
Suisse
Casque Modèle 18
Fiche
- Dénomination : modèle d'ordonnance 1918.
- Destiné à une utilisation générale.
- Concepteur : Paul Böesch et E.A. Gessler.
- Coiffe en cuir constituée de 3 pattes, rembourrées par un coussinet et cousues sur un cerclage.
- Jugulaire simple en cuir et fixation par boucle à ardillon puis par crochet à ressort.
- Variante : modèle 18/40 et 18/63.
- Camouflage par couvre-casque (à partir de 1939).
- Fabriqué à partir de 1918.
- Distribué à partir de 1924.
- Pays d'origine : Suisse.
- Période d'utilisation : de 1918 à 1971 (avec modification en 1940, 1943 et 1963).
- Matériaux : acier au manganèse de 1,15 mm.
- Tailles : 2 tailles, A et B.
- Poids : 1220 et 1400 g.
- Couleur : vert olive, gris-azur.

Casque d'ordonnance modèle 18 daté 1936.

Casque d'ordonnance modèle 18 attribué à la police daté 1932.

Casque d'ordonnance modèle 18 attribué à la Défense Aérienne Passive (DAP).
Historique
Avec l'avènement des armes modernes, la Suisse n'a pas attendu le premier conflit mondial pour étudier différents projets de casques afin d'équiper son armée. Ainsi, différents prototypes furent présentés de 1904 à 1914 : aucun d'eux ne fut jugé apte au service, présentant soit une trop faible résistance, soit une fabrication trop complexe.
Lorsque la première guerre mondiale éclate en 1914, l'armée Suisse est mobilisée à titre préventif mais reste équipée de shakos en feutre. Cette coiffe n'offrait aucune protection contre les éclats d'obus ni même les projectiles les plus faibles.
Vous trouverez ci-dessous quelques exemples.
Le numéro tactique représente le numéro de bataillon dans l'Infanterie, le numéro de batterie pour l'Artillerie et le numéro d'escadron pour la Cavalerie. Pour les troupes spéciales (Transmissions, Pionniers, …) il s'agit de la compagnie. Pour les Mitrailleurs, jusqu'à août 1916 il s'agit de la section, ensuite c'est le régiment.
![]() Shako 1888/98 d'un régiment d'artillerie, Batterie 19 (Soldat du Landsturm). |
![]() Shako 1888/98 d'un régiment d'infanterie, Bataillon 4 (Vaud), 3ème Compagnie. Avec couvre shako. |
![]() Shako 1888/98 d'un capitaine des sapeurs, Landwehr 9 éme Cie (1895 – 1907). Le pompon indique un demi-bataillon du génie. |
![]() Shako 1888/98, 20ème Cie. Mitrailleur de la Landwehr (Soldat du Landsturm). |
![]() Shako 1883/98 de cavalerie, 12éme escadron (Bern), 4éme régiment de dragons, (Dragon du Landsturm). |
![]() Hommes du détachement frontière de la compagnie II/24, le 27 octobre 1917 sur les bords du Rhin à la frontière entre l'Allemagne et la Suisse. Les soldats sont équipés du shako Mle 1898, avec couvre shako. L'uniforme bleu foncé est typique de cette période. |
![]() Portrait chez un photographe de Porrentruy (ville du canton du Jura, anciennement canton de Berne). |



Soldats suisses équipés de shakos modèle 1889 avant 1918.



