Fiche

• Dénomination : "Helmet, Steel, M-3".
• Destiné aux équipages de bombardier.
• Coiffe assurée par une suspension en toile de type "Riddel" amovible.
• Jugulaire en toile, réglable par boucle, fermeture par bouton pression.
• Caractéristique : deux volets de protection latérale.
• Variante : casque US M-5.
• Fabriqué à partir de 1943.
• Distribué à partir de 1943.
• Pays d'origine : États-Unis.
• Période d'utilisation : 1943 à 1945.
• Matériaux : acier au manganèse "Hadfield".
• Poids : 1390 g.
• Taille : unique.
• Couleur : vert olive floqué.

Historique

Les casques de protection destinés aux équipages d'aéronefs remontent à la première guerre mondiale où l'aviation militaire s'est largement développée. Initialement, ces casques avaient pour objectif de protéger le crâne de son utilisateur du froid et des chocs occasionnés durant les manœuvres en plein vol ou en cas d'accident. Avec l'essor de la défense anti-aérienne qui se développa conjointement avec l'aviation militaire et l'augmentation des blessures à la tête, il devint évident que les aviateurs devaient être équipé d'un casque balistique à l'instar des soldats déployés au sol, mais devant aussi répondre aux besoins d'une utilisation en vol. Plusieurs essais furent menés à la fin de la première guerre mondiale avec les casques expérimentaux N°14, 14A et 15 mais resteront sans suite durant toute la période de l'entre-deux guerres. Il faut attendre l'entrée des États-Unis dans la seconde guerre mondiale au lendemain de l'attaque surprise de Pearl Harbor effectuée par les forces armées japonaises le 7 décembre 1941. Les États-Unis entrent alors en guerre contre les forces de l'axe constituées principalement de l'Allemagne et l'Italie en Europe et contre le Japon dans le Pacifique. Les premières activités belligérantes des États-Unis sur le théâtre des opérations européens débutent contre l'Allemagne avec une campagne de bombardements stratégiques diurnes menée par la 8ème Air Force. Cette campagne est menée parallèlement à la campagne britannique effectuée la nuit qui opère des bombardements de zones alors que les forces aériennes américaines préconisent le bombardement de précision sur des objectifs jugés primordiales dans l'effort de guerre allemand. Les États-Unis débutent leur intervention sur le théâtre d'opération méditerranéen à partir de 1943 avec la 15ème Air Force. Dès le départ ces bombardements entraînent de nombreuses pertes au sein des forces aériennes américaines en raison de la chasse allemande et de la défense anti-aérienne qui deviendra de plus en plus dense au fur et à mesure de l'avancé du conflit. Les équipages des bombardiers rentrant en Angleterre sont bien souvent blessés et les blessures à la tête trop souvent fatales. Afin de protéger les équipages, il est rapidement décidé d'employer le casque US M-1 adopté le 30 avril 1941 en remplacement du casque US 17 A1 (modernisation du casque US M1917 adopté à la fin de la première guerre mondiale). Seule la bombe du casque M-1 est employée et est portée directement sur le serre-tête des membres d'équipages. Toutefois, le casque M-1 ne présente pas un volume suffisant pour être porté par-dessus les écouteurs de l'équipement de radiocommunication et exerce une trop forte pression sur le crâne. Pour remédier à cela, des membres du 306th Bomb group mettent au point en janvier 1943 une technique pour modifier la forme du casque M-1 à l'aide d'un vérin à vis pour déformer les parties latérales pour former une protubérance permettant l'usage des écouteurs. Les côtés des liners de ces casques seront découpés afin de permettre le passage des écouteurs. Cette technique sera standardisée à l'ensemble des unités de la 8ème et 15ème Air Force jusqu'à la réception des premiers casques M-3 et M-4 au début de l'année 1944. Fort de ces retours d'expérience, une étude est lancée en 1943 pour la conception d'un casque spécifique aux équipages de bombardiers lors d'une réunion effectuée sur la base de Wright-Patterson dans l'Ohio. Ce projet débute le 9 août 1943 et les essais sont menés sur la base de Wright-Patterson. Un prototype est proposé le 30 septembre 1943 au quartier général de l'Air Force qui répond à la plupart des situations de combat dans un bombardier, excepté dans un environnement exigu où seul un serre-tête est envisageable. Nommé "Helmet, Steel, T2", dont la forme est extrapolée à partir du casque M-1, ce casque est accepté pour une mise en production initiale de 7 500 unités. Ce casque sera rapidement standardisé M-3 puisque le casque M-2 fut conçu en parallèle pour un usage au sein des troupes aéroportées.

