union européenne depuis 1981, les forces armées grecques s'équipent depuis les années 50 sur le standard de l'armée américaine, qui deviendra aussi celui des forces de l'OTAN. Ainsi est adopté le casque M-1 au sein de l'armée grecque.
À la différence des autres pays européens, la fin de la guerre froide n'a pas réduit le danger de conflit pour la Grèce. Depuis la seconde moitié des années 1960, la menace turque s'est progressivement substituée à toute autre menace. Ainsi, alors que le Pacte de Varsovie disparaissait, l'ennemi de l'Est est toujours présent dans la pensée des Grecs. Les procès entamés en Turquie par le gouvernement Erdogan à la fin des années 2000 ont révélé des plans susceptibles de menacer la Grèce (plan Balyoz, plan Suga). Ces deux pays se sont trouvés à sept reprises dans une situation de crise grave ou au bord du conflit armé depuis la seconde guerre mondiale (1955, 1963-1964, 1967, 1974, 1976, 1987,1996), depuis le pogrom contre les habitants grecs d'Istanbul en septembre 1955 jusqu'à la crise des îlots Imia (ou Kardak en turc) en 1996.
Dans ce contexte de tension permanente, l'armée grecque fut toujours à l'écoute des diverses évolutions adoptées par les armées constituant les forces de l'OTAN et principalement l'armée américaine, ce pourquoi le casque M-1 grec suivit les diverses évolutions du casque US M-1.
Au début des années 70 fut adopté un nouveau liner avec coiffe extractible aux États-Unis, caractéristique qui fut ensuite adoptée par la Grèce dans la fabrication de son clone du casque M-1. Cette dernière évolution du casque M-1 grec fut utilisée jusque dans les années 2000 au sein des forces armées grecques jusqu'à l'adoption du casque B826 de fabrication allemande, lui-même calqué sur le casque PASGT américain. Le casque M-1 grec reste de nos jours utilisé par la Grèce par les nouvelles recrues de son armée.





Constitution
La coque :
![]() Vue avant. |
![]() Vue de côté. |
![]() Vue arrière. |
![]() Vue de dessus. |
![]() Jointure jonc arrière. |
La bombe du casque M-1 grec est calquée sur la coque du casque US M-1 M1951, elle-même héritée du modèle M1943 apparu durant la seconde guerre mondiale. |
La coiffe :
Le sous-casque.
![]() Vue avant. |
![]() Vue de côté. |
![]() Vue arrière. |
![]() Vue de dessus. |
![]() Vue intérieure. |
![]() Supports de fixation de la suspension et de la nuquière. |
Comme les casques US M-1, la coiffe est assurée par un sous-casque (liner) fabriqué en matière plastique teintée dans la masse de couleur vert foncé et dont la surface extérieure est grenelée afin d'éviter les reflets du soleil.
La silhouette du sous-casque grec est sensiblement plus plane qu'un liner de fabrication américaine.
La bombe du sous-casque est percée de onze trous, dont neuf sont utilisés pour la mise en place des coupelles de maintien de la suspension de type "Riddel" et de la bande nuquière, et les deux derniers pour la mise en place des boutons supports de la petite jugulaire en toile.
Le sous-casque grec a la particularité d'être un modèle hybride entre plusieurs modèles de liner américain. En effet, il reprend le système de suspension "Riddel" complétée d'une bande nuquière et d'une jugulaire initialement utilisée sur le casque US M-1 M1941. Aussi, il reprend le système de fixation amovible dont la conception remonte à la fin des années 60 et utilisé pour la première fois en 1972 avec l'apparition du liner M1972. Ce système est repris à la fois pour la suspension et pour la bande nuquière.
Ces coupelles sont maintenues par des rivets mécaniques à tête légèrement bombée de diamètre 9 millimètres. Les boutons supports de la jugulaire en toile sont aussi maintenus par rivets mécaniques dont la tête plate mesure 11 millimètres de diamètre. Enfin les têtes des rivets employés sont anodisées en noir.
La jugulaire.

Vue à plat.