Soldats suisses équipés de couvres shakos, photos prises en 1915.
Dès le début des hostilités, face au grand nombre de pertes dues principalement à l'absence totale de protection crânienne contre les éclats d'obus, les principaux acteurs étudièrent la question d'une protection individuelle.
La France fut la première à proposer un casque adapté à la guerre moderne : le casque Adrian modèle 1915.
L'Allemagne et l'Angleterre firent de même en adoptant chacune leur propre modéle : respectivement, le Stahlhelm 16 et le casque Mark I. Ces casques ont, en règle générale, des profils rappelant les casques des guerres médiévales.
Bien que la Suisse, de par sa neutralité constitutionnelle, ne fût pas concernée par le conflit, un groupe d'officiers étudia dès le début des hostilités, la question de la protection crânienne par un casque d'acier. Entre autres, le major Turin et le colonel Vogel qui menèrent de leur côté des recherches très poussées pour la création d'un casque de conception suisse. En 1916, l'artiste Charles L'Eplattenier de La Chaux-de-Fonds fut chargé, par le colonel divisionnaire de Loys, d'étudier et de créer un casque métallique. Son travail s'inspira des travaux effectués depuis 1914 par le groupe d'officiers ayant déjá pris cette initiative. Dès le début de ses recherches, L'Eplattenier se heurta aux difficultés de fabrication d'un casque en acier épais, résistant aux projectiles à haute vélocité. En effet, la fabrication par forgeage de ce type d'acier est complexe et chère ! De plus, un casque, protégeant l'ensemble du crâne de manière efficace, se révèle lourd et encombrant. Un choix devait être fait pour créer un casque alliant légèreté, bonne aération et une bonne robustesse pour une plaque d'acier de 0,7 mm. De ses recherches (environ dix prototypes connus, trois ont été mis à l'essai), déboucha le 5 janvier 1917 la présentation deux modèles, pour la fabrication l'Eplattenier s'est adressé aux usines MERKEN à Baden (Canton d'Argovie) et DECKER à Neuchâtel, lesquelles ont renoncé suite aux difficultés techniques d'emboutissage nécessitant une presse puissante. |
![]() Officier avec casque L'Eplattenier. |
Ci-dessous, différents prototypes. Ils sont, sauf mention contraire, conservés à la fondation du Matériel Historique de l'Armée à Thun (©).



Prototype de L'Eplattenier. Remarquez l'exceptionnel travail de forge (qui rendra la fabrication industrielle impossible).



Prototype de L'Eplattenier avec visière type Dunand. (© musée militaire de Morges)



Prototype de L'Eplattenier et croquis.






Prototype de L'Eplattenier essayé par le 22éme régiment d'infanterie Baloise en 1916. Une centaine d'exemplaires ont été réalisés. (© Photo Von Frobenius 1916)



Officier avec un prototype de L'Eplattenier. © Tanzboedeler.






Autre prototype de L'Eplattenier, très proche de celui essayé par l'officier sur les photos ci-dessus.



Prototype vers 1916, avec cheminée de ventilation




Modèle essayé entre 1916 et 1917, la coiffe est directement inspirée de celle du casque Mle 15 Français.
Dès aoút 1917, des recherches parallèles pour la création d'un casque plus approprié et plus simple à fabriquer furent menées par différents acteurs. C'est Paul Böesch, sculpteur et officier à l'état-major, et E. Gessler historien militaire auprès du musée national à Zürich qui sont les initiateurs du futur modèle 18. C'est le Colonel Imboden, travaillant au KTA ("KriegsTechnische Abteilung", en français IMG "Intendance du Matériel de Guerre") qui va porter le projet vers son adoption. La conception est fortement inspirée du casque expérimental US N° 5. Le modèle expérimental US N° 5 s'inspirant lui même déjà largement de la forme du casque allemand modèle 16.



Prototype US N° 5 reçu par le Département Militaire Fédéral et qui a été utilisé comme modèle. Il est conservé à la fondation du Matériel Historique de l'Armée à Thun © ; avec quelques exemplaires de casques étrangers de cette époque, qui ont été étudiés.



Casque modèle 18 dans la configuration adoptée le 13 février 1918.



