
Tchécoslovaquie
Casque Vz 20
Fiche
- Dénomination : Vz 20.
- Reconditonnement de casques allemand et austro-hongrois dans les années 20.
- Destiné à une utilisation générale jusqu'à la fin des années 20, puis à l'artillerie jusqu'en 1938.
- Coiffe constituée de 3 pattes de cuir, montées sur un cerclage métallique.
- Jugulaire à double boucle (coulissante et à clapet), puis jugulaire du casque Vz 32.
- Fabriqué à partir de 1916.
- Distribué à partir de 1920.
- Pays d'origine : Allemagne/Autriche-Hongrie.
- Période d'utilisation : de 1920 à 1938.
- Matériau : alliage en acier d'1 mm d'épaisseur.
- Poids : 1200 à 1350 g.
- Taille : 4 tailles (62, 63, 66 et 68) pour le modèle 17 austro-hongrois et 5 tailles pour le modèle 16 allemand (60, 62, 64, 66 et 68).
- Couleur : brun/beige à vert kaki.

Historique
Au déclenchement de la première guerre mondiale en août 1914, les provinces historiques de Bohême, Moravie et Slovaquie, intégrées au sein de l'empire Austro-Hongrois, se retrouvent incorporées aux côtés des puissances centrales. Toutefois chacune de ces provinces comporte une forte mouvance séparatiste au sein des milieux intellectuels. |
![]() Casque Adrian modèle 15. |
Au départ un "cimier à la française" est appliqué à ces casques, avec remise en peinture et adjonction d'une coiffe et d'une jugulaire de fabrication tchèque.
Le cimier est rapidement abandonné, sans doute dans un souci de simplification du reconditionnement.
Désigné comme casque Vz 20, ce casque est en quelque sorte le premier casque à doter de manière généralisée l'armée tchécoslovaque.
Il sera utilisé jusqu'en 1938 au sein des unités d'artillerie bien que le casque Vz 32 ait été adopté au sein de l'armée quelques années plus tôt.






