Russie

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Casque Ssh 36

Fiche

  • Dénomination : "Стальной шлем образца 1936 года" ("CШ 36" - Ssh 36).
  • Destiné à une utilisation générale.
  • Coiffe en toile avec bandeau en toile cirée maintenue par agrafes.
  • Jugulaire en toile, fermeture par boucle coulissante.
  • Insigne : étoile rouge peinte à l'avant.
  • Fabriqué à partir de 1936.
  • Distribué à partir de 1936.
  • Pays d'origine : Russie (URSS).
  • Période d'utilisation : de 1936 aux années 1940.
  • Matériaux : acier.
  • Poids : 1150 g (taille 3).
  • Taille : 4 tailles.
  • Couleur : vert khaki puis vert olive.
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Fabrication Lysva 1936.
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Fabrication Lysva 1939.
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Reconditionnement Lysva en 1941.
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Reconditionnement terrain durant la "grande guerre patriotique".

Historique

La Russie était un allié de la France durant la première guerre mondiale dans le cadre de la triple entente ayant pour origine une convention militaire signée entre la France et la Russie le 17 août 1892, puis une alliance franco-russe, le 27 décembre 1893. Quelques années plus tard, le 8 avril 1904, la France et le Royaume-Uni signent l'Entente cordiale, traité de portée surtout symbolique qui marque un rapprochement diplomatique entre les deux pays. Le Royaume-Uni, après l'entrevue de Guillaume II et de Nicolas II en juillet 1905, inquiet d'une tentative de rapprochement de la part de l'Allemagne vis-à-vis de la Russie, se décide donc à sortir de son "splendide isolement" et à régler ses différends avec la Russie. Cela aboutit à l'accord du 31 août 1907 avec la convention anglo-russe où les deux puissances délimitent leurs zones d'influence en Afghanistan, en Perse et au Tibet.
Ce rapprochement ne comportait aucune alliance proprement dite mais, ajouté à l'alliance franco-russe et à l'Entente cordiale, cet accord, à propos de litiges asiatiques, ébauche une Triple-Entente face à la Triplice (ou Triple Alliance de l'Allemagne, empire Austro-hongrois et l'Italie).
En décembre 1915, une mission française arrivée en Russie, réclama auprès du tsar Nicolas II de l'aide afin de soulager le front occidental qui rencontre des difficultés alors que la guerre était initialement prévue brève. Le quartier général russe, devant aussi faire face à une pénurie d'homme au moment où elle en a le plus besoin, accepta la requête française avec l'envoie de brigades spéciales de tirailleurs dès le début de l'année 1916. La France devait toutefois se charger de leur équipement, raison pour laquelle ces troupes étaient coiffées de casque Adrian modèle 15 arborant un insigne aux armoiries de la Russie impériale.
Entre temps, l'armée impériale russe acquière auprès de la France une quantité importante de casques Adrian modèle 15 pour équiper son armée.

Casque Adrian modèle 15 fabriqué pour les brigades russes.
Casque Adrian modèle 15 fabriqué pour les brigades russes.

Dès octobre 1917, la révolution bolchévique éclate en Russie provoquant l'abdication du tsar Nicolas II et plongeant le pays en plein chaos. Ne pouvant faire face plus longtemps aux troupes des puissances centrales, la Russie se retire du conflit avec la signature de l'armistice avec l'Allemagne à Brest-Litovsk. L'armée russe se disloqua au profit d'une guerre civile où s'opposèrent les armées blanches (aidées par les pays occidentaux) favorables à un retour du tsar et l'armée rouge bolchévique.
En 1922, l'armée rouge est victorieuse de l'armée blanche aidée de nombreux contingents étrangers. Équipée de manière hétéroclite, l'armée rouge est coiffée de différents types de casques issus de la grande guerre. L'armée soviétique est soucieuse d'uniformiser son équipement alors que le pays est en pleine restructuration économique, bouleversé par l'installation d'un régime communiste, et conduisant le pays à une industrialisation à "marche forcée".
Au sortir de la guerre civile, les effectifs de l'armée rouge sont très importants. Cependant de nombreux problèmes se posent quant à l'armement et l'équipement, en particulier l'absence de matériel moderne comme des chars d'assaut, une artillerie efficace et une aviation de combat. De 1920 à 1925, l'armée rouge doit se contenter de ce qui est récupéré de l'ancienne armée tsariste : un armement faible et en retard. Pour remédier à cela le "Soviet militaire" créa en 1924 la "Commission aux inventions militaires" qui met au point un nouvel équipement moderne. L'effort pour se doter de ces équipements va être lancé lors du premier plan quinquennal de 1928 et poursuivi lors des deux suivants en 1934 puis en 1939.
À la suite de la guerre civile russe, les casques Adrian d'origine française sont ressortis des magasins afin d'équiper l'armée rouge dès 1924. Ces casques font partis des équipements ramenés par les brigades russes à leur retour du front occidental, des lots acquis auprès de la France durant la première guerre mondiale et aussi de casques capturés auprès des armées blanches.
Cependant le nombre d'exemplaires n'est pas suffisant pour équiper l'ensemble des importants effectifs de l'armée rouge, et seules quelques troupes d'infanterie ou de parade en sont équipés.
Ces casques sont repeints de couleur vert olive et sont ornés d'une imposante étoile frontale fabriquée en tôle de cuivre en relief. Cet attribut est muni de la faucille et du marteau soviétiques, et peint en rouge à l'exception de la bordure de l'étoile et de l'insigne communiste.

Casque Adrian modèle 15 reconditionné pour l'armée rouge.
Casque Adrian modèle 15 reconditionné pour l'armée rouge.