Flanc intérieur avec bouton support.
![]() Bouton support. |
![]() Positionnement dé triangulaire de maintien. |
![]() Boucle à clapet de réglage. |
Copiée sur la jugulaire du liner M-1, elle est fabriquée à partir d'une bande de toile de coton de couleur verte de 50 centimètres de longueur pour 12 millimètres de large.
La jugulaire est d'une seule pièce. Elle est fixée au casque par deux dés triangulaires en fil métallique de Ø 1,5 mm, comportant un rouleau qui laisse libre les extrémités. Chaque dé présente, à l'entrée de sa partie étroite, un léger étranglement qui permet, sous la pression, le passage du bouton support de jugulaire et le maintien du dé sur celui-ci. Ces dés sont en corde à piano en bronze avec rouleau en laiton anodisé en noir.
Le montage de la jugulaire est le suivant : Sa longueur est réglable au moyen d'un clip enchapé à l'une de ses extrémités. L'autre extrémité passe dans un dé triangulaire, coulisse dans le clip et vient enchaper le deuxième dé triangulaire. Les enchapures sont fermées par un rivet en laiton dont la tête est anodisée en noir. Le clip de jugulaire est en laiton anodisé en noir.
La suspension de coiffe.
![]() Envers. |
![]() Revers. |
![]() Jointure arrière. |
![]() Suspension en place. |
La coiffe est constituée d'une suspension de type "Riddel", confectionnée en ruban de toile multipoint de 30 mm de large et de couleur vert kaki. Les découpes sont faites aux ciseaux cranteurs, pour éviter l'effilochement.
La suspension est constituée d'un cerclage d'environ 65 centimètres de circonférence jointif à l'arrière par une couture carrée et 3 rubans de fond pliés en V, de 25 centimètres chacun. Les rubans de fond sont assemblés au cerclage en toile par leurs extrémités qui sont maintenues par une couture carrée. L'extrémité du ruban en toile fixée à l'arrière est cousue simultanément à la jointure du cerclage par une seule couture carrée.
Chaque point d'assemblage est consolidé par un rivet mécanique à tête plate de 13,75 millimètres de diamètre et solidarisant, côté intérieur, un clip en tôle emboutie riveté destiné à s'enchâsser sur le plateau circulaire (diamètre 12,5 millimètres) fixé dans la bombe du sous-casque lui correspondant. Les rubans pliés en V constituant la suspension sont jointifs par un lacet en coton permettant de régler la profondeur de coiffe.
La nuquière.


Bande support - envers/revers.
![]() |
![]() Nuquière réglable - envers/revers. |

Nuquière sur sa bande support.
![]() Bouton pression de fixation. |
![]() Clip métallique. |
![]() Positionnement dans sous-casque. |
A l'instar des liners américain fabriqués jusqu'en 1964, le sous-casque grec reprend le dispositif de protection de la nuque. La nuquière est constituée d'une bande de toile multipoint large de 30 millimètres et longue de 22 centimètres. Cette bande de toile est découpée aux ciseaux cranteurs pour prévenir l'effilochement.
Trois rivets mécaniques retenant un clip métallique destiné au maintien de la bande en toile dans le sous-casque sont placés à 9 centimètres d'espace. Quatre boutons pressions femelles disposés par paire sont rivetés à 45 millimètres du rivet central. Ces boutons pressions présentent une large tête sensiblement bombée et anodisée en noir. Ils présentent la mention COBRA ORIGINAL estampée sur la périphérie de l'orifice du bouton pression.
Ces boutons pression sont destinés au maintien de la patelette de tension de la nuquière. Elle est constituée d'une première bande de toile de 12 centimètres de long avec une extrémité munie de deux boutons pressions mâles. L'autre extrémité est destinée à être montée sur une boucle métallique à double fente enchapée dans une bande de toile longue de 7 centimètres pliée en deux et solidarisée par un trait de couture. Elle comporte à son extrémité deux autres boutons pression. Ainsi dotée de quatre boutons pressions mâles, cette patelette se fixe à la bande nuquière et se règle par tension de cette dernière.
Le bandeau de tête.


