Tchécoslovaquie

Tchécoslovaquie

Casque Vz 32

Fiche

  • Dénomination : Vz 32.
  • Destiné à une utilisation générale.
  • Coiffe constituée de cinq pattes en cuir rembourrées de crin de cheval et directement montées dans la coque.
  • Jugulaire en cuir avec mentonnière, fermeture avec boucle à ardillon.
  • Fabriqué à partir de 1934.
  • Distribué à partir de 1934.
  • Pays d'origine : Tchécoslovaquie.
  • Période d'utilisation : de 1934 aux années 1950.
  • Matériaux : acier.
  • Poids : 1110 g.
  • Taille : 2 (petite et grande).
  • Couleur : marron vert mat.
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Exemplaire propre à la période de 1934 - 1938.
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Exemplaire aux couleurs de la Slovaquie à partir de 1941.

Historique

Casque Vz 20.Casque Vz 20.Casque Vz 20.
Utilisation de casques Vz 20 au sein de l'armée tchécoslovaque, fabriqués à partir de casques d'origine allemande ou austro-hongroise.

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la nouvelle armée de la jeune Tchécoslovaquie née du démembrement de l'Empire austro-hongrois est en partie équipée de casques Adrian modèle 15 de fabrication française issus des différentes des légions tchécoslovaques constituées en France, en Italie et en Russie durant la Grande guerre. Son armée intervient dans plusieurs conflits régionaux dès 1919 suite aux tensions engendrées par l'établissement de nouveaux États : ainsi en janvier 1919, l'armée tchécoslovaque combat contre la Pologne dans la région de Teschen et avec la Hongrie en Slovaquie. Les légions tchécoslovaques, qui ont constituées l'embryon de l'armée tchécoslovaque, participent aussi à la guerre civile russe aux côtes des armées blanches.
En 1920, une fois les tensions géopolitiques résolues, l'armée tchécoslovaque pris la décision de remettre de l'ordre dans son équipement avec l'adoption d'un nouvel uniforme de couleur brun beige. Les casques sont alors uniformisés avec la nouvelle tenue de l'armée. Les casques Adrian modèle 15 sont conservés tels que, symbole de la victoire de 1918, et le casque type allemand modèle 16 (d'origine allemande ou austro-hongroise) acquis en grand nombre suite à la défaite des empires centraux est adopté. À cet effet, ces casques sont intégralement reconditionnés et au départ un "cimier à la française" est appliqué à ces casques, avec remise en peinture et installation d'une coiffe et d'une jugulaire de fabrication tchèque. Le cimier est rapidement abandonné, sans doute dans un souci de simplification du reconditionnement. Désigné comme casque Vz 20 en rapport à l'année d'adoption, ce casque est en quelque sorte le premier casque à doter de manière généralisée l'armée tchécoslovaque. Il sera employé jusqu'en 1938 au sein des unités d'artillerie bien que le casque Vz 32 ait été adopté au sein de l'armée quelques années plus tôt.
En 1924 est créé par le département de l'intendance du Ministère de la Guerre à Prague un casque original alliant la silhouette du "Stahlhelm" et du casque Adrian modèle 15. Ce nouveau casque présente par ailleurs un imposant insigne frontal aux armoiries de la Tchécoslovaquie.
Introduit en 1928 et donc qualifié de casque Vz 28 (cependant, d'autres sources qualifient ce modèle de casque Vz 25), ce casque ne sera jamais officialisé, ni adopté par l'armée de manière générale et fut fabriqué en petite quantité. En effet, le casque Vz 28 se révéla vite lourd, inconfortable et difficile à fabriquer.
Les recherches d'un casque de conception nationale se poursuivirent en retenant un cahier des charges analogue et un nouveau projet de casque vit rapidement le jour en 1929 avec l'élaboration d'un nouveau modèle à base totalement horizontale. Qualifié de casque Vz 29 en rapport à son année de création, ce modèle est dans un premier temps équipé d'un cimier, puis est sensiblement modifié en cours de production par suppression du cimier et ajout d'orifices d'aération sur les côtés. Non retenu par l'armée, les casques produits furent distribués aux services auxiliaires comme les forces de police, la défense passive et les pompiers.
En 1930 est produit un nouveau modèle sur la base du casque Vz 29 et dont la conception est simplifiée. Ce nouveau modèle désigné Vz 30 présente désormais une bordure franche. Il est équipé de deux tourillons d'aération. Ce modèle ne sera pas non plus adopté par l'armée tchécoslovaque et il n'existe à ce jour que peu de traces d'utilisation de ce modèle en Tchécoslovaquie puisqu'il sera largement exporté, notamment vers l'Espagne durant la guerre civile qui déchira ce pays de 1936 à 1939, entre nationalistes d'une part, menés par le général Franco, et partisans de la République de l'autre, des communistes, des socialistes, des anarchistes. C'est à leurs côtés, et aux côtés de soldats venus des contrées les plus diverses au sein des Brigades internationales, que combattirent environ 2 000 volontaires tchécoslovaques.
Suite à la création de ces différents modèles, il manquait toujours un modèle général destiné à l'armée et c'est seulement en 1932 qu'un projet définitif fut enfin réalisé.
Officiellement adopté en 1934, ce casque de forme semi-sphérique, au rivetage très apparent et une simplification du casque Vz 30. La production débuta timidement en 1934 en raison de la crise touchant l'économique mondiale depuis le krach boursier américain de 1929.
La fabrication à grande échelle ne commença qu'en 1936, s'accéléra encore plus dans les trois usines affectées à la production du casque Vz 32 durant les années 1937 et 1938, le pays étant hanté par le spectre de la guerre.
Le casque Vz 32 restera le symbole de l'armée tchécoslovaque en dépit de l'invasion allemande sans combat du 15 mars 1939, rayant le pays de la carte.
Après l'invasion allemande, un grand nombre de casques furent réquisitionnés pour divers usages, notamment pour le compte de la "Luftschutz" allemande, le protectorat de Bohême-Moravie ou encore pour les volontaires slovaques alliés de l'Allemagne.
Le casque Vz 32 sera très peu employé après la Seconde Guerre mondiale au sein de l'armée tchécoslovaque reconstituée, et sera très rapidement remplacé par un casque calqué sur le modèle soviétique, forme reprise par la plupart des États membre du pacte de Varsovie.

