
Nouvelle-Zélande
Casque Mark II
Fiche
- Dénomination : "Helmet, Steel", Mark II.
- Destiné à une utilisation générale.
- Coiffe en toile cirée montée sur une armature en fibres vulcanisées.
- Jugulaire en toile à ressort de type Mark II.
- Caractéristique : copie du casque Mark II britannique, pièces fabriquées essentiellement en Australie puis assemblées en Nouvelle-Zélande.
- Fabriqué à partir de 1941.
- Distribué à partir de 1941.
- Pays d'origine : Angleterre/Australie/Nouvelle-Zélande.
- Période d'utilisation : de 1941 jusqu'aux années 60.
- Matériaux : acier au manganèse.
- Poids : 1120 g.
- Taille : unique (7 tailles de coiffe).
- Couleur : vert olive mat appliqué de manière lisse.

Historique


Troupes néo-zélandaises sur le front français coiffées de casques Mark I de fabrication britannique.
Ancienne colonie Britannique, la Nouvelle-Zélande obtient une autonomie partielle en 1854 avec la création du premier parlement de Nouvelle-Zélande établi par le parlement du Royaume-Uni à travers la "New Zealand Constitution Act" de 1852. A la fin du 19ème siècle, le pays deviendra entièrement autonome avec l'explosion démographique du pays. |
![]() "Helmet, Steel, Mark I". |


Assemblage des casques Mark II d'origine australienne dans l'usine General Motors de Petone à Wellington.
Toutefois, la Nouvelle-Zélande ne fait pas le choix d'une production nationale du casque Mark II contrairement à l'Angleterre, l'Afrique du Sud et l'Australie. Elle se tourne vers cette dernière pour l'assemblage de ses propres casques Mark II en 1941 en faisant l'acquisition de bombes Mark II australiennes auprès de la firme australienne de la société américaine Commonwealth Steel Compagny Pty Limited fondée en 1901 et dont le siège social est basé à Granite City dans l'Illinois.
Ainsi la Nouvelle-Zélande fait l'acquisition auprès de l'Australie de bombes nues Mark II, de jugulaires Mark II et de coiffes Mark I puis Mark II auprès de la branche australienne de la firme anglaise Dunlop, spécialisée dans la fabrication de pneumatique.
Les casques Mark II néo-zélandais sont assemblés à partir de pièces australiennes et de fourreaux Mark II de fabrication néo-zélandaise dans les usines de General Motors situées à Petone à Wellington.
Le 3 octobre 1941, la Precision Engineering Company fournit à General Motors 40 000 fourreaux Mark II estampillés NPZ (pour "New Zealand Pressings", firme aussi connue pour avoir fabriqué des pièces de pistolet-mitrailleur Sten et de cuillères de grenade à main) et 15 000 rivets en laiton (soit 25 000 unités de moins que nécessaire pour l'assemblage des 40 000 fourreaux).
Le 5 décembre 1941 les 1000 premiers casques Mark II néo-zélandais sortent de la chaîne de montage et sont livrés au camp de l'armée de Trentham pour être testés par le service d'inspection de l'armée néo-zélandaise.
Seuls les casques Mark II munis de fourreaux Mark II marqués NPZ sont assemblés en Nouvelle-Zélande. À partir de 1942 la Nouvelle-Zélande fait le choix de s'équiper de casques Mark II australiens.
On estime qu'environ 2 000 000 de casques Mark II furent fabriqués entre 1940 et 1945 par l'Australie, dont une certaine quantité fut attribuée à la Nouvelle-Zélande et à l'Inde.
Les troupes néo-zélandaises seront déployées essentiellement dans le Pacifique, ainsi qu'en Afrique du Nord, en Grèce puis en Italie. Le casque Mark II restera en dotation dans l'armée néo-zélandaise jusque dans les années 60 où elle s'équipera de casques M-1.
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Le casque anglais Mark II ! |




Constitution
La coque :
Assemblage néo-zélandais.

Vue de biais.

Vue avant.

Vue de côté.
![]() Vue de dessus. |
![]() Marquage appliqué par le fabricant. |
![]() Insigne du 7th Wellington West Coast Rifles Regiment. |
Contrairement à l'Angleterre qui débute la production du casque Mark II dès 1938, après avoir préalablement reconditionné un grand nombre de casques Mark I fabriqués durant la première guerre mondiale, la Nouvelle-Zélande adopte tardivement le casque Mark II pour équiper ses forces armées. Ce n'est qu'à partir de l'année 1941 que la Nouvelle-Zélande se tourne vers l'Australie pour s'équiper de casques Mark II. L'Australie débute la production du casque Mark II visiblement en 1940, sans avoir reconditionné de casques Mark I auparavant. |
Fabrication australienne.

