Tchécoslovaquie

Tchécoslovaquie

Casque Vz 28

Fiche

  • Dénomination : Vz 28.
  • Destiné à l'armée, puis aux forces de police et organisations auxiliaires.
  • Coiffe en cuir maintenue sur un cerclage métallique.
  • Jugulaire en cuir, dont la fermeture est assurée par une boucle à ardillon.
  • Insigne : Lion de Bohême, au centre duquel figure le blason de la Slovaquie, estampillés dans un disque métallique
  • Fabriqué à partir de 1928.
  • Distribué à partir de 1928.
  • Pays d'origine : Tchécoslovaquie.
  • Période d'utilisation : de 1928 aux années 40.
  • Matériau : acier.
  • Poids : 1045 g.
  • Taille : unique ?
  • Couleur : brun/beige satiné.
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Casque Vz 28 démuni de son insigne.

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Casque Vz 28 avec sa rondache.

Historique

Au lendemain de la première guerre mondiale, créée sur les décombres de l'Empire austro-hongrois, la Tchécoslovaquie regroupe en un même état les Tchèques et les Slovaques, deux peuples de langue proche, ainsi qu'une importante population de langue allemande dans les Sudètes. Le pays a Prague pour capitale. Ses frontières avec l'Autriche et la Pologne sont fixées par le Traité de Saint-Germain-en-Laye le 10 septembre 1919 et avec la Hongrie par le Traité de Trianon.
Une armée tchécoslovaque se met rapidement en place dès 1918 avec les troupes des légions tchécoslovaques constituées en France, en Italie et en Russie. En France, les engagements des volontaires tchécoslovaques auprès de la Légion étrangère débutèrent à Paris le 21 août 1914. Le 31 août marque la création de la première compagnie, bataillon C du 2ème Régiment de Marche du 1er étranger à Bayonne. En se croisant en ville, ils se saluaient par "Nazdar!", et furent dès lors dénommés la "Compagnie Nazdar!". En 1918, une brigade tchécoslovaque fut constituée en France, qui retourna au pays à l'automne 1919. Elle comptait 9 600 soldats. Ces troupes furent tout naturellement coiffées du casque Adrian modèle 15 orné de l'attribut tchécoslovaque. 650 légionnaires tchécoslovaques périrent en France au cours de la première guerre mondiale.
En Italie, la minorité tchèque ou slovaque était très petite, voir quasi inexistante, et la seule possibilité pour former une unité militaire tchécoslovaque était donc de recruter les prisonniers de guerre ou les déserteurs. Le haut commandement de l'armée italienne s'y opposa dans un premier temps, arguant que l'usage des prisonniers de guerre à des fins militaires était contre les lois internationales de la guerre.
Ce n'est qu'en janvier 1917 que le "Comité italien pour l'indépendance de la Tchécoslovaquie" fut créé, en même temps qu'une représentation officielle du "Comité National Tchécoslovaque" ouvrait à Rome.
A Santa Maria Capua Vedere, puis à Padula (Salerno), se forma vers la fin d'octobre 1917 une "Ligue des volontaires tchécoslovaques" avec 3 194 volontaires.
En février 1918, les volontaires furent libérés du statut de prisonniers de guerre et purent être utilisés pour les travaux de génie (tranchées, routes, fortins). Il y avait à cette date 11 200 soldats dans sept bataillons.
Le 15 avril 1918, les légions tchécoslovaques furent officiellement reconnues par le gouvernement italien.
L'équipement et l'armement des unités progressèrent très vite, et le 26 avril 1918 quatre régiments étaient déjà créés, chacun avec trois bataillons. Ils portaient, entre autres, le chapeau des chasseurs alpins et un coutelas des troupes d'élite "arditi". Il est fort probable que ces troupes aient été équipées de casques Adrian modèle 15 de fabrication française et de casque modèle 16 de fabrication italienne.
Sur le front, 46 légionnaires furent fait prisonniers de guerre par les unités autrichiennes. Ils furent jugés par le tribunal militaire pour haute trahison (en tant que citoyens austro-hongrois) et condamnés à la peine de mort par pendaison. La sentence fut exécutée immédiatement. Après la guerre, en 1920 - 21, leurs corps furent exhumés, transportés à Prague et ensevelis, avec les honneurs militaires, au cimetière de Prague-Olšany.
Le recrutement des soldats parmi les prisonniers continua après la fin de la guerre, et en 1919 les légions tchécoslovaques en Italie comptaient déjà 60 000 hommes, prêtes pour le transport vers leur patrie libérée et pour la formation de la nouvelle armée de la Tchécoslovaquie.
En Russie, les troupes tchécoslovaques jouèrent un rôle déterminant au cours de la guerre civile russe. Lorsqu'éclata la Première Guerre mondiale, les Tchèques et les Slovaques vivant dans l'Empire russe sollicitèrent du tsar Nicolas II de Russie de pouvoir organiser une force nationale pour combattre l'Autriche-Hongrie. Le Tsar consentit à l'organisation de cette armée.
Une "compagnie tchèque" naquit en 1915, qui fut incorporée à l'armée russe. à partir de mai 1915, cette compagnie commença à recruter des prisonniers et des déserteurs de l'armée austro-hongroise, originaires des territoires de Bohême, Moravie, Silésie et Slovaquie. En février 1916, elle devint le "Régiment de Fusilliers tchécoslovaques" ("ÄŒeskoslovenský stÃ…â„¢elecký pluk") et en mai 1916 la "Brigade des Fusilliers tchécoslovaques" ("ÄŒeskoslovenská stÃ…â„¢elecká brigáda") avec 7 300 hommes. Les dirigeants des mouvements pour l'indépendance tchèque et slovaque Masaryk et Štefánik vinrent en Russie pour aider à accroître et à organiser ce corps militaire, et en firent entre printemps et été 1917 une armée tchécoslovaque indépendante. En septembre 1917, la Brigade fut transformée en la Première division de fusiliers hussites, qui fut regroupée avec la Seconde division de fusiliers (créée en juillet 1917) pour devenir le "Corps tchécoslovaque de Russie" ("ÄŒeskoslovenské vojsko na Rusi"), totalisant 40 000 hommes, ce qui était déjà un embryon d'armée nationale. Le corps d'armée compta jusqu'à 65 000 hommes.
Dès le conflit terminé en 1918, une grande partie des ces troupes, dispersées sur les principaux fronts, les membres des Légions constituèrent l'ossature de la nouvelle armée tchécoslovaque. En janvier 1919, ils combattent contre la Pologne dans la région de Teschen. Ils furent nombreux à combattre lors des combats avec la Hongrie en Slovaquie en 1919.