Casque Vz 30.
Casque Vz 30.
Casque Vz 32.Casque Vz 32.
Casque Vz 32.Casque Vz 32.
Casque Vz 32.Casque Vz 32.Casque Vz 32.

Constitution

La coque :

Vue avant.
Vue avant.
Vue de côté.
Vue de côté.
Vue arrière.
Vue arrière.
Vue de dessus.
Vue de dessus.
Autres exemples, vue de biais.
Autres exemples, vue de biais.
Autres exemples, vue de biais.
 

La bombe du casque tchécoslovaque Vz 32 est formée d'un seul tenant par emboutissage d'une feuille d'acier. Il est produit en deux tailles, une première taille présentant 81 cm de circonférence à la base et une seconde pour 85 cm. La forme du casque reprend en quelque sorte celle du casque Vz 30 avec suppression intégrale de la visière. Toutefois les parois de ce nouveau modèle sont bien plus obliques que son prédécesseur. Le casque Vz 32 affecte une forme semi-sphérique et présente une coupe ovale vue de dessus.
La base du casque est parfaitement plate et la bordure est laissée nette, sans apport d'un jonc pour l'adoucir.
La bombe est ensuite percée de sept trous, cinq trous destinés à la mise en place des cinq pattes de coiffe directement retenues contre les parois du casque à l'aide d'un rivet fendu. Les deux derniers trous étant destinés au maintien des fourreaux de jugulaire retenus par un rivet mécanique.
La coque est ensuite peinte de couleur vert marron clair de manière satinée. Les bombes peuvent présenter des marquages estampés au fond de la bombe, sans doute relatifs à la taille de celle-ci ou en rapport au processus de production.
Enfin les casques Vz 32 présentent des marquages appliqués par le fabricant sur lesquels on retrouve la date de production, la raison sociale du fabricant et les armoiries de la Tchécoslovaquie et parfois un marquage destiné à marquer l'affectation du casque en dehors des forces armées.

Taille estampée au fond de la bombe.
Taille estampée au fond de la bombe.

Les marquages.

Carl August Scholtz, Matejovce.

1934.
1934.
1934.
1934.
1935.
1935.
1938.
1938.