L'armée rouge s'équipe aussi de casques en acier embouti dont la production débute en 1916 jusqu'au 28 décembre 1917 et dont la conception est calquée sur le casque Adrian modèle 15 français. Connu sous le nom de casque ШЛС ("Шлем из Лопаточной Стали"), et désigné dans le milieu de la collection comme modèle 17.
Ce casque fut produit dans 19 usines de l'empire Russe dont certaines situées sur le territoire Finlandais. On estime que 2 millions d'unités ont été produites.
Le premier modèle (spécification R111) de 1916 reprend la physionomie du casque Adrian. Ces successeurs, les spécifications R115 et R116 de 1917, auront une forme plus épurée avec une petit cimier arrondi.
Afin de pallier le manque de casques de combat, la Russie soviétique entreprend de fabriquer son propre casque à la fin des années 1920. Qualifié de modèle 28, ce nouveau casque présente une forme générale du casque ШЛС avec une visière très prononcée.
Fabriqué à partir de tôle d'acier de 1,28 mm d'épaisseur, de fabrication complexe avec notamment une coiffe montée sur une armature métallique en étoile alourdissant l'ensemble, ce casque fut fabriqué en faible quantité.
Au cours des années 1920-30 l'ensemble des armées du monde s'équipe de casques modernes, dont la dotation est jugée nécessaire au lendemain de la première guerre mondiale. Les services secrets soviétiques suivirent de très près les échanges en matière de casques. Les ingénieurs de l'industrie militaire soviétique furent alors très intéressés par les formes des casques polonais modèle 31, italien modèle 933, mais aussi les différents casques mis au point en Suède et en Tchécoslovaquie, tant au point de vue forme que procédé de fabrication.
Le chef d'état-major général Mikhaïl Nikolaïevitch Toukhatchevski, participant activement à la réorganisation de l'armée soviétique, ordonne la création d'un modèle de casque totalement soviétique.
Divers prototypes furent étudiés, dont des modèles reprenant la forme du "Stalhhelm" allemand dont une quinzaine d'exemplaires ont été découvert dans les années 1990 dans un entrepôt de stockage de Saint Pétersbourg de l'ancien institut de recherche N°13 de Leningrad. Différentes formes furent mises au point, chacune d'elle fabriquée à la main par étirement d'une plaque d'acier sur une forme en bois.
Un prototype fut sélectionné en 1935 par les services de l'armée rouge, qui aboutit à la conception d'un modèle définitif. Le dessin du nouveau casque de l'armée rouge, suggéré par l'ingénieur A.A.Shvartz, sera adopté par décret N°729 du conseil de l'URSS pour le travail et la défense le 28 novembre 1935. Sa production commence effectivement au mois de février 1936. Il sera référencé ultérieurement comme casque modèle 1936 ou simplement Ssh 36.
Ce casque abandonne l'ancienne désignation appliquée à une majorité d'équipement militaire où l'on désignait un équipement par le terme "modyel" (pour modèle, ou simplement M) suivi de l'année de conception et/ou d'adoption. L'abréviation Ssh (écriture latine de l'acronyme "CШ" en alphabet cyrillique pour "стальной шлем", soit casque d'acier) est le diminutif du mot "Stalshlyem" (contraction des mots "stalnoy shlyem" pour casque d'acier, à l'instar du terme "Stahlhelm" utilisé dans les pays germanophones).
Le terme Ssh sera utilisé pour l'ensemble des casques de l'armée russe jusqu'au modèle Ssh 68 utilisé jusque dans les années 2000.

Kaska modyel 29.
"Kaska modyel" 29.
Casque d'essai de forme allemande.
Casque d'essai de forme allemande.

Le contrat de production N°4068 du 8 février 1936 sur la base des spécifications techniques acceptées par l'armée rouge lance la fabrication au sein de l'usine métallurgique de Lysva pour une commande initiale de 500 000 unités. En octobre 1936, seulement 63 560 exemplaires ont été remis à l'armée en raison de diverses difficultés techniques de fabrication, notamment sur le laminage du métal. 120 000 unités seront produites à la fin de l'année 1936 et déjà des critiques sont émises sur le casque Ssh 36.

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Fac similé production contrat de 1936 !

De nouvelles recherches sont alors lancées en décembre 1936 qui aboutiront à la conception du casque Ssh 39.

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Demande d'essais balistiques !

Le casque Ssh 36 fut produit exclusivement dans l'usine métallurgique de Lysva située près de Perm dans l'Oural et connue de 1928 à 1937 sous le nom de "Pour industrialisation" (en russe : "За Индустриализацию") en raison de l'important développement industriel du pays lancé durant les plans quinquennaux.
Le casque Ssh 36 fut produit de 1936 à 1939 au sein de cette usine et fut majoritairement employé durant la guerre d'Hiver opposant l'armée rouge à la Finlande du 30 novembre 1939 au 13 mars 1940.
Ce casque est aussi connu par les événements frontaliers de Khalkhin Gol, aussi appelée incident de Nomonhan par les Japonais, qui opposèrent l'Union soviétique à l'empire du Japon du 11 mai au 16 septembre 1939. Ce casque équipe encore majoritairement l'armée rouge durant l'invasion de la moitié Pologne en 1939 dans le cadre du pacte germano-soviétique.
Le casque Ssh 36 fut aussi livré aux troupes républicaines engagées dans la guerre civile espagnole débutée en 1936. On estime qu'environ 10 000 unités furent livrées par l'URSS durant la guerre civile espagnole aux forces républicaines à tendance communiste et soutenues par l'Union soviétique qui apporta un soutien militaire durant le conflit.
On estime la production totale de casques Ssh 36 aux environs de 2 millions d'unités.
Durant la seconde guerre mondiale, avec les premiers revers face à l'invasion de l'Allemagne suite à l'opération "Barbarossa" débutée le 22 juin 1941, et la reddition de millions de soldats de l'armée rouge, de grandes quantités de casques Ssh 36 et Ssh 39 furent capturée par l'armée allemande dans les premiers mois de l'invasion. Ces casques furent ensuite reversés à la défense aérienne ("Luftschutz") sur le territoire allemand auquel cas ces casques étaient bien souvent repeints en bleu nuit mat et muni pour la plupart d'une décalcomanie à l'effigie de cette organisation posée en partie frontale du casque.
Le casque Ssh 36 fut utilisé au sein de l'armée rouge jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale, essentiellement pour les troupes des arrières du front. Il fut aussi largement redistribué dans divers corps de pompiers ou encore la défense anti-aérienne civile "МПВО" (en russe : "Местная противовоздушная оборона"). Il s'agit d'une organisation chargée de la protection des entreprises, bâtiments d'États, etc... créée le 4 octobre 1932 et qui a regroupé des millions de membres en URSS depuis sa création.

Casque Ssh 36.Casque Ssh 36.
Casque Ssh 36.Casque Ssh 36.

Constitution

La coque :

Le casque Ssh 36 fut exclusivement fabriqué au sein de l'usine métallurgique de Lysva.