Utilisation de casques US M-1 au sein de l'USAAF.

Casque US M-1 modifié.

"Helmet, Steel, T2".

La fabrication de ce nouveau modèle fut confiée au principal fabricant de casques M-1 : la société "McCord Radiator Manufacturing Company" localisée à Detroit dans l'état du Michigan. La production débute en décembre 1943. Afin d'éviter les problèmes de gels engendrés par les températures négatives rencontrées à haute altitude, ce casque fut doté d'un revêtement antistatique avec une peinture floquée obtenue par ajout de fibre de laine à sa surface.
Le casque M-3 fut fabriqué à 213 543 exemplaires entre décembre 1943 et avril 1945. Les caractéristiques de fabrication suivent celles de la production du casque M-1 durant cette période. Le casque M-3 fut principalement utilisé au sein des équipages de bombardiers opérant au-dessus de l'Europe.
Parallèlement à l'adoption du casque M-3 au sein des équipages de l'USAAF, une série casques de protection furent mis à l'étude et adopté par l'Air Force américaine.
Cette série se décline en deux modèles : le casque M-4 composé d'une calotte en acier recouverte d'abord de toile verte, avec une jugulaire fixée en quatre points pour dégager les oreilles. Ce modèle, désigné comme projet T3, sera ensuite recouvert intégralement de cuir, connu sous le nom de casque M-4.
Ce modèle sera ensuite décliné sous la désignation de casque M-4 A1 et sera recouvert de toile, possédant deux volets rabattables à l'instar du casque M-3 en dotation dans l'USAAF. Ce casque sera une nouvelle fois modifié pour donner naissance eu casque M-4 A2, modifié à l'avant pour permettre le port de larges lunettes de protection.
Parallèlement à l'adoption de ces différents modèles, une étude fut lancée dès novembre 1943 pour la création d'un casque d'acier commun à tous les membres volants de l'USAAF. Ce premier projet connu sous la désignation T6 E4, fut une amélioration du premier projet T2.
Amélioré pour donner naissance au prototype T8, ce nouveau casque permettant le port des différents équipements nécessaires au combat en vol, fut muni de la jugulaire en cuir équipant déjà les bonnets de vol A-11, et reprenant la suspension "Riddel" du casque M-3 complété d'un bandeau frontal en cuir pour un meilleur confort.
Le prototype T8 fut d'abord évalué par le laboratoire aéro-médical de la base Wright-Patterson. Les essais furent ensuite menés à Orlando en Floride par l'Air Ordnance Officer, Army Air Forces Board.
En janvier 1945, le prototype T8 fut approuvé puis standardisé comme casque M-5. Le casque M-3 fut produit et employé parallèlement aux autres modèles de casque.

Constitution

La coque :

Vue avant.

Vue de côté.

Vue arrière.

Vue de dessus.

Détails échancrures latérales.

Jointures jonc.

Jointures jonc.

Peinture floquée de fibres de laine.

Numéro de lot d'acier (peu visible sous le flocage).

La bombe du casque US M-3 est composée de trois parties. Sa partie centrale est extrapolée à partir du casque M-1 dont les côtés sont découpés pour former de larges échancrures pour permettre l'utilisation d'écouteurs. Ces échancrures sont couvertes de volets bombés articulés par le biais d'une charnière. La partie centrale du casque est fabriquée par emboutissage progressif d'une feuille d'acier au manganèse amagnétique "Hadfield". Après mise en forme, la bordure du casque et les côtés sont découpés pour donner la forme définitive et le tranchant de l'acier est adoucie par un jonc en acier amagnétique. La forme du casque M-3 ne permet pas l'installation d'un jonc monobloc comme sur le casque M-1. Ce jonc est constitué de quatre parties jointives par superposition au niveau de chaque des angles des échancrures latérales. Les différentes parties du jonc sont solidarisées à la bordure du casque par de petits points de soudures électriques. La fabrication du casque US M-3 suit les mêmes caractéristiques de fabrication que le casque M-1. Ce jonc est dans un premier temps fabriqué en acier inoxydable puis en acier à partir de la fin de l'année 1944. La feuille d'acier employée pour l'emboutissage de la partie centrale comporte un numéro de lot d'acier commun à tous les disques d'acier au manganèse produits pour un seul lot d'acier produit. Ce numéro permet de dater de manière approximative la date de fabrication du casque, toutefois la peinture floquée employée pour la mise en couleur du casque masque bien souvent cette marque. Un cerclage en acier inoxydable doté de six encoches est soudé à l'intérieur de la bombe avant mise en peinture permettant l'installation ultérieure de la coiffe constituée d'une suspension de type "Riddel".