La société Carl August Scholtz localisée à Matejovce (actuellement en Slovaquie) est le premier fabricant du casque Vz 32. Elle débute sa production en 1934 et le marquage qu'elle applique évolue au fil de la production. Initialement, elle marque sa production par les lettres SMB suivi des deux derniers chiffres de l'année, et très rapidement par la marque Sch-M suivi de l'année de production en tout chiffre et à partir de 1935 seulement les deux derniers chiffres de l'année. Ce fabricant est le seul à compléter ce marquage par un tampon ovale appliqué au fond de la bombe dans lequel on retrouve le nom du fabricant et la localité de production : Scholtz Matejovce. Ce tampon comporte l'année de production qui semble disparaître au cours de l'année 1938.

Sandrik, Dolné Hámre.

1935.
1935.
1938.
1938.
Raison sociale en toute lettre.
Raison sociale en toute lettre.

La production est complétée par la firme Sandrik située Dolné Hámre (actuellement en Slovaquie) dès 1935. Ce fabricant marque sa production par les lettres S-D-H suivi du lion de la Tchécoslovaquie et des deux derniers chiffres de l'année de fabrication. Aussi on observe à de rares occasions la raison sociale tamponnée en toute lettre précédée d'une fleur.

Brüder Gottlieb und Brauchbar, Brno.

1936.
1936.
1938.
1938.

Le fabricant Brüder Gottlieb und Brauchbar de Brno (actuellement en République Tchèque) rejoint aussi la production du casque Vz 32 en 1935. Il produisait notamment le casque modèle 1917 au sein de l'empire austro-hongrois durant la Première Guerre mondiale. Ses productions sont marquées par Bratří G & B Brno suivi du blason de la Tchécoslovaquie et des deux derniers chiffres de l'année de fabrication.

Fabrications spécifiques.

Četnictvo (gendarmerie).
Četnictvo (gendarmerie).
Finanční Stráž (garde frontière).
Finanční Stráž (garde frontière).

Certaines productions furent directement destinées à des services auxiliaires et sont marquées spécifiquement. Ainsi on observe :
- CET pour "cetnictvo" identifiant des casques destinés à la gendarmerie.
- FS pour "financni stráz" destiné aux gardes-frontières.

La coiffe :

Tête de rivet fendu.
Tête de rivet fendu.
Patte de coiffe maintenue par une plaque métallique, maintien renforcé d'une rondelle.
Patte de coiffe maintenue par une plaque métallique, maintien renforcé d'une rondelle.
Patte de coiffe, envers.
Patte de coiffe, envers.
Revers.
Revers.
Fermeture du compartiment de rembourrage.
Fermeture du compartiment de rembourrage.
Crin de cheval.
Crin de cheval.
Jointure des pattes de coiffe à l'aide d'un lacet en cuir.
Jointure des pattes de coiffe à l'aide d'un lacet en cuir.
Coiffe, vue d'ensemble.
Coiffe, vue d'ensemble.
Autre exemple en cuir blanc.
Autre exemple en cuir blanc.
Exemplaire avec coiffe en cuir fauve très clair.
Exemplaire avec coiffe en cuir fauve très clair.

La coiffe du casque Vz 32 abandonne le concept de coiffe montée sur un cerclage métallique employé jusqu'alors. Elle est composée de cinq pattes en cuir fin, de couleur très claire et dont le tannage peut varier du blanc au beige très clair. La base de chaque patte est scindée en deux parties, chacune comportant un trou renforcé d'un œillet métallique pour le passage du lacet en cuir joignant les pattes entre elles et permettant d'assurer le réglage en profondeur de la coiffe.
Une bande de toile est cousue au dos de chacune de ces pattes, constituant un compartiment pour le rembourrage de la coiffe effectué avec du crin de cheval. Chacun de ces sachets de toile est fermé par un rabat, dont la fermeture est assurée par un lacet en toile cousu sur ce dernier. Le lacet traverse le cuir de chaque patte et est noué au dos.
Chaque patte est maintenue dans la bombe à l'aide d'un rivet fendu à tête hémisphérique de 10 millimètres de diamètre. Ce rivet est destiné à maintenir une bande métallique rigide destinée à plaquer chaque patte de coiffe contre la paroi intérieure du casque. Le haut de chaque patte enveloppe une plaque métallique maintenue par le rivet fendu inséré dans une rondelle afin de renforcer le point de maintien.
La coiffe étant composée d'un nombre impair de pattes de coiffe, le casque présente une face avec un rivet central (avant ou arrière). Les photographies d'archive de l'armée tchécoslovaque nous montrent que le casque Vz 32 fut employé dans les deux sens, la bombe étant parfaitement symétrique.