Bandeau de tête - envers/revers.
![]() Boucle de réglage. |
![]() Clip métallique. |
![]() Coiffe. |
Le maintien sur la tête est assuré par un bandeau de tête dont la conception est proche de la "headband" employée dans les liners de fabrication américaine depuis 1961. Le bandeau de tour de tête est constitué d'une bande de toile en coton de type multipoint de couleur vert kaki mesurant environ 65 centimètres, sur laquelle est cousue une bande de cuir fin. Cette bande de cuir est d'abord cousue sur le revers haut du bandeau, puis est cousue à la base de la bande de toile recouvrant ainsi la longueur supérieure.
Des encoches et des interstices sont pratiqués à intervalle régulier pour le passage des six agrafes métalliques permettant la fixation du bandeau de sudation sur le cerclage en toile de la suspension du sous-casque. Les agrafes sont fabriquées en alliage doux anodisé en noir et sont maintenues en tordant l'extrémité en crochet sur l'extrémité plate passée par-dessus le cerclage en toile.
Une extrémité du bandeau comporte la boucle de réglage à double fente, dont l'une est dentelée pour mieux assurer le réglage. L'autre extrémité du bandeau passe dans les deux fentes de cette boucle et sa tension permet le réglage en circonférence de la coiffe.
La jugulaire :


Jugulaire - envers/revers.
![]() Pontet articulé. |
![]() Vue de profil. |
Les pontets de jugulaire sont repris du modèle apparu avec le casque M-1 M1943. Les pontets articulés sont de formes rectangulaires et légèrement incurvées afin de pouvoir épouser la forme de la coque en étant rabattus vers le haut. La base des pontets est prise dans une pièce métallique en forme de V repliée sur elle-même et soudée électriquement en trois points au niveau de chaque pointe de la pièce formant une charnière. La charnière métallique des pontets est soudée contre le jonc bordant la bombe du casque.
La jugulaire est maintenue aux pontets articulés à l'aide de clip métallique calqué sur le système T1 américain. Ce clip est fabriqué en tôle emboutie anodisée en noir. Il enchape la boucle du pontet articulé avec la partie de la jugulaire du coton correspondant. La toile de la jugulaire est insérée dans la double fente du clip et a son extrémité pliée dans le clip. Le côté extérieur du clip présente deux pattelettes qui sont repliées sur le clip et solidarisent ainsi l'ensemble.
La jugulaire est fabriquée à partir de deux bandes de toile de type "web" tissées en coton de couleur vert kaki et large de 20 millimètres. Sa partie la plus longue mesurant 32 centimètres comporte à son extrémité libre un empiècement métallique empêchant son effilochement. Cet empiècement possède deux pattes se repliant sur elles-mêmes et destinées à retenir l'excédent de la jugulaire après avoir enchapé la boucle de fermeture de la jugulaire. Cette boucle, fabriquée en laiton anodisé en noir, possède deux fentes pour le passage de la toile de la jugulaire, et permettant de coulisser. Elle possède une langue sphérique fabriquée en tôle emboutie, système étudié aux États-Unis en juillet 1944 puis adopté en août 1945. Cette boule de fixation, anodisée en noir, servait à maintenir la jugulaire fermée de manière plus relâchée que la fermeture classique.
L'autre partie de la jugulaire, plus courte mesurant 10 centimètres (23 cm de toile à plat), possède à son extrémité libre le double crochet de fermeture fabriqué en tôle emboutie anodisée en noir. La base de ce double crochet est enchapée de façon à former une extension de toile protégeant la peau du contact du système de fermeture (en étant plié à 3 reprises et formant une patelette). Cette enchapure est solidarisée par de multiples traits de couture superposés.
Le camouflage additionnel :
![]() Vue à plat - envers. |
![]() Vue à plat - revers. |
![]() Couvre-casque en place. |
![]() Détails montage. |
Le premier schéma de camouflage employé par la Grèce fut une copie du modèle français "léopard", introduit au milieu des années 1970. Le schéma de camouflage adopté en Grèce semble utiliser les dessins et les couleurs originales du camouflage français tardif et plusieurs variantes furent introduites au sein de l'armée grecque.
Il se caractérise par un fond de couleur vert olive sur lequel se croisent des taches de type coup de pinceau de couleur marron et vert foncé donnant sur leur superposition une couleur verte très foncée.
Ce schéma de camouflage reste encore utilisé de nos jours par les forces armées grecques.
Le couvre-casque employé sur le casque type M-1 est constitué de quatre morceaux de toile de forme triangulaire cousus ensemble pour épouser la forme arrondie du casque. La base du couvre-casque est repliée sur elle-même et enchape un élastique pour assurer le maintien.
Chaque morceau de toile possède trois boutonnières renforcées par couture qui sont réparties en quinconces pour l'ajout de végétation afin d'améliorer le camouflage.