Fiche
- Dénomination : Wz 63.
- Destiné aux troupes aéroportées.
- Coiffe constituée d'une juppe en cuir à 8 dents.
- Jugulaire en cuir, fixation par double boucle, extension du couvre-nuque et oreilles.
- Camouflage : filet + filet facial.
- Caractéristique : largement utilisé par les pays membres du pacte de Varsovie.
- Fabriqué à partir de 1963.
- Distribué à partir de 1963.
- Pays d'origine : Pologne.
- Période d'utilisation : de 1963 aux années 90.
- Matériau : Acier et cuir.
- Poids : 1580 gr.
- Tailles : unique, avec 7 tailles de coiffe.
- Couleur : vert foncé ou gris/bleu.
Historique
Il ne fallut pas attendre les années 60 pour la création d'une unité aéroportée en Pologne, un premier projet ayant été avorté en 1939 avec l'invasion du pays par les forces allemandes et russes. Durant la seconde guerre mondiale, de nombreux polonais s'exilèrent tantôt en Angleterre pour combattre aux cotés des anglais, tantôt aux cotés des russes essentiellement pour les communistes polonais. Ces derniers servirent exclusivement aux cotés des troupes d'infanterie de l'armée rouge, alors que les polonais exilés en Angleterre formèrent des unités combattantes dans tous les corps d'armée, et les troupes aéroportées ne furent pas en reste. Ainsi une brigade aéroportée indépendante polonaise fut créée en Ecosse en septembre 1941 sous les ordres du Major Général StanisÃ
âaw Sosabowski. Contrairement aux autres forces polonaises sous commandement britannique (environ 240 000 soldats), la 1ère brigade aéroportée polonaise était formé pour être exclusivement lâcher au dessus de la Pologne occupée afin de participer à sa libération. L'Histoire voudra que cette brigade soit lâchée lors de la désastreuse opération "Market Garden" au dessus d'Arnhem aux Pays-Bas. Ces troupes furent naturellement coiffées des casques Mark I et Mark II AT, alors en usage au sein des troupes parachutistes sous contrôle britannique. Après la seconde guerre mondiale, avec la création de l'armée populaire polonaise (LWP : "Ludowe Wojsko Polskie") au sein d'un gouvernement communiste alors sous l'égide de Moscou dans le cadre du pacte de Varsovie, l'armée polonaise reçut donc l'approbation pour la création d'une unité parachutiste. C'est ainsi qu'apparut en 1957 la 6ème division aéroportée en Poméranie, comprenant environ 4000 hommes. Alors qu'aucun équipement spécifique n'existait pour ces troupes d'élites, les parachutistes furent dans un premier temps coiffés du bonnet de toile soviétique, très vite jugé inutile. C'est pourquoi, il fut décidé de créer un casque sans visière, avec une coiffe permettant un parfait maintien, et une parfaite protection de la tête et du cou du soldat. C'est dans cet optique qu'apparut le casque parachutiste Wz 63, dont la bombe en acier rappelle sans nul doute la bombe "Type P." britannique en usage sur les casques Mark II AT. D'une excellente conception, le casque Wz 63 sera utilisé jusque dans les années 90 au sein des troupes aéroportées polonaises, et par de nombreux pays membres du pacte de Varsovie, notamment l'Allemagne de l'Est jusqu'à la réunification de celle-ci.