Les marquages.

Carl August Scholtz, 1935 (pas de raison sociale).
Carl August Scholtz, 1935 (pas de raison sociale).
Carl August Scholtz, 1938.
Carl August Scholtz, 1938.
Brüder Gottlieb und Brauchbar, 1938 (pas de raison sociale).
Brüder Gottlieb und Brauchbar, 1938 (pas de raison sociale).
Sandrik, 1935.
Sandrik, 1935.

Les pattes de coiffe sont généralement toutes marquées par le fabricant ayant assemblé le casque.
Ainsi chez Carl August Scholtz, on peut retrouver le diminutif raison sociale Sch-M, le lion symbole de la Tchécoslovaquie et les deux derniers chiffres de l'année de production étant systématique. Les marquages de ce fabricant sont appliqués à l'aide d'un tampon encreur de couleur bleue.
Chez Sandrik, la raison sociale diffère sensiblement du casque, puisque toutes les lettres ne sont plus toutes séparées par un tiret. Le marquage S-DH suivi du lion et de l'année de production est appliqué au tampon encreur de couleur bleu marine.
Enfin, pour Brüder Gottlieb und Brauchbar, on ne retrouve pas de raison sociale, seulement le lion et l'année de fabrication. Ce marquage est appliqué à l'aide d'un tampon de couleur noire.

La jugulaire :

La jugulaire est maintenue à deux boucles articulés retenues de chaque côté du casque. Les boucles de forme rectangulaire, de dimension 25 x 15 millimètres, ont leur base enchapée dans une patte métallique repliée en deux formant un cours rectangle. Ils sont d'ailleurs repris du second type de fourreau de jugulaire installé dans les casques Vz 30. Ils sont retenus dans la bombe par un rivet mécanique à tête hémisphérique d'un diamètre de 8 millimètres. Ce rivet retient une rondelle destinée à renforcer la fixation.

Modèle en cuir.

Tout comme les fourreaux de jugulaire, la jugulaire est aussi reprise de celle employé dans un second temps lors de la production du casque Vz 30. Elle est fabriquée en cuir épais et est constituée de deux parties. La première partie de cette jugulaire est composée d'une bande de cuir d'une longueur de 45 centimètres pour 20 millimètres de large, dont la partie centrale plus large (30 millimètres) est évidée au centre afin de constituer une mentonnière.
Une des extrémités présente sept trous permettant la fermeture à l'aide de la boucle à ardillon présente sur la seconde partie de la jugulaire. L'autre côté comporte douze trous, rejoints deux à deux par une fente, donnant ainsi six positions possibles de maintien au casque à l'aide d'un rivet à double tête. Ils permettent de régler la jugulaire à la longueur souhaitée et de toujours avoir la mentonnière en position centrale.
La seconde partie de la jugulaire comporte la boucle à ardillon de fermeture retenue à une bande de cuir longue de 8 centimètres. Cette partie présente une boucle en cuir, afin de maintenir l'excédent de jugulaire une fois fermée. Un trapèze en cuir est cousu au dos de la boucle afin de protéger la peau du soldat du frottement de la boucle.

Tête de rivet.
Tête de rivet.
Passant de jugulaire.
Passant de jugulaire.
Rivets à double tête.
Rivets à double tête.
Jugulaire, vue d'ensemble (envers/revers).
Jugulaire, vue d'ensemble (envers/revers).
Marquage tamponné.
Marquage tamponné.
Marquage estampé.
Marquage estampé.
Autre exemple.
Autre exemple.

Les jugulaires du casque Vz 32 sont marquées contrairement à celle des casques vz 30. Généralement, ce sont les marques du fabricant du casque ou seulement le lion de Tchécoslovaquie suivi des deux derniers chiffres de l'année de production. Ces marquages sont appliqués au tampon encreur de couleur noir, toutefois on observe occasionnellement des marquages estampés sur la surface du cuir. On peut aussi rencontrer des marquages estampés de fabrication autre que les trois usines de production du casque Vz 32, laissant supposer qu'une partie des éléments du casque Vz 32 ait été sous-traitée.