De nombreux tests et essais seront fait à partir de 1932 pour trouver le meilleur acier pour la conception des casques soviétiques. Des études sont menées avec la société allemande Rochling Buderus AG en 1933 en vue d'un partenariat pour la fourniture d'acier au Silicium-Chrome-Molybdène. Suite au rapport de 1934 de l'ingénieur V.K. Vidin du département métallurgique de l'académie d'artillerie, il est reconnu que l'alliage au Chrome-Nickel offre la meilleure protection balistique. Toutefois, compte tenu du cout élevé de cet alliage, il recommandé de prendre un alliage au Silicium-Chrome-Molybdène. Choix qui sera validé en 1935. Cette décision peut toutefois surprendre compte tenue de la rareté à cette époque du molybdène en URSS.
La production des casques Ssh 36 est réalisé par pressage à froid d'une plaque d'acier au Silicium-Chrome-Molybdène d'une épaisseur de 1,1 – 1,5mm. Toutefois des problèmes de fabrications ainsi que les mauvais résultats lors des tests balistiques amène à conduire de nouveaux tests.
Il est alors recommandé d'utiliser un alliage au Manganèse-Silicium-Cuivre. L'avantage du cuivre étant d'être abondant et bien moins cher que le molybdène. Malheureusement les résultats aux tests balistiques seront plus mauvais que ceux avec le molybdène.
Il est aussi préconisé d'utiliser une forme plus facile à produire, en particulier avec une visière et des côtés moins prononcés : Un modèle est réalisé en 1937 sur un casque inspiré du Ssh 36 mais avec des angles moins prononcés, malheureusement sans apporter d'améliorations probantes.
Des tests sont ordonnés le 29 septembre 1937 sur plusieurs formes de casque :
- Ssh 36
- Ssh 37
- Modèle suédois type M26
- Modèle italien type M933
Tous produit à Lysva avec un acier au Silicium-Chrome-Molybdène. Les tests auront lieu le 28 novembre 1937. Aucun des casques ne résista aux tests réalisés ce qui souligna la nécessité d'un nouvel alliage.
En parallèle des analyses sont réalisées sur des casques d'autres armées. En particulier le casque suédois avec son alliage au nickel. La production d'un nouvel acier au Silicium Manganèse-Nickel est entrepris à l'usine Molotov N°172 sous la supervision de l'Institut de Recherche Scientifique N°13 (NII 13).
Les tests réalisés démontrent l'avantage significatif de l'alliage au nickel sur celui au molybdène. Sa protection balistique est meilleure, il est plus facile à produire et son coût est réduit.
L'alliage au Silicium-Manganèse-Nickel commence à être utilisé à partir du deuxième trimestre 1938 pour environ 60% de la production. À compter du 25 septembre 1938 l'ensemble de la production est faite dans cet acier. Cet alliage est désigné "36СГНА" (36 SiMnNi) et est connu au sein de l'usine de Lysva sous le nom I-1 (en russe : "И-1").

Le casque Ssh 36 est fabriqué en quatre tailles à partir de disques découpés à la presse dans ces plaques d'acier laminé. Ces disques sont mis en forme par emboutissage successifs dans différentes presses.
La bordure du casque est ensuite découpée pour donner la forme définitive du casque. Un orifice de 20 millimètres de diamètre est effectué sur le point sommital du casque pour assurer l'aération du casque.
La bombe brute reçoit un traitement thermique suivi d'une trempe dans un bain d'huile de coton afin d'obtenir une résistance balistique suffisante. Dégraissée à la soude caustique, la bombe est refroidie dans un four à basse température puis est désoxydée par sablage.
La bombe est estampée dans un premier temps à l'arrière où sont indiqués la taille et le numéro de lot d'acier utilisé pour la fabrication. La typographie et l'emplacement de ce marquage évoluera en cours de production. Le numéro de lot d'acier permet de retirer l'intégralité du lot de casques si l'acier ne répond pas de manière satisfaisante aux tests balistiques effectués sur un échantillonnage.
Les supports de la coiffe sont mis en place à l'intérieure de la bombe, d'abord soudés, ils seront rapidement rivetés. Comme cela était d'ailleurs prévue initialement dans les spécifications techniques du 23 janvier 1936. L'orifice sommital reçoit un petit cimier métallique maintenu par soudure à l'étain effectuée aux quatre points cardinaux de cet élément. Ce cimier, outre son côté esthétique, a pour but d'empêcher l'infiltration d'eau en cas de pluie.

Taille Circonférence Production
1 53,5 cm 18%
2 54,5 cm 22%
3 56 cm 28%
3a 58 cm 25%
4 60 cm 7%

Les bombes sont ensuite passées dans un bain de primaire avant d'être peintes. Le casque Ssh 36 est dans un premier temps peint de couleur vert kaki foncé ("3Б") avant de passer sur le vert olive avec l'adoption de la couleur "4БO" en 1938. La peinture est appliquée de manière matte au pistolet dont l'application peut donner un aspect sensiblement texturé afin de réduire les reflets du soleil.

Fabrication initiale - 1936.

Vue de biais.
Vue de biais.
Vue de côté.
Vue de côté.
Vue arrière.
Vue arrière.
Vue de dessus.
Vue de dessus.

Les toutes premières fabrications de casques Ssh 36 sont démunies de rivets apparents à l'extérieur de la bombe, même si cela était prévu dans la notice technique initiale. Les agrafes permettant le maintien de la coiffe sont maintenues par soudure électrique et les pontets de jugulaire, indépendant des agrafes latérales, sont aussi soudés.
Cette pratique est rapidement abandonnée en raison de la fragilité évidente des agrafes destinées à maintenir la coiffe. Dès 1936, ces agrafes sont élargies pour accroître leur solidité. L'agrafe mise en place à l'arrière présente en son centre une partie élargie de forme circulaire et percée pour leur mise en place à l'aide d'un petit rivet mécanique maté à l'extérieur. Les agrafes latérales retiennent l'anneau destiné à recevoir la jugulaire en toile. Cet anneau est retenu par la bande métallique pliée en deux enchapant l'anneau.
Les bombes sont percées dès 1936 de trois trous, un à l'arrière puis un de chaque côté pour la mise en place des agrafes métalliques destinées à maintenir l'aménagement intérieur du casque.

Fabrication tardive - 1939.

Vue avant.
Vue avant.
Vue de côté.
Vue de côté.
Vue arrière.
Vue arrière.
Vue de dessus.
Vue de dessus.

Les casques Ssh 36 sont initialement peints de couleur vert kaki foncé ("3Б"). À partir de la fin d'année 1938 ou lors de leur rénovation dans l'usine métallurgique de Lysva, les casques Ssh 36 recevront une livré vert olive clair (proche d'un vert pois) avec la nouvelle peinture "4БO". Elle est basée sur une laque aux propriétés anticorrosive, résistante à l'eau et séchant rapidement. De couleur vert olive, elle est appliquée à l'aérographe en usine de manière satinée. Cette couleur sera conservée pour la production des casques Ssh 39 et 40.

L'insigne.

Etoile large peinte au pochoir à l'avant.
Etoile large peinte au pochoir à l'avant.
Etoile fine avec marteau et faucille peinte au pochoir.
Etoile fine avec marteau et faucille peinte au pochoir.

