Yougoslavie

Yougoslavie

Casque Modèle 59/85 expérimental

Fiche

  • Dénomination : modèle 59/85 expérimental (85/97).
  • Distribué à titre d'essai dans la nouvelle armée serbe.
  • Coiffe constituée d'une suspension de type "Riddel" extractible.
  • Jugulaire en toile avec mentonnière, fermeture par bouton pression.
  • Insigne : autocollant.
  • Camouflage : couvre-casque.
  • Fabriqué à la fin des années 90.
  • Distribué à la fin des années 90.
  • Pays d'origine : Yougoslavie (Serbie).
  • Période d'utilisation : de la fin des années 90 aux début des années 2000.
  • Matériau : acier.
  • Poids : 1200 g.
  • Taille : unique.
  • Couleur : vert kaki clair.
Preview

Historique

La Serbie cessa d'exister au lendemain de la première guerre mondiale avec son intégration au royaume des Serbes, Croates et Slovènes en 1918, qui deviendra en 1929 le royaume de Yougoslavie. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, le royaume de Yougoslavie devient un état fédéral sous régime communiste dirigé par Josip Broz Tito.
Avec la mort de Tito en 1980, qui gouverna la république fédérative socialiste de Yougoslavie de 1945 jusqu'à sa mort, le communisme est en perte de vitesse et le nationalisme longtemps contenu et canalisé par le pouvoir central devint un produit de substitution pratique pour maintenir la légitimité des dirigeants des six républiques fédérées. S'appuyant sur le nationalisme serbe, Slobodan Milošević, alors numéro deux de la Yougoslavie, profite de la montée des tensions au Kosovo pour se faire élire président de la Serbie en mai 1989. La Slovénie et la Croatie déclarent leur indépendance le 25 juin 1991, suivies en 1992 par la Bosnie-Herzégovine et la Macédoine. Les populations serbes de Croatie et de Bosnie-Herzégovine refusant de quitter la Yougoslavie, réclamant un rattachement à la Serbie, un conflit militaire éclate menant aux guerres de Yougoslavie de 1992 à 1995. Pour la JA (anciennement JNA) et la Yougoslavie, il s'agit d'une série de sécessions inconstitutionnelles, légitimement réprimées par l'armée fédérale ; pour les républiques sécessionnistes il s'agit d'une dissociation constitutionnelle et de guerres de libération des nouveaux états contre l'oppresseur et l'agresseur serbe. Cela se traduit par des dizaines de milliers de morts civils, des déplacements de populations et la destruction de plusieurs villes.
Dans la nouvelle Yougoslavie fédérale de 1992, il ne reste que la Serbie et le Monténégro. Mais en Serbie même, la région de Métohie, plus connue sous le nom de "Kosovo-Polje" (Champ des Merles), où la Serbie avait jadis perdu son indépendance contre l'Empire ottoman, était au fil des siècles devenue une enclave à majorité musulmane, de langue albanaise, en territoire slave ; en 1999, les Serbes représentent 10% de la population de cette région autonome, dont la majorité albanaise revendique à son tour l'indépendance. Le gouvernement de Slobodan Milošević, qui avait commencé ici sa métamorphose du communisme vers le nationalisme, intervient brutalement pour supprimer l'autonomie de cette région : la guerre éclate entre les autorités serbes et l'UÇK albanophone. La violence et les déplacements de populations sont suivis par l'intervention de l'OTAN lors de la guerre du Kosovo.
En 1999, le Parlement de la République fédérale de Yougoslavie vote en faveur de l'entrée de la RFY dans l'union Russie-Biélorussie.
En octobre 2000, Slobodan Milošević et son gouvernement sont renversés.
Le 4 février 2003, la Yougoslavie restreinte cesse définitivement son existence : le parlement accepte la création d'une nouvelle fédération aux liens très lâches, limitée aux deux états restants, sous le nom de Serbie-et-Monténégro. À la suite de l'indépendance du Monténégro, proclamée le 3 juin 2006, le parlement serbe adopte dès le 5 juin 2006 une déclaration faisant officiellement de l'état serbe le "successeur" de l'ancien état commun de Serbie-et-Monténégro, ce qui équivaut de facto à proclamer l'indépendance de la Serbie et à reconnaître celle du Monténégro. Le 15 juin 2006, l'ex-ministre fédéral des Affaires étrangères Vuk Drašković, devenu ministre des Affaires étrangères de Serbie, reconnaît officiellement l'indépendance du Monténégro et signe le 22 juin, avec son homologue monténégrin, un protocole d'accord pour l'établissement de relations diplomatiques entre les deux États.
Quant au Kosovo, son statut reste en suspens : occupé par la KFOR, c'est déjà un état albanais sur le terrain, mais officiellement, il fait encore partie de la Serbie. Celle-ci propose une large autonomie, l'UÇK revendique toujours l'indépendance et la réunion avec l'Albanie.
Le 17 février 2008, les kosovars albanophones (environ 90% de la population du Kosovo) proclament unilatéralement l'indépendance du Kosovo. Les Serbes du Kosovo, ainsi que la Serbie, s'opposent farouchement à cette indépendance estimée illégale en raison entre autres de la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies qui soutient "la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Serbie au Kosovo". En octobre 2008, l'Assemblée générale des Nations-Unies autorise la saisine de la cour internationale de justice pour trancher la question de la légalité de cette indépendance. La Serbie a sur ce point de vue le soutien d'un grand nombre de pays des Nations-unies en premier lieu, la Russie, la Chine, le Brésil, l'Argentine, la Grèce et l'Espagne tandis qu'une autre partie de la communauté internationale guidée par les États-Unis suivis de l'Allemagne, la France, la Grande-Bretagne et l'Italie, a reconnu le nouvel état. Les Serbes du Kosovo, majoritaires au nord de Mitrovica, refusent l'indépendance, sans pour autant réclamer leur rattachement à la Serbie, ce qui équivaudrait à une reconnaissance de jure d'un Kosovo détaché de la Serbie.
Suite à ces bouleversements géopolitiques, l'armée yougoslave évolue passant de la JNA à la JA en 1992, principalement composé de soldats serbes, monténégrins, jusqu'à la disparition de l'entité yougoslave en 2003. La Serbie, renaissant en 2006 avec l'indépendance du Monténégro, restructure alors son armée sur les anciennes fondations de l'armée yougoslave, récupérant la majeure partie de ses équipements.

