Russie

Russie

Casque 6B7

Fiche

  • Dénomination : 6Б7.
  • Destiné à une utilisation générale.
  • Coiffe constituée d'une suspension intégralement en toile, maintenue en six points.
  • Jugulaire en toile maintenue en quatre points avec mentonnière.
  • Fabriqué à partir des années 2000.
  • Distribué à partir des années 2000.
  • Pays d'origine : Russie.
  • Période d'utilisation : des années 2000 à aujourd'hui.
  • Matériaux : fibres aramide.
  • Poids : 1280 g (taille 3).
  • Taille : 3 (I, II ou III).
  • Couleur : vert olive tacheté de noir et beige.
Preview

Historique

Le casque Ssh 68 (en alphabet cyrillique CШ-68 acronyme de "стальной шлем образца 1968 года", soit en alphabet latin "stalnoy shlyem" 1968 pour casque d'acier modèle 1968) est le dernier casque conçu durant la période soviétique pour le compte de l'infanterie, et aussi le dernier casque fabriqué intégralement en acier pour le compte de l'armée russe. Il est conçu pour résister au mieux aux projectiles d'armes automatiques à fort pouvoir pénétrant, à une époque où se démocratisent les fusils d'assaut (soit pour les troupes soviétiques le fusil d'assaut "kalachnikov" AK-47 de calibre 7,62 mm puis l'AK-74 de calibre 5,45 mm répondant au M16 américain de calibre 5,56 NATO).
Le casque Ssh 68 diffère du traditionnel casque Ssh 39 (puis Ssh 40 et 60) par ses parois conçues pour dévier les projectiles à l'instar du casque modèle 56 est-allemand. Il est fabriqué à partir d'une plaque d'un nouvel alliage, appelé acier-15, de 1,4 mm d'épaisseur (plus épaisse de 0,2 mm en partie frontale), rendant plus fines les parois du casque, dont la forme oblique augmente cependant l'épaisseur d'acier à traverser.
Le casque Ssh 68 était le casque standard de l'armée soviétique lors de l'invasion de l'Afghanistan de 1979 à 1989. Il restera en usage au sein de l'armée russe jusque dans les années 2000 et reste aujourd'hui en dotation dans certains pays indépendants de l'ex-URSS.
L'armée russe n'attendit pas les années 2000 pour admettre que l'acier avait atteint ses limites dans la fabrication de casques pour troupes d'infanterie et des essais de production de casques en matière composite débutèrent durant les années 90.
Dès le début des années 80, l'Union Soviétique avait entrepris des recherches pour des casques fabriqués à base de polymère dans le but d'abandonner l'acier, à l'instar des pays occidentaux ayant adopté le kevlar pour la fabrication de leurs casques de combat. Les statistiques mirent en évidence que la plupart des projectiles menaçant les soldats (fragments ou projectiles) avaient une vélocité comprise entre 600 et 650 m/s pour une masse de plusieurs grammes. À cette vitesse, les casques d'acier conventionnel ne procuraient pas la protection nécessaire.
Le principal organisme impliqué dans ces recherches fut l'institut de recherche scientifique de l'acier de Moscou : NII Stali pour Nauchno-Issledovatelskiy Institut Stali ("Научно-исследовательский институт стали"). Investi dans les études sur l'acier depuis 1942, le NII Stali possèdait des décennies de savoir-faire dans le domaine de l'armure d'acier et la protection balistique.
Après avoir entrepris des recherches sur le titane, l'acier et différentes fibres balistiques, le NII Stali porta principalement son effort sur l'amélioration du casque Ssh 68 disponible en importante quantité et en usage durant le conflit afghan débuté en 1979.
Les ingénieurs du NII Stali prirent en compte l'avantage des fibres aramides appliquées en taffetas croisés et imprégnées de résine.

6Б14 - Ssh 68 M :

Premier prototype d'une longue série, il s'agissait d'un casque Ssh 68, dont la bombe était doublée à l'intérieur par l'application d'une fine couche de fibres aramide. Désigné SSh 68 M (en cyrillique CШ-68 M), il possédait l'index GRAU 6Б14, le GRAU, direction principale du missile et de l'artillerie du Ministère de la défense de la Fédération de Russie (soit en cyrillique : "Главное ракетно-артиллерийское управление МО РФ" (ГРАУ), ou en alphabet latin "Glavnoye raketno-artilleriyskoye upravleniye MO"), étant un département du ministère de la Défense, subordonné au chef de l'armement et des munitions des forces armées russes. Cette organisation qui remontait à 1862, était plus particulièrement responsable de l'attribution des indices GRAU aux munitions et équipements de l'armée.