Casque Vz 20.
Casque Vz 20.

En 1920, une fois les tensions géopolitiques résolues, l'armée tchécoslovaque pris la décision de remettre de l'ordre dans son équipement avec l'adoption d'un nouvel uniforme de couleur brun beige. Les casques sont alors uniformisés avec la nouvelle tenue de l'armée. Les casques Adrian modèle 15 sont conservés tels que, symbole de la victoire de 1918, et les casques allemands modèle 16 et modèle 17 sont reconditionnés.
Au départ un cimier "à la française" est appliqué à ces casques, avec remise en peinture et adjonction d'une coiffe et d'une jugulaire de fabrication tchèque.
Le cimier est rapidement abandonné, sans doute dans un souci de simplification du reconditionnement.
Désigné comme casque Vz 20, ce casque est en quelque sorte le premier casque à doter de manière généralisée l'armée tchécoslovaque. Il sera utilisé jusqu'en 1938 au sein des unités d'artillerie bien que le casque Vz 32 ait été adopté au sein de l'armée quelques années plus tôt.
Toutefois, le casque Vz 20, bien qu'équipé dans un premier temps d'un cimier "à la française", symbolise beaucoup trop un passé que l'on souhaite oublier. Il est donc décidé de le remplacer  par un casque de conception nationale. En 1924 est créé par le département de l'intendance du ministère de la guerre à Prague, un casque original alliant la silhouette du Stahlhelm et du casque Adrian modèle 15.
Introduit en 1928 et donc qualifié de casque Vz 28 (cependant, d'autres sources qualifient ce modèle de casque Vz 25), ce casque ne sera jamais officialisé, ni adopté par l'armée de manière générale et fut fabriqué en petite quantité. Les recherches d'un casque de conception nationale se poursuivirent avec l'élaboration des casques Vz 29, Vz 30 et finalement le casque Vz 32.
Toutefois, les images des funérailles du président Tomáš Masaryk en 1937 atteste encore de l'utilisation de ce casque à la fin des années 30.
Les casques Vz 28 seront toutefois utilisés par les polices municipales dans leur teinte d'origine, puis au sein d'organisations auxiliaires durant la seconde guerre mondiale.