Casque modèle 59/85.
Casque modèle 59/85.

La nouvelle armée serbe est donc principalement coiffée de casques modèle 59/85 fabriqués en grand nombre par la société TRZH et aussi de casques composites modèle 89. Entre temps, l'armée a adopté le casque type PASGT américain et utilise le casque composite d'importation française. Ce nouveau casque fut rapidement fabriqué nationalement avec la création du casque modèle 97 par la société Dragic.

Casque M-97.
Casque M-97 fabriqué par la société Dragic.

Onéreux à produire, l'armée serbe ne peut être intégralement équipé de ces nouveaux casques et le casque modèle 59/85 étant disponible en importante quantité, il fut décidé de moderniser ce casque en changeant son aménagement intérieur par celui du nouveau casque Dragic M-97.
Quelques centaines d'exemplaires furent modifiés par la société Dragic à la fin des années 90 à titre d'essai par remplacement de la coiffe et de la jugulaire par celles du casque M-97. Ce casque, que l'on peut qualifier officieusement de casque modèle 85/97, ne fut pas adopté et les casques modèle 59/85 furent abandonnés lors de la dotation généralisée des nouveaux casques composites au cours des années 2000.

Casque modèle 59/85 d'essai. Casque modèle 59/85 d'essai.

Constitution

La coque :

Vue avant.
Vue avant.
Vue de coté.
Vue de coté.
Vue arrière.
Vue arrière.
Vue de dessus.
Vue de dessus.
Peinture finement texturée.
Peinture finement texturée.

La bombe du casque modèle 59/85 d'essai reste strictement identique à celle du modèle 59/85. Pour revenir à son procédé de fabrication, elle est fabriquée en taille unique par emboutissage progressif d'une feuille d'acier. Après mise en forme de la bombe, la bordure du casque est découpée pour donner la forme finale du casque. La bordure tranchante est adoucie par meulage.
A l'intérieur du casque sont soudés par trois points de soudure par point les six supports métalliques de la coiffe répartis sur la circonférence inférieure de l'intérieur de la bombe. Le passant inférieur de maintien de la suspension de la coiffe est d'ailleurs élargi d'un coup de tournevis en tordant la bordure métallique de la boucle. Les deux passants de jugulaire sont soudés de part et d'autre par trois points de soudure électrique chacun.
Les casques modèle 59/85 d'essai sont des réutilisations de bombe de casques modèle 59/85 qui sont décapées par sablage puis apprêtées et repeintes de couleur vert kaki très clair. Ces casques utilisés durant la période de 2003 à 2006 peuvent avoir été utilisés avec un autocollant circulaire de l'armée de Serbie et Monténégro jusqu'à l'indépendance du Monténégro en 2006 où ces insignes furent supprimés.
A l'origine fabriqué par la société TRZH (Technique Remontni Zavod – Hadzici), ces casques remaniés par la société Dragic ne comporte aucune marquage fabricant.