Ssh 68 N :

Le casque Ssh 68 M sera par la suite modifié par un changement radical de coiffe et avec la suppression du revêtement camouflé de l'extérieur. Ce nouveau modèle sera désigné Ssh 68 N.

Casque 6Б14.
Casque 6Б14.
6Б6 :

Un nouveau prototype, développé par l'institut NII Stali, fut le casque 6B6 composé d'une bombe en matière hybride à l'instar du casque Ssh 68 M avec une coque en titane doublée à l'intérieur d'une couche en matière composite. Développé à la fin des années 90, il fut accepté pour un usage dans l'armée en 2000. Coûteux à produire, seul un petit nombre d'exemplaires fut mis en service.

6Б7 – P7 :

D'une conception proche du modèle 6Б6, ce modèle fut fabriqué uniquement en matière composite. Produit par l'institut NII Stali et Armocom au début des années 90, il est le premier d'une longue déclinaison dont le modèle le plus commun est le 6Б7, conçu au début des années 2000. Ce modèle sera d'ailleurs décliné en deux versions par Armocom avec les versions 6Б7-1 et 6Б7-1M.

6Б7-1M :

Fabriqué par Armocom, ce modèle est une seconde déclinaison du casque 6Б7 suivant le 6Б7-1. Développé et accepté par l'armée russe en 2008, ce modèle fut conçu sur la base du casque PASGT américain, tout en conservant une forme proche des anciens casques soviétiques afin d'éviter d'éventuels problèmes d'identification.
Fabriqué à partir de nouvelles fibres d'aramide appelé "Rusar", ce casque, selon Armocom, aurait une espérance de vie de 12 ans et une résistance balistique de type V50 résistant à des projectiles d'une vitesse de 630 m/s. Il fut conçu à la fois pour l'infanterie et les troupes aéroportées, et était livré avec un couvre-casque muni de bavolets pour ces dernières.

6Б26 :

Dans la gamme des prototypes conçus par l'institut NII Stali, on retrouve principalement une succession de modèles désignés 6Б26, 6Б27 et 6Б28. Ceux-ci, d'une conception très proche, présentent des formes et des poids, ainsi que des protections balistiques, différents.
Le casque 6Б26 est un casque militaire léger (seulement 950 g) procurant une protection balistique V50 protégeant des projectiles d'une vitesse de 580 m/s. Ce modèle était principalement destiné aux unités d'opérations spéciales (excluant les unités parachutistes) et fut approuvé pour une utilisation dans l'armée russe en 2006.

6Б27 :

Parallèlement, fut produit le casque 6Б27, plus lourd, destiné à un usage plus général. Il fut décliné en trois versions, une première de forme proche du casque PASGT américain, une seconde avec un couvre-nuque dégagé pour faciliter le port en position couché et enfin une dernière, sensiblement plus profilée que la seconde version, dont la matière composite était directement teintée dans la masse pour présenter le schéma de camouflage "digital flora" ou "Tsifra". Ces casques étaient produits par la firme AO НПП КлАССС.

6Б28 :

Le casque 6Б28 est la version pour troupes aéroportées de la série 6Б26 - 6Б27 - 6Б28. Adopté officiellement depuis 2006, ce modèle fut peu produit. D'une forme similaire au casque 6Б26, la bombe est plus épurée pour en réduire son volume.


L'ensemble des casques d'essai en matière composite de l'armée russe sera employé simultanément, comme l'attestent des photos de la seconde guerre d'Ossétie du Sud, opposant en août 2008 la Géorgie à sa province séparatiste d'Ossétie du Sud et à la Russie, où put être observée une grande variété de modèles différents. L'utilisation de ce type de casques sera aussi majoritaire lors des évènements de la crise de Crimée lorsque la Russie envoya des soldats russes sans signe distinctif à titre de force locale de défense, afin de rester dans un "certain cadre légal". Ces casques seront peu à peu mis de côté à partir de 2010 avec l'adoption officielle du casque 6Б47 "Ratnik", mais réapparaitront lors du conflit qui oppose la Russie à l'Ukraine depuis l'invasion du 24 février 2022, du fait de l'important besoin matériel de ce conflit de haute intensité où les forces armées russes réemploie une quantité impressionnante d'équipements.

Casque 6B7.Casque 6B7.
Casque 6B7.Casque 6B7.Casque 6B7.
Casque 6B7.Casque 6B7.