L'intégralité des casques Ssh 36 produits entre 1936 et 1939 reçoivent en usine une étoile, symbole de l'armée rouge et relatif au régime communiste de l'Union soviétique.
Cet insigne est appliqué à la peinture à l'huile de couleur rouge à l'aide d'un pochoir sur la partie frontale du casque.
Cette étoile droite à cinq branches est peinte à l'aide d'un pochoir permettant d'en dessiner seulement le contour. Cet insigne a initialement une dimension de 60 mm de large. Cette largeur passera a 65 mm à la fin de l'année 1936. Ses branches présentent une largeur de 5 millimètres pour les casques produits entre 1936 jusqu'à la fin de l'année 1937.
En effet, une polémique enfle suite à une critique envoyée le 24 août 1937 au journal "L'étoile rouge" ("Krasnaya Zvezda") par le commissaire politique Mikhail Ivanovich Filatov qui officie au sein d'un bataillon de communication de la 8ème division d'infanterie. Il s'aperçoit en cours de manœuvres que l'étoile appliqué sur le casque Ssh 36 présente une connotation "trotskyste". Léon Trotski, expulsé en 1929 d'URSS suite à la prise du pouvoir par Staline, est tombé en disgrâce ainsi que son idéal de "révolution permanente". L'étoile à cinq branches sans marteau, ni faucille est considérée comme appartenant à la mouvance "trotskyste", à savoir un déni de l'alliance de la classe ouvrière avec la paysannerie. L'anti-trotskysme devient alors particulièrement virulent en Union soviétique.
La critique de Filatov remonte jusqu'aux plus hautes instances du pouvoir soviétique et est transmise au bureau des approvisionnements d'Obozno-Veshchovoy ("Управление Обозно-Вещевого Снабжения" - "УОВС") de l'Armée rouge.
Une réponse est faite par ce bureau au maréchal Egorov le 9 septembre 1937 où il est précisé que cette étoile est appliquée de la sorte afin de décorer de manière discrète le casque à des fins de distinction en condition de combat.
Il y est précisé que le marteau et la faucille sont absentes pour des raisons pratiques de production à grande échelle.
Aussi, l'étoile rouge sans marteau ni faucille n'est jusqu'à preuve du contraire par le signe distinctif d'agents trotskystes contre-révolutionnaires, puisque ce symbole orne plusieurs bâtiments officiels comme la tour du Kremlin, les bâtiments du GUM... etc.
De même que chaque année, les défilés sur la place rouge se font avec des casques présentant une étoile sans marteau, ni faucille, devant Staline. Afin de mettre fin à toute polémique, il est décidé de stopper l'application de l'étoile large, modifier les casques en cours de production en appliquant au centre de l'étoile le marteau et la faucille.
Cela aura d'ailleurs pour conséquence de désorganiser complétement les lignes de productions et de retarder les livraisons.
Dans l'intervalle, certaines unités ont fait peindre manuellement une faucille et un marteau manuellement ou fait remplir l'étoile de rouge. À l'automne 1937 l'insigne est revu pour affiner le dessin dont la bordure de l'étoile est ramenée à environ 2 millimètres d'épaisseur. Le centre de cette étoile reçoit le marteau et la faucille symboles du régime communiste de l'URSS. Les dimensions globales restent inchangées. Cet insigne sera appliqué sur toutes les nouvelles productions de casques jusqu'au milieu de l'année 1940.


Aucun insigne ne sera appliqué sur les casques reconditionnés dans l'usine métallurgique de Lysva à partir de septembre 1940. Il peut aussi être absent si le casque a subi une remise en peinture lors d'un reconditionnement ou d'une réparation en unité.
L'observation de clichés photographiques nous permet d'affirmer l'existence d'étoiles pleines peintes en rouge dans le cadre de défilés militaires notamment sur place rouge de Moscou. On peut aussi observer des étoiles peintes à l'initiative du soldat durant la seconde guerre mondiale par patriotisme ou fierté d'appartenance à l'armée rouge.

Reconditionnement - 1940/41.

Vue avant.
Vue avant.
Vue de côté.
Vue de côté.
Vue arrière.
Vue arrière.
Vue de dessus.
Vue de dessus.

Suite à la guerre d'Hiver menée en Finlande du 30 novembre 1939 au 13 mars 1940 où l'armée rouge fut défaite face à la petite armée finlandaise et où le matériel fut mis à rude épreuve dans les conditions hivernales du cercle arctique, 300 000 casques Ssh 36 et aussi casques Ssh 39 furent renvoyés au sein de l'usine Lysva afin d'y subir un reconditionnement.
122 650 casques Ssh 36 et 42 450 casques Ssh 39 furent reconditionnés en 1940, et dont le reconditionnement continua en 1941 en parallèle de la production de casques Ssh 39 puis Ssh 40.
Ces reconditionnements sont caractérisés par la présente d'un tampon de fabrication présentant la date de 1940 ou 1941.
De manière générale, le reconditionnement de ces casques initialement produits entre 1936 et 1939 (et présentant des caractéristiques de ces productions notamment par le numéro de lot d'acier estampé dans la bombe qui permet de connaître une date approximative de fabrication) est effectué par suppression de l'aménagement intérieur, remise en peinture de couleur vert olive "4БO" appliqué après décapage de la peinture originale puis mise en place d'un nouvel aménagement intérieur.
Toutefois ces reconditionnements parallèles à la production du casque Ssh 39 rencontrent quelques difficultés puisque la chaîne de production de l'usine de Lysva est dédiée à la fabrication du casque Ssh 39. Aussi, les ouvriers ne sont pas tous compétents pour la fabrication des éléments des deux casques. La coiffe en toile, similaire à celle du casque Ssh 39, n'est pas montée de la même façon. La chaîne de montage doit s'arrêter pour s'adapter à la production de l'un ou l'autre modèle.
Devant la masse de casques à reconditionner et les impératifs de production du nouveau casque Ssh 39, beaucoup de ces casques seront reconditionnés ou réparé par des ateliers locaux dépendant de l'armée.

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Documents relatifs aux reconditionnements de 1940 !

Reconditionnement terrain - 1941/45.

Vue avant.
Vue avant.
Vue de côté.
Vue de côté.
Vue arrière.
Vue arrière.
Vue de dessus.
Vue de dessus.
Autre exemplaire, vue de biais.
Autre exemplaire, vue de biais.
Vue de côté.
Vue de côté.

On observe l'existence de nombreux casques Ssh 36 reconditionnés durant la seconde guerre mondiale sur les arrières du front par les services de l'intendance militaire au sein d'ateliers dédiés à la réparation.
Ces casques présentent des caractéristiques similaires mais pas toujours identiques. Généralement, ces casques reçoivent une nouvelle coiffe montée sur une armature métallique retenue par trois pattes à l'instar du casque Ssh 39. La coiffe en toile d'origine est supprimée au profit de cette nouvelle coiffe fabriquée à partir de matériaux de récupération.
La bombe est pour cela percée de trois nouveaux orifices pratiqués sur la périphérie supérieure du casque. La jugulaire est bien souvent changée au profit d'un modèle fabriqué avec des matériaux de récupération.
Le casque est alors bien souvent repeint avec une peinture vert olive dont la teinte peut varier en fonction des stocks.