Numéro de lot d'acier (septembre 1944).

Numérotation des lots d'acier pour la fabrication de casques.

Vue de dessus des volets latéraux.

Vue intérieure des volets latéraux.

Charnière.

Vue extérieure.

Vue intérieure.

Doublure en feutre.

Les côtés du casque sont protégés par des volets bombés fabriqués en acier au manganèse amagnétique "Hadfield" à l'instar de la bombe. La bordure de ces volets est laissée brute, elle est seulement ébavurée pour réduire le tranchant de l'acier. Ces volets sont solidaires de la bombe par une large charnière fabriquée en acier inoxydable et permettant à ces derniers de s'articuler. Les charnières sont retenues à chacun des éléments par trois points de soudure électrique. La base de ces volets comporte sur la face extérieure les pontets pour la mise en place de la jugulaire. Le casque US M-3 est peint de couleur identique au casque US M-1, soit de couleur vert olive ("Oliv Drab") dont la surface est saupoudrée avant séchage de fibre de laine afin d'obtenir une surface antistatique afin d'éviter de se coller aux mains nues des équipages de bombardiers à haute altitude (en effet, par contact de la peau légèrement humide et une température très négative, la peau colle instantanément sur de l'acier nu, la laine ayant des qualités hydrophobes), bien qu'ils soient la majorité du temps gantés. Ce revêtement retenant l'humidité, ces casques sont bien souvent de couleur bien plus foncé que le casque M-1 en raison de l'oxydation. Enfin, le creux des volets est doublé d'un large disque de feutre épais de couleur marron dont le but est d'adoucir le contact du casque sur les écouteurs.

La coiffe :

Cerclage métallique destiné à retenir la suspension.

Echancrure de maintien.

Jointure cerclage.

Suspension "Riddle" amovible.

Plaque de maintien, et marquage fabricant.

Jointure cerclage en toile.

Tenon de maintien.

Bandeau de tête en toile.

Boucle de réglage.

Clips métalliques de maintien.

Deux types différents.

Détails maintien.

Bandeau monté sur la suspension.

Détail montage.

Coiffe.

Le casque US M-3 abandonne le principe de liner conservé dans les modifications du casque M-1 pour un usage au sein des équipages de bombardiers. Toutefois elle reste constituée d'une suspension de type "Riddel" maintenue directement à l'intérieure de la bombe à l'aide d'un cerclage métallique retenu par de multiples points de soudure électrique. Ce cerclage comporte des encoches bombées pour le maintien de la suspension dotée de tenons. Il est jointif par superposition de ses extrémités et la jointure est placée à l'arrière légèrement décalée sur le côté en raison de l'encoche placée sur l'axe transversale du casque.
La suspension est fabriquée à partir de bande de toile fabriquée en triple HBT ("Herringbone Twill", aussi appelé armure sergé brisé dont le tissage se distingue par sa trame en V. Ce type de toile est commun aux effets des forces américaines de la seconde guerre mondiale) de couleur beige ("Oliv Drab" N°3). Ces bandes de toile sont coupées à l'aide d'un ciseau cranteurs pour prévenir l'effilochement et sont préassemblées à l'aide de rivet creux.
La suspension est constituée d'un cerclage formé par une bande de toile jointive à l'arrière. Trois bandes de toile, pliées en V, sont retenues sur ce cerclage par leurs extrémités placées à intervalle régulier. Ces différents éléments sont solidarisés entre eux par un large rivet retenant une plaque de maintien triangulaire fabriquée en acier zingué. Le pied du rivet forme un tenon destiné à s'insérer dans les encoches du cerclage de la bombe. La plaque de maintien a sa pointe légèrement pliée afin de se plaquer au plus près de la bombe du casque.
Les trois bandes de toile cousues au cerclage du même matériau sont jointives par un lacet rond en coton dont la tension permet le réglage en profondeur de la coiffe.
Le maintien sur la tête est assuré par un bandeau en toile en triple HBT qui reprend le principe du bandeau de tête ("sweatband") du liner du casque US M-1 mais sans surface en cuir puisque le casque M-3 est destiné à être porté sur le bonnet de vol.
Ce bandeau possède une boucle à double passant solidarisée à une de ses extrémités par couture. Ce bandeau est solidarisé au cerclage de la suspension à l'aide de six clips métalliques peints en vert. Ces clips ne sont pas tous identiques, deux possèdent des ergots sur leurs deux faces pour être placés à l'avant de la coiffe. Les quatre autres seulement sur une face pour permettre au bandeau de coulisser sur la suspension.
Enfin la suspension peut présenter de petites marques composées d'une lettre appliquées au tampon encreur relatives au fabricant de celle-ci.