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![Paras polonais durant la seconde guerre mondiale. Paras polonais durant la seconde guerre mondiale.]() Paras polonais durant la seconde guerre mondiale. |
Constitution
La coque :
![Vue avant. Vue avant.]() Vue avant. |
![Vue de coté. Vue de coté.]() Vue de coté. |
![Vue arrière. Vue arrière.]() Vue arrière. |
![Vue de dessus. Vue de dessus.]() Vue de dessus. |
![Fabrication HS de 1978. Fabrication HS de 1978.]() Fabrication HS de 1978. |
![Trous d'aération. Trous d'aération.]() Trous d'aération. |
![Trous d'aération - vue intérieure. Trous d'aération - vue intérieure.]() Trous d'aération - vue intérieure. |
La coque du casque parachutiste Wz 63 est fabriquée en une seule taille, d'un seul tenant par emboutissage successif d'une feuille d'acier. Sa forme est une reprise de la bombe "Type P." britannique mise au point en 1941 et utilisée sur les casques des troupes spécialisées anglaises durant la seconde guerre mondiale (motards, tankistes et parachutistes). Soit de forme oblongue et arrondie. Les bords du casque sont nets et seront masqués par la coiffe épousant la forme extérieure de la bombe. Le casque est percé au trois tiers sur la partie supérieure pour la pose ultérieure de la coiffe, maintenue par des rivets mécaniques. Le casque Wz 63 possède la caractéristique d'avoir 2 trous d'aération de chaque coté, directement formés dans la coque lors de sa fabrication. Enfin, le casque est peint, avant la pose de l'ensemble coiffe/jugulaire, de couleur vert foncé de manière satinée. A noter que l'intérieur de la coque possède les initiales du fabricant et la date de fabrication, apposées par "stencil" passé à l'aérographe de couleur noire.
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La coiffe :
![Rivet de fixation. Rivet de fixation.]() Rivet de fixation. |
![Patte de maintien du cerclage. Patte de maintien du cerclage.]() Patte de maintien du cerclage. |
![Bandeau de mousse. Bandeau de mousse.]() Bandeau de mousse. |
![Bandeau de feutre. Bandeau de feutre.]() Bandeau de feutre. |
![Patte de coiffe. Patte de coiffe.]() Patte de coiffe. |
L'ensemble coiffe/jugulaire est maintenu à un cerclage métallique de taille unique, maintenu à la coque par ses trois pattes en forme de "T" inversé (rivetées au cerclage) à l'aide de rivets mécaniques. L'ensemble étant monté après mise en peinture de la coque, les têtes de rivet sont mises en couleur à l'aide d'un coup de pinceau. Une bande de mousse très dense mais élastique et molle au touché est collé sur le cerclage, l'épaisseur de cette bande de mousse dépendra de la taille de la coiffe et à pour objectif d'amortir les chocs. La coiffe en cuir est maintenue derrière cette bande de mousse, elle est constituée de la même façon que la coiffe du casque Wz 50 : soit par couture de deux morceaux de cuir, dont la base de ce cercle de cuir est scindée huit pattes. Chacune de ces pattes 5 trous d'aération complétés de 5 autres trous situés plus haut, répartis en forme de trapèze. Une bande de feutre édentée est cousue sur la base de la coiffe de cuir. L'extrémité de chaque patte comporte un trou, renforcé d'un œillet métallique éclaté creux et d'une rondelle de cuir, pour le passage du lacet de réglage en profondeur de la coiffe.
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![Trou passage lacet. Trou passage lacet.]() Trou passage lacet. |
![Coiffe. Coiffe.]() Coiffe. |
![Bavolet. Bavolet.]() Bavolet. |
![Boudin latéral. Boudin latéral.]() Boudin latéral. |
![Trous d'aération - couvre-oreille. Trous d'aération - couvre-oreille.]() Trous d'aération - couvre-oreille. |
![Trous d'aération, partie arrière. Trous d'aération, partie arrière.]() Trous d'aération, partie arrière. |
![Jointure bavolet. Jointure bavolet.]() Jointure bavolet. |
![Lacet de jointure des bavolets. Lacet de jointure des bavolets.]() Lacet de jointure des bavolets. |
![Vue intérieure. Vue intérieure.]() Vue intérieure. |
![Boudin frontal. Boudin frontal.]() Boudin frontal. |
![Vue intérieure. Vue intérieure.]() Vue intérieure. |
![Jointure boudin. Jointure boudin.]() Jointure boudin. |
La coiffe est complétée de deux bavolets, tout comme le casque britannique Mark I DR. Ces deux bavolets sont chacun formés de deux pièces de cuir cousues entre-elles pour la structure, dont le niveau de l'oreille est évidé. Cette zone est bouchée par une pièce de cuir circulaire plus grande que l'orifice et non doublée afin d'obtenir une boursoufflure. Cette pièce de cuir comporte 6 trous répartis en rosace, complétés de 11 trous plus petits répartis sur la circonférence. D'autres trous d'aération sont présents au niveau de la nuque, au nombre de 14, répartis sur deux lignes de 5, entre lesquelles est présente une ligne de 4 trous. Les bavolets sont réunis entre eux à l'aide d'un lacet passant dans 3 trous situés à l'extrémité arrière et renforcés d'un œillet métallique. La tension de ce lacet permet le réglage de la position arrière des bavolets. A noter que cette zone est doublée d'une patte de cuir permettant l'étanchéité à l'air de la nuque. A noter aussi la présence d'un petit boudin de cuir à l'avant des bavolets afin de mieux assurer le contact de ceux ci avec la peau du porteur pour empêcher l'air de pénétrer. Enfin, un boudin de cuir est présent à l'avant du casque dans le but d'adoucir les bords tranchants du casque, mais aussi d'assurer la continuité des bavolets. Ces différents éléments sont maintenus avec la coiffe sur le cerclage. Le boudin avant est complété par un second boudin enveloppant les deux bavolets, assurant ainsi la couverture de la totalité de la bordure du casque.