Les insignes :

L'éclatement de la Yougoslavie débute en 1990 avec la dissolution de la ligue communiste yougoslave, entrainant par la suite la défection de la Slovénie, Croatie, Bosnie-Herzégovine puis de la Macédoine.
Suite au départ de ces états de la fédération yougoslave, l'armée yougoslave évolue passant d'un soutien idéologique communiste jusqu'en 1992 où la JNA ("Jugoslovenska Narodna Armija" : armée populaire yougoslave) devient la JA ("Jugoslovenska Armija") puis en 2003 avec la disparition de la Yougoslavie pour la Serbie-et-Monténégro jusqu'en 2006.
L'insigne des casques yougoslaves puis serbe-et-monténégrins évolue donc pour chacune de ces périodes :

    1. "Jugoslovenska Armija" (insigne autocollant neuf) - 1992-2003.
    2. Armée de terre Serbie-et-Monténégro - 2003-2006.
    3. Marine Serbie-et-Monténégro (insigne autocollant neuf) - 2003-2006.
    4. Armée de l'air Serbie-et-Monténégro (insigne autocollant neuf) - 2003-2006.

Jugoslovenska Armija.
1
Serbie-et-Monténégro : armée de terre.
2
Serbie-et-Monténégro : marine.
3
Serbie-et-Monténégro : armée de l'air.
4

A noter que peu de ces casques furent produits et qu'il est fort probable qu'ils aient été desservis au sein de l'armée de terre uniquement.

La coiffe :

Intérieur bombe.
Intérieur bombe.
Boucle de maintien de la suspension.
Boucle de maintien de la suspension.
Détail fixation.
Détail fixation.
Bande de toile constituant la suspension.
Bande de toile constituant la suspension.
Détail velcro des extrémités comportant les passants de jugulaire.
Détail velcro des extrémités comportant les passants de jugulaire.
Suspension montée.
Suspension montée.
Pièces métalliques de maintien du cerclage de toile.
Pièces métalliques de maintien du cerclage de toile.
Détail maintien.
Détail maintien.
Cerclage en toile et bandeau de tête solidaire.
Cerclage en toile et bandeau de tête solidaire.

Partie avant solidarisant le bandeau de tête au cerclage de toile.
Partie avant solidarisant le bandeau de tête au cerclage de toile.
Bande de toile retenant le bandeau.
Bande de toile retenant le bandeau.
Boucles de réglage.
Boucles de réglage.
Coiffe.
Coiffe.

La coiffe est reprise du casque composite M97 fabriqué par la société Dragic et est adaptée afin d'avoir une conception semblable à celle du casque modèle 59/85 de type extractible. La suspension est de type "Riddel" et est composée de trois bandes de toile forte de couleur gris/vert maintenues dans la bombe à six boucles articulées à double passant maintenues sur des glissières métalliques soudées dans la bombe par trois points de soudure électrique. Toutefois, la suspension diffère de celle du modèle 59/85 et comporte désormais une extension de toile cousue comportant les boucles de maintien de la jugulaire. Les extrémités des bandes de toile constituant la suspension sur lesquelles sont cousues les passants de jugulaire comporte à leur dos un carré de velcro (partie velours) cousu, sans doute dans le but d'empêcher la bande de sortir trop facilement de la boucle de réglage et maintenir le point de fixation de la bande de toile. Afin de faire passer ces bandes de toile surépaissies, la fente non crantée de chaque boucle est élargie par un simple quart de tour de tournevis.
Etant donné que seules trois extrémités sur six des bandes de toile de la suspension pouvant être réglées, le réglage en profondeur s'effectue désormais à l'aide d'un lacet à nouer, alors que les bandes sont jointives par un anneau de toile sur le casque modèle 59/85.
Le cerclage de la suspension est indépendant de celle-ci et se fixe dans la bombe à l'aide de clips métalliques qui s'insèrent dans les glissières surmontant les boucles de maintien de la suspension, retenant une plaque de maintien triangulaire dans laquelle s'insère le support du bandeau de tête. Les pièces métalliques de maintien sont peintes de couleur similaire à la bombe, toutefois on note de légères différences de teintes attestant une récupération sur divers casques. Le cerclage est constitué d'une longue bande de toile de nylon de couleur gris/vert très pâle de dimension 3 x 72 cm. Une de ses extrémités est terminée d'une boucle à double passant pour le réglage de la circonférence.
Le maintien sur la tête est toujours assuré par un bandeau de tête qui est désormais solidaire du cerclage en toile de la suspension. Il est fixé à celui-ci par des passants fabriqués en toile synthétique de couleur vert kaki, repliés en trois et cousus sur leur longueur dans lesquels est glissé le cerclage en toile. Le bandeau de tête est inamovible du cerclage en toile réglable et est solidaire à celui-ci par les deux passants en toile avant qui sont cousus aux extrémités d'une bande de toile forte dont un fourreau central retient les pièces métalliques de fixation du cerclage.
Cet ensemble est maintenu dans la bombe par des plaques de maintien coulissantes retenues par une pièce plate repliée sur les côtés s'insérant dans les glissières de la bombe.
Fabriquée en taille unique, la coiffe ne comporte aucun marquage appliqué par le fabricant.