Les marquages.

Les casques Ssh 36 sont systématiquement marqués lors de la fabrication. Les marquages sont appliqués de manière estampée dans l'acier de la bombe et à l'aide de tampons encreurs de couleur noir pour l'année de production, la taille du casque, l'identification de l'atelier de production, ainsi que diverses marques de contrôle.

Marquages estampés.

Après mise en forme et avant mise en peinture, chaque bombe de casque Ssh 36 reçoit un marquage estampé directement dans l'acier au niveau de la nuquière ou au niveau du décrochement latérale droit du casque en fonction de la date de production. Ce marquage indique la taille du casque (1 à 4 avec une particularité pour la taille 3 qui peut présenter la lettre "a" pour indiquer une subdivision de taille de coiffe) suivi d'un numéro de lot d'acier. La numérotation du lot d'acier permet d'identifier et de retirer l'intégralité d'un lot si les tests balistiques effectués sur un échantillonnage sont jugés insatisfaisant.
La typographie ainsi que la localisation de ce marquage évoluent au cours de la production du casque Ssh 36.

1936
Numéro de lot d'acier observé en 1936.Numéro de lot d'acier observé en 1936.Numéro de lot d'acier observé en 1936.Numéro de lot d'acier observé en 1936.Numéro de lot d'acier observé en 1936.
Quelques exemples de numéros de lot d'acier observés sur la nuquière de casques fabriqués en 1936 et dont l'ordre tient compte de l'évolution du marquage tamponné.

Initialement, le marquage estampé est appliqué au niveau de la nuquière. Petite particularité propre au début de la production du casque Ssh 36, l'indication de la taille et le numéro de lot d'acier sont séparés par le chiffre 1 estampé de manière horizontale pour former un tiret de séparation.
Le numéro de lot d'acier est croissant en fonction de la production du casque Ssh 36 et peut être accompagné d'une lettre de l'alphabet cyrillique dont nous ignorons si ce caractère porte une signification particulière.
Les chiffres constituant ce marquage ne sont pas particulièrement alignés.

1937
Numéro de lot d'acier observé en 1937.Numéro de lot d'acier observé en 1937.Numéro de lot d'acier observé en 1937.Numéro de lot d'acier observé en 1937.Numéro de lot d'acier observé en 1937.
Quelques exemples de numéros de lot d'acier observés sur la nuquière puis sur le côté de casques fabriqués en 1937.

Au début de l'année 1937, le marquage estampé reste inchangé puis rapidement le 1 appliqué couché pour former une séparation entre la taille de la bombe et le numéro de lot d'acier disparaît au profit d'un espace suffisant pour distinguer la taille du casque du numéro de lot d'acier.
Puis au cours de l'année, le marquage est appliqué au niveau du décrochage latéral du casque. Les chiffres indiquant la taille et le numéro de lot d'acier sont désormais parfaitement alignés.
Cette modification est liée aux essais balistiques fait sur les casques, en particulier sur leur partie la plus faible à savoir l'arrière. Les marquages sont donc déplacés sur les côtés pour éviter de disparaitre lors des tests.

1938
Numéro de lot d'acier observé en 1938.Numéro de lot d'acier observé en 1938.Numéro de lot d'acier observé en 1938.Numéro de lot d'acier observé en 1938.Numéro de lot d'acier observé en 1938.
Quelques exemples de numéros de lot d'acier observés sur le côté puis sur la nuquière de casques fabriqués en 1938.

Le type de marquage latéral appliqué à partir de 1937 perdure en 1938 puis est réappliqué sur la nuquière en cours d'année. Ce changement de zone d'application semble aussi marqué un redémarrage de la séquence de numérotation de lot d'acier.

1939
Numéro de lot d'acier observé en 1939.Numéro de lot d'acier observé en 1939.Numéro de lot d'acier observé en 1939.Numéro de lot d'acier observé en 1939.Numéro de lot d'acier observé en 1939.
Quelques exemples de numéros de lot d'acier observés sur la nuquière de casques fabriqués en 1939 et dont l'ordre tient compte de l'évolution du marquage tamponné.

Durant la dernière année de production, le marquage estampé reste appliqué sur la nuquière du casque. Toutefois, on peut noter que les chiffres ne sont pas toujours très bien alignés durant ces productions.

Reconditionnement en 1940/41
Numéro de lot d'acier observé sur un casque reconditionné en 1940/41.Numéro de lot d'acier observé sur un casque reconditionné en 1940/41.Numéro de lot d'acier observé sur un casque reconditionné en 1940/41.
Quelques exemples de numéros de lot d'acier observés sur la nuquière ou sur le côté de casques reconditionnés durant les années 1940-41.

Comme indiqué précédemment, de nombreux casques Ssh 36 furent reconditionnés en usine durant les années 1940/41. Ces casques furent initialement produits entre 1936 et 1939. Les caractéristiques du marquage estampé permettent de dater de manière approximative la date de fabrication initiale du casque.
Ainsi, un marquage latéral permet de dater une production entre 1937 et 1938. Un marquage arrière sans séparation entre 1938 et 1939.

Marquages tamponnés.

Sous réserve qu'ils ne soient pas effacés avec le temps, les casques Ssh 36 peuvent présenter de nombreux marquages appliqués au tampon encreur de couleur noir lors de la fabrication.
Ces marquages comprennent principalement le marquage appliqué par l'usine de fabrication, à savoir l'usine métallurgique de Lysva et diverses autres marques comme le numéro de l'atelier ayant produit le lot du casque, ou des marques de contrôle constitués de duo de lettres ou plus rarement d'une étoile contenue dans un cercle.
Le tampon appliqué par l'usine de Lysva évolue au cours de la production :

1936.
1936.
1936.
 

Au tout début de la production, le marquage fabricant comprend l'indication de taille surmontant en petit caractère la mention "ЗИ" diminutif de "За Индустриализацию" signifiant "Pour industrialisation". Il s'agit du nom sous laquelle est connue l'usine métallurgique de Lysva de 1928 à 1937 alors que l'Union Soviétique est en plein boom industriel. Cette mention est suivie des deux derniers chiffres de l'année de production suivis de la lettre "r." pour "год" ("goda" en alphabet latin) signifiant année en russe (à savoir 36r.) séparés par un tiret.
Ce marquage évolue en cours d'année 1936 sous la forme d'un cachet rectangulaire avec fine bordure noire. Il reprend les mêmes informations que le premier marquage mais dont la taille est agrandie. L'indication de taille et l'indication de l'usine avec la date de fabrication sont séparées par un trait.

