L'état hébreux est devenu indépendant le 14 mai 1948, sur la base du partage du territoire de la Palestine décidé par l'Organisation des Nations Unis (ONU). Ce territoire était jusque-là sous le contrôle de la Grande-Bretagne. La naissance de l'état d'Israël fut l'aboutissement d'une longue lutte menée par les mouvements sionistes. L'indépendance fut acquise après une lutte particulièrement violente où ce nouvel état devait d'une part s'imposer aux yeux du monde arabe, mais aussi conquérir les territoires considérés comme appartenant à l'état hébreux.
La région étant administrée par l'Angleterre avant cet épisode sanglant, c'est bien évidemment avec beaucoup de matériel britannique laissé sur place que les troupes israéliennes furent au départ équipées, dont les forces armées étaient désignées par le terme "Tsahal", qui est l'abréviation "Zva Haganah Le'Israël" (signifiant force d'auto-défense d'Israël).
Dès le lendemain de l'indépendance, Israël se retrouva en guerre contre les pays arabes voisins qui refusaient le partage de la Palestine, où la nouvelle armée israélienne dû faire face aux troupes irakiennes, syriennes, libanaises, égyptiennes et jordaniennes.
C'est donc avec essentiellement de casques Mark II britanniques que fut équipé "Tsahal", et minoritairement de casques Mark III et Mark IV. L'ensemble de ces modèles équipant aussi les différentes troupes arabes luttant contre Israël.
Israël en sortit vainqueur de ce conflit étalé sur les années 1948-1949 avec un agrandissement de son territoire d'environ un tiers ce qui ne calma pas les tensions dans la région.
Du fait de ce climat géopolitique très instable, le pays connu une succession de conflits, d'abord en 1956 à la suite de la nationalisation du canal de Suez par l'Égypte dirigé par Nasser, conflit mené aux cotés de la France et de la Grande-Bretagne, puis en 1967 durant la "guerre des six jours" une fois de plus contre l'Égypte mais aussi contre la Jordanie et enfin la guerre du Kippour en 1973 contre l'Égypte et la Syrie.
Dans le but d'équiper ses troupes, Israël fit appel à des diverses sources d'approvisionnement, équipant son armée avec du matériel hétéroclite : "Tsahal" est au départ majoritairement coiffé de casques de fabrication britannique (Mark II, Mark III, et Mark IV, mais aussi des casques HSAT Mark II) et sud-africaine (Mark II). Israël s'équipera par la suite de casques modèle 51 TTA acquis en petite quantité auprès de la France puis par la suite de casque US M-1. Une grande partie de ces casques sont issus des stocks de la seconde guerre mondiale (à l'exception des modèles conçus ou fabriqués après 1945) : souvent détériorés, ces casques furent souvent reconditionnés avec un remplacement de la coiffe par une suspension de type "Riddel" fabriquée avec les moyens du bord.
Au cours des années 1960, "Tsahal" débute l'harmonisation de ses équipements et se tourne vers le casque US M-1 déjà adopté par de nombreuses armées à travers le monde.
Israël reçut jusqu'à la fin des années 1960 différents modèles de casque US M-1 fonction des sources d'approvisionnement, soit par achat de stocks issus de la seconde guerre mondiale pour des modèles antérieurs à 1945 ou par importation pour des fabrications ultérieures. Afin de gagner en indépendance, Israël décida de produire son propre équipement et le premier casque fabriqué nationalement fut le casque M-1. Pour la fabrication de ce nouveau casque, beaucoup de coques de M-1 déjà en dotation furent récupérées et reconditionnées avant l'utilisation de casque lourd de fabrication israélienne. Le casque M-1 israélien se détache du casque M-1 de conception américaine par l'utilisation d'une jugulaire maintenue en trois points reprise du casque HSAT Mark II d'origine britannique. Le liner est repris sur le standard M1964 de l'armée américaine, avec une simplification généralisée à la majeure partie de la production par suppression de la bande nuquière fixée en trois points.
À partir de la fin des années 1960, la bombe en acier fut produite directement par Israël. Ce nouveau casque de fabrication nationale, fut alors désigné comme son modèle de base, sous la désignation "Kasda" M-1.
Le "Kasda" M-1 fut employé par "Tsahal" des années 1960 aux années 1980. Il est représentatif de la guerre du Kippour opposant Israël à une coalition menée par l'Égypte et la Syrie du 6 octobre au 24 octobre 1973.
Au cours des années 1970, Israël entrepris l'étude pour l'élaboration d'un casque en matière composite comme certains pays à travers le monde, notamment les États-Unis. Ces recherches furent menées par la société Orlite Enginnering & co créée le 12 novembre 1959 sous la forme d'une société privée constituée par une société locale et deux investisseurs américains. Cette société, spécialisée dans la fabrication d'éléments en fibre de verre, est racheté à 50% en 1965 (puis l'intégralité en 1977) par la firme IAI (Israël Aircraft Industries) et étend son activité aux domaines aéronautique et militaire.
Un prototype est présenté en 1976 par la firme Orlite, dont la bombe de forme arrondie est fabriquée en résine renforcé de fibre de verre. Ce casque est équipé d'une suspension de coiffe de type "Cradle" et d'une jugulaire maintenue en trois points, toutes deux de conception identique à celles employées dans le casque "Kasda" M-1. Adopté cette même année, la production de ce nouveau modèle commercialisé sous le nom de casque OR 201 se généralisera à partir de 1980. Il fera sa première apparition lors de la guerre du Liban débutée en 1975.