La jugulaire :

Jugulaire fixée en quatre points.
Jugulaire fixée en quatre points.

Mentonnière réglable, fermeture par bouton pression.
Mentonnière réglable, fermeture par bouton pression.
Double passant arrière.
Double passant arrière.
Passants latéraux.
Passants latéraux.

La jugulaire du casque modèle 59/85 d'essai est reprise du casque composite M-97 fabriqué par la société Dragic. La jugulaire standard du casque modèle 59/85 est abandonnée, toutefois les passants de jugulaire latéraux sont conservés, chacun d'eux fixé dans la bombe par trois points de soudure électrique.
La nouvelle jugulaire a une topologie en trois points. Elle est maintenue aux quatre doubles boucles maintenues aux extension de toile cousues sur les bandes de toile constituant la suspension de la coiffe : deux bandes simples à l'avant, une bande large à l'arrière sur laquelle est cousue une bande plus fine pliée en V. Les extrémités de chacune de ces parties sont terminées de deux fines boucles métalliques peintes en noir, maintenues par replie de la toile solidarisée par un trait de couture.
La jugulaire est fixée en quatre points, sur une même base à l'arrière du casque donnant ainsi une configuration de maintien en trois points. Elle est fabriquée avec des bandes de toile forte de couleur gris/vert, d'une largeur de 2 centimètres.
La jugulaire est organisée en deux "Y" constitués par couture des bandes arrières et latérales. Les deux bandes arrières d'une longueur de 24 centimètres chacune, comporte sur leur face intérieure du "velcro" cousue sur toute la longueur (une moitié astrakan et l'autre moitié velours).

Ces deux bandes de la jugulaire sont ainsi fixées par simple passage dans les doubles boucles du double du point de fixation arrière du casque. Le maintien étant assuré par repli de la bande de toile de la jugulaire. La fixation latérale de la jugulaire s'effectue de manière identique à l'aide des bandes de toile d'une longueur totale de 16 centimètres.
La partie droite de la jugulaire comporte une extension de 33 centimètres maintenant la mentonnière et le système de fermeture par bouton-pression. La mentonnière est constituée d'une bande de toile forte, dont les extrémités se replient sur elles-mêmes afin de constituer deux passants, dans lesquels va passer l'extension de la partie droite. Cette extension se replie et se fixe à l'aide de "velcro" sur elle-même, en passant au préalable dans la boucle d'une petite partie de toile comportant la pression mâle du système de fermeture (le réglage de la longueur de la partie de la jugulaire passant sous le menton s'effectuant d'une manière identique au reste de la jugulaire). La partie gauche de la jugulaire, ne possédant pas d'extension de sa base, comporte uniquement la pression femelle.
A noter que les deux parties comportant le système de fermeture de la jugulaire comporte leurs parties intérieures doublées de "velcro" afin d'assurer un meilleur maintien.

Le camouflage additionnel :

Couvre-casque MD89. Couvre-casque MD89.
Couvre-casque MD89, vue à plat et intérieur.
Couvre-casque MD89. Couvre-casque MD89.
Couvre-casque MD89, vue de biais et détails maintien par lacets.

Le camouflage additionnel est assuré par le couvre-casque MD89 adopté à la fin des années 80 au sein de l'armée yougoslave.
Le schéma du camouflage MD89 arbore des tâches aux couleurs suivantes : noir, marron-chocolat, vert/gris, vert sur fond vert pâle. Ce couvre-casque est fabriqué à partir de deux morceaux de toile, dont la surface présente des incisions renforcées par couture pour l'ajout de branchages. Le maintien se fait avec quatre paires de petits lacets pour être noués à la suspension de la coiffe.
Les couvre-casques MD89 furent fabriqués en toile classique et plus tardivement en toile "ripstop", et possède pour la grande majorité une étiquette cousue par le fabricant au niveau des coutures d'assemblage. Cette étiquette indique l'année de fabrication et la raison sociale de l'entreprise. Quelques fois, cette étiquette est remplacée par un tampon encreur appliqué au revers du couvre-casque.

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