Iran

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Casque Modèle 62

Fiche

  • Dénomination : modèle 62 (désignation non officielle).
  • Destiné à une utilisation générale.
  • Coiffe calquée sur le modèle I.60 ouest-allemand.
  • Jugulaire en toile maintenue en deux points.
  • Fabriqué à partir des années 1960.
  • Distribué à partir des années 1960.
  • Pays d'origine : République Fédérale d'Allemagne / Iran.
  • Période d'utilisation : des années 1960 aux années 2000.
  • Matériaux : acier.
  • Poids : 1185 g.
  • Taille : unique.
  • Couleur : vert olive clair.
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Historique

L'Iran est connu au lendemain de la Première Guerre mondiale et jusqu'en 1935 sous le nom d'Iran Pahlavi – officiellement l'État impérial de Perse – et par la suite d'État impérial d'Iran. La dynastie Pahlavi y règne jusqu'en 1979.
Au cours des années 1930, la petite armée iranienne, forte de 32 000 hommes en temps de paix, est mal équipée. Proche de l'Allemagne, équipe dès 1935 ses forces armées des casque de type "Stahlhelm 16".

Durant la Seconde Guerre mondiale, les rapprochements de Reza Shah Pahlavi avec l'Allemagne, cliente de son pétrole utile à leur industrie, inquiètent les Britanniques. Reza Shah, ayant déclaré la neutralité de l'Iran, refuse de se soumettre aux demandes d'aide ou d'assistance des alliés, ce qui pousse la Grande-Bretagne et l'URSS à envahir l'Iran le 25 août 1941 en raison de l'importance géographique du territoire. Reza Shah, forcé d'abdiquer en faveur de son fils Mohammad Reza Pahlavi, est envoyé en exil jusqu'à sa mort en 1944. Mohammad Reza Pahlavi devient alors Shah d'Iran.
L'Iran finit par déclarer la guerre à l'Allemagne en septembre 1943. La même année, la conférence de Téhéran voit Churchill, Roosevelt et Staline réaffirmer leur engagement sur l'indépendance de l'Iran, qui devient rapidement membre des Nations unies.
Pourtant, en décembre 1945, bénéficiant du soutien de l'Union soviétique, le gouvernement du peuple d'Azerbaïdjan et la république de Mahabad déclarent leur indépendance dans les régions de l'Azerbaïdjan iranien et du Kurdistan iranien. Des parties du Khorassan, du Gorgan, du Mazandéran et du Guilan sont occupées par les troupes soviétiques ; la crise irano-soviétique, première de la Guerre froide, se termine en décembre 1946 par l'effondrement des gouvernements républicains ayant perdu le soutien de l'URSS.
En 1951, le premier ministre Mohammad Mossadegh nationalise l'Anglo-Iranian Oil Company (AIOC). Il est alors éloigné du pouvoir à la suite d'un complot orchestré par les services secrets britanniques et américain lors de l'opération Ajax. Après sa chute, Mohammad Reza Shah Pahlavi met en place un régime politique autocratique et dictatorial fondé sur l'appui américain. En 1955, l'Iran appartient au pacte de Bagdad et se trouve alors dans le camp américain pendant la Guerre froide. Ainsi l'armée iranienne est largement équipée de matériel américain et porte notamment le casque US M-1 créé en 1941, toutes versions confondues.
Au cours des années 1960, l'Iran fait l'acquisition de plusieurs milliers de casques Modell 1A1 conçus en 1962 en Allemagne de l'Ouest (connus dans le monde de la collection comme casques M62).
Mohammad Reza Shah modernise l'industrie et la société grâce aux revenus très importants du pétrole et à un programme de réformes nommé la "Révolution blanche". L'Iran entre alors dans une période de prospérité fulgurante et de modernisation accélérée mais la société, bouleversée dans ses racines, souffre du manque de liberté. Ainsi, alors que l'Iran équipait son armée à l'étranger débute la production de casques dont la conception est calquée sur le modèle ouest-allemand.
En 1963 ont lieu les premières émeutes, au cours desquelles se fait remarquer un homme du nom de Khomeini. En 1971, le faste des cérémonies de célébration des 2500 ans de Persépolis irrite les pauvres et les paysans. En 1976, le calendrier islamique est remplacé par un calendrier solaire impérial.
Après des mois de protestations populaires et de manifestations contre son gouvernement, Mohammad Reza Pahlavi quitte l'Iran le 16 janvier 1979. Le 1er février 1979, Rouhollah Khomeini revient en Iran après un exil de 15 ans. Après la proclamation de la neutralité des forces armées dans la révolution, Khomeini déclare la fin de la monarchie le 11 février et met en place un gouvernement provisoire. Entre jubilation autour de la destitution du Shah et désaccords sur l'avenir de l'Iran, alors que Khomeini était la figure politique la plus populaire, l'Iran entre dans une période d'instabilité où des douzaines de groupes révolutionnaires, libéraux, marxistes, anarchistes et laïques, ainsi qu'un large panorama de groupes religieux, cherchent à s'imposer.
Les théologiens sont les premiers à rétablir l'ordre dans le pays, avec l'aide des comités locaux. Connus sous le nom de Gardiens de la Révolution à partir de mai 1979, ces groupes ont rapidement pris l'ascendant sur les gouvernements locaux dans tout l'Iran, et récupèrent ainsi la plupart des pouvoirs. Les tribunaux révolutionnaires mis en place permettent l'élimination de figures de l'ancien gouvernement et des opposants de tous bords. La République islamique est instituée par référendum les 30 et 31 mars 1979. Un second référendum adopte une constitution le 2 décembre suivant, en vertu de laquelle le premier président élu au suffrage universel, le 25 janvier 1980, est Abolhassan Bani Sadr. Il avait été auparavant ministre des Finances et ministre provisoire des Affaires étrangères afin de résoudre la crise des otages de l'ambassade américaine de Téhéran, à laquelle il s'opposait.
La crise des otages américains en Iran (occupation de l'ambassade des États-Unis à Téhéran entre le 4 novembre 1979 et le 20 janvier 1981 et prise en otage de son personnel) pousse l'administration Carter à rompre ses relations diplomatiques avec l'Iran, puis à imposer des sanctions économiques le 7 avril 1980. Le 22 septembre 1980, profitant de la faiblesse des forces armées iraniennes qui subissent des purges du nouveau gouvernement islamique, l'Irak envahit l'Iran.