Casque Mark II de fabrication australienne utilisé par l'armée néo-zélandaise.
A partir de 1942, la Nouvelle-Zélande abandonne l'assemblage de casques Mark II au profit de l'import de casques Mark II de fabrication intégralement australienne.
Ces casques sont caractérisés par une surface extérieure granitée pour éviter les reflets du soleil et possèdent généralement une coiffe marquée par son fabricant australien.
Les premières fabrications australiennes semblent avoir reçu une couche d'apprêt de couleur rouge avant mise en couleur, d'après une observation réalisée sur un exemplaire muni de fourreaux de jugulaire de type Mark II datés de 1940. Cette pratique fut vraisemblablement rapidement abandonnée. Les casques Mark II australiens furent d'abord peints de couleur vert kaki granité, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur ; puis rapidement mat à l'intérieur et granité à l'extérieur du casque.
Avec l'apparition de la coiffe Mark II dès l'année 1940 et la nouvelle vis de maintien qui est matée après mise en place (ce qui rend le démontage compliqué), l'extérieur est repeint sur une première couche. Du sable, dont le grain peut varier de fin à moyen, est ajouté à la peinture afin d'obtenir un effet granité qui est donc aussi appliqué sur l'écrou de fixation placé à l'extérieur.
La production du casque Mark II australien fut assurée par la société Commonwealth Steel Compagny Pty Limited, société américaine fondée en 1901 et dont le siège social est basé à Granite City dans l'Illinois. Ces fabrications sont identifiées par le marquage CS suivi d'un numéro de lot estampé sur la bordure intérieure de la visière du casque.
La fabrication fut aussi confiée à la société Lysaght fondée en 1880, spécialisée dans la galvanisation d'éléments métalliques et qui participa à l'effort de guerre pour la fabrication de casques, caisses de munitions, jerricans, munitions et aluminium pour la construction aéronautique.
Ces fabrications semblent être identifiées par un simple numéro de série pouvant comporter la lettre L en référence à la raison sociale de cette société. Les casques Mark II de fabrication australienne et exportés vers la Nouvelle-Zélande sont exempts du marquage représentant la "broad arrow" (phéon, type de flèche ou de pointe de lance, qui a été adopté dès le 16ème siècle par le gouvernement britannique pour marquer la propriété militaire ou navale) surmontant deux lettres séparées de points et qui est généralement appliqué au fond de la bombe.
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Le casque australien Mark II ! |
La coiffe :
Mark I.
![]() Intérieur. |
![]() Coiffe Mark I. |
En 1936, le "War Office" britannique demande à la firme "Helmets Ltd" d'étudier une nouvelle garniture intérieure, amagnétique. Tous ses éléments porteront la désignation Mark I et cette nouvelle coiffe, adoptée par l'Australie dès le début de la production du casque Mark II en 1940, fut exportée vers la Nouvelle-Zélande au cours de l'année 1941 pour équiper les premiers casques Mark II qui y seront assemblés.
La coiffe Mark I fut fabriquée uniquement en 1940 par la branche australienne de la firme anglaise Dunlop, spécialisée dans la fabrication de pneumatique. Ces coiffes peuvent être identifiées par le marquage DUNLOP appliqué au tampon encreur sur un des arceaux de la coiffe.
La garniture intérieure est fixée à la bombe par un ensemble vis-écrou, en lieu et place du rivet primitif. Elle est ainsi facilement démontable. La vis en laiton mesure 9,7 mm de long. Sa tête est plate et son diamètre est de 13,25 mm. Elle est pourvue d'une large fente permettant de la manœuvrer, aussi bien avec un tournevis qu'avec une pièce de monnaie.
L'écrou est rond et d'un diamètre similaire, avec une face bombée pour épouser le fond de l'armature. Il est logé dans l'alvéole du tampon sommital, évitant ainsi le contact avec la tête du porteur.
L'armature de la nouvelle coiffe est constituée par un bandeau circulaire en fibres noyées dans du caoutchouc noir ou pouvant être blanc (l'armature de la coiffe britannique est fabriqué en fibres vulcanisées généralement de couleur noire), de 33 mm de large, surmonté de deux arceaux de même matière, de 26 mm de large.
Le bandeau est maintenu fermé sur le côté droit, par trois rivets œillet éclatés en étoile en cuivre nickelé (l'assemblage est effectué par rivet fendu pour une coiffe de confection britannique). Les arceaux sont fixés en croix, avant-arrière et gauche-droite, sur le bandeau. Chaque arceau est maintenu par deux rivets œillet éclatés en étoile en cuivre nickelé. Ils sont solidarisés au sommet par un rivet œillet dans lequel passera la vis sommitale de fixation à la coque.