1937.
1937.

Le dernier marquage appliqué au cours de l'année 1936 est conservé vraisemblablement tout le long de l'année 1937.

1938.
1938.
1938.
 

À partir de 1938, la mention "За Индустриализацию" nommant l'usine de Lysva disparaît. Le marquage est modifié, la taille est précédée de la mention "POCT" signifiant "taille" en russe. La bordure noire du marquage disparaît.
L'année de production est indiquée sur quatre chiffres suivis de la lettre "r." et reste toujours alignée sur la droite du tampon. La partie gauche, vide en raison de la suppression de la mention "ЗИ", est souvent employée pour l'application du numéro d'atelier apposé à l'aide d'un autre tampon.

1939.
1939.
1939.
 

Le marquage adopté en 1938 est encore utilisé en 1939, date à laquelle il change une dernière fois pour être appliqué sous la forme d'un cachet rectangulaire avec une fine bordure noire.
La taille est précédée de la mention "POCT" et l'année de fabrication sur quatre chiffres suivis de la lettre "r." est inscrit au centre de la seconde ligne du tampon.
Ce tampon sera d'ailleurs repris en début de production du casque Ssh 39 durant cette même année.

1940.
Reconditionnement en 1940.
1941.
Reconditionnement en 1941.

Comme indiqué précédemment, de nombreux casques Ssh 36 furent reconditionnés en usine à partir de septembre 1940 jusqu'en 1941 à la suite de la guerre contre la Finlande. Ces casques lorsqu'ils furent reconditionnés de manière intégrale reçoivent le tampon de l'usine métallurgique Lysva en vigueur à cette date, et utilisé au cours de la production de casque Ssh 39 à partir de 1940.
Ce marquage est de forme rectangulaire, plus allongé que le cachet appliqué en 1939. La taille est toujours précédée de la mention "POCT" pour taille, l'année de production est désormais indiquée sur deux chiffres suivis de la lettre "r.". La date est précédée de l'acronyme "ЛМЗ" pour "Лысьвинский Металлический Завод", soit usine métallurgique de Lysva.

La coiffe :

Intérieur bombe.
Intérieur bombe.
Placement des gaufrettes d'aération.
Placement des gaufrettes d'aération.
Agrafe soudée.
Agrafe soudée.
Agrafe arrière rivetée.
Agrafe arrière rivetée.
Agrafe latérale avec pontet de jugulaire.
Agrafe latérale avec pontet de jugulaire.
Réparation.
Réparation.
Gaufrettes d'aération périphériques.
Gaufrettes d'aération périphériques.
Intérieur bombe.
Intérieur bombe.
Maintien de la coiffe par un cerclage en carton.
Maintien de la coiffe par un cerclage en carton.
Coiffe, vues latérales.Coiffe, vues latérales.
Coiffe, vues latérales.
Vue avant.
Vue avant.
Détails couture d'assemblage.
Détails couture d'assemblage.
Vue de dessus (revers).
Vue de dessus (revers).
Vue intérieure (envers).
Vue intérieure (envers).
Rembourrage périphérique en mousse de caoutchouc.
Rembourrage périphérique en mousse de caoutchouc.
Rembourrage périphérique en mousse de caoutchouc.
 
Bandeau de tête en gralek pouvant être constitué de plusieurs morceaux.
Bandeau de tête en "gralek" pouvant être constitué de plusieurs morceaux.
Orifices de maintien des gaufrettes d'aération.
Orifices de maintien des gaufrettes d'aération.
Agrafe avant.
Agrafe avant.
Jonction à l'avant de la coiffe.
Jonction à l'avant de la coiffe.
Point de maintien arrière.
Point de maintien arrière.
Point de maintien avant non solidaire de la bombe.
Point de maintien avant non solidaire de la bombe.
Coiffe d'un exemplaire daté 1938.
Coiffe d'un exemplaire daté 1938.
Coiffe d'un exemplaire daté 1939.
Coiffe d'un exemplaire daté 1939.
Coiffe d'un exemplaire reconditionné en 1941.
Coiffe d'un exemplaire reconditionné en 1941.

La coiffe du casque Ssh 36 est installée dans la bombe du casque à l'aide de trois agrafes retenues dans la bombe à l'arrière et sur les côtés du casque. Ces agrafes sont au départ fines et maintenues indépendamment des pontets de jugulaire pour les points latéraux à l'aide d'un point de soudure électrique. Les bombes sont alors démunies de têtes de rivets apparentes à l'extérieur.
Toutefois, ces agrafes se révèlent trop fragiles et sont rapidement remplacées par des agrafes plus larges. Les agrafes latérales retiennent alors les pontets de jugulaire. L'agrafe arrière est fabriqué à partir d'une bande métallique aux extrémités arrondies. Elle présente un cercle en son centre qui est percé puis riveté à l'arrière du casque à l'aide d'un petit rivet mécanique maté à l'extérieur.
Les agrafes latérales, en forme de "T", présentent à leur centre une bande métallique perpendiculaire, qui est pliée sur elle-même afin de retenir l'anneau destiné à maintenir la jugulaire. L'ensemble est riveté sur le côté du casque.
La coiffe est constituée d'une jupe de toile fabriquée à partir d'une bande de tissu vert/beige cousue avec 3 lignes de couture verticales à l'arrière du casque. Une couture est présente à l'avant de la coiffe pinçant la toile afin d'obtenir la forme arrondie de la jupe pour mieux épouser la forme du crâne. Un ourlet est pratiqué à la base de cette jupe dans lequel est inséré le lacet permettant le réglage en profondeur de la coiffe.
La jupe est montée sur un épais cerclage en carton compressé permettant de rigidifier la périphérie de la coiffe. Ceci étant nécessaire alors que la coiffe est fixée en trois points dans la bombe. La jupe en toile recouvre l'intégralité de ce cerclage qui est doublé de plusieurs couches de drap de laine. Le rembourrage est complété par trois morceaux de mousse de caoutchouc de forme rectangulaire placés dans une doublure en toile qui n'est pas cousue sur toute la périphérie afin de permettre le montage de la coiffe sur les agrafes de maintien. La doublure en mousse de caoutchouc sera abandonnée dans la confection des coiffes des reconditionnements du début des années 40 par des bandes de drap de laine.
La coiffe est complétée d'un bandeau de tour de tête fabriqué en "gralek" (apparenté à de la toile cirée, constitué de toile recouverte de caoutchouc chauffé ensemble afin d'obtenir une matière flexible et résistance, inventé en 1933 par GRafov et ALEKseenko) dont la surface en relief peut comporter des motifs et une couleur (gris, marron, ou encore noir) différents d'une coiffe à l'autre. Cette bande de toile cirée, pouvant être constitué d'un seul tenant ou en deux morceaux, est jointive par une couture oblique effectuée bord à bord. Ce bandeau est cousu sur toute la circonférence de la coiffe et dont le trait de couture parcoure toute la doublure en toile de la coiffe.
Deux bandes métalliques ondulées, large de 25 millimètres, sont placées sur la circonférence interne du casque, afin d'assurer l'aération du casque sur le même principe que sur le casque Adrian modèle 15 de fabrication française. Ces bandes sont initialement en tôle ou en aluminium puis seront exclusivement en fer à partir de 1939.
Les deux bandes ondulées sont jointes à l'avant et à l'arrière de la coiffe par superposition. Elles sont maintenues au travers d'une fente en début de production pour les agrafes soudées, puis rapidement par deux fentes parallèles de part et d'autre des agrafes rivetées. Ces orifices sont placés au centre et aux extrémités des plaques ondulés. La jointure avant des plaques ondulées se fait par une agrafe solitaire non maintenue à la bombe.
À noter que les plaques ondulées d'aération sont brutes durant la durée de production du casque Ssh 36 de 1936 à 1939 et seront peintes en vert pour les reconditionnements de 1940/41.
Les premières coiffes seront produites par l'usine moscovite "Osvobozhdenny Trud" ("Travail libéré") avec :
- Une mousse de caoutchouc réalisée par l'usine "Krasny Treugolnik" ("Triangle rouge") de Leningrad.
- Le "gralek" produit par "Proletarski Trud" ("Travail prolétaire").
Toutefois le nombre de coiffes défectueuse est importante et dès le début 1937 l'usine de Lysva prend le contrôle de cette production, tout d'abord en sous-traitant localement une partie de la production de celle-ci puis en en assurant l'intégralité.