Casque US M-1 M1943.
Casque US M-1 M1943.

La politique officielle des États-Unis cherche à isoler l'Iran. Ainsi, les États-Unis et leurs alliés fournissent des armes et de la technologie à Saddam Hussein, qui a pour objectif de s'emparer des champs de pétrole du Khouzistan. L'Iran accepte de respecter le cessez-le-feu exigé par la résolution 598 du conseil de sécurité de l'ONU le 20 juillet 1987. Le 15 août 1990, Saddam Hussein accepte de revenir aux accords d'Alger de 1975 : retour à un statu quo ante. Le bilan de la guerre est, selon les estimations, de plusieurs centaines de milliers à plus d'un million de morts. Le "culte du martyre" qui a été l'un des moteurs de la mobilisation nationale durant la guerre, sera largement utilisé par la suite par le gouvernement comme "clé de voûte de l'action politique et de la raison d'État".
Le casque de fabrication iranienne est observé durant toute la période du conflit opposant l'Iran à l'Irak, de 1980 à 1988. On peut donc en déduire que ce modèle de casque a été produit au cours des années 1970. Faute de plus d'informations, ce modèle est connu dans le monde de la collection comme casque modèle 62 en référence au modèle ouest-allemand sur lequel il est calqué.
L'Iran étant un pays très isolé sur le plan géopolitique, nous ne possédons que peu d'informations sur ce casque, toutefois l'observation de clichés des forces armées iraniennes atteste que ce modèle fut employé jusque dans les années 2000 après avoir subi quelques modifications, notamment au niveau de la jugulaire.

Casque modèle 62.
Casque modèle 62.Casque modèle 62.

Constitution

La coque :

Vue avant.
Vue avant.
Vue de côté.
Vue de côté.
Vue arrière.
Vue arrière.
Vue de dessus.
Vue de dessus.
Bordure bordée d'un jonc métallique.
Bordure bordée d'un jonc métallique.
Jointure jonc arrière.
Jointure jonc arrière.
Peinture texturée.
Peinture texturée.