Casque Allemand modèle 16 (pour mémoire).
Ce casque fut présenté et il emporta une grande majorité de voix quant à son adoption. Les travaux de L'Eplattenier furent donc laissés de côté, ce qui le décevra grandement (pour anecdote, celui-ci porta plainte en 1918 auprès du tribunal fédéral et obtint gain de cause en 1919, en recevant 30 000 francs suisses de dommages et intérêts).
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De plus, la présentation de ce casque fit aussi des émois auprès de la firme Allemande Bremer Torfwerken de Berlin, (non répertoriée comme étant productrice du Stahlhelm modèle 16), car le modèle Suisse était considéré comme un plagiat du modèle Allemand. Invoquant la protection des biens culturels, cette firme se vit reverser 500 francs Suisse de dédommagement.
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C'est finalement le 13 février 1918 que le casque fut officiellement adopté et sera désigné par "modèle d'ordonnance 1918". Ce casque, qui reprenait la ligne du casque Allemand modèle 16 mais de manière plus harmonieuse, reprenait aussi la coiffe de celui-ci. La ressemblance avec le casque expérimental US N° 5 restant frappante.


Exemplaire déposé au KTA en 1918. Remarquer la jugulaire du 1er type.
La maison WERKER située à Baden a débuté la production la même année, suivie par la METALLWARENFABRIK de Zoug.
Dès la mise en fabrication, la production atteignit 300 à 400 casques par jour. Le prix de revient est d'environ 21 francs suisses de l'époque.
Le casque modèle 18 fut distribué à partir de 1924 et sera fabriqué jusqu'en 1940, date à laquelle il fut légèrement modifié pour donner le casque modèle 18/40. Il sera utilisé essentiellement par l'armée mais également par les organisations auxiliaires comme la défense aérienne passive, la police et plus tard les pompiers.
![]() Production : Emboutissage. |
![]() Production : Presse. |
![]() Production : Piles de coques. |
![]() Production : Chez le scellier. |
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Remise des casques d'acier à titre d'effet de l'équipement personnel. |
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Production :
De 1918 à 1919, 75 000 casques ont été usinés.
Fin 1921, 110 000 casques sont déjà produits et début 1929, 305 000 casques sont déjà livrés à la troupe.
Fin 1935, 465 000 casques sont en usage et 113 000 en réserve dans les dépôts.
Le 2 septembre 1939, jour de la mobilisation générale, 577 000 casques sont en usage et 26 000 sont encore en réserve ; ceci portant la production totale du Mle 18 à 603 000 exemplaires.
Dès septembre 1940 est produit le casque Mle 18/40 légèrement modifié, il sera plus léger (1150 gr) et équipé d'une nouvelle coiffe dont le cerclage est ouvert à l'arrière. (Cf. fiche modèle 18/40 pour les détails)
![]() Prototype l'Eplattenier. |
![]() Coiffe et jugulaire. |
D'autres projets ont vu le jour mais non suivis d'effet comme ce casque qui a été proposé dans une couleur verte, avec ou sans grosse croix fédérale emboutie sur la face avant. La plus grosse quantité a fini sa vie dans le canton du Tessin au sein du corps des pompiers, repeint en noir et en bleu. On constate l'inspiration commune pour ce prototype, mais son allure générale est nettement moins martiale. |




Casque de pompier du canton du Tessin.




Casque de pompier du canton du Tessin avec croix fédérale et détail du pontet de jugulaire.
À noter que le 3 novembre 1932 la firme Metallwarenfabrik a reçu une licence pour la fabrication et l'exportation de 10 000 exemplaires à destination du Brésil, suivie le 13 novembre 1935 pour une fabrication au profit de l'Argentine.
Il semblerait que la demande brésilienne n'ait jamais été concrétisée ; en effet, aucune photo montrant un soldat brésilien coiffé d'un casque modèle 18 ne semble être connue.
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La DAP (Défense Aérienne Passive) : La DAP a été dissoute dans l'immédiat après-guerre. Cette troupe était équipée exclusivement de casques modèle 18 de dernier type, de couleur gris bleu. Comme en Suisse rien ne se perd, cet équipement sera recyclé auprès des unités constituées alors en tant que service du feu des arsenaux, places d'armes, casernes, dépôt de munition, matériel et place d'aérodrome. |
![]() Observatrices anti-aérienne au profit de l'artillerie. |
![]() Observatrice anti-aérienne de la DAP. |
Ces casques ont ensuite été recouverts dans un premier temps à l'extérieur par de la peinture noire mélangée à de la sciure (conformément au règlement de 1943) et complétés sur le front par un insigne métallique, sous forme d'écu, représentant la croix fédérale. Cet emblème se visse.
Ils ont été par la suite repeints en blanc (dans les années 60), en même temps que les casques de la protection civile étaient peints ou repeints en jaune brillant.
On trouve donc des casques de ces détachements du feu également peint en blanc brillant d'origine, intérieur comme extérieur.
Ces hommes, des employés de l'administration fédérale, dépendant du département de la défense, étaient affectés à un corps professionnel de pompiers pour la défense contre le feu de leur lieu de travail. Il ne s'agit en aucun cas de pompiers civil, mais bien d'un corps faisant partie de l'armée
La Police d'armée : ![]() Police d'armée Mle 18/43. |
La Police civile :
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![]() Police du canton de Bern. |