La jugulaire :

Pontet mobile.

Partie avec boucle de réglage.

Partie avec bouton pression femelle de fermeture.

Partie centrale avec bouton pression mâle et extrémité renforcée.

Détails passage dans la boucle de réglage.

Fermeture par bouton pression. La jugulaire est maintenue aux deux pontets soudés à l'extrémité extérieur des volets articulés du casque. Ils sont en tout début de fabrication fixe à l'instar du casque M-1 jusqu'en octobre 1943. Très peu de casques M-3 furent fabriqués avec des pontets de jugulaire fixes, il doit s'agir de modèles de présérie T2 puisque la production du casque M-3 débute en décembre 1943 et seront munis de pontets articulés. Ces pontets sont constitués d'une boucle métallique rectangulaire aux angles arrondis et légèrement incurvée. La base de cette boucle est prise dans une pièce métallique plate en forme de "V" repliée sur elle-même pour jouer le rôle de charnière. Les pattes ainsi données par la pliure de la pièce en "V" sont soudées à l'extrémité de chaque volet par soudure électrique. La jugulaire est constituée de trois parties fabriquées à partir de bandes de toile forte de couleur beige ("Oliv Drab" N°3) puis en fin de production en vert ("Oliv Drab" N°7).

Vue d'ensemble.

La première partie de la jugulaire, d'une longueur d'environ 45 millimètres, est cousue au pontet gauche du casque et comporte à son extrémité une boucle de forme rectangulaire sur laquelle coulisse une partie dentelée pour une meilleure accroche de la partie centrale de la jugulaire.
La seconde partie de la jugulaire, longue de 50 millimètres, est cousue au pontet droit du casque et possède à son extrémité la partie mâle du bouton pression de fermeture.
Enfin, la partie centrale de la jugulaire, constituée d'une bande de toile mesurant environ 28 centimètres, a une de ses extrémités renforcées d'une pièce métallique pour éviter l'effilochement. Son autre extrémité comporte la partie femelle du bouton pression de fermeture. La jugulaire va d'abord passer dans la boucle de réglage, permettant d'avoir la longueur souhaitée et se ferme à l'aide du bouton pression.
A noter que la boucle de réglage et le renfort métallique sont anodisés en noir, le dos du bouton pression est quant à lui peint en noir.

Les équipements :

Serre-tête, masque à oxygène et lunettes de protection.

Positionnement du casque.

Le casque M-3 est conçu pour développer un volume suffisant pour être porté par-dessus un bonnet de vol simple ou fourré. Les échancrures latérales permettent le port des écouteurs de communication indispensables à bord d'un bombardier.
La visière du casque héritée du casque M-1 occasionne cependant une gêne pour le port d'un large masque de protection. Ce critère sera corrigé avec l'élaboration du casque M-5.

Les instructions :

Fac-similé du feuillet d'instruction.

Exemplaire neuf de stock avec son feuillet d'instruction.

Chaque casque M-3 est livré avec un feuillet d'instruction plié en quatre et glissé sous la suspension de la coiffe. Ces instructions présentent les différents éléments composant le casque et la méthode à employer pour son réglage.      Instructions for adjusting head band, Helmet, Steel, M-3.