Casque Vz 28. Casque Vz 28.
Casque Vz 28. Casque Vz 28.

Constitution

La coque :

Vue avant.
Vue avant.
Vue de coté.
Vue de coté.
Vue arrière.
Vue arrière.
Vue de dessus.
Vue de dessus.
Points de fixation de l'insigne.
Points de fixation de l'insigne.
Insigne.
Insigne.
Cimier - partie avant.
Cimier - partie avant.
Cimier - partie arrière.
Cimier - partie arrière.
Points de fixation de l'insigne.
Points de fixation de l'insigne.

Le casque Vz 28 a une forme très prononcée, et est aussi profond que le casque Vz 20 employé par l'armée tchécoslovaque après la grande guerre. Toutefois, son sommet est très arrondi à contrario du casque Vz 20.
La bombe est formée par emboutissage progressif d'une feuille d'acier, l'avant et l'arrière du casque se caractérisent respectivement par une visière et un couvre-nuque très prononcés. Les cotés du casque sont échancrés afin de dégager les oreilles.
Après formation de la bombe, les excédents de tôle sont découpés et la bordure du casque est retournée à l'intérieur. Les bords ainsi retournés et dont la bordure est légèrement retroussée à l'extérieur à l'instar des casques ayant servis au reconditionnement en casque Vz 20.
Un orifice ovalisé est pratiqué au fond du casque afin d'assurer l'aération de la coiffe, à l'instar du casque Adrian modèle 15 de fabrication française, qui a doté les légions tchécoslovaques durant la première guerre mondiale.
Cette aération est couverte d'un cimier découpé dans une feuille d'acier et façonné par repoussage. Il est galbé à la forme exacte du sommet de la bombe et comporte trois nervures de raidissement. Une encoche est pratiquée sur chaque coté, de façon à ménager un espace entre la bombe et le cimier au niveau du puits d'aération, permettant la circulation de l'air. Le cimier est maintenu à la bombe avec deux petits rivets mécaniques, fixés à l'avant et à l'arrière.

Trois trous sont pratiqués aux trois tiers du casque, à l'instar du casque Vz 20 pour la mise en place de la coiffe par trois rivets fendus.
Un trou est effectué de chaque coté du casque pour le maintien des anneaux de jugulaire. Puis deux trous sont pratiqués verticalement espacés de 6,5 centimètres pour la mise en place de l'attribut frontal à l'aide de deux très petits rivets mécaniques. Cet attribut dans un disque de métal estampé de 7 cm de diamètre, représente le lion de Bohême, au centre duquel figure le blason de la Slovaquie, tout deux contenus dans un cercle en relief.
La bombe est mise en peinture de couleur brun beige appliquée à l'aérographe en usine. A noter que la mise en peinture est effectuée une première fois coté externe avant la mise en place de l'insigne frontal, dans un but de protéger l'acier de la corrosion. Celui-ci est peint après pose par retouche au pinceau.
Après mise en peinture finale, les éléments internes du casque sont mis en place.

La coiffe :

Tête de rivet.
Tête de rivet.
Cerclage métallique et points de fixation avant.
Cerclage métallique et points de fixation avant.
Détail rivet fendu.
Détail rivet fendu.
Jointure cerclage et point de fixation arrière.
Jointure cerclage et point de fixation arrière.
Jointure bandeau de cuir de la coiffe.
Jointure bandeau de cuir de la coiffe.
Coiffe.
Coiffe.