Constitution
La coque :
![]() Vue avant. |
![]() Vue de coté. |
![]() Vue arrière. |
![]() Vue dessus. |
La coque du casque modèle 18 est formée d'un bloc par emboutissage progressif d'une feuille d'acier au manganèse de 1,15 mm d'épaisseur. La forme est profonde et sa surface de protection couvre bien les oreilles et la nuque.
Une bordure est emboutie sur toute la périphérie du casque à 5 mm du bord. Elle forme, coté extérieur, un bourrelet de section semi-circulaire de 5 mm de diamètre et coté intérieur, une rigole dans laquelle le rebord restant est replié, venant ainsi en continuité avec l'intérieur du casque.
Deux trous sont pratiqués sur la partie arrière supérieure du casque pour apposer les œillets d'aération.
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Sur la périphérie intérieure de la coque, six lames métalliques formant agrafes pour la fixation ultérieure de la coiffe, sont fixées de façon équidistante. Elles sont soudées, chacune par trois points. Les deux agrafes situées sur l'axe transversal, destinées à retenir également les pontets de jugulaire, sont plus larges (12 mm) que les quatre autres (8 mm). |
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![]() Détail des broches. ![]() Soudures visibles sur la coque. |

Outil de démontage.

Le casque modèle 18 a été fabriqué en deux tailles, l'essentiel de la production étant en petite taille. La largeur de la petite taille est de 24 cm environ, alors que celle de la grande taille est d'environ 26,5 cm.
Teintes :
- La coque du casque modèle 18 destinée à l'armée est peinte en vert olive mat lisse.
- Les casques portés au sein de la Défense Aérienne Passive (DAP) sont gris/bleu. Il est possible d'en trouver qui sont gris et qui semblent neufs. Ils ont simplement été déstockés récemment.
- En ce qui concerne les casques affectés à la police, leur teinte varie suivant les cantons du vert grisâtre (pour la teinte la plus proche de celle de l'armée, canton de Zürich) au gris (canton et ville de Genève).
![]() Teinte armée. |
![]() Teinte DAP. |
![]() Teinte police de Fribourg. |
![]() Teinte police de Berne. |
![]() Teinte police de genève. |
Remarque :
La quasi-totalité des casques modèle 18 (et Mle 18/40) a été reconditionnée à compter du 6 juin 1943 par une remise en peinture gris anthracite, mélangée à de la sciure de bois (sur l'extérieur uniquement). L'intérieur est peint jusqu'au cerclage, laissant le vert d'origine ainsi que le numéro de série visible au fond de la bombe. Leur identification est donc très aisée. Les casques fabriqués à partir de 1943 sont entièrement anthracite et le numéro de série sera désormais peint en blanc.
Il est plus difficile d'identifier un modèle 18/40 qui reste peint en vert avec marquages rouge, la principale différence visible étant la coiffe dont le cerclage n'est plus fermé à l'arrière. Nous avons aussi trouvé des coiffes modèle 18 visiblement modifiées suivant le schéma du Mle 18/40 avec raccord encore présent à l'avant alors qu'il n'y en a de fait plus sur la coiffe du Mle 18/40.
Enfin, on peut trouver de légères différences de cotes entre deux exemplaires d'un même modèle, ceci s'expliquant sans doute par des productions de fabricants différents.
Modèle 18 à échancrure :