Modèle en toile.


En 1938, en toute fin de production du casque Vz 32, une jugulaire en toile épaisse fut adoptée. Rencontrée de manière très occasionnelle, cette jugulaire est fabriquée en toile épaisse de couleur sable, renforcée par une ligne de couture pratiquée sur tous ses bords. La fermeture est assurée par une boucle à ardillon, comportant un rouleau, fabriquée en fil d'acier peint en noir. Elle se referme sur des orifices prévus à cet effet et renforcés d'un œillet métallique.
La jugulaire est retenue aux fourreaux à l'aide d'un rivet fendu à tête hémisphérique peint de couleur similaire au casque.

Exemplaire avec modèle en toile à partir de 1938.
Exemplaire avec modèle en toile à partir de 1938.
Boucle à ardillon de fermeture.
Boucle à ardillon de fermeture.
Détails maintien par rivet fendu.
Détails maintien par rivet fendu.

Le casque Vz 32 après 1938.

Démembrement de la Tchécoslovaquie à partir de 1938.

Démembrement de la Tchécoslovaquie à partir de 1938.

Les accords de Munich sont signés entre l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni et l'Italie représentés respectivement par Adolf Hitler, Édouard Daladier, Neville Chamberlain et Benito Mussolini (ce dernier s'étant commis en intermédiaire) à l'issue de la conférence de Munich du 29 au 30 septembre 1938. Le président tchécoslovaque, Edvard Beneš, et le secrétaire général du Parti communiste de l'Union soviétique, Joseph Staline, ne sont pas invités.
Ces accords ont pour but de régler la crise des Sudètes mais indirectement scellent la mort de la Tchécoslovaquie en tant qu'État indépendant. Ils permettent à Hitler d'annexer les régions tchécoslovaques peuplées majoritairement d'Allemands. Les accords sont considérés comme ayant mis un terme à la Première République tchécoslovaque, et la "Deuxième République tchécoslovaque" n'existera ensuite que quelques mois avant son démembrement.
Le gouvernement tchécoslovaque capitule le 30 septembre 1938 et se soumet aux termes des accords de Munich. Le même jour, la Pologne donne un ultimatum au gouvernement tchécoslovaque et occupe les territoires contestés de la Zaolzie (région de Český Těšín). Le président tchécoslovaque Beneš démissionne le 5 octobre.
L'occupation des territoires sudètes a pour conséquence l'expulsion des habitants tchèques de ces régions. Selon les sources, entre 150 000 et 250 000 Tchèques quittent les territoires accordés à l'Allemagne. En quelques semaines, la Tchécoslovaquie perd 41 098 km² et 4 879 000 habitants.

La Tchécoslovaquie perd surtout ses défenses militaires. L'équivalent de la ligne Maginot construit en grande partie aux marges sudètes du pays se retrouve désormais aux mains du Reich. Sans cette ligne de défense, l'indépendance du pays est plus théorique que réelle et dépend entièrement du bon vouloir nazi et des puissances occidentales, qui ont garanti ses nouvelles frontières lors des accords de Munich.
La désillusion des Tchèques vis-à-vis des alliés est immense et s'exprime amèrement dans leur presse, sous les expressions de "trahison de l'Ouest", "sur nous (à notre sujet) sans nous", la "trahison de Munich" ou encore la "trahison des alliés".
Cette dure crise permet aux gouvernements démocrates de mieux prendre la mesure du danger représenté par Adolf Hitler. En mars 1939, la Wehrmacht, violant délibérément les accords signés à peine six mois plus tôt à Munich, envahissent et occupent le reste de la Bohême et de la Moravie pour y établir le protectorat de Bohême-Moravie, et la République slovaque devient un État "indépendant", contrôlé par le Reich allemand, sous la houlette de Jozef Tiso. L'Allemagne fait alors main mise sur l'ensemble du matériel militaire tchécoslovaque lui permettant ainsi d'équiper sa propre armée et ainsi engager ses futures opérations dans de meilleures conditions. Le Royaume-Uni et la France commencent alors la mobilisation de leurs troupes, mais aucune action concrète n'est prise. Le 1er septembre 1939, c'est l'invasion de la Pologne par Hitler, décidée secrètement et de manière coordonnée avec l'Union soviétique une semaine plus tôt, qui marque le début de la Seconde Guerre mondiale.