Un tampon de protection ovale en caoutchouc-mousse recouvert de toile cirée de couleur noire est fixé à l'intérieur du sommet. Ses axes sont de 125 x 102 mm. Son épaisseur est de 13 mm. Il est maintenu aux quatre points cardinaux, sur chaque arceau, par un rivet œillet en cuivre nickelé. Le tampon amortisseur des coiffes de confection australienne est riveté moins en périphérie que le tampon d'une coiffe Mark I britannique. Un trou circulaire est ménagé au centre, pour permettre de visser l'écrou sommital.
Le bandeau est doublé intérieurement par une bande de caoutchouc mousse de 23 mm de large, recouverte de toile.
La coiffe proprement dite est constituée par une bande de toile cirée, festonnée à cinq dents ogivales. Elle est cousue sur le bandeau circulaire de l'armature. Le haut de chaque dent est ourlé par deux traits de coutures parallèles de façon à former une ganse, dans laquelle passera le cordonnet de serrage. Suite à cette opération les dents deviennent trapézoïdales.
Les coiffes sont déclinées en sept tailles, allant de 6"¼ à 7"¾, avec une progression de ¼".
Les coques étant de taille unique, le jeu est rattrapé par des tampons de 45 x 25 mm, fixés sur l'armature, quatre sur le bandeau et un, en position tête-bêche, sur chaque arceau. Chaque tampon est constitué d'une lamelle de caoutchouc-mousse repliée sur elle-même, la fixation se fait par deux rivets œillet en cuivre nickelé, renforcée par une plaque rectangulaire de 18 mm de long fabriquée en fibres vulcanisées placée à son extrémité. L'autre extrémité comportant le repli est laissée libre.
L'épaisseur varie avec les tailles, par exemple : 5 mm pour la taille 7. Les coiffes de taille 7"¾ sont dépourvues de tampons.
Mark II.
![]() Vue avant. |
![]() Intérieur. |
![]() Vue de côté, avec jointure cerclage. |
![]() Vue de dessus. |
![]() Jointure cerclage et maintien arceau. |
![]() Fixation arceau. |
![]() œillet creux croisement arceaux. |
![]() Agrafe de fixation de tampon amortisseur. |
![]() Tampon amortisseur fendu sur arceau. |
![]() En place sur cerclage. |
![]() Marquage taille. |
![]() Croisillon, envers. |
![]() Revers. |
![]() Détails montage. |
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A l'instar des pays du Commonwealth ayant adopté le casque Mark II de conception britannique, la Nouvelle-Zélande équipe ses premiers casques Mark II de coiffe Mark I puis rapidement passe au modèle Mark II, tout modèle confondu étant confectionné en Australie. |
![]() Vue d'ensemble. |
Le modèle le plus courant prend la forme d'un pavé rectangulaire dont la face extérieure est arrondie par jointure de ses deux longueurs formant une bande repliée sur le dessus et constituant ainsi une alvéole longitudinale. Ce type de tampon est maintenu par une agrafe métallique traversant sa face intérieure et l'armature de la coiffe. Ils sont disposés horizontalement sur le cerclage et verticalement sur les arceaux de l'armature de la coiffe.
La seconde version de tampon rencontrée est de forme tronconique moulée en caoutchouc.
La coiffe Mark II est généralement montée dans la bombe à l'aide d'une vis de type Mark II en laiton, qui fait son apparition en Angleterre en août 1940. Son filetage est rallongé à 9,375 mm. Cette vis est employée à l'intérieur du casque Mark II australien avec une rondelle en laiton, et l'écrou Mark I reste utilisé à l'extérieur désormais.
![]() Marquage fabrication Dunlop mai 1942, taille 7. |
Les coiffes Mark II de fabrication australienne peuvent être marquées, essentiellement dans le cas où le casque Mark II est d'import australien. |
![]() Ecrou Mark I. |
![]() Ecrou Mark II. |
![]() Vis et écrou non réglementaire. |
On observe plusieurs types de vis et écrou pour le maintien de la coiffe dans la bombe, initialement il s'agit d'une vis et d'un écrou circulaire de type Mark I. Toutefois, les éléments pouvant être disparates, il arrive de rencontrer des écrous de type Mark II ou encore des ensembles de vis/écrou non réglementaires.
Coiffe de fabrication britannique.
![]() Exemples de coiffes de fabrication britannique. |
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![]() Fabrication FFL 1944. |
Il est aussi possible de rencontrer des coiffes Mark II de fabrication britannique dans les casques Mark II néo-zélandais dont la vis n'est pas matée pour en empêcher le démontage. Ceci est d'autant plus possible pour des casques utilisés conjointement avec des troupes britanniques durant la guerre ou en remplacement après-guerre alors que le casque Mark II reste en dotation dans l'armée néo-zélandaise jusque dans les années 60.
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La jugulaire :