Constitution

La coque :

Vue avant.
Vue avant.
Vue de côté.
Vue de côté.
Vue arrière.
Vue arrière.
Vue de dessus.
Vue de dessus.
Détails camouflage par peinture.
Détails camouflage par peinture.
Bordure doublée d'un jonc en toile.
Bordure doublée d'un jonc en toile.
Jointure jonc arrière.
Jointure jonc arrière.

La bombe du casque 6Б7 est formée par succession de couches de toiles (de couleur jaune) de fibres aramides tissées pour former un tissu d'armure toile (ou taffetas). Ces couches de toiles de kevlar sont noyées dans une résine balistique thermoformable puis mises en forme dans un moule sous vide.
Le casque 6Б7 est fabriqué en trois tailles (les matériaux de fabrication étant onéreux et en raison de la forte épaisseur des parois du casque, une taille unique engendre un casque de fort encombrement). Une fois matricé, les excès de fibres aramides noyées dans la résine sont ébavurés afin d'obtenir la silhouette du casque. La forme générale du casque 6Б7 est très arrondie et proche de celle des casques de conception soviétique Ssh 39, 40 et 60. Les côtés présentent une protubérance pour permettre le port d'équipement de radiocommunication.
La bordure brute du casque est protégée par un jonc constitué d'une bande de toile de nylon de couleur vert olive collée et cousue sur toute la périphérie de la bombe. Cette bande est jointive à l'arrière et cousue bord à bord. Le jonc est destiné à adoucir la bordure du casque, mais aussi à protéger celle-ci de l'usure.
La bombe est percée d'une série de six paires de trous pour la mise en place de l'aménagement intérieur du casque (2 orifices à l'avant et à l'arrière, et deux paires de trous de chaque côté).
L'intérieur du casque 6Б7 est peint de couleur vert olive mat avant installation de l'ensemble coiffe et jugulaire, l'extérieur postérieurement afin de peindre les têtes de vis destinées au montage.
L'extérieur reçoit une couche de peinture vert olive mat, pouvant être finement texturée pour les fabrications plus tardives. L'extérieur de la bombe est camouflé à l'aide de taches de forme et de taille diverse appliquées au pochoir. Ces taches sont appliquées à la peinture de couleur noire mate et de couleur beige.

Les marquages.

Référence modèle (6Б7) et taille.
Référence modèle (6Б7) et taille.
Numérotation d'exemplaire et année de fabrication (2002).
Numérotation d'exemplaire et année de fabrication (2002).
Vue d'ensemble des marquages appliqués sur la bordure arrière.
Vue d'ensemble des marquages appliqués sur la bordure arrière.
Tampons appliqués lors du contrôle qualité.
Tampons appliqués lors du contrôle qualité.

La bombe est numérotée avec son index GRAU 6Б7, suivi de la taille de la bombe indiquée en chiffre romain (I, II ou III), d'une numérotation d'exemplaire, ainsi que d'un numéro de lot. Ces indications sont appliquées au feutre noir sur le jonc en toile à l'intérieur du casque de part et d'autre du point de maintien arrière de la coiffe.
En complément de ces marquages peut être présent un marquage OTK suivi d'un numéro appliqué lors de l'inspection du casque par le département technique de contrôle.

La coiffe :

Têtes des écrous.
Têtes des écrous.
Pièce métallique de maintien retenue par deux vis.
Pièce métallique de maintien retenue par deux vis.
Détails passage de la suspension.
Détails passage de la suspension.
Suspension intégralement en toile.
Suspension intégralement en toile.
Ruban de réglage en profondeur.
Ruban de réglage en profondeur.
Lacets de réglage du cerclage et du bandeau.
Lacets de réglage du cerclage et du bandeau.
Lacets de réglage du cerclage et du bandeau.
 

La conception de la coiffe est reprise de celle employée sur la plupart des casques d'essai testés jusqu'à la fabrication du casque 6Б27. Elle est montée par le biais des six paires de trous effectués dans la bombe à l'aide de six pièces en laiton anodisées en noir et vissées contre la paroi interne de la bombe. Ces pièces affectent une forme de losange dont la partie centrale arrondie présente deux fentes pour le passage du cerclage en toile de la suspension de coiffe. De dimension 40 x 25 millimètres, ces pièces sont retenues contre la bombe à l'aide de deux vis à tête hémisphérique en laiton anodisé en noir. Ces vis sont retenues à l'extérieur à l'aide d'écrou circulaire à encoche se manipulant avec un tournevis spécifique à ergot.
Dans un premier temps est inséré le cerclage de la coiffe constituée d'une bande de toile de coton de couleur beige sable d'une largeur de 20 mm. Les extrémités de ce cerclage sont repliées sur elle-même puis cousues pour former un fourreau pour le passage d'un lacet de serrage joignant les deux extrémités. D'une longueur plus que nécessaire, ce lacet formé d'une bande de toile est passé à deux reprises et le serrage du nouage permet une tension plus ou moins importante du cerclage.
Le cerclage retient les trois éléments en toile constituant la suspension de la coiffe. Chaque élément est composé d'une bande de toile pliée pour former un V dont la pointe reçoit un trait de couture pour le passage du lacet de réglage en profondeur.