Protectorat de Bohême-Moravie :

Soldats du protectorat de Bohême-Moravie.
Soldats du protectorat de Bohême-Moravie.

Le protectorat de Bohême-Moravie est l'entité politique mise en place le 16 mars 1939 par le Troisième Reich pour administrer les territoires résiduels de la Bohême-Moravie après l'annexion en octobre 1938 de la région des Sudètes, consécutive aux accords de Munich du 30 septembre 1938.
Le 15 mars 1939, l'Allemagne nazie occupe la Bohême-Moravie, tandis que la République slovaque, nouvel État satellite de l'Allemagne, proclame son indépendance par la voix de Jozef Tiso. Le lendemain 16 mars 1939, Adolf Hitler décrète le "Protektorat" et nomme Emil Hácha, éphémère président de la Tchécoslovaquie diminuée, "président d'État". Mais la réalité du pouvoir est exercée par le "Reichsprotektorat" allemand. Konstantin von Neurath occupe cette fonction de septembre 1939 à août 1943. À partir du 29 septembre 1941 le pouvoir est de facto exercé par le dirigeant du RSHA, Reinhard Heydrich jusqu'à son décès le 4 juin 1942, puis par Kurt Daluege, chef de l'"Ordnungspolizei". Tous deux appliquent une politique répressive et mortifère, Neurath étant mis à l'écart par Hitler qui le juge trop conciliant.
Le protectorat ne dispose d'aucune représentation propre à l'étranger et son armée est réduite à 8 000 hommes (12 bataillons) et ne possède qu'un rôle d'auxiliaire des troupes d'occupation nazies.
Ces troupes sont évidemment équipées de matériels tchécoslovaques et conserve le casque Vz 32. Ces casques sont employés avec un insigne décalcomanie posée sur le côté. On rencontre deux types d'insigne, le premier aux petites armes du protectorat, à savoir un lion argenté dans un écu de couleur rouge (à savoir le blason de la Bohême). Le second insigne rencontré représente les grandes armes du protectorat, à savoir un écu contenant les blasons de la Bohême et de la Moravie, ce dernier étant un aigle échiquetée rouge argentée couronnée avec des griffes et une langue dorées.

Casque avec insigne aux petites armes du protectorat de Bohême-Moravie.
Casque avec insigne aux petites armes du protectorat de Bohême-Moravie.
Casque avec insigne aux petites armes du protectorat de Bohême-Moravie.
 
Casque avec insigne aux grandes armes du protectorat de Bohême-Moravie.
Casque avec insigne aux grandes armes du protectorat de Bohême-Moravie.
Casque avec insigne aux grandes armes du protectorat de Bohême-Moravie.
 

Slovaquie :

Casque Vz 32.Casque Vz 32.Casque Vz 32.Casque Vz 32.Casque Vz 32.
Soldats slovaques sur le front russe en 1943.
Soldats slovaques sur le front russe en 1943.

La République Slovaque est un État satellite de l'Allemagne nazie créé le 14 mars 1939 à la suite du démantèlement de la Tchécoslovaquie. Dans l'historiographie, ce régime formellement indépendant est désigné sous le nom d'État Slovaque ("Slovenský štát").
Dans ce contexte, les représentants slovaques au parlement de Prague obtiennent l'autonomie pour la Slovaquie.
Ainsi, Jozef Tiso, prêtre catholique dirigeant d'un parti nationaliste, le Parti du peuple slovaque, devient le Premier ministre du gouvernement autonome slovaque, proclamé le 7 octobre 1938, le premier jour de la démobilisation de l'armée tchécoslovaque.
Ce nouveau statut est validé par l'adoption par le parlement de Prague de la réforme constitutionnelle le 19 novembre 1938.
Le "Traité de protection" germano-slovaque conduit la Slovaquie à rejoindre les forces de l'Axe et à entrer en guerre contre la Pologne.
Ensuite, Josef Tiso adhère pour son pays au Pacte tripartite le 24 novembre 1940, renforçant le contrôle allemand, à la fois sur le pays et sur la région. Cette adhésion est renforcée par l'autorisation de transit sur le territoire slovaque d'unités de la Wehrmacht destinées à être déployées en Roumanie, alors engagée dans une escalade diplomatique avec la Hongrie.
La Slovaquie déclare aussi la guerre à l'Union soviétique le 23 juin 1941, dans l'espoir de recouvrer une partie des territoires cédés à la Hongrie en 1938 et 1939. La République participe au conflit en envoyant deux divisions sur le Front de l'Est, employées dans la sécurisation des arrières du groupe d'armées Sud : ces unités obligent les généraux allemands à veiller constamment qu'elles ne soient pas engagées à proximité d'unités hongroises, tant l'animosité est grande entre les Slovaques et les Hongrois.