La présentation technique du casque tchécoslovaque Vz 20 s'en tient aux modifications apportées par l'intendance de l'armée tchèque au lendemain de la première guerre mondiale. Etant donné que le casque Vz 20 est le reconditionnement d'un casque fabriqué par une nation étrangère (Allemagne et Autriche-Hongrie), la description technique ne portera pas sur le casque modèle 16 allemand ou le modèle 17 austro-hongrois.
Cependant, afin de mieux comprendre la remise en condition de ces casques, un bref descriptif est effectué afin d'introduire la transformation de ces casques.
En raison de l'absence d'une fabrication intégrale effectuée en Tchécoslovaquie, la description de ce casque se bornera seulement à des exemplaires considérés comme référence, bien qu'il existe de nombreuses différences entre chaque exemplaire.
Constitution
La coque :
![]() Vue avant (modèle 17 austro-hongrois). |
![]() Vue de coté. |
![]() Vue arrière. |
![]() Vue de dessus. |
![]() Cimier soudé - vue avant. |
![]() Téton d'aération - support plaque de blindage. |
![]() Riveté à la coque. |
![]() Casque Vz 20 sans cimier (modèle 16 allemand). |
La coque du casque modèle 17 de fabrication austro-hongroise est fabriquée de manière similaire à son homologue le casque allemand modèle 16. La bombe est formée par emboutissage progressif d'une feuille en alliage d'acier laminée, d'une épaisseur de 1 millimètre. |
Les casques modèle 16 allemands sont estampées à froid au niveau du décrochement de la visière, coté droit du casque. Ce marquage comprend les initiales ou le logo du fabricant suivis de la taille de la coque. Ainsi on retrouve les marquages suivants : B.F., E.T., K., K&M, G., G.B.N, G.L., N.J., Si, "Cloche + L", "S et H superposés", Si, T.J., W., et Q.
Pour ces casques, on peut retrouver un numéro précédé d'une lettre estampé au fond de la bombe. Cette inscription correspond au numéro de lot d'acier fournit par le laminoir. On retrouve donc : R, B, Bi.
Les casques austro-hongrois ne sont pas estampés, les fabricants apposant leur marque et la taille du casque à l'aide d'un tampon encreur. Le sommet du casque peut cependant présenter un numéro de lot d'acier fournit par le laminoir.
Lors de la récupération de ces casques par la Tchécoslovaquie au lendemain de la guerre, une partie fut reconditionnée par l'ajout d'un cimier "à la française". Ce cimier, proche de celui du casque Adrian modèle 15 utilisé par la légion tchèque, ne comporte pas d'échancrure pour l'aération de la bombe, et pour cause, puisqu'il n'existe pas d'ouverture au sommet de la coque.
Il est directement soudé à la bombe, ce qui inclut que celle-ci devait être préalablement décapée puis repeinte après soudure.
Pour les casques allemands modèle 16, les tourillons à index, maintenant la jugulaire d'origine, sont supprimés au profit d'un passant de jugulaire calqué sur ceux appliqué dans les casques modèle 17 austro-hongrois.
Cependant, la couleur des uniformes de l'armée tchèque étant marron beige à partir de 1920, un grand nombre de casques modèle 16 allemand ou modèle 17 austro-hongrois furent remis en peinture après guerre, d'une couleur très proche de celle d'origine pour les casques Mle 17. Toutefois, on note des cas d'utilisation de peinture tirant plutôt sur le vert kaki.
Rapidement, le cimier ne fut pas conservé sur le casque Vz 20 désigné comme tel lors du renouvellement des uniformes de l'armée tchèque en 1920.
La coiffe :
![]() Tête de rivet bombée. |
![]() Tête de rivet plate. |
![]() Cerclage de coiffe métallique fixé par 3 rivets fendus. |
![]() Cerclage métallique troué au niveau de chaque patte de coiffe, patte de coiffe maintenue coincée sans couture. |
![]() Compartiment de rembourrage. |
![]() Coussinet de rembourrage. |
![]() Coussinet dans son compartiment noué. |
![]() Autre exemple. |
![]() Patte de coiffe. |
![]() Coiffe. |
La coiffe est identique à celle montée dans les casques modèle 16 allemand à partir de 1917 et dans les casques modèle 17 austro-hongrois.
Bien qu'au départ les coiffes d'origines des casques reconditionnés par l'intendance de l'armée tchèque n'eurent pas forcément été changé, celles-ci sont généralement changées au profit d'une coiffe de fabrication tchèque. Cette coiffe est calquée sur le modèle utilisé dans les casques modèle 16 allemand et 17 austro-hongrois. Elle est montée sur un cerclage métallique, sans doute repris du casque avant reconditionnement.
Le cerclage fabriqué en acier embouti est jointif à l'arrière par encastrement de ses extrémités et peint de couleur proche de celle appliquée au casque (il peut avoir été récupéré sans remise en peinture). Il possède sa bordure en contact avec les pattes de coiffe retournée vers l'extérieur du casque afin de ne pas sectionner les pattes de coiffe en cuir.
Une série de 32 trous sur le cerclage du Mle16 et 18 sur celui du Mle17, est effectuée à chaque tiers du cerclage au niveau des positions des pattes de coiffe, sous la pliure du cerclage.
Trois trous ovalisés sont présents au niveau de chacun des orifices de la coque pour la fixation de la coiffe à l'aide de rivets fendus, semblable à des "attaches parisiennes". La tête de ces rivets peut être bombée ou plate.
Les pattes de coiffe sont fabriquées en cuir épais de couleur brun beige. La base de chacune des pattes de coiffe est scindée en deux parties. Chacune d'elle est percée d'un trou renforcé d'un œillet métallique peint en noir pour le passage du lacet de réglage en profondeur de la coiffe (à noter que les coiffes allemandes produites durant la première guerre mondiale sont dépourvues d'un renfort au niveau de chaque orifice du passage du lacet, cependant ce fut rarement le cas pour les coiffes austro-hongroises).
Les cotés de chaque patte est replié sur lui même et maintenus à l'aide d'une ligne de couture format un U avec l'autre coté de l'élément de coiffe. Cette ligne de couture maintient un compartiment en toile de coton, généralement de couleur blanche ou fabriquée en toile de récupération et pouvant présenter différents motifs imprimés ou brodés.
Ce compartiment est destiné au rembourrage de la coiffe à l'aide de coussinet en toile fourré de crin de cheval ou autre artifice de bourrage.
Chaque coussinet de rembourrage est maintenu dans son compartiment à l'aide d'un lacet plat cousu au centre du sac en toile.
Bien que le cerclage métallique soit muni de trois séries de trous pour la couture de chacune des pattes de coiffe, celle-ci sont seulement maintenues par le retournement du bord du cerclage puis coincées contre la parois du casque, les deux s'adaptant parfaitement l'un dans l'autre.
Le cerclage est par ailleurs disponible en quatre tailles : 62, 64, 66 et 68, correspondant à la circonférence de la bombe.
La jugulaire :
La jugulaire est maintenue à deux passants rivetés de part et d'autre du casque. Ils sont repris du modèle 17 austro-hongrois et sont conservés tel que pour ce modèle. Pour le cas des casques modèle 16 allemand, le tourillon à index est remplacé par ce modèle, placé plus bas en raison de la position d'origine des points de fixation.
Le passant de jugulaire est constitué d'une boucle rectangulaire fabriquée à l'aide d'une tige métallique. Sa base est emprisonnée dans une enchapure métallique jouant le rôle de charnière. Cette enchapure est fabriquée à l'aide d'une pièce métallique plate, pliée en deux et dont la base arrondie est plus étroite au niveau de cette découpe. La base arrondie est percée pour être fixée dans la bombe à l'aide d'un rivet mécanique à tête bombée. Le rivetage est renforcé coté intérieur à l'aide d'un grosse rondelle.
La jugulaire montée à l'origine sur les casques récupérés après guerre par l'armée tchèque est remplacée au profit d'un modèle de conception tchécoslovaque.
Modèle avec boucle à clapet et boucle coulissante.
![]() Passant de jugulaire. |
![]() Boucle coulissante. |
![]() Boucle à clapet. |
![]() Doublure en cuir. |
![]() Boucle à clapet et griffe. |
Un premier modèle de jugulaire est employé sur le casque Vz 20, calquée sur la jugulaire employée dans les casques austro-hongrois de type Berndorfer et modèle 17, alors fabriquée en toile. Elle est constituée d'une large bande de cuir finement rainurée sur ses bords. |
Modèle à boucle à ardillon.
On rencontre un second modèle de jugulaire appliqué au casque Vz 20. Cette jugulaire est celle utilisée dans le casque Vz 32, ce qui n'a rien d'anormal pour un casque utilisé jusqu'à la fin des années 30. Cette jugulaire, fabriquée en deux parties, est fixée aux passants de jugulaire à l'aide de rivets à double tête (l'une étant plus plane que l'autre) et peints en noir. |
![]() Passant de jugulaire. |
![]() Rivets à double têtes de fixation. |

Jugulaire avec partie fendue, jouant le rôle de mentonnière.

Détails de la jugulaire, partie à trous.

Partie avec boucle à ardillon de fermeture.
Quelques exemples



Casque Vz 20 sans cimier (modèle 16 allemand), avec étiquette au nom de son propriétaire.


Autre modèle (modèle 17 austro-hongrois) sans cimier.