Grèce
Casque Mark II
Fiche
- Dénomination : "Helmet, Steel, Mark II".
- Destiné à une utilisation générale (reconditionnement dans les années 1950).
- Coiffe en toile cirée de couleur brune montée sur une armature en aluminium.
- Jugulaire en cuir avec boucle coulissante.
- Fabriqué à partir des années 1938.
- Distribué à partir des années 1939.
- Pays d'origine : Angleterre / Afrique du Sud / Canada.
- Période d'utilisation : de 1944 aux années 1950.
- Matériaux : acier au manganèse.
- Poids : 1240 g.
- Taille : 7 tailles, de 6"¼ à 7"¾.
- Couleur : vert olive mat.
Historique
En 1936, la Grèce adopte un nouveau casque pour remplacer le casque Adrian de fabrication française et les casques Mark I britannique encore en dotation. Le casque modèle 36 équipe majoritairement l'armée grecque, aux côtés des reliquats de casques Adrian et Brodie encore en dotation, lors du déclenchement de la guerre italo-grecque opposant le Royaume d'Italie, sous gouvernement fasciste de Benito Mussolini, au Royaume de Grèce, sous gouvernement autoritaire de Ioánnis Metaxás, du 28 octobre 1940 au 6 avril 1941. Le gouvernement profasciste grec rejeta alors l'ultimatum du 28 octobre 1940 par lequel l'Italie demandait le libre passage pour ses troupes. Dès lors, la Grèce se rangeait aux côtés du Royaume-Uni, au moment où Hitler occupait la plus grande partie de l'Europe. |
Casque modèle 36. |
La forte abstention a pour conséquence l'élection d'une assemblée et un gouvernement de droite et d'extrême droite où sont représentés collaborateurs et politiciens en place depuis le régime de Metaxas.
Sous la conduite de Márkos Vafiádis, l'EAM-ELAS établit un gouvernement révolutionnaire à Konitsa, en Épire. De 1946 à 1949, de violents combats se poursuivirent dans des conditions atroces entre, d'un côté, les communistes, soutenus par la Yougoslavie et le bloc soviétique et, de l'autre côté, le gouvernement multipartite monarchiste soutenu par le Royaume-Uni et, par la suite, les États-Unis. La rupture entre Tito et Staline, et l'application par ce dernier des accords de Moscou du 9 octobre 1944, laissèrent Márkos Vafiádis sans ressources et contraignirent les partisans communistes à déposer les armes en octobre 1949. Menacés d'exécution sommaire, beaucoup s'expatrièrent avec leurs familles dans les pays communistes voisins. Durant la guerre civile grecque, les troupes aidées par le Royaume-Uni furent équipées de matériels britanniques pris sur les importants stocks de la seconde guerre mondiale après la démobilisation d'une importante partie des soldats du "Commonwealth". Ces soldats reçurent donc une quantité importante de casques Mark II d'origine variée : fabrication britannique, sud-africaine et sans doute canadienne.
Les troupes de l'ELAS étaient alors en majorité coiffée du casque modèle 36 de l'armée grecque vaincue en 1941.
Casque modèle 36 reconditionné.
Au lendemain de la guerre civile, le casque Mark II devint le casque de l'armée grecque reconstituée. Ces casques furent reconditionnés par remise en peinture et changement de la garniture intérieure et de la jugulaire pour des éléments de fabrication nationale.
Le casque modèle 36 fut aussi reconditionné de telle sorte, mais sa dotation au sein de l'armée fut anecdotique. Ces casques furent principalement reversés aux forces de police et de gendarmerie.
Le casque Mark II reconditionné fut peu employé par l'armée grecque en raison de l'adoption du casque US M-1 suite à l'aide apportée par les États-Unis à partir de 1948.
Constitution
La coque :
La bombe du casque Mark II grec est principalement d'origine britannique et sud-africaine. Des bombes de fabrication canadienne, issues des importants stocks de la seconde guerre mondiale, furent sans doute aussi employées.
Les bombes de type Mark II acquises par la Grèce au lendemain de la seconde guerre mondiale furent systématiquement décapées puis repeintes de couleur vert foncé mat.
Fabrication britannique.
Vue avant.
Vue latérale.
Vue de dessus. |
Marquage fabricant (BMB 1943). |
Jointure jonc. |
Tête de rivet hémisphérique de maintien des fourreaux de jugulaire. |
La coque Mark II britannique affecte une forme très proche de celle du Mark I, mais est légèrement plus ogivale. Elle est emboutie dans de la tôle d'acier au manganèse amagnétique. Les tôles employées dans l'emboutissage sont estampées avant mise en forme. Elles reçoivent un marquage qui sera situé sous la bordure gauche à côté du fourreau de jugulaire ou à l'arrière selon le fabricant (à partir de 1938 avec HBH, J.S.S. et WD, puis 7 autres fabricants suivront en 1939 et finalement AMC en 1941, soit un total de 11 firmes). Il arrive très occasionnellement que ces marquages soient absents lorsqu'ils sont estampés sur la zone extérieure de la future bombe. Ils comprennent l'identification du fabricant, l'année de production, la nomenclature du casque (1 ou II) et l'identification du lot d'acier employé.
Après emboutissage et découpe de sa bordure, elle reçoit un jonc, en acier inoxydable amagnétique lui aussi. Il est fermé à l'arrière, sous le couvre-nuque, par deux, trois ou quatre points de soudure électrique. Le style de ces soudures est constant chez chaque fabricant.