Les casques OR 201 présentent des marques appliquées par le fabricant sous forme d'étiquettes papier collées au fond de la bombe que soit le fabricant. On retrouve ainsi des étiquettes appliquées par le fabricant Tama plastics industries, Orlite Enginnering & co puis Rabintex.
Ces étiquettes sont le plus souvent au nombre de deux où sont inscrit les informations suivantes en hébreux :

• Logo de "Tsahal".
• Modèle du casque (A, B ou C).
• Date de fabrication (généralement sous la forme MM YYYY, peut être absente).
• Numéro de série.
• Numéro de nomenclature de l'équipement au sein de l'armée israélienne (ce numéro varie en fonction du type de casque, et de la taille).

La jugulaire du casque OR 201 est reprise à l'identique du casque M-1 de fabrication israélienne. Elle possède une topologie en trois points et reprends la conception de la jugulaire du casque HSAT Mark II de fabrication britannique. Elle est maintenue à trois pontets solidaires du casque, repris du casque M-1 israélien.
Les deux passants latéraux sont constitués d'une boucle rectangulaire dans laquelle coulisse une barre autobloquante (dentée à son sommet). Cette boucle est maintenue dans la bombe par une plaque métallique de forme rectangulaire aux largeurs arrondies enchapant la base de la boucle. Repliée sur elle-même, cette plaque est directement rivetée contre la paroi intérieure du casque.
Le passant arrière est une simple boucle rectangulaire, pivotant sur le même type de support maintenue de manière similaire.
La jugulaire est fabriquée à l'aide de deux bandes de toile forte de type "web" en coton, d'une largeur de 20 millimètres et dont de couleur vert olive (beige sable sur le casque M-1 israélien). Ces deux bandes se croisent sur une pièce de cuir de forme ovale constituant la mentonnière.
Trois extrémités sur quatre sont renforcées d'un empiècement métallique bronzé en noir (peint de couleur vert olive sur le casque M-1) afin d'éviter l'effilochement. La partie longue de la jugulaire, longue d'environ 65 centimètres, destinée à passer dans le passant arrière, possède une boucle rectangulaire à double fentes, aussi fabriquée en acier bronzé en noir (peint de couleur vert olive sur le casque M-1). Cette boucle permet la fermeture de la jugulaire à l'instar du casque de parachutiste britannique HSAT Mark II.
La seconde bande de toile, constituant la jugulaire, longue de 52 centimètres, se fixe latéralement aux passants autobloquants. La partie longue s'insère dans la boucle arrière du casque et se fixe à la boucle à double fente de la partie gauche.
Enfin, la jugulaire peut présenter un marquage appliqué au tampon encreur sur lequel on retrouve le symbole de "Tsahal".

Principale modification de la révision du modèle B fabriqué à partir de l'année 1984, la jugulaire reprise du "Kasda" M-1 héritée du casque HSAT Mark II britannique est abandonnée au profit d'une jugulaire à ouverture rapide. Cette nouvelle jugulaire est fabriquée à partir de bande de toile de nylon large de 1,8 cm, de couleur verte.
Fabriquée en deux parties, la partie droite de la jugulaire est constituée d'une bande de toile de nylon, pliée en V et dont une des branches plus longue est destinée à être passé dans la boucle arrière et la plus courte à être inséré dans le passant latérale.
La pliure de cette bande comporte le clip de fermeture en plastique, dont le maintien est assuré par une forte couture triangulaire. Les deux branches en toile s'entrecroisent à environ 11 cm du clip de fermeture pour former la mentonnière. Afin d'adoucir le contact avec la peau, la mentonnière est doublée de cuir. Cette doublure est composée d'un rectangle de cuir cousu sur ses deux longueurs à la toile de nylon de la jugulaire. Contrairement à la jugulaire du modèle A, la mentonnière du casque OR 201 est désormais évidée. L'extrémité courte destinée à être fixée au passant latéral droit mesure environ 18 cm et a son extrémité pliée sur elle-même (sur environ 3 cm) et cousue. La bande de toile la plus longue, mesurant 40 cm et destinée à être passée dans le passant arrière du casque puis la boucle triangulaire de la partie gauche, comporte à son extrémité deux carrés de velcro cousus (velours et astrakan) destinés à maintenir une boucle coulissante en plastique permettant le réglage de la longueur.
La partie gauche de la jugulaire est constituée d'une simple bande de toile, longue de 18 cm, attenante à la boucle de fermeture. Cette boucle à ouverture rapide, fabriquée en plastique noir teinté dans la masse, retient le clip de fermeture par ses deux ergots. L'ouverture est effectuée par un bouton à presser afin de resserrer ces ergots et ainsi libérer le clip de fermeture.
Afin de protéger la peau du système de fermeture, celui-ci est doublé d'une large pièce de cuir. Cette doublure est composée d'un morceau de cuir plié en deux et découpé pour former une large forme hexagonale, dont les contours découpés sont cousus entre eux par une ligne de couture périphérique. Cette pièce est ensuite cousue à la bande de toile fixée au passant latérale du casque.
La boucle de fermeture comporte une fente pour le passage de la longue bande de toile de la partie droite de la jugulaire. La boucle coulissante en plastique est insérée sur cette bande après être inséré dans la boucle arrière du casque. L'extrémité de cette bande est passée dans la boucle de fermeture et enfin fixée par son extrémité velcro à la barre centrale de la boucle.
Les passants latéraux sont constitués d'une boucle métallique, dans laquelle coulisse une barre autobloquante, peinte en noir. La boucle métallique comporte un petit empattement en cuir, plié sur lui-même, et dont le maintien est assuré par un petit rivet mécanique. Cette patelette de cuir permet un réglage plus rapide de la jugulaire en libérant la pression appliquée sur la jugulaire assurant son maintien.