Les marquages.

Taille 4.
Taille 4.
Taille 3.
Taille 3.

Les coiffes ne sont généralement pas marquées excepté le marquage d'indication de taille notée de 1 à 4 à l'aide d'un large tampon de couleur noir.
Toutefois l'observation d'un exemplaire présentant de nombreux marquages sur le textile employé dans la confection de la coiffe nous permet d'affirmer que la toile était manufacturée dans une autre usine identifiée ici par un cachet circulaire de l'usine Ivanovo-Voznesensk. Un tampon de forme carré dans lequel est inscrit la date de janvier 1937 pour l'acceptation numéro 12 indique que la toile était envoyée dans l'usine de Lysva en quantité importante puisque ces marquages sont observables dans un casque fabriqué en 1939.
Le marquage "ΠРОЧКО-КРАШЕНИЕ" (SOLID-TEINTURE) nous donne une indication sur la méthode employée dans la teinte de la toile employée dans la confection des coiffes de casques Ssh 36.

Cachet de l'usine textile Ivanovo-Voznesensk.
Cachet de l'usine textile Ivanovo-Voznesensk.
Tampon d'acceptation de janvier 1937, acceptation N°12.
Tampon d'acceptation de janvier 1937, acceptation N°12.
Tampons de contrôle.
Tampons de contrôle.
Marquage ΠРОЧКО-КРАШЕНИЕ.
Marquage ΠРОЧКО-КРАШЕНИЕ.

Reconditionnement terrain.

Montage cerclage.
Montage cerclage.
Rembourrage par coussinets et toile.
Rembourrage par coussinets et toile.
Rembourrage par coussinets et toile.
 
Montage cerclage.
Montage cerclage.
Rembourrage en toile de récupération.
Rembourrage en toile de récupération.
Détails montage.
Détails montage.
Vue d'ensemble.
Vue d'ensemble.
Autre exemple.
Autre exemple.

Durant la seconde guerre mondiale, de nombreux casques furent réparés sur les arrières du front durant la seconde guerre mondiale par les services de l'intendance militaire au sein d'ateliers dédiés à la réparation.
Ces réparations incluent bien souvent un changement de coiffe dont la conception est reprise du casque Ssh 39. Ces coiffes sont confectionnées à partir de matériaux de récupération et de petites pièces en stock au sein des ateliers de réparation comme les boucles, attaches parisiennes avec rondelle, rivets... etc.
La coiffe d'origine est supprimée et trois nouveaux trous sont pratiqués sur la partie haute du casque.
Un cerclage fabriqué à partir d'une bande métallique dont les extrémités sont jointives à l'aide de petits rivets mécaniques retenant par la même occasion la patte de maintien arrière. Cette patte est constituée d'une bande métallique découpée à la cisaille et pliée en deux pour assurer une rigidité suffisante.
Les pattes latérales sont fabriquées de manière similaire, plus longue, elles retiennent un anneau rectangulaire pour le maintien de la jugulaire. La coiffe est confectionnée en toile de manière similaire à la coiffe du casque Ssh 39. Cette toile peut être d'origine militaire ou de récupération. La doublure est bien souvent assurée par du drap civil de récupération superposé en couche puis coupé de manière dentelée.
Le rembourrage de la coiffe peut être complété de trois boudins fabriqués en toile et rembourrés d'ouate cousus au bandeau dentelé en tissu afin de pallier le manque d'épaisseur du bandeau de la coiffe.
Enfin, la coiffe est complétée d'un bandeau de tour de tête fabriqué en "gralek" et dont la mise en place reprend exactement la même disposition qu'une coiffe fabriquée en usine, à savoir une jointure bord à bord mais pas nécessairement oblique et une couture périphérique sur toute l'épaisseur de la coiffe. Fabriquées à partir de matériaux de récupération, ces coiffes se ressemblent mais sont rarement identiques.

La jugulaire :

Pontet soudé.
Pontet soudé.
 
Pontet riveté.
Pontet riveté.
 
Maintien par couture.
Maintien par couture.
 
Maintien par attache parisienne doublée d'une rondelle.
Maintien par attache parisienne doublée
d'une rondelle.