Dans le cadre de sa participation à l'opération Barbarossa, la Slovaquie adhère également, le 25 novembre 1941, au renouvellement pour cinq ans du Pacte anti-Komintern, élaboré et signé par l'Allemagne nazie et l'empire du Japon cinq ans plus tôt, dans un contexte marqué par une forte rivalité avec la Hongrie ; en effet, le gouvernement slovaque escompte de son alignement inconditionnel sur la politique allemande un traitement de faveur lors du règlement du conflit.
Les troupes slovaques combattant aux côtés des allemands en Russie sont équipées de casques Vz 32 de l'ex-armée tchécoslovaque. Afin d'éviter la confusion avec les troupes soviétiques portant aussi des casques de forme arrondie, les casques en usage au sein des troupes slovaques portent une bande bleu peinte sur la périphérie du casque, ainsi qu'une croix patriarcale (double croix) blanche peinte sur chaque côté.
À la fin de l'année 1944, les troupes allemandes et hongroises refluent sous la poussée des troupes soviétiques, roumaines et tchécoslovaques arrivant par l'est. Le 4 avril 1945, les troupes soviétiques entrent dans Bratislava, matérialisant la fin de la conquête de la République slovaque.

Exemplaires aux couleurs de la Slovaquie à partir de 1941.
Exemplaires aux couleurs de la Slovaquie à partir de 1941.
Exemplaires aux couleurs de la Slovaquie à partir de 1941.
 

Utilisation par l'Allemagne :

Le démembrement de la Tchécoslovaquie à partir de 1938 et le contrôle de la majeure partie de ses territoires par l'Allemagne permet à cette dernière de saisir une quantité importante de matériels militaires. Ce matériel permet d'équiper à moindre frais la Wehrmacht, notamment en blindés et artillerie. Les casques Vz 32 n'échappent pas à la règle et sont récupérés par les allemands qui les distribuent à différents organismes et branches militaires.

Luftschutz.

Exemplaire repeint avec insigne de la Luftschutz. Exemplaire non repeint avec insigne de la Luftschutz.
Exemplaire repeint avec insigne de la Luftschutz.
Exemplaire repeint avec insigne de la Luftschutz.
Exemplaire non repeint avec insigne de la Luftschutz.
Exemplaire non repeint avec insigne de la Luftschutz.

Le casque Vz 32 est reversé principalement au sein de la Luftschutz qui est doté de casques de confection nationale mais aussi d'une quantité importante de casques étrangers saisis au fur et à mesure des différentes victoires de l'armée allemande.
Le "Reichsluftschutzbund" (RLB, en français : Ligue de protection aérienne du Reich et en abrégé "Luftschutz") était une association publique de défense anti-aérienne allemande sous le Troisième Reich. L'association est fondée le 29 avril 1933 par Hermann Göring et est aux ordres du ministère de l'aviation du Reich, donc de Göring lui-même. L'Association allemande de protection contre les raids aériens (DLS) qui existait depuis 1927, et la Ligue allemande de protection contre les raids aériens (depuis 1931) sont fusionnées de force dans la nouvelle structure. Avec le RLB, toutes les associations anti-aériennes fondées sous la République de Weimar sont supprimées. En 1940, le RLB devient une société de droit public et, en 1944, est transférée au NSDAP.
Les casques Vz 32 reversés à la Luftschutz sont généralement repeints de couleur bleu nuit mat et l'insigne décalcomanie de l'organisme peut y être appliqué. Généralement appliqué en partie frontale, il peut être plus rarement observé sur le côté. On observe aussi des casques non repeints sur lequel est appliqué l'insigne de la Luftschutz.

Polizei.