Le casque de fabrication iranienne affecte une forme similaire au casque Modell 1A1 de fabrication ouest-allemande. Il reste dans l'ensemble assez proche du casque US M-1 à partir duquel ce dernier est décliné. Toutefois le modèle iranien présente une base très plane contrairement aux modèles américain et ouest-allemand. La visière et l'arrière du casque présentent une pente très prononcée.
Le casque iranien est fabriqué en taille unique par emboutissage d'une plaque d'acier. Après mise en forme de la bombe, la bordure est découpée pour donner la forme définitive du casque. Celle-ci n'est pas adoucie en étant repliée vers l'intérieur comme sur le modèle 1A1 mais par un jonc rapporté en acier jointif par superposition de ses extrémités à l'arrière du casque. Le sertissage du jonc est complété par plusieurs points de soudure électrique répartis sur la périphérie du casque.
Le point sommital du casque est percé et l'orifice pratiqué est enfoncé pour le passage et le logement de la vis à tête plate retenant l'aménagement intérieur du casque. Un trou est pratiqué de chaque côté de la bombe pour l'installation des fourreaux de jugulaire repris du casque M1A1 ouest-allemand.
Enfin la bombe est peinte de couleur vert olive très clair avec adjonction de sable pour obtenir un effet granité afin de réduire les reflets du soleil.
Le casque iranien ayant eu une période d'utilisation particulièrement longue jusque dans les années 2000, ces casques ont été repeints à plusieurs reprises et l'on observe des variantes de couleurs variant du vert olive très clair au beige sable.
À noter que ces casques sont exempts de marque de fabrication.

La coiffe :

Fabrication initiale avec coiffe en cuir.
Fabrication initiale avec coiffe en cuir.
Fabrication initiale avec coiffe en cuir.
 
Doublure en toile et en mousse.
Doublure en toile et en mousse.
Détails suspension en cuir.
Détails suspension en cuir.
Autre exemplaire.
Autre exemplaire.

La coiffe du casque iranien reprend la conception de la coiffe "Innenausstattung 60", en abrégé I. 60, développée par la société Schuberth-Werke de Braunschweig en 1960 et employée dans le casque M1A1.
Cette coiffe se compose d'une coupole en plastique souple de couleur verte, épousant parfaitement le fond de la coque métallique. Le centre de cette coupole présente un large trou renforcé d'une rondelle sertie dans la matière plastique.
Un tampon amortisseur en mousse néoprène, évidé pour permettre l'accès au point de fixation, est maintenu au sommet par deux petites sangles en matière plastique rivetées de part et d'autre de l'orifice.
Sur le pourtour de la coupole sont fixées 5 barrettes de plastique de 5 centimètres chacune, par un rivet mécanique renforcé d'une large rondelle. Elles maintiennent un bandeau circulaire en plastique de 2 centimètres de large. Chacune y est fixée par un rivet, sauf celle avant qui supporte 2 rivets. À l'instar des coiffes britanniques Mark II, ces supports présentent un tampon en caoutchouc moulé permettant de rattraper le jeu entre la coiffe et les parois de la bombe.
Les extrémités du cerclage sont jointives par rivets ce qui rend l'ensemble non réglable en périphérie à contrario du modèle ouest-allemand. Ce cerclage supporte la coiffe initialement fabriquée en cuir. Celle-ci est confectionnée à partir d'une large bande de cuir découpée de telle sorte à former cinq pattes dont l'extrémité est repliée sur elle-même puis solidarisée par un trait de couture pour le passage du cordon de réglage en profondeur.
Elle est solidarisée au cerclage par un fil de nylon, une fine bande de mousse est maintenue entre le cuir et le bandeau afin d'assurer un minimum de confort.

Fabrication plus tardive avec coiffe en toile.
Fabrication plus tardive avec coiffe en toile.
Fabrication plus tardive avec coiffe en toile.
 
Tête de vis.
Tête de vis.
Vue intérieure.
Vue intérieure.
Tampon sommital et ensemble vis/écrou.
Tampon sommital et ensemble vis/écrou.
Vue avant.
Vue avant.
Vue de côté.
Vue de côté.
Vue arrière.
Vue arrière.
Vue de dessus.
Vue de dessus.
Vue intérieure.
Vue intérieure.
Tampon sommital retenu par deux bandes plastiques.
Tampon sommital retenu par deux bandes plastiques.
Exemple avec tampon non solidarisé.
Exemple avec tampon non solidarisé.
Tampon périphérique d'armature.
Tampon périphérique d'armature.
Tampon périphérique d'armature.
 