Lacet de réglage du bandeau opposé.
Lacet de réglage du bandeau opposé.
Coiffe, vue d'ensemble.
Coiffe, vue d'ensemble.

Les extrémités de chaque élément sont repliées sur elles-mêmes, la pliure étant solidarisée par un trait de couture pour former une fourrure. Chaque bras reçoit une autre branche en toile solidarisée par une couture triangulaire pour suivre l'angle selon lequel elle est disposée. L'extrémité libre est cousue de manière similaire au reste. Ainsi chaque élément est inséré sur le cerclage en toile, où chaque extrémité entoure les points de fixation de la coiffe dans la bombe.
Le maintien sur la tête est assuré par un bandeau de tête confectionné dans le même type de toile. Il est composé de deux parties, chacune étant constituée de deux bandes de toile cousues ensemble pour former une double épaisseur sur toute la longueur et dont les bords sont repliés vers l'intérieur. Cette couture périphérique est complétée d'une succession de coutures en croix où, pour chaque jointure, est appliqué un trait de couture retenant une bande de toile placée au dos. Cette bande de toile est retenue par quatre traits de couture verticaux formant ainsi trois interstices où seront positionnés les pièces métalliques de maintien de la coiffe placées de manière similaire au cerclage. Chaque demi-partie du bandeau possède ses extrémités repliées sur elles-mêmes pour former un fourreau. Ils permettent ainsi de joindre les deux parties à l'aide d'un lacet constitué d'une bande de toile et dont la tension permet le réglage du tour de tête.

La jugulaire :

Têtes des écrous.
Têtes des écrous.
Maintien assuré par les vis retenant les pièces métalliques supportant la coiffe.
Maintien assuré par les vis retenant les pièces métalliques supportant la coiffe.
Maintien assuré par les vis retenant les pièces métalliques supportant la coiffe.
 
Bande de toile pliée en V assurant la typologie en quatre points.
Bande de toile pliée en V assurant la typologie en quatre points.
Crochet.
Crochet.
Boucle de fermeture.
Boucle de fermeture.
Partie longue avec mentonnière.
Partie longue avec mentonnière.

La jugulaire du casque 6Б7 est de typologie en quatre points, elle est retenue simultanément à la coiffe aux points de fixation latéraux. La jugulaire est retenue par deux bandes de toile mesurant environ 30 centimètres de long pour 20 millimètres de large dont les extrémités sont repliées sur elles-mêmes puis solidarisées par couture. Ces bandes sont retenues par le biais des vis les plus avant et arrière des points de maintien latéraux de la coiffe.
La partie droite retient le crochet de fermeture fabriqué en laiton anodisé en noir et coulissant librement. Ce crochet retient une patte en suédine de couleur gris/beige destinée à protéger la peau du système de fermeture métallique.
La bande opposée retient une boucle à double passants identique à celle employée sur les casques Ssh 68 de fabrication tardive et aussi produite en laiton anodisé en noir. Cette boucle retient la partie centrale de la jugulaire d'une longueur d'environ 40 centimètres et dotée d'une mentonnière fabriquée à partie de deux bandes de toile. Elle est insérée dans la boucle coulissante de la partie gauche et possède à son extrémité droite une boucle coulissante identique permettant la fermeture de la jugulaire sur le crochet de la partie droite. Les extrémités de la mentonnière sont repliées sur elles-mêmes et cousues afin d'empêcher cet élément de perdre les deux boucles dans lesquelles il est inséré.

World War Helmets utilise des traceurs afin de collecter certaines informations relatives aux visites de manière anonyme comme l'adresse IP pour identification du pays, temps de visite, pages consultées, informations techniques du périphérique utilisé (système d'exploitation, version du navigateur, résolution... etc.).
En poursuivant votre navigation, vous acceptez la collecte de ces données à des fins de statistiques pour mesurer l'audience et améliorer la navigation du site.