On peut aussi trouver, sporadiquement, des joncs fermés sur les côtés, notamment chez F & L, HBH, J.S.S. et WD.
Les bombes sont percées de trois trous, un au point sommital, pour l'installation de la coiffe, et un de chaque côté, pour l'installation des fourreaux de jugulaire. En début de production, ce sont des fourreaux de type Mark II qui sont mis en place à l'aide d'un rivet mécanique à tête hémisphérique. Ils sont fabriqués à partir d'une plaquette rectangulaire d'acier inoxydable amagnétique de dimension 30 x 22 mm. Les angles supérieurs de la plaquette sont rabattus. Sa moitié supérieure reçoit une perforation, destinée au rivet de 9,5 mm qui la solidarisera à la coque. Deux incisions sont pratiquées sur la partie inférieure. La languette ainsi dégagée, est roulée en demi-cylindre pour former le logement de l'anneau de jugulaire. Celui-ci pourra être inséré ou extrait facilement à l'aide d'une lame de tournevis.
Le chiffre II, ainsi que l'année de fabrication, sont gravés sur la partie supérieure. Ce marquage n'est pas systématique.
Fin 1939, les fourreaux sont modifiés pour faciliter le montage-démontage de la jugulaire. Ils prennent la désignation Mark III et sont fabriqués à partir d'une plaquette rectangulaire d'acier inoxydable amagnétique de dimension 28,5 x 19 mm. Ses angles supérieurs sont arrondis et elle est cintrée pour épouser la forme de la coque. Sa moitié supérieure reçoit une perforation, destinée au rivet de 9,5 mm qui la solidarisera à la coque. La partie inférieure et emboutie en "S" pour former le logement de l'anneau de jugulaire. Celui-ci pourra être inséré ou extrait facilement à l'aide d'une lame de tournevis, grâce à l'extrémité relevée du fourreau.
Le chiffre III, ainsi que l'année de fabrication, sont gravés sur la partie supérieure. Ce marquage n'est pas systématique.
Fabrication sud-africaine.
Vue de biais.
Vue latérale.
Vue de dessus. |
Les casques Mark II sud-africain furent produits en taille unique par emboutissage d'une plaque d'acier au manganèse amagnétique (12% de manganèse et une épaisseur de 0,9441 mm) de forme carrée. Après emboutissage, le contour du casque est découpé à la presse pour donner la forme définitive du casque. La bordure tranchante est adoucie par un jonc en acier au manganèse, lui aussi amagnétique, jointif sur le côté. Cette jonction peut être effectuée par superposition de ses extrémités, avec maintien par soudure, ou par jointure bord à bord, avec extrémités soudées électriquement. Le casque a pour dimension 30 x 30 cm. La bombe est ensuite percée de six trous, contre trois pour les casques Mark II de fabrication britannique ou canadienne. Un trou est effectué au sommet du casque pour l'installation de la coiffe à l'aide d'une vis et d'un écrou circulaire. Un orifice est percé de chaque côté du casque pour la mise en place des fourreaux de jugulaire de type Mark II, pouvant être maintenu par un rivet fendu ou par un rivet mécanique creux. Il ne semble pas y avoir de constante dans l'utilisation de chaque type de rivet, bien que le rivet fendu soit le plus utilisé. |
La coiffe :
Intérieur bombe. |
Coiffe, vue de côté. |
Vue intérieure. |
Vue extérieure. |
Jointure cerclage. |
Doublure de rembourrage. |
Maintien arceau. |
Jointure cerclage. |
Doublure de rembourrage. |
Tampon d'arceau. |
Tampon de cerclage. |
La coiffe de fabrication grecque, installée lors du reconditionnement des casques Mark II fournis à la Grèce au lendemain de la seconde guerre mondiale, reprend les caractéristiques générales d'une coiffe Mark II mais avec des matériaux différents. |
Indication taille. |
Marquage arceau. |
Tampon amortisseur cruciforme (envers/revers). |
Orifice pour le maintien. |
Vis et écrou "Simmonds". |
Détails maintien. |
Coiffe, vue d'ensemble. |
La coiffe est complétée d'un tampon sommital monobloc en caoutchouc moulé, maintenu simplement par l'écrou de la vis sommitale. Il est de forme cruciforme pour s'adapter aux arceaux et de profil arrondi pour épouser le fond du casque. Il se présente sous la forme d'une croix celtique, avec un cylindre central de 57 mm de diamètre et, aux points cardinaux, quatre branches carrées de 25 mm de côté. Une alvéole cylindrique de 22 mm de diamètre et 13 mm de profondeur est ménagée au centre du cylindre, qui abritera l'écrou de la vis sommitale. Deux rainures en croix de 26 mm de large sont pratiquées sur sa face externe, dans l'axe de ses branches. Elles lui permettront de rester solidaire des arceaux et de ne pas pivoter. |
La jugulaire :
Fourreau Mark III (fabrication britannique). |
Extrémité fixe. |
Fourreau Mark II (fabrication sud-africaine). |
Boucle coulissante. |
La nouvelle jugulaire est maintenue aux fourreaux de jugulaire originels du casque : Ils sont, soit du type Mark II pour un casque britannique fabriqué jusqu'en 1939 ou de fabrication sud-africaine, soit du type Mark III pour la majorité des casques de fabrication britannique. |
Jugulaire, vue d'ensemble. |