Exemplaire déposé au KTA avec son étiquette d'identification. ©
Dès les années 20, afin de satisfaire aux exigences des servants d'unités de la défense aérienne, un modèle particulier à échancrures latérales est élaboré à l'image de ce qui se fait en France durant la même période pour les artilleurs de batteries de DCA. Il consiste en un casque du type général, mais échancré en arrondi à hauteur des oreilles pour laisser libre place aux écouteurs, notamment de l'engin d'écoute Elascope. Le modèle est adopté en février 1926.
![]() Vue coté. |
![]() Vue face. |
![]() Vue coté. |
Le nombre produit est inconnu. Il subsiste très peu de modèles de couleur verte ; la plupart des quelques exemplaires que l'on trouve dans les collections privées sont noirs ou bleu DAP. Certains ont terminé leur vie à la Protection Civile et ont été revêtus de la couleur jaune brillant caractéristique, dans les années 80.
![]() Vue intérieur. |
![]() Exemplaire gris/bleu de la DAP. |
![]() Exemplaire vert repeint suivant le règlement de 1943. |
Les marquages de la coque :
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![]() On peut trouver des marquages fabricants, dont nous ne connaissons pas la signification, apposés par estampage à froid de la coque au niveau du couvre-nuque. Le plus courant est "K IX", se rapportant peut être au fabricant Carl KYBURZ de Bern. On peut aussi trouver des numéros à la peinture dans les casques DAP. |
Tous les casques modèle 18 quelle que soit leur affectation sont marqués à la peinture rouge à l'arrière de l'intérieur de la bombe.
Nous connaissons deux exceptions :
1. Les casques affectés à la police du canton de Genève n'ont aucun marquage, mais on les reconnait car le vert tire beaucoup dans le gris.
2. Ceux destinés à la police de la ville de Zürich, sont marqués en orange : Kantonal Polizei Stadt Zürich.
Lorsque la taille est indiquée, c'est un "A" pour la petite taille (la quasi-totalité) et un "B" pour la grande taille (très rare). |
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Pour l'armée, ce nombre a maximum 6 chiffres, il est précédé au-dessus de l'indication de la taille. |
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Il en est de même pour les casques de la DAP pour lesquels l'indication de la taille est néanmoins rarement observée. |
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Pour les casques affectés à la police, le nombre n'a que 4 chiffres suivis de l'indication de la taille. Le tout étant surmonté d'un "P" pour "Police" indiquant cette affectation. |
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Voir le numéro 63 dans les exemples (plus petit rencontré). 1940 est le plus grand à ce jour. |
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Il semblerait que très rapidement, les casques fournis à la police soient extraits des stocks de l'armée. En effet, on retrouve beaucoup de casques réaffectés portant la surcharge "P" de différentes manières. Ces casques sont éventuellement repeints sur l'extérieur. |
Remarquer, que les chiffres ne sont pas allignés, par contre ils restent dans la même position pour ceux qui ne changent pas (185x), Le marquage devrait être composé caractère par caractère sur une tablette (P et A compris).
Très souvent, comme c'était déjà le cas pour les Stahlhelm allemand ou les Adrians Mle 15 français, le nom du propriétaire est inscrit au crayon sur le couvre-nuque ou dans la coque, parfois aussi sur le cuir de la coiffe, voire à plusieurs endroits.