Tampon périphérique d'armature.
 
Cerclage en plastique et doublure en mousse.
Cerclage en plastique et doublure en mousse.
Suspension en toile avec lacet de réglage en profondeur.
Suspension en toile avec lacet de réglage en profondeur.
Détails maintien.
Détails maintien.
Coiffe, vue d'ensemble.
Coiffe, vue d'ensemble.

Durant la guerre Iran-Irak, on observe un changement de type de coiffe sur les casques de fabrication iranienne. Le cuir, trop fragile, est remplacée par de la toile épaisse. Cette nouvelle coiffe est constituée d'un large bandeau toujours doublé d'une bande de mousse, sur laquelle sont cousues cinq bandes de toile pliées en deux en lieu et place des cinq pattes en cuir.
Cette coiffe en toile restera standard jusqu'à la fin d'utilisation de ce modèle de casque au sein des forces armées iraniennes.

La jugulaire :

Mise en place sur la fourrure.
Mise en place sur la fourrure.
Boucle de fermeture reprise du casque M1A1 ouest-allemand.
Boucle de fermeture reprise du casque M1A1 ouest-allemand.

La jugulaire du casque iranien est initialement calquée sur le modèle 1A1 ouest-allemand, elle-même copié sur le casque US M-1.
Elle est fabriquée en toile forte, de type "web" de couleur vert olive très clair, et adopte le même système de fermeture que le casque ouest-allemand. La sangle droite, plus longue, se termine par un renfort métallique permettant de maintenir l'excédent de jugulaire. La longueur de la jugulaire est réglable grâce à une boucle coulissante sur laquelle est serti un quillon cylindrique creux.
La sangle gauche retient à son extrémité la boucle de fermeture qui affecte la forme d'un triangle surmonté d'un cercle fendu, ce cercle se clipsant sur le quillon de l'autre sangle afin d'assurer la fermeture.
Les deux parties de la jugulaire possèdent à leur extrémité un dé rectangulaire en fil d'acier, maintenu par couture. Celui-ci s'engage dans un fourreau de jugulaire riveté de chaque côté du casque. Le fourreau de jugulaire est constitué par une lame de métal repliée sur elle-même. Le repli, formant une gorge, agit comme un ressort se refermant sur l'anneau de la jugulaire, qui reste ainsi facilement démontable.

Têtes des rivets.
Têtes des rivets.
Pontet articulé.
Pontet articulé.
Détails mise en place.
Détails mise en place.
Jugulaire, envers/revers.
Jugulaire, envers/revers.
Autre exemple, toile avec un liseré brun.
Autre exemple, toile avec un liseré brun.
Boucle coulissante de réglage.
Boucle coulissante de réglage.
Détails mise en place.
Détails mise en place.

Tardivement, au cours de la période d'emploi de ce casque, la jugulaire est remplacée par un tout autre modèle. Cette nouvelle jugulaire est confectionnée à partir d'une bande de toile "web" large de 20 millimètres pour 70 centimètres de long. Les extrémités présentent une ferrure pour éviter l'effilochement. La partie centrale est doublée d'une bande de toile plus fine afin de former une mentonnière. Les extrémités de cette seconde bande retiennent une boucle carrée de 30 millimètres de côtés à deux passants permettant le maintien de la jugulaire, qui est passée dans les deux dés rectangulaires solidarisés aux fourreaux de jugulaire de la bombe.

Jugulaire, vue d'ensemble.
Jugulaire, vue d'ensemble.

Les accessoires :

Inscription à la peinture.
Inscription à la peinture.
Inscription à la peinture.
 
Vue avant.
Vue avant.
Autre exemple, vue de biais.
Autre exemple, vue de biais.
Vue de côté.
Vue de côté.
Mise en place.
 

Les images d'archives présentant les forces iraniennes lors de parade montrent souvent l'emploi de bandeaux en toile de couleur vive noués autour des casques, présentant une inscription honorifique en farsi faisant référence à une personnalité liée au culte du martyre, très présent en Iran.

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