La coiffe est constituée d'une bande de cuir large d'environ 13 centimètres. La base de cette bande de cuir est découpée pour former 8 pattes de coiffe de forme triangulaire afin d'épouser la forme arrondie du crâne.
L'extrémité de chacune des pattes de coiffe est trouée et renforcée d'un œillet métallique pour le passage du lacet de réglage en profondeur joignant toutes les pattes entre elle. Chacune d'elle comporte six trous disposés en triangle afin d'assurer une certaine aération.
Un épais bandeau de feutre de couleur jaune, large d'environ 2,7 cm est cousu sur toute la longueur de la coiffe, dont le bandeau est simplement joint par superposition sans couture.
La coiffe est montée sur un cerclage métallique, identique à celui employé dans les casques Vz 20.
Le cerclage fabriqué en acier embouti est jointif à l'arrière par encastrement de ses extrémités et peint de couleur proche de celle appliquée au casque (il peut avoir été récupéré d'un casque Vz 20 sans remise en peinture). Il possède sa bordure en contact avec les pattes de coiffe retournée vers l'extérieur du casque afin de ne pas sectionner la coiffe en cuir et de maintenir celle-ci rabattue dans la pliure.
Une série de trous est effectuée à chaque tiers du cerclage au niveau des positions des pattes de coiffe, sous la pliure du cerclage.
Trois trous ovalisés sont présents au niveau de chacun des orifices de la coque pour la fixation de la coiffe à l'aide de rivets fendus, semblable à des "attaches parisiennes". La tête de ces rivets est bombée et les rivets sont pré-peints avant utilisation.

A noter qu'aucune indication de taille n'est spécifiée sur le cuir ou sur le cerclage, laissant supposer que le casque Vz 28 fut fabriqué en taille unique.

La jugulaire :

Passant de jugulaire.
Passant de jugulaire.
Jugulaire cousue.
Jugulaire cousue.
Partie avec boucle à ardillon.
Partie avec boucle à ardillon.
Jugulaire - partie courte.
Jugulaire - partie courte.

La jugulaire est maintenue à deux passants rivetés de part et d'autre du casque. Ils sont repris du casque Vz 20 (eux même repris du modèle 17 austro-hongrois) et sont sensiblement plus long que ceux employés dans le Vz 20.
Le passant de jugulaire est constitué d'une boucle rectangulaire fabriquée à l'aide d'une tige métallique. Sa base est emprisonnée dans une enchapure métallique jouant le rôle de charnière. Cette enchapure est fabriquée à l'aide d'une pièce métallique plate, pliée en deux et dont la base arrondie est plus étroite au niveau de cette découpe. La base arrondie, moins prononcée que les passants du casque Vz 20, est percée pour être fixée dans la bombe à l'aide d'un rivet mécanique à tête bombée. Le rivetage est renforcé coté intérieur à l'aide d'un grosse rondelle.
La jugulaire est fabriquée à l'aide de bandes de cuir épais d'une largeur de 2,5 cm. La première partie de la jugulaire est composée d'une bande de cuir d'une longueur d'environ 16 centimètres et dont les coins de l'extrémité sont légèrement biseautés. Cette partie comporte 8 trous permettant la fixation à l'aide de la boucle à ardillon présente sur la seconde partie de la jugulaire.
Cette seconde partie, la plus longue, mesure 27 cm de long. Elle comporte la boucle à ardillon, permettant la fermeture. Cette boucle est maintenue à la base par repli de la jugulaire sur elle-même, dont la fermeture est assurée par couture. Cette partie comporte une boucle en cuir, afin de maintenir l'excédent de jugulaire une fois fermée. Un trapèze en cuir est cousu au dos de la boucle afin de protéger la peau du soldat du frottement de la boucle. Un second anneau de cuir coulisse librement sur le reste de cette partie de la jugulaire.
La jugulaire est maintenue aux deux anneaux maintenus de part et d'autre de la bombe par deux traits de couture et il est intéressant de noter que c'est le coté lisse du cuir qui est en contact avec la peau.

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