On peut aussi trouver des étiquettes en papier collées au fond de la bombe, elles sont de différentes tailles et on y trouve aussi parfois le grade... Des étiquettes nominatives en tissu, cousues sur l'une des pochettes de la coiffe. |
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Tampon orange dans un casque de la police de la ville de Zürich (particularité de ce canton). |
Certains exemplaires présentent un panachage de toutes les méthodes, avec des noms différents, ceci laissant supposer que les casques étaient au cours du temps réaffectés. L'ensemble de ces marquages semblent souvent d'initiative personnelle, ou du moins du niveau d'une unité de base.
À noter qu'aucun casque Suisse Mle 18 ne comporte de marquage intérieur ou extérieur indiquant l'unité. |
![]() Gendarmerie d'armée. |
![]() Police civile - Circulation. |
Voici deux casques uniques; il s'agit d'essais de port d'insigne. Le premier porte la cocarde du canton de Soleure et le second celle du Tessin.
La jugulaire de second type (en l'absence de tout marquage) place ces essais entre octobre 1924 et octobre 1930, alors que le casque est déjà en dotation.
Le fait qu'il s'agisse de cocardes cantonales laisse à penser que ces casques auraient pu être destinés soit aux troupes cantonales (comme pratiqué sur les shakos), soit à la police cantonale. Nous n'avons pu trouver aucune information précise.
Ce projet restera dans les cartons et les deux uniques casques subsistants sont conservés à la Fondation du Matériel Historique de l'Armée à Thun.
![]() Cocarde du canton de Soleure. |
![]() Cocarde du canton du Tessin. |
![]() Coiffe avec jugulaire du 2nd type. |
La coiffe :
![]() Coiffe démontée. |
![]() Languette face interne. ![]() Languette face externe avec la pochette de rembourrage. |
![]() Oeillet dessus. ![]() Oeillet dessous. |
La coiffe se compose de trois pièces de cuir identiques, réparties à égale distance sur un cerclage. Chacune est taillée dans du cuir de vache de teinte fauve clair. Elles affectent la forme d'un trapèze de 12 cm de hauteur et de 12 cm de largeur moyenne, dont la moitié supérieure est festonnée en deux languettes à bout arrondi.
Chaque languette comporte à son extrémité, un trou renforcé d'un œillet métallique, destiné au passage d'un lacet.
Ce lacet, passant dans les œilletons, permet de resserrer plus ou moins les six languettes, assurant le réglage de la profondeur. Il s'agit d'un lacet de tissu, noir et plat de 0.5 cm de large sur environ 50 cm de long. Il est identique à celui utilisé pour fermer les enveloppes des coussinets. À l'usage, ce lacet se torsade, prenant une apparence ronde.
![]() Lacet de règlage. |
![]() Lacet à plat. |
![]() / torsadé. |
![]() Lacet de règlage en place. |
![]() Poche en toille. |
Une poche en toile est cousue sur la partie interne de chaque élément de la coiffe. Chacune de ces trois poches est garnie d'un coussinet en tissu, rempli de crin de cheval assurant le rembourrage et le réglage de la coiffe. Le fait d'ôter ou de modifier le contenu des coussinets, permet de régler la coiffe dans sa circonférence. Les coussinets sont fabriqués dans le même tissu que les enveloppes les contenant. On peut aussi trouver d'autres matières que le crin, comme des calles en feutre de différentes épaisseurs, qui peuvent être combinées afin d'obtenir le bon réglage. À noter qu'il est conseillé d'avoir un rembourrage plus important sur le devant, afin d'éloigner au maximum le front de l'avant du casque. Le maintien du coussinet dans sa poche est assuré par un lacet en tissu qu'il suffit de nouer. |
![]() Coussinets en toile garnis de crin de cheval. |
![]() Coussinets en feutre. |
![]() Coussinets de différentes épaisseurs. |
Le cerclage de 20 mm de large, est réalisé à partir d'une bande de toile pliée en deux parcourue par trois coutures longitudinales. Le triple fourreau ainsi réalisé, renferme trois baleines de bois. Cet ensemble qui fait le tour complet de la coque, est cintré à la forme exacte de l'intérieur du casque et fermé à l'avant par une couture. ![]() Chacun des trois éléments en cuir de la coiffe, est cousue sur le cerclage, coté coque. |
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La coiffe enfin est fixée au casque à l'aide des six agrafes soudées à la coque. Ces agrafes sont disposées de manière à encadrer chacune des trois parties de la coiffe. Une incision est pratiquée dans le cuir afin que l'agrafe passe à travers celui-ci et se referme sur l'arceau. |
Marquages de la coiffe.