Jugulaire à ressort Mark II - envers/revers.


Partie courte avec boucle de réglage (envers/revers).
La jugulaire du casque Mark II néo-zélandais est du type Mark II à ressort. Elle est de fabrication australienne, même s'il n'est pas à exclure qu'il y ait eu une fabrication nationale. Elle se compose de deux tronçons extensibles, identiques, reliés par un tronçon réglable. Elle est totalement amagnétique. |
![]() Détail passage dans la boucle. |
En effet cette boucle ne sert qu'au réglage et non pas à ouvrir la jugulaire qui reste toujours fermée, la partie extensible permettant de la mettre sous le menton et de l'ôter facilement.
Cette jugulaire est désignée "Strap, Chin, Mark II" et, contrairement au modèle britannique, la trame de la toile de coton de type web employée reste constante tout au long de la production.
Fourreau Mark II.
![]() Tête de rivet. |
![]() Fourreau Mark II - 1941. |
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Les fourreaux de jugulaire des casques Mark II assemblés en Nouvelle-Zélande sont exclusivement du type Mark II. Il s'agit du seul élément dont la production peut être considérée avec certitude comme néo-zélandaise, en raison du marquage estampé NPZ pour "New-Zealand Pressings" qui est aussi connu pour la production de pièces de pistolet-mitrailleur Sten et cuillères de grenades à main. Fabriqués à partir d'une plaquette rectangulaire d'acier inoxydable amagnétique de dimension 30 x 22 mm, les angles supérieurs de la plaquette sont rabattus. Sa moitié supérieure reçoit une perforation, destinée au rivet de 9,5 mm qui la solidarisera à la coque. Deux incisions sont pratiquées sur la partie inférieure. La languette ainsi dégagée, est roulée en demi-cylindre pour former le logement de l'anneau de jugulaire. Celui-ci pourra être inséré ou extrait facilement à l'aide d'une lame de tournevis.
Le chiffre II (en chiffre romain) ainsi que l'année de fabrication, sur quatre chiffres, sont gravés sur la partie supérieure. On observe uniquement des fourreaux Mark II datés de 1941 sur le casque Mark II néo-zélandais, ce pourquoi on peut en déduire que l'assemblage du casque fut effectué cette même année.
Fourreau Mark III.
![]() Fourreau Mark III - 1942. |
En Angleterre, à la fin de l'année 1939, les fourreaux sont modifiés pour faciliter le montage-démontage de la jugulaire. Ils prennent la désignation Mark III. Les fourreaux Mark II sont déclassés. Ce changement intervient en 1941 dans la fabrication des casques Mark II australiens qui sont en partie exportés vers la Nouvelle-Zélande en remplacement des casques Mark II assemblés en Nouvelle-Zélande. |
Le camouflage additionnel :
![]() Couvre-casque en toile de jute beige. |
![]() Marquage fabricant : BCNB Ltd. 1 1942. |
Alors que la plupart des pays du Commonwealth équipés de casques Mark II utilisent majoritairement des filets pour compléter le camouflage du casque, les troupes néo-zélandaises utilisent principalement des couvre-casques. |
![]() Couvre-casque en toile de jute vert. |
![]() Couvre-casque confectionné à partir d'un couvre-casque moustiquaire de fabrication britannique. |
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Les troupes expédiées en Afrique du Nord ou encore en Italie, reçoivent un couvre-casque moustiquaire, absolument nécessaire dans ces contrées. Il est constitué de quatre triangles de toile kaki clair formant le couvre-casque proprement dit, sur lequel est cousu un tube de tulle, tombant sur les épaules. Le serrage est assuré par une cordelette passant dans l'ourlet.
Ces couvres-casques moustiquaires furent utilisés par les troupes néo-zélandaises en guise de couvre-casque par suppression de la bande de tulle faisant office de moustiquaire.