Casque réutilisé par la Polizei.
Casque réutilisé par la Polizei.
Casque réutilisé par la Polizei.
 

On observe aussi des casques Vz 32 présentant les insignes de la "Polizei" allemande, à savoir une décalcomanie aux couleurs du parti national-socialiste et côté opposé l'insigne de la "Polizei" sur fond noir.
Ces casques furent généralement employés en territoire occupé par les forces de police sous contrôle allemand.

Heer.

Casque réutilisé par la Polizei.
Casque réutilisé par la Polizei.
Casque réutilisé par la Polizei.
 
Insigne.
Insigne.

Tout comme la "Polizei", mais de manière plus occasionnelle, des casques Vz 32 ont été attribués à la "Heer" (armée de terre allemande). Dans ce cas, le casque est repeint à l'extérieur de couleur Feldgrau foncée grenelée et l'insigne de la "Heer" est appliqué par décalcomanie. Ces casques furent employés par des troupes supplétives à l'armée allemande.

Utilisation au sein de la "Danske Statsbaner" :

Vue de biais.
Vue de biais.
Vue intérieure.
Vue intérieure.
Macarons rencontrés - 1Dc.
Macarons rencontrés - 1Dc.
2Dc.
2Dc.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne a fourni une certaine quantité de casques Vz 32 aux chemins de fer danois, la "Danske Statsbaner", en abrégé DSB. Ils furent employés par les employés des chemins de fer danois afin de les protéger des différents risques liés à la guerre, comme les bombardements alliés, les sabotages effectués par la résistance.
Ces casques furent employés avec des marquages spécifiques à cette organisme, généralement appliqués à la peinture. Ils présentent aussi généralement un macaron métallique soudé ou riveté sur le côté du casque ou plus rarement sur l'avant.

Exportation vers le Chili :

Casque Vz 32 en usage au sein de l'armée chilienne.
Vue de côté.
Vue de côté.
Vue intérieure.
Vue intérieure.
Autre exemple, vue de côté.
Autre exemple, vue de côté.
Vue intérieure.
Vue intérieure.

L'Allemagne faisant main basse sur un important stock de casques Vz 32 au démembrement de la Tchécoslovaquie ne fait pas qu'équiper ses propres organismes, mais fait aussi figure de nation exportatrice. C'est ainsi que le Chili fait l'acquisition d'une importante quantité de casques Vz 32 en 1939.
En effet, l'influence militaire européenne est prépondérante au Chili dès la fin du 19ème siècle, dont notamment des missions militaires allemandes qui assistent l'armée chilienne dès 1886. L'armée chilienne devient une organisation militaire moderne sous influence allemande, et après 1919, cette dernière diminua au profit de celle de la France. Ainsi en 1939, le Chili acheta auprès de l'Allemagne une importante quantité de casques Vz 32 auprès de l'Allemagne. Ce casque restera en dotation au sein de l'armée chilienne jusque dans les années 1970.
Les casques Vz 32 adopté par le Chili furent repeint en gris vert mat afin d'être en harmonie avec les uniformes. Un insigne décalcomanie aux couleurs du Chili et en forme d'écu fut appliqué sur le côté.

Insigne décalcomanie.
Insigne décalcomanie.

Utilisation par le corps des pompiers après la seconde guerre mondiale :

Vue de biais.
Vue de biais.
Vue de côté.
Vue de côté.
Nouvelle coiffe en toile cirée.
Nouvelle coiffe en toile cirée.
Patte de coiffe.
Patte de coiffe.
Revers.
Revers.
Nouvelle jugulaire reprise sur celle du casque Vz 53.
Nouvelle jugulaire reprise sur celle du casque Vz 53.

Le casque Vz 32 fut peu employé au sein de l'armée tchécoslovaque au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. En effet, la Tchécoslovaquie reconstituée en 1945 est sous influence soviétique, et son armée emploie quelques temps le casque Vz 32 parallèlement aux casques allemands saisis avant de se tourner vers un modèle calqué sur le casque soviétique Ssh 39 : le casque Vz 53.
Les casques Vz 32 en usage sont alors reversés aux organismes auxiliaires comme la police ou le corps des pompiers. Lors de ce changement d'affectation, ces casques sont généralement repeints en noir et leur aménagement intérieur peut avoir été reconditionné à l'instar du modèle présenté dans cette fiche.

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