Le revers de la coiffe est marqué de différents tampons, noirs ou bleu, identifiant en général le fabricant (poinçon du sellier) et comportant souvent l'année de production à 2 ou 4 chiffres . |
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Sceau fédéral Suisse.
À noter que le modèle d'exportation argentin ne fait l'objet d'aucun marquage ; que ce soit sur la coque (taille, numéro de série) ou sur les coussinets (sceau fédéral, poinçon du sellier). Le casque pourra par contre recevoir un tampon Argentin, comme vous le verrez dans les exemples.
La jugulaire :
Type 1.
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Sur les premières productions (modèle adopté en 1918), la jugulaire se ferme par une boucle à un ardillon, peinte en noir. Les pontets sont formés par une tige métallique, enchapée de chaque côté, par une fourche fixée entre la coiffe et les agrafes de la coque (à la seconde et cinquième agrafe en partant de l'arrière du casque). La jugulaire est formée d'une bande cuir brun de 2,3 cm de large et 2 mm d'épaisseur. Chaque extrémité est passée dans un pontet puis retournée et cousue. La demi-jugulaire comportant les 6 trous de réglage mesure 19 cm, la partie retenant la boucle fait 32 cm, la boucle retenue sur la partie longue de la jugulaire est une disposition pour le moins inhabituelle. L'ensemble de la jugulaire est bien plus long que nécessaire, ceci afin de permettre le port du casque avec le masque à gaz. De nombreux soldats ont très rapidement coupé l'excédent de jugulaire, rendant la fermeture de la jugulaire impossible avec le port du masque à gaz. Les numéros blancs que vous voyez sur la coque sont simplement les numéros d'inventaire de l'organisme qui a initialement conservé les casques.
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Type 2.
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Le système de pontet est inchangé. Le problème de longueur de jugulaire est désormais résolu. Il existe quelques variations dans la fabrication de cette boucle coulissante. Ronde au départ, elle présentera ensuite deux faces planes. Les casques précédemment produits ainsi que ceux déjà en service sont modifiés dans les arsenaux, ce qui explique l'extrême rareté des premiers modèles, dans leur configuration d'origine. ![]()
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Remarque :
Il est quasi impossible de trouver des casques équipés des premiers ou seconds modèles de jugulaire.
En effet le système militaire Suisse imposant à l'ensemble de sa composante des "répétions" régulières, les anciennes jugulaires ont été remplacées à ces occasions et pour les casques non attribués (de stock) elles l'ont été directement par le personnel des arsenaux. Lorsque par chance l'un de ces modèles est découvert, il provient très probablement d'un soldat qui a arrêté son service en 1924 pour le premier type, ou entre 1925 et 1930 pour le second, et qui pour une raison indéterminée n'a pas restitué son équipement.
Type 3.
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L'expérience de la première guerre mondiale ayant démontré qu'une boucle à ardillon était trop longue à ouvrir, lorsqu'il s'agissait d'enlever le casque pour mettre en place le masque à gaz, une dernière modification intervient le 22 octobre 1930 (très tardivement !). ![]() |
Mise en place de la jugulaire : |
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Côté droit, la boucle à ardillon et la languette de cuir la retenant, sont remplacées par une pièce métallique d'un seul tenant, destinée à recevoir le mousqueton. Il s'agit d'un fil d'acier de 2 mm de diamètre replié sur lui-même. Le haut de la pliure est élargi en rectangle de 20 x 10 mm formant une boucle dans laquelle viendra s'accrocher le mousqueton. Les deux extrémités du fil sont pliées en opposition, à angle droit, et viennent prendre la place du pontet droit dans son enchapure. Ce dispositif une fois en place a une longueur hors tout de 50 mm. |