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Les marquages :
![Marquage fabricant. Marquage fabricant.]() Marquage fabricant. |
![Marquage fabricant. Marquage fabricant.]() Marquage fabricant. |
![Autre marquage. Autre marquage.]() Autre marquage. |
![Marquage taille. Marquage taille.]() Marquage taille. |
En complément du marquage de la coque, le dos de la coiffe de cuir comporte plusieurs marquages apposés par des tampons à l'encre. Ces marquages regroupent les informations du fabricant, ainsi que la date complète de production.
Autre information importante, la taille est spécifiée par un tampon à l'encre bleue, après les lettres "Nr".
La jugulaire :
Jugulaire, partie longue avec mentonnière.
![Maintien mentonnière. Maintien mentonnière.]() Maintien mentonnière. |
![Intérieur mentonnière. Intérieur mentonnière.]() Intérieur mentonnière. |
![Boucle de fixation. Boucle de fixation.]() Boucle de fixation. |
![Jugulaire fixée. Jugulaire fixée.]() Jugulaire fixée. |
La jugulaire est complémentaire des bavolets, elle est constituée d'une longue bande de cuir épais (3 millimètres) d'une longueur de 35 centimètres pour 1,8 de large. Cette bande de cuir est fixée par couture sur le bavolet droit, son extrémité libre est taillée en pointe.
La jugulaire comporte une mentonnière de cuir doublé, dont la pièce de cuir extérieure est évidée afin de mieux épouser la forme du menton. La mentonnière est glissée sur la jugulaire à l'aide de deux passants de cuir, chacun pratiqués dans la mentonnière par deux incisions (entrée/sortie), la languette ainsi formée est légèrement déformée pour que la jugulaire passe à plat. A noter la présence d'une boucle de cuir glissée sur la jugulaire, entre les passants de la mentonnière, pour éviter que celle-ci ne s'échappe. Cette boucle de cuir est destinée à maintenir l'excédent de jugulaire après fixation.
La fixation de la jugulaire est assurée par deux boucles maintenues à une petite patte de cuir cousue à l'extrémité du bavolet gauche.
Le camouflage additionnel :
Les casques polonais, depuis le modèle Wz 67, sont toujours accompagnés dès leur sortie d'usine d'un filet, complété d'un filet facial, tout deux fabriqués en matière synthétique. Ces deux filets, roulés ensemble, sont noués au lacet de réglage en profondeur de la coiffe. Le Wz 63 n'échappa à la règle et fut aussi muni d'un filet de couleur verte de conception identique à celui accompagnant le casque des autres corps d'armée. Le filet, couvrant le dôme du casque, est fabriqué à partir de mailles de 2 centimètres. Il se fixe au casque à l'aide d'un lacet parcourant tout son contour. Le second filet, fixé au lacet de fixation du premier filet à l'aide de 8 boucles allongées fendues, est fabriqué à partir de mailles de 1 centimètre. Les deux extrémités basses du filet comportent un petit crochet permettant de le maintenir au "grand" filet après l'avoir roulé sur lui-même. Compte tenu que la coque du casque Wz 63 est plus petite que les casques Wz 67 et 75, il semblerait que ce soit un filet de diamètre plus petit qui fut utilisé sur le casque Wz 63.
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![Filet. Filet.]() Filet. |