La jugulaire est retenue aux anneaux rectangulaires fixés latéralement dans la bombe. Pour les premières fabrications de 1936, l'anneau est fabriqué en fil d'acier dont la base est enchapée par une petite plaque métallique pliée en deux puis retenue dans la bombe par soudure électrique.
Rapidement, ce procédé est abandonné au projet d'anneau de jugulaire solidaire des agrafes latérales. Ces agrafes affectent la forme d'un "T" inversé dont la barre verticale pliée en deux enchape une boucle métallique de forme rectangulaire fabriquée en acier embouti. L'ensemble est retenu dans la bombe à l'aide d'un rivet mécanique à tête hémisphérique maté à l'extérieur du casque.
Jusqu'en 1938, la jugulaire en toile est retenue aux anneaux par deux traits de couture effectués manuellement à l'aide d'un gros fil de couleur noir. Pour cela, l'extrémité de chaque partie de la jugulaire est passée dans chaque anneau, puis est repliée une seconde fois afin d'éviter l'effilochement de cette partie. Un premier trait de couture retient la jugulaire à l'anneau, le second trait de couture assure ce maintien et solidarise la seconde pliure.
À partir de 1938, les jugulaires sont retenues à l'aide d'un rivet fendu de type attache parisienne doublé d'une rondelle pour assurer le maintien. Pour cela la jugulaire est passée dans les anneaux latéraux de la bombe et n'est pas nécessairement pliée deux fois. La pliure est solidarisée par l'attache parisienne plaquant la rondelle contre la jugulaire. L'extrémité de chaque partie de la jugulaire est renforcée par quelques tours de fil de couture lorsqu'elle n'est pas repliée une seconde fois afin d'éviter l'effilochement de cette partie.


La jugulaire est fabriquée en deux parties, généralement à partir d'une bande de toile de type "web". Une partie retient la boucle coulissante à double passant de fermeture et un anneau permettant de retenir l'excédent de jugulaire. Cet anneau est généralement confectionné dans le même type de toile que la jugulaire, ou se rapprochant. L'autre partie de la jugulaire est simplement constituée d'une bande de toile destinée à être passée dans la boucle de fermeture. Son extrémité est renforcée de plusieurs tours de couture pour éviter l'effilochement.

Modèle standard jusqu'en 1938.

Jugulaire, vue d'ensemble.
Jugulaire, vue d'ensemble.
Jugulaire en toile de type "web" et boucle crantée, vue d'ensemble (revers/envers).
Boucle coulissante crantée.
Boucle coulissante crantée.
Boucle coulissante crantée.
 

Les casques Ssh 36 produits jusqu'en 1938 ont leur jugulaire retenue par deux traits de couture. Elle est fabriquée à partir de bande de toile de 15 millimètres de largeur. La boucle est fabriquée en tôle emboutie munie en son centre de deux barres transversales. La boucle est de forme carrée sur le côté retenue à la jugulaire qui enchape la barre transversale toute proche. L'enchapure est retenue par un trait de couture effectuée à la machine, et dont le trait solidarise la toile de type "web" pliée à deux reprises pour éviter l'effilochement.
L'autre côté de la boucle est de forme arrondie, la tranche intérieure possède trois dents de forme triangulaire afin de maintenir son positionnement une fois le jugulaire mise en place sur la partie longue de la jugulaire.

Modèle standard à partir de 1938.

Jugulaire, vue d'ensemble.
Jugulaire, vue d'ensemble.
Jugulaire en toile de type "web" et boucle fine, vue d'ensemble (revers/envers).
Boucle coulissante fine.
Boucle coulissante fine.
Boucle coulissante fine.
 
Extrémité renforcée par couture.
Extrémité renforcée par couture.

À partir de 1938, la confection de la jugulaire est simplifiée. La largeur des bandes de toile passe à 17 millimètres de large. Elle est désormais retenue par un rivet fendu de type attache parisienne plaquant une rondelle. L'extrémité enchapée dans les boucles latérales du casque n'est pas nécessairement pliée à deux reprises, auquel cas elle est renforcée par couture pour éviter l'effilochement.
La boucle est remplacée au profit d'une boucle de forme carrée de dimension 25 x 25 millimètres (± 1 mm) à double passant fabriqué en acier. Cette boucle affecte sur la tranche la forme d'une petite vague. Les parties métalliques de la jugulaire sont peintes de couleur vert olive.
Les deux parties de la jugulaire peuvent être de longueur équitable, mais bien souvent la partie sans boucle est généralement plus longue de quelques centimètres.

Modèle fabriqué en toile.

Jugulaire, vue d'ensemble.
Jugulaire, vue d'ensemble.
Jugulaire en toile, vue d'ensemble (revers/envers).
Boucle coulissante fine.
Boucle coulissante fine.
Boucle coulissante fine.
 
Extrémité renforcée par couture.
Extrémité renforcée par couture.

On observe aussi l'existence de jugulaire fabriquée à partir de bandes de toile pliées sur leur longueur à plusieurs reprises puis solidarisées par de multiples traits de couture pratiqués sur leur longueur.
Relativement moins courantes que les jugulaires fabriquées en toile de type "web", ce type de jugulaire a sans doute été fabriqué pour palier un manque d'approvisionnement en toile de type "web".

Reconditionnement en usine - 1940/41.

Jugulaire, vue d'ensemble.
Jugulaire, vue d'ensemble.
Jugulaire en toile de type "web" et boucle épaisse, vue d'ensemble (revers/envers).
Boucle en arc de cercle épaisse.
Boucle en arc de cercle épaisse.
Boucle en arc de cercle épaisse.
 
Extrémité renforcée par couture.
Extrémité renforcée par couture.

Les casques reconditionnés en usine entre 1940 et 1941 peuvent être équipés d'une jugulaire identique à celle installée dans les casques Ssh 39 à partir de 1940. Cette jugulaire est identifiable à son épaisse boucle métallique de dimension 25 x 25 millimètres et affectant la forme d'un arc de cercle sur sa tranche. Ce type de jugulaire possède généralement la partie boucle plus longue que la seconde partie.

Reconditionnement terrain.

Maintien par attache parisienne renforcée d'une rondelle.
Maintien par attache parisienne renforcée d'une rondelle.
Maintien par attache parisienne renforcée d'une rondelle.
 
 
Boucle coulissante de fermeture.
Boucle coulissante de fermeture.
 
Extrémité libre.
Extrémité libre.
 
Jugulaire, vue d'ensemble.
Jugulaire, vue d'ensemble.
Jugulaire en toile doublée de cuir typique d'un reconditionnement, vue d'ensemble (revers/envers).
Jugulaire, vue d'ensemble.
Jugulaire, vue d'ensemble.
Autre type de jugulaire en toile doublée de cuir typique d'un reconditionnement, vue d'ensemble (revers/envers).

Les casques réparés sur les arrières du front durant le conflit sont munis d'une jugulaire fabriquée à partir de fine bande de cuir de couleur brune doublée d'une bande de toile cousue sur la longueur pour assurer la solidité de l'ensemble.
Une des parties retient une boucle coulissante de forme carré et dont la conception peut varier en fonction des stocks de l'atelier de réparation. Cette boucle peut être retenue par couture ou à l'aide d'un rivet tubulaire.
L'autre partie de la jugulaire possède son extrémité taillée en pointe. Les deux parties de la jugulaire peuvent être de longueur variable et sont retenues aux passants latéraux de la coiffe à l'aide du traditionnel rivet fendu doublé d'une rondelle.

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