Ce modèle de jugulaire sera conservé sur les casques modèles 18/40, 18/63 et sera adapté occasionnellement sur certains autres modèles ayant coexistés (modèle 48, le modèle d'essai du type M-1...).
Afin de palier rapidement aux jugulaires trop courtes, une pièce intermédiaire a été utilisée en guise de rallonge. ![]() |
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![]() Pièce montée en ralonge. |
![]() Pièce montée directement sur le pontet (en lieu et place du pontet spécifique). |
![]() Mousqueton sur prototype de 1917. |
![]() Boucle de réglage sur prototype de 1917. |
Le mousqueton comme la rallonge sont très largement inspirés, pour ne pas dire copiés, de la jugulaire d'un casque prototype proposé en 1917.
![]() Mousqueton sur prototype de 1917 modifié. |
![]() Boucle de réglage sur prototype de 1917 modifié. |
Le camouflage additionnel :
Aucun artifice de camouflage n'est règlementairement prévu pour ce casque, et il semble qu'aucun n'ait été utilisé.
Ce n'est que le 24 juin 1941 que le KTA passe une commande 160 000 couvre-casques blancs en coton et 460 000 gris/vert. Ils ne sont distribués en masse à la troupe que le 5 octobre 1942 lors des manœuvres d'hiver du corps d'armée 1.
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Quelques exemples



Casque Argentin : ce casque ne présente aucun marquage de fabrication (coque et coiffe), comme c'est souvent le cas il a été repeint dans un vert plus soutenu.
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Casque Argentin dans sa teinte tel que fournie à l'origine. |
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Très rare casque modèle 18 de taille B bien marqué.
Casque modèle 18 reconditionné en 1943. Mal repeint, on distingue parfaitement la sciure de bois qui a servi à rendre son aspect extérieur granuleux. |
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Autre exemplaire de Mle 18 modifié en 1943 sur lequel la peinture n'a pas tenue. ![]() |




Certains casques ont été entièrement modifiés 43. La coiffe a été démontée pour la mise en peinture intérieure, seuls les deux pontets sont encore verts.
L'ancien marquage disparait entièrement sous la peinture et aucun nouveau marquage n'est apposé.
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Casque échancré de la DAP repeint en jaune de la protection civile dans les années 1980. |
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Casque échancré de la DAP dans son état d'origine.



Casque échancré de la DAP modifié 1943.


Casque échancré de l'armée modifié 1943.



Casque de la police portant le numéro 63, le plus petit que nous ayons retrouvé.



Casque de la police de la ville de Zürich avec son tampon orange caractéristique.



Casque de l'armée réaffecté à la Police (marquage "P" à l'intérieur et à l'extérieur).



Casque de l'armée réaffecté à la Police (ajout du "P") et puis versé finalement à la DAP où il a été repeint en gris/bleu.



Autre exemple de casque de l'armée qui a suivi un parcours identique.



Casque de la police repeint en gris pour l'utilisation dans un canton spécifique.




Exemplaire utlisé par la police civile du canton de St Gall. L'attribut "P" est constitué d'un autocollant réfléchissant.



Autre exemplaire de la police de St Gall. Le marquage "P" apparaît après 1943.



Casque modèle 18 modifié 43 attribué à la police. Il porte un marquage inhabituel à l'intérieur.



Casque repeints pour l'usage de la police civile.




Casque Mle 18 reconditionné dans les années 50 pour le corps des pompiers civils.
Ce n'est que dans les années 50 que les corps de pompiers organisés ont adopté la croix fédérale et pour les communes ou cantons, ayant les moyens financiers suffisants, le port d'un insigne distinctif. On peut donc avoir pour la même période, un casque avec croix fédérale et un autre avec une décalcomanie aux armoiries d'une commune. Il est plutôt rare de trouver ces casques en modèle 18, le plus souvent ce sont des modèles 18/40.



Modèle 18 de la DAP reconverti après 1943 en pompier d'arsenal dont il en reçoit l'insigne.
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Insigne des pompiers militaires affectés aux arsenaux. |



Modèles 18 de la DAP : exemplaire peint en blanc après la modification de 1943 et exemplaire décapé puis peint en blanc lisse plus tardivement (coiffe modifiée).
Reconversion en pompier d'arsenal. |
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Des casques ont aussi été réaffectés à la croix rouge. |
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Casque modèle 18 souvenir d'un chef d'ilôt de la PC (Protection civile). Il a été repeint en jaune